Bonsoir
Je suis AVS depuis 4 ans (diplome d'état) dans une asso où je bosse depuis 12 ans .Pour le sujet "décès" c'est pas évident du tout !Il y a des personnes où on est "pro" de chez "pro" et le décès fait partie de la profession et puis il y a des personnes chez qui tout prend une autre dimension.Cela s'appelle l'affectif tout simplement .Et cela ne se controle pas du tout.On a beau se dire je travaille donc je ne m'implique pas dans l'affectif , les choses se passent tout autrement et sont incontrolables.
Mardi dernier une dame de 95 ans est DCD je la "suivais" depuis 11 ans , je m'étais occupée de sa fille malade (DCD en 2000) également .Comment voulez-vous qu'il ne se crée pas des liens ? le contraire serait anormal.
Bon courage à toutes car le métier d'AVS est très difficile physiquement et moralement .
Pour être notifié de nouveaux messages, entrer dans un forum puis cliquer sur "S'abonner au forum" (+ infos)
Gérer les décés
-
cphsab
Re: Gérer les décés
Bonjour Catherine. Vous écrivez : «Je suis AVS depuis 4 ans (diplôme d'état) dans une asso où je bosse depuis 12 ans. » vous écrivez également : «Mardi dernier une dame de 95 ans est DCD je la "suivais" depuis 11 ans, je m'étais occupée de sa fille malade (DCD en 2000) également.» pourriez vous me dire quelles ont été vos divers qualifications entre la 1ère et la 7ème année de travail au sein de votre Association ?
Précision sur mon intervention d’hier soir :
grâce à vous Catherine, je me suis aperçu que je n’avais pas assez développé mes propos. Il n’est de constater uniquement que beaucoup d’AVS ne font pas le distinguo entre la raison et l’affectif. C’est le libre choix de chacune d’entre elle de s’attacher ou non à la personne chez qui elle intervient. Car, lorsque se créent des liens affectifs évolutifs entre bénéficiaire / intervenante et réciproquement, qui peut demander à son employeur, en lui expliquant le pourquoi, d’arrêter d’intervenir auprès de la bénéficiaire sinon l’AVS ? Dans tout professionnalisme intervient une notion de conscience du danger fusse-t-il affectif. On dit bien à un enfant ne t’approche pas du four ou de la cuisinière ça brûle, et pourtant souvent l’enfant désobéit et se brûle, mais il est de constater que rarement l’enfant se brûle une deuxième fois. cphsab
Précision sur mon intervention d’hier soir :
grâce à vous Catherine, je me suis aperçu que je n’avais pas assez développé mes propos. Il n’est de constater uniquement que beaucoup d’AVS ne font pas le distinguo entre la raison et l’affectif. C’est le libre choix de chacune d’entre elle de s’attacher ou non à la personne chez qui elle intervient. Car, lorsque se créent des liens affectifs évolutifs entre bénéficiaire / intervenante et réciproquement, qui peut demander à son employeur, en lui expliquant le pourquoi, d’arrêter d’intervenir auprès de la bénéficiaire sinon l’AVS ? Dans tout professionnalisme intervient une notion de conscience du danger fusse-t-il affectif. On dit bien à un enfant ne t’approche pas du four ou de la cuisinière ça brûle, et pourtant souvent l’enfant désobéit et se brûle, mais il est de constater que rarement l’enfant se brûle une deuxième fois. cphsab
-
jenny
Re: Gérer les décés
Merci a toutes pour vos témoignages.
Certains me rassurent. Dans mon cas "ma petite mamie adorée " n'a pas d'enfants. Une petite niéce un peu loin. Je la vois qd même 3 fois par semaine et deux heures a chaque fois. Elle fait le ménage avant que j'arrive (alors qu'elle est sourde et qu'elle n'a plus d'équilibre ) du coup, on regarde des photos, et on va se promener. Quand je vais chez elle, c'est un plaisir et pas un travail.
J'essaye de me restreindre, si je m'écoute, j'irais la voir le week end. Elle habite pas très loin de chez moi.
Quoiqu'il en soit j'ai compris que quand le jour "J" arrivera, il faudra faire mon deuil et lui dire aurevoir selon mes besoins.
Je vous remercie. Et, je m'aperçois que c'est un sujet qui vous fait réagir.
Bon courage a toutes.
Certains me rassurent. Dans mon cas "ma petite mamie adorée " n'a pas d'enfants. Une petite niéce un peu loin. Je la vois qd même 3 fois par semaine et deux heures a chaque fois. Elle fait le ménage avant que j'arrive (alors qu'elle est sourde et qu'elle n'a plus d'équilibre ) du coup, on regarde des photos, et on va se promener. Quand je vais chez elle, c'est un plaisir et pas un travail.
J'essaye de me restreindre, si je m'écoute, j'irais la voir le week end. Elle habite pas très loin de chez moi.
Quoiqu'il en soit j'ai compris que quand le jour "J" arrivera, il faudra faire mon deuil et lui dire aurevoir selon mes besoins.
Je vous remercie. Et, je m'aperçois que c'est un sujet qui vous fait réagir.
Bon courage a toutes.
-
chris
Re: Gérer les décés
salut j'ai travaille 6 ans en maison de retraite des deces j'en et vue et certain etait plus dificile a vivre que d'autres ma penser etait de me dire que il sont mieux la ou il sont il ne souffre plus il ne se voit plus deperir et ne plus pouvoir socupper de eux et devoir toujour compter sur quelqu'un d'autre et difficile a vivre parfois car on rentre dans leur intimite voila mon experience bon courrage
-
vavie
Re: Gérer les décés
la semaine derniàre une dame dont je m'occupais depuis plusieurs années est décédée, Ca fait mal, on ne peux pas intervenir chez des personnes et rester indifférente à leur douleur. Je pense l'avoir accompagnée jusqu'au bout, IL y a longtemps elle m'avait demandé de ne pas la laisser "tomber" et je suis fière d'avoir été présente jusqu'à la fin. Je suis passée plusieurs fois au funérarium, suis allée à l'enterrement et même à la brioche où les enfants m ont présenté à toute la famille comme étant la dame qui a aidé leur mère.
J'ai recu des "merci" à ne plus pouvoir les compter. Je pense que ça m'a aidé à faire le deuil de cette personne. Maintenant je m'occupe de son mari âgé de 96 ans qui n'attend plus qu'une chose, d'aller retrouver son épouse qui lui prépare une place auprès d'elle. Il faut être réaliste et ne pas avoir peur d'affronter ces moments difficiles pour tout le monde.
J'ai recu des "merci" à ne plus pouvoir les compter. Je pense que ça m'a aidé à faire le deuil de cette personne. Maintenant je m'occupe de son mari âgé de 96 ans qui n'attend plus qu'une chose, d'aller retrouver son épouse qui lui prépare une place auprès d'elle. Il faut être réaliste et ne pas avoir peur d'affronter ces moments difficiles pour tout le monde.
-
pénélope
Re: Gérer les décés
bonjour,
j'ai suivi une formation intitulée "accompagner la fin de vie" qui m'a été trés utile pour accompagner les personnes et gèrer mes sentiments,j'y ai appris entre autres 2 choses que je trouve essentielles : 1)quand une personne vous dit je veux mourir il faut y entendre un appel à l'aide plustot qu'un souhait,elle vous a choisi vous pour lancer cet appel,on ne peut donc ni le prendre au pied de la lettre,ni l'ignorer,ni "tacler" par une boutade mais répondre : je ne m'étais pas rendue compte que vous souffriez à ce point avec mes petits moyens que puis je faire pour vous aider,le principal ètant qu'elle se sente entendue et n'ai pas l'impression de hurler dans le vide.Quant à notre implication émotionelle je suis d'accord avec cphsab : il faut s'imposer des limites,il m'est arrivé de dire à ma responsable : cette fin de vie je ne peux pas la gèrer parce que ce mr ressemble trop à mon père décédé ou bien je ne peux plus tenir affectivement elle m'a tjrs entendue,il faut apprendre à se protèger nous avons toutes une vie personnelle et j'estime ne pas avoir à gacher ma vie de famille parce que je suis mal à la fin de ma journée.Quant aux enterrements je n'y assiste jamais j'envoie une carte.J'ai eu 17 décés en 6 ans d'exercice,je ne peux pas me permettre de m'écrouler à chaque fois.Dans mon asso on appelle cela : la distance de protection.
j'ai suivi une formation intitulée "accompagner la fin de vie" qui m'a été trés utile pour accompagner les personnes et gèrer mes sentiments,j'y ai appris entre autres 2 choses que je trouve essentielles : 1)quand une personne vous dit je veux mourir il faut y entendre un appel à l'aide plustot qu'un souhait,elle vous a choisi vous pour lancer cet appel,on ne peut donc ni le prendre au pied de la lettre,ni l'ignorer,ni "tacler" par une boutade mais répondre : je ne m'étais pas rendue compte que vous souffriez à ce point avec mes petits moyens que puis je faire pour vous aider,le principal ètant qu'elle se sente entendue et n'ai pas l'impression de hurler dans le vide.Quant à notre implication émotionelle je suis d'accord avec cphsab : il faut s'imposer des limites,il m'est arrivé de dire à ma responsable : cette fin de vie je ne peux pas la gèrer parce que ce mr ressemble trop à mon père décédé ou bien je ne peux plus tenir affectivement elle m'a tjrs entendue,il faut apprendre à se protèger nous avons toutes une vie personnelle et j'estime ne pas avoir à gacher ma vie de famille parce que je suis mal à la fin de ma journée.Quant aux enterrements je n'y assiste jamais j'envoie une carte.J'ai eu 17 décés en 6 ans d'exercice,je ne peux pas me permettre de m'écrouler à chaque fois.Dans mon asso on appelle cela : la distance de protection.
-
jenny
Re: Gérer les décés
C'est marrant, chez ***** on m'a dit de lacher le pied. Plus facile a dire qu'a faire. Et oui, Pénélope, tu as raison, on a une vie de famille. J'ai la chance de pouvoir en parler a mon mari. J'en ai encore une qui est pourtant jeune, et qui ai au bout du rouleau. Elle arrette pas de m'embrasser, de m'offrir des cadeaux. Je fait tout pour elle. Je la lave, je fais ses papiers, ses courses, son ménage, j'assiste aux entretien avec les assistantes sociales. Elle aussi, ca va faire mal.