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48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

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Nina

Re: 48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

Message non lu par Nina » 15 sept. 2010 20:32

Merci Sophie de nous avoir parlé de ce livre. J'en ai entendu parlé lors de sa mise en rayon dans les librairies et tu m'as vraiment donné l'envie de le lire. Ca me rappellera mon ancienne activité d'AVS en CESU, pas si lointaine, et mon parcours du combattant à l'ANPE qui vous démoralise plutôt qu'elle ne vous aide à trouver du travail.
Bon courage à toutes et tous.

odalixe

Re: 48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

Message non lu par odalixe » 16 sept. 2010 08:53

Bonjour Sophie!

Tu trouveras ci-joint en copier-coller d'un fil déposé par Corinne et ce que j'écrivais à propos du livre de Florence Aubenas ,début août.

Tout d'abord, voici la réflexion que son travail m'inspire:
Si l'auteur a eu le mérite de dénoncer une situation, l'effarement dans lequel elle s'est trouvée lorsqu'elle s'est immergée dans le monde des précaires, m'a à mon tour sidérée.
Comment une grande reporter de sa trempe,qui a bravé tous les risques en Irak notamment, pouvait à ce point ignorer le sort réservé à une grande partie de la population active, peu qualifiée la plupart du temps?

Justement et à contrario, ce qui caractèrise les AVS, c'est qu'elles se sont engagées sur la voie de qualification pour en bout course, être tout autant précaires dans leurs conditions.

Pour moi, Florence Aubenas, ne m'a rien appris, et j'ai même eu du mal à finir la lecture de son livre.

Elle a touché des lecteurs appartenant à une bulle, genre journalistique-bobo de salons parisiens, ignorant tout des conditions des salariés de la "France d'en bas".

Je pense même que cette catégorie,ne s'est jamais interrogée sur les conditions de la femme de ménage , invisible( faut la cacher!)de ces salons et bureaux imprégnés de "bobotittude" ainsi que des éboueurs des quartiers chicos ( à cacher eux aussi puisqu'ils travaillent la nuit!)
Il n'y a pas de France d'en bas, il y a juste des gens qui la regarde d'un peu trop haut.
Florence Aubenas, est pour moi une défonceuse de porte ouverte, qui a eu le talent de se servir de son nom, pour faire un best-seller, sur le dos de tous les invisibles et taiseux qu'elle décrit.Leur a t'elle donné la parole ?: non, elle les a décrits comme le ferait un explorateur pour une tribu indigène dans laquelle il se serait immergé pour faire plus vrai et sensationnel.

Voici le copier-coller du 04.08.2010


Auteur: odalixe
Date: 04/08/2010 08:45


Marie-Laurence!

Ne crois-tu pas que notre grande qualité, la lucidité, nous dessert?
C'est pour ça que tu n'as pas le moral et c'est la raison de notre présence pour la plupart d'entre nous sur ce forum.
Tu viens chercher de quoi tenir!

Après tout, je trouve qu'on est pas loin de ce que décrit et dénonce Florence Aubenas dans le " Quai de Ouistreham" .
S'étant immergée dans le monde des emplois précaires pour quelques mois , elle s'est attardée à décrire de l’intérieur la situation des femmes de ménage que l'on maintient cyniquement dans une grande précarité de conditions et salaires .L'auteur y aborde brièvement la situation des aides à domicile et auxiliaires de vie qui n'a rien à envier à celle des femmes de ménages.
Nous sommes toutes plus courageuses les unes que les autres à vouloir relever la tête pour être dignes . Bien sûr, nous relevons la tête, alors que l'autre rive de "décideurs" sans scrupules de tous poils s'acharne à nous appuyer dessus pour nous maintenir sous le joug de leur pouvoir. C'est tout un panel de décideurs qui peut être fait de bénévoles, coordinatrices mégalomaniaques ( véritables Tours de contrôle inutiles et coûteuses qui à défaut de contrôler le monde contrôlent leur maigre territoire de salariées),de financeurs , de personnes aidées abusives...etc.
Pas pour rien que l'auteur Florence Aubenas s'est inventée une vie de femme divorcée d'un garagiste , de 50 ans , pour s'immerger incognito dans ce monde des femmes de ménages.
Elle savait qu'elle allait être une proie toute offerte et ainsi descendre dans les abîmes de l'exploitation en se présentant ainsi.
Après tout, ne sommes nous pas les "veuves d'après guerre" du début du siècle, exploitées ,vaquant à la journée pour une lessive un jour là, fanages et moissons un autre jour ailleurs...etc. On les appelait " femmes de journée"
Je veux bien être la " femme de journée" des personnes fragiles c'est à dire être celle qui apporte un peu de jour et lumière à ceux pour qui la journée est difficile. Mais je ne veux plus, c'est absolument intolérable , être celle qui vit au jour le jour de par ses conditions de travail.
Tes « posts » Marie-Laurence ont le mérite d'être captivants et tellement vrais.

