Josef, une petite précision tout de même : je n'ai jamais eu "peur" de mes parents (d'ailleurs "violenté", c'est un peu fort, les quelques gifles que j'ai reçues, je n'en ai même pas un réel souvenir...).
Mais je savais qu'il y avait des choses négociables et des choses non négociables.
Je ne crois pas que l'enfant te prenne pour un dieu si tu l'exclu du groupe. Au pire, il t'en veut parceque tu l'a puni mais je ne crois pas qu'il te craigne ou te vénère.
Et puis quand je parle d'exclusion du groupe, de privation de jeu, ce sont des exemples faciles, pas une marque de fabrique de ma façon de travailler.
Lorsqu'une sanction est posée, il y a deux solutions :
elle peut être "efficace", c'est à dire que l'enfant va utiliser la frustration comme constructive et se rendre compte qu'il y a des régles à suivre, un comportement à adopter si l'on veut vivre en société (je ne dis pas qu'il faille rentrer dans le moule)
(bien sûr ça ne marche pas d'un coup de baguette magique, mais nous nous contruisons tous petit à petit avec les limites qu'on nous pose)
Dans l'autre cas, la sanction ne sert à rien, et l'enfant continue. Dans ce cas, il faut réfléchir à une autre chose.
Et lorsque rien ne marche pas, ça devient trés délicat. D'une part parceque nous arrivons à nos propres limites de tolérance et d'autre part parceque si l'enfant n'accepte la sanction à aucun prix, il faut vraiment se poser des questions.
Ce que je veux dire, et je rejoins Lilou, c'est qu'il ne faut pas se masturber le cervelet à chaque fois qu'un enfant fait une bêtise. C'est normal pour un enfant de faire des bêtises et c'est normal pour un adulte de sanctionner.
Ce qui est inquiétant, c'est que lorsque que plusieurs sanctions ont été posées, que le dialogue a été utilisé, que plusieurs "tons" ont été utilisés (la douceur, la fermeté, la négociation,...) et que tout ça n'a aucune prise sur l'enfant.
Ou encore que les bêtises sont tout suite complétement démesurées.
Un exemple si vous voulez bien :
En extérieur, sur un temps libre, vous observez un enfant, Max, qui en "cherche" un autre, Jérémy, de manière légèrement agressive.
On sait bien que les enfants doivent se confronter entre eux pour trouver leur place dans le groupe. Mais là vous sentez Jérémy vraiment en difficulté et Max de plus en plus agressif.
Dans un premier temps, vous allez voir Max pour savoir ce qui se passe, lui dire de se calmer un peu...
Un peu plus tard, du coin de l'oeil, vous surprenez Max faire un croche-pied à Jérémy de manière intentionnelle.
Que faites-vous ?
Moi, dans ce genre de situation et bien oui, je puni, je sanctionne. Et Max a toutes les chances de finir sa "récréation" tout seul, du moins une partie de son temps libre.
Au préalable, nous (Max et moi) aurons aidé Jérémy a se relever, vérifié les éventuelles égratignures, et Max devra présenter ses excuses.
Voilà, si vous voulez bien jouer le jeu...
(seulement dans la situation ou Max accepte les contraintes posées, sinon, on n'a pas fini...)
Bien sur ce que je dis correspond à des convictions personnelles, mais qui se sont aussi construites autour de mon expérience professionnelle.
C'est toujours trés trés trés difficile d'aborder le sujet de la sanction.
Ce qui est encore plus délicat, c'est "que faire quand l'enfant l'enfant ne respecte pas la sanction ?" mais là...