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Re: CPE = précarité - et les contrats des AVS alors ?

Publié : 08 avr. 2006 17:41
par kate
Bonjour

Anna : j'ai un rapport sur les conditions d'exercices concernant notre secteur ;
je t'en livre une "petite" partie:

-CONTRAINTES ORGANISATIONNELLES:

-déplacement chez plusieurs personnes dans la meme journée
-contraintes horaires ( amplitude,rytme ) travail parfois la nuit,week-end ou jours fériés,impossibilité de prendre les jours de congés
-variabilité de l'activité en fonction des besoins de la personne assistée( diminution en cas d'hospitalisation,augmentation en cas d'aggravation de la dépendance...)

-
CONTRAINTES AUGMENTANT LA CHARGE MENTALE:

-consignes imprécises ou différentes selon l'interlocuteur,injonction paradoxales ( hiérarchie,personne aidée,famille de la personne aidée..)
-nécessité de s'adapter aux demandes de la famille,de la personne aidée.
-manque de reconnaissance professionnelle ( y comprit par les soignants ) de considération
-difficultées de communication
-stress lié à la gestion de situation d'urgence
-stress lié à la gestion du temps.
-isolement professionnel ,travail d'équipe insuffisant,absence d'échange entre pairs
-confrontation à la souffrance et à la mort
-liens affectifs tissés avec la personne aidée
-incompatibilité de caractère ou de profil psychosocial: l'adaptation à la personne est souvent fonction des caractères,des profils sociaux:
une mauvaise adaptation sera source de conflits,de tension ( gestes déplacés;suspicion de vols...)
-encadrement inadéquat,limité à la gestion du temps voire absent( hierarchie )
-forte personnalisation de la relation professionnelle( toujours avec la meme personne)
-sollicitation en dehors des heures de travail( appel téléphonique au domicile personnel )

Ces facteurs peuvent etre notamment générateur d'inconfort psychologique voire de stress qui peut à long terme laisser place à des phénomènes de fatigue,d'épuisement professionnel( burn-out )de maladies psychosomatiques ou de syndromes anxio-dépressifs.

Il est ajouté:
les aides "tiennent" parce qu'elles ont le sentiment que leur travail est utile et qu'elles trouvent un interet aux relations qu'elles construisent au jour le jour avec les personnes aidées.

TENEZ BON !

Re: CPE = précarité - et les contrats des AVS alors ?

Publié : 08 avr. 2006 22:51
par anna
bonsoir Kate,

Je suis OK à 100% pour ce qui concerne les conditions d'exercices énoncées, et j'ajoute aussi que quand notre nature profonde nous pousse à agir pour nous rendre utile auprès de personnes et/ou de familles en difficulté, notre ego en retire de très grandes satisfactions, malgré ces conditions difficiles et le manque de considération... C'est d'ailleurs la raison principale qui justifie que l'on poursuive cette activité dans le temps... sinon, sans cette motivation, nous serions tous ouvriers à l'usine ou caissiers en supermarché, où les contraintes sont moindres et financièrement on s'y retrouverait aussi...

Comme les bénévoles de nos associations, on a le goût du service, mais contrairement à eux on veut en vivre, en tirer les revenus qui nourriront notre famille. Nos responsables bénévoles tirent leurs revenus dans d'autres activités, salariales, artisanales, commerciales ou libérales... et comme nous ils sont logiquement amenés à défendre leurs intérêts professionnels... Imaginons par exemple le cas d'un employé de banque qui soit le trésorier bénévole de notre association... serait-il normal que dans l'exercice de son métier de banquier il puisse être sollicité de jour comme de nuit, et week-ends compris, pour répondre aux demandes des clients qu'il a dans son portefeuille (en cas de risques boursiers par ex.)? Non cela ne se fait pas, ce n’est pas conforme ni au droit du travail ni aux accords de branches... Il ne lui viendrait pas à l'idée d'obtempérer (sauf indemnités très conséquentes, exceptionnelles et non déclarées)... Et pourtant, en sa qualité d'employeur dans notre association, très souvent il nous met la pression pour qu'on obtempère, NOUS AVS, en fonction des demandes de la clientèle... Il agit (tout brave et généreux bénévole qu'il soit) comme si nous étions des salariés de seconde zone, non concernés par le code du travail ni par les accords qu'il a signé et qui figurent sur la convention collective... En fait c’est comme si nous étions des salariés de NON DROIT…

Certes la gestion de nos associations est très complexe, et on ne peut pas refuser une intervention en cas d’urgence… Le problème c’est que l’urgence n’est jamais exceptionnelle… l’urgence est très souvent là et elle n’est pas programmée… ainsi il est fréquent que l’on soit appelé à intervenir 6 jours sur 7 et même durant les congés, 7/7 !... il faut répondre présent, ne pas « l’ouvrir » sous peine de diminution des heures et des contrats à venir… Et ceci n’est qu’un exemple de dérive parmi des dizaines de dérives…



cordialement

Re: CPE = précarité - et les contrats des AVS alors ?

Publié : 09 avr. 2006 03:09
par cphsab
Anna, j’ai omis de répondre à votre question posée le 31 mars et vous pris de m’en excuser. Votre question était : [ Pourriez-vous préciser s’il vous plait, ce que vous entendez par : « Je suis partisan de la "guérilla urbaine", d’actions isolées tout azimut, au coup par coup… »]
En ne prenant comme référence de date la fin de la dernière guerre mondiale, il est de constater que la guérilla est presque toujours arrivée à ses fins quant au combat mené contre la supposée suprématie de l’envahisseur : Saigon pour l’Indochine et le Vietnam, Alger pour l’Algérie, Kaboul pour l’Afghanistan, Bagdad pour l’Irak, toutes ces villes étant le symbole de la résistance, pour n’en citer que celles-là. Cela ne c’est pas fait sans pertes humaines ni casse.
Je pense que le harcèlement, les opérations ponctuelles sont plus efficaces que les grands déploiements de force.
Pour être plus précis je pense que tous les syndicats représentatifs des salariés sont frileux face aux employeurs. Combien de syndicats soutiennent, devant la juridiction compétente, les salariés d’entreprise où il y a délit d’entrave notoire de la part de l’employeur ? Combien d’entreprises, comme par exemple bon nombre d’associations de services à domicile, sont en capacité d’avoir une délégation du personnel unique et où aucune élection du personnel n’est organisée ?
Il faut savoir que le délit d’entrave n’est pas du ressort des prud’hommes mais du pénal (TGI) et qu’en pareil cas c’est la personne physique de l’employeur qui est pénalisé sur ces biens propres, sur ces droits de citoyen et non l’entreprise personne morale.
Voila ce que j’entends par guérilla urbaine, actions isolées, coup par coup. Il est vrai à votre corps défendant qu’étant à la retraite je n’ai pas sur ma tête l’épée de Démocles celle de perdre mon emploi donc mon salaire. cphsab

Re: CPE = précarité - et les contrats des AVS alors ?

Publié : 17 avr. 2006 00:35
par fio
Bonsoir toutes et tous,
Enfin un super débat!... Merci pour toutes ces informations si précieuses.
Si je comprends bien cphsab, vous suggérez de menez des actions ponctuelles ??.. Mais comment mener à bien ces actions si nous ne nous syndiquons pas ? Peut être serait-il plus subtil de créer une association de défense concernant les aides à domicile ???
J'attends une réponse , merci d'avance .
cordialement

Re: CPE = précarité - et les contrats des AVS alors ?

Publié : 17 avr. 2006 03:43
par cphsab
Je vous répondrai fio par l’affirmation d’une certaine fio exposée dans la rubrique de ce même forum "la réalité" : « Je pense en ce qui me concerne voir une avocate spécialisée en droit public et porter l'affaire devant le tribunal administratif, je suis sur que mon problème est attaquable devant celui ci. Je vais certainement avoir recours à un médiateur, j'en parlerais à l'avocate. Je suis déterminée à ne pas laisser cette affaire sous silence. Je mêlerais la presse à cette affaire. », voila ce que j’entends par " mener des actions ponctuelles".
Les conclusions que j’ai retirées par plus de 20 années de militantisme syndical, même si aujourd’hui je continue à me battre à travers mon mandat de conseiller prud’homme, c’est que le contre pouvoir du syndicalisme devant être assumé envers les salariés contre les employeurs ne l’est plus aujourd’hui, qu’il existe une espèce de consensus trouble entre syndicats, employeurs et politiques… et qu’enfin le corporatisme pourri l’action globale syndicale… chacun voulant, pour lui, le plus de couverture possible…
Je voulais vous informer sur le sujet qui vous préoccupe et exposé dans la rubrique de ce même forum "la réalité" : si vous prenez une avocate pour plaider votre affaire devant le tribunal administratif, demander lui de remplir un dossier d’AIDE JURIDICTIONNEL. En fonction de vos revenus cette aide couvrira soit la totalité soit une partie des honoraires demandés par cette avocate et ne lui accordez aucun pourcentage sur les sommes demandées et acquises au jugement.
… question : « comment se fait-il que ce soit une avocate qui vous défende et non un défenseur syndical ? » Cordialement, cphsab.

Re: CPE = précarité - et les contrats des AVS alors ?

Publié : 17 avr. 2006 21:40
par fio
bonsoir cphsab,
J'ai demandé un défenseur syndical, la réponse à été la suivante :
Il n'y à personne qui puisse vous défendre sur le narbonnais et le carcassonnais.
Merci beaucoup pour votre grand dévouement sur ce site .
Cordialement
FIO

Re: CPE = précarité - et les contrats des AVS alors ?

Publié : 18 avr. 2006 06:58
par cphsab
Fio,
Je suis du département voisin. Contactez moi :
cph.sabine@gmail.com
merci cphsab