Achève ta formation , et après , avec l'intelligence qui te caractérise, tu pourras négocier ton diplôme autrement ( AMP, AS).Pour ma part, je suis en attente d'une re-qualification AMP( acceptée en école mais refusée en financement).
Le domicile actuellement est une impasse et une machine à broyer du salarié.

cht'i

Re: 48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

Message non lu par cht'i » 16 sept. 2010 09:20

bonne idée Marie un film avec moi dans le role principal; ainsi çà renflouerai mon porte monnaie car chomeuse à 57 ans apres 10 ans de sacrifice comme AVS ou j'ai tout enduré pour gagner une misere.
Quand je dis que j'aurai pu ecrire ce livre çà veut tout simplement dire que tout le monde le sait çà et que Florence Aubenas ne nous apprend rien de nouveau et d'abord hormis les femmes de menage qui va acheter ce livre?
bonne fin de semaine
cordialement

valérie

Re: 48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

Message non lu par valérie » 17 sept. 2010 21:52

j'ai lu le livre, il y a des passages comiques. J'ai bien ri, mais c triste aussi et assez démoralisant

maryse

Re: 48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

Message non lu par maryse » 18 sept. 2010 11:51

Je me souviens que g vu la journaliste à la télé et je m’étais dit que j’aimerais lire son bouquin, ensuite j’ai oublié le titre. 19 euros c’est un peu cher, je vais voir a la bibliothèque

Sophie

Re: 48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

Message non lu par Sophie » 18 sept. 2010 13:45

J’ai amené le sujet mais mon objectif n’est pas de faire la promotion du livre de Florence Aubenas, elle n’a pas besoin de moi pour cela, son livre sitôt paru en février 2010 était déjà un best-seller. « Le quai de Ouistreham » m’a touché, tout comme le livre : « Et pourtant, je me suis levée tôt... Une immersion dans le quotidien des travailleurs précaires » d’Elsa Fayne. Elsa, journaliste spécialisée dans le monde du travail, a aussi réalisé le documentaire “Travailleurs à bas prix” pour la série TV des Infiltrés (diffusé sur la 2 en début 2009). Pour les besoins de son enquête, Elsa a fait des cdd de télévendeuse, serveuse de hot-dogs en grande surface, femme de ménage dans un hôtel quatre étoiles…
J’attache néanmoins beaucoup d’importance au fait que ces journalistes là, soient « allées au charbon ».
La démarche de Florence Aubenas est intéressante à mes yeux parce qu’elle alerte l’opinion publique d’une manière éclairée et percutante sur les conditions indignes que notre société réserve à un nombre grandissant de salariés précaires, et surtout parce qu’elle a le mérite de donner des noms, des visages, de la fierté, à ces femmes de ménage : Marylou, Françoise, Victoria… que la société ne veut pas voir (et pas que les bobos), mais qui, mises sous les projecteurs de l’actualité (et les feux de la rampe car on en tirera sans doute un film) nous touchent finalement beaucoup parce qu’elles ressemblent tant à nos voisines, nos sœurs... et qu’on se dit qu’elles pourraient même être « nous ».
Bien sûr que ce livre ne nous apprend rien. Ces conditions de travail détestables sont étalées ici aussi sur ce forum. Nous n’avons pas besoin du livre d’Aubenas pour cela. Mais que cela fait du bien de reconnaître chez l’héroïne Marylou et les autres, des personnes gaies, drôles, boute-en-train, solidaires… et dignes quoi ! C’est l’égoïsme de notre société qui est indigne, pas les personnes précaires.

La rage de Mélissa « l’executive womam », cette autre héroïne du livre d’Aubenas est aussi celle des AVS (Cf. Marre de l’adhap – Marre d’être considérée comme un pion – Cphsab help, les filles de l’****…)
Et cette rage dit : « Plus on nous fait travailler, plus on sent de la merde, plus on sent de la merde, plus on se laisse écraser »
Le mépris est une arme redoutable pour maintenir les travailleurs pauvres sous le joug de l’asservissement. Les employeurs l’ont bien compris et l’utilisent à bon escient pour manager leurs ressources humaines. Peu de précaires manifestent dans la rue, et ils ne font pas grève. Ils n’ont ni le temps, ni les moyens de se révolter.

ODALIXE, j’apprécie ce que tu écris :
« Nous sommes toutes plus courageuses les unes que les autres à vouloir relever la tête pour être dignes. Bien sûr, nous relevons la tête, alors que sur l'autre rive des décideurs sans scrupules de tous poils s'acharnent à nous appuyer dessus pour nous maintenir sous le joug de leur pouvoir. C'est tout un panel de décideurs qui peut être fait de bénévoles, coordinatrices mégalomaniaques (véritables Tours de contrôle inutiles et coûteuses qui à défaut de contrôler le monde contrôlent leur maigre territoire de salariées), de financeurs, de personnes aidées abusives, etc. »
Il faut apprendre à dire STOP !

ODALIXE, tu compares aussi les « précaires » à ces « femmes de journées » d’il y a 100 ans. C’est vrai mais ce retour en arrière est tellement démoralisant. Je préfère comparer les AD d’aujourd’hui aux INFIRMIERES D’AUTREFOIS qui faisaient ni plus ni moins les tâches que font aujourd’hui les AVS et les Aides-soignantes. Quelque part il y a usurpation d’identité professionnelle. Les médecins ont eu besoin d’assistantes plus pointues donc mieux formées, et ces assistantes ont emporté dans leurs bagages ce titre d’infirmière auréolé de gloire et tant chéri du grand public. Dommage pour les « anges-gardien de vie sociale » qu’on dénomme AVS, qui si elles ont continué à exister, sont devenues quasi invisibles, malgré leur diplôme d’état.

Comment reconquérir ces lettres de noblesse ?
Comment se différencier des femmes de ménage au regard du public, et un comble, de certains employeurs ?

J’aime bien ce qu’écrit MOI :
« Mais tout n’est pas noir… nous avons quand même des personnes aidées qui nous aiment et nous savons qu’on est très important pour eux, et c’est cela qui nous permet de durