Re: Analyse des pratiques
Publié : 24 mars 2004 18:09
Je reprends : "[…] Imaginons des professionnels venant d'horizons variés du secteur social, insertion et santé […] Conseillers en insertion, psychologues, éducateurs, AS, CESF, conseillères conjugales, etc. […] qui accompagnent des personnes […] l'environnement professionnel n'offre pas d'appui".
Les faits énoncés :
i. Le constat de l’existence d’une souffrance sans soutien !
ii. Le constat de deux conduites chez les professionnels visés : la recherche d'un soutien à l'extérieur, l'épuisement-renoncement.
Comment je me situe dans ces affirmations? Je ne suis pas un professionnel de la santé ou du secteur médico-social. Je suis concerné pour des raisons personnelles. Je connais plusieurs centres médico-sociaux, IMP et foyers en tant que "visiteurs".
Quelles questions me posent ces affirmations ?
1. Quels liens et quelles différences existent-ils / doit-on faire entre les souffrances causées dans le travail et celles issues de la sphère plus personnelle ? La détermination des souffrances. Pourquoi cette question ? Réfléchir en terme de souffrance peut avoir plusieurs points de départ, et donc différents objectifs ?
- Une visée au niveau de l'individu :
i. Le professionnel va mal et il faut l'accompagner. Il pourra être/redevenir force de proposition dans son organisation. On se rapproche d'une forme de "coaching" : "aide élaboration"
ii. L'individu va mal... : Ne sommes nous pas davantage dans le besoin d'un soutien psychologique ici ? Existe-t-il aujourd’hui des structures répondant à ce type de demande ?
- Une visée au niveau de l'organisation et de l’individu : La souffrance de certains est un symptôme des difficultés de l'organisation. L’organisation, comme lieu essentielle des interactions originelles à la souffrance, est aussi le moyen de les réguler. La profession, le métier et les interactions qu’elles suscitent doivent faire l’objet d’une analyse de pratique.
2. Les deux conduites énoncées au sujet des professionnels dénotent l’idée qu’aucune réponse issue des organisations n’est envisageable. Je m’explique : les conduites des professionnelles auxquelles vous faites allusion et que je traduirais ainsi ; Souffrance / soumission, souffrance / renoncement, souffrance / recherche externe de soutien, ne laissent pas envisager la possibilité de trouver des solutions au niveau de l’organisation. Qu’en est-il réellement ? Quelles autres types de conduites pourraient-on envisager ? De quoi s’agit-il (pour revenir à la 1ére question), l’individu seul ou l’individu en interaction dans et pour son organisation ?
Pour ma part, et en dehors de toute approche strictement théorique, il me semble qu’il faille faire / permettre / donner les moyens d’un travail de régulation. La structure et son environnement. Le personnel et sa structure. Les différentes interactions, les différentes difficultés et etc… Votre approche est juste. Mais doit-on se resteindre à une approche "strictement" psychologique?
Il faut de toute façon travailler les demandes une par une, d'autant plus que le structures dont nous parlons, sont assez différentes les unes des autres. De plus, l'initiative est ouverte dans nombre d'entres-elles, ce qui ne peut qu’accentuer les différences. Les problèmes doivent donc être approchés au cas par cas. Et ce, qu'il s'agisse de dysfonctionnements ponctuels ou réguliers et récurrents... Des consultants travaillent, il me semble, dans les secteurs du médico-social. Ils travaillent en tout cas sur nombres de missions dans le secteurs hospitaliers.
Pour ma part :
L'analyse des pratiques - thème annoncé comme en tête du forum - est une piste intéressante de questionnement et de moyen d'intervention sur les problématiques que vous visez. A ce titre et pour un apport théorique je peux noter les travaux de Balint (Psychanalyste) sur l’analyse de la pratique et la recherche-action : "apprendre en explorant, en découvrant des aspects de la pratique habituellement ignorés", qui ont progressivement été étendus au travailleurs sociaux, aux éducateurs ou encore aux enseignants (Sources : Article : L’analyse des Pratiques, Vocabulaire de Psychosociologie, sous la direction de Barus-Michel, Lévy et Enriquez E, Editions Eres). Ces approches seraient en fort regain aujourd'hui. (Source : Colloque Société médicale Balint oct. 2001) Blanchard-Laville et Lucas sont d’autres auteurs cités en référence pour la constitution de l’article sus visé. L'ARIP propose à ce titre des formations en psychosociologie, donc visant la méthodologie de l’analyse des pratiques et celle de la recherche-action.
Je tiens à souligner que les références citées ne le sont qu’en vue d’offrir des supports méthodologiques aux questions posées, supports non exhaustifs, et non comme articulation à une argumentation que je tenterais d’établir. Je me penche personnellement depuis peu sur le concept de l’analyse de pratique.
Les faits énoncés :
i. Le constat de l’existence d’une souffrance sans soutien !
ii. Le constat de deux conduites chez les professionnels visés : la recherche d'un soutien à l'extérieur, l'épuisement-renoncement.
Comment je me situe dans ces affirmations? Je ne suis pas un professionnel de la santé ou du secteur médico-social. Je suis concerné pour des raisons personnelles. Je connais plusieurs centres médico-sociaux, IMP et foyers en tant que "visiteurs".
Quelles questions me posent ces affirmations ?
1. Quels liens et quelles différences existent-ils / doit-on faire entre les souffrances causées dans le travail et celles issues de la sphère plus personnelle ? La détermination des souffrances. Pourquoi cette question ? Réfléchir en terme de souffrance peut avoir plusieurs points de départ, et donc différents objectifs ?
- Une visée au niveau de l'individu :
i. Le professionnel va mal et il faut l'accompagner. Il pourra être/redevenir force de proposition dans son organisation. On se rapproche d'une forme de "coaching" : "aide élaboration"
ii. L'individu va mal... : Ne sommes nous pas davantage dans le besoin d'un soutien psychologique ici ? Existe-t-il aujourd’hui des structures répondant à ce type de demande ?
- Une visée au niveau de l'organisation et de l’individu : La souffrance de certains est un symptôme des difficultés de l'organisation. L’organisation, comme lieu essentielle des interactions originelles à la souffrance, est aussi le moyen de les réguler. La profession, le métier et les interactions qu’elles suscitent doivent faire l’objet d’une analyse de pratique.
2. Les deux conduites énoncées au sujet des professionnels dénotent l’idée qu’aucune réponse issue des organisations n’est envisageable. Je m’explique : les conduites des professionnelles auxquelles vous faites allusion et que je traduirais ainsi ; Souffrance / soumission, souffrance / renoncement, souffrance / recherche externe de soutien, ne laissent pas envisager la possibilité de trouver des solutions au niveau de l’organisation. Qu’en est-il réellement ? Quelles autres types de conduites pourraient-on envisager ? De quoi s’agit-il (pour revenir à la 1ére question), l’individu seul ou l’individu en interaction dans et pour son organisation ?
Pour ma part, et en dehors de toute approche strictement théorique, il me semble qu’il faille faire / permettre / donner les moyens d’un travail de régulation. La structure et son environnement. Le personnel et sa structure. Les différentes interactions, les différentes difficultés et etc… Votre approche est juste. Mais doit-on se resteindre à une approche "strictement" psychologique?
Il faut de toute façon travailler les demandes une par une, d'autant plus que le structures dont nous parlons, sont assez différentes les unes des autres. De plus, l'initiative est ouverte dans nombre d'entres-elles, ce qui ne peut qu’accentuer les différences. Les problèmes doivent donc être approchés au cas par cas. Et ce, qu'il s'agisse de dysfonctionnements ponctuels ou réguliers et récurrents... Des consultants travaillent, il me semble, dans les secteurs du médico-social. Ils travaillent en tout cas sur nombres de missions dans le secteurs hospitaliers.
Pour ma part :
L'analyse des pratiques - thème annoncé comme en tête du forum - est une piste intéressante de questionnement et de moyen d'intervention sur les problématiques que vous visez. A ce titre et pour un apport théorique je peux noter les travaux de Balint (Psychanalyste) sur l’analyse de la pratique et la recherche-action : "apprendre en explorant, en découvrant des aspects de la pratique habituellement ignorés", qui ont progressivement été étendus au travailleurs sociaux, aux éducateurs ou encore aux enseignants (Sources : Article : L’analyse des Pratiques, Vocabulaire de Psychosociologie, sous la direction de Barus-Michel, Lévy et Enriquez E, Editions Eres). Ces approches seraient en fort regain aujourd'hui. (Source : Colloque Société médicale Balint oct. 2001) Blanchard-Laville et Lucas sont d’autres auteurs cités en référence pour la constitution de l’article sus visé. L'ARIP propose à ce titre des formations en psychosociologie, donc visant la méthodologie de l’analyse des pratiques et celle de la recherche-action.
Je tiens à souligner que les références citées ne le sont qu’en vue d’offrir des supports méthodologiques aux questions posées, supports non exhaustifs, et non comme articulation à une argumentation que je tenterais d’établir. Je me penche personnellement depuis peu sur le concept de l’analyse de pratique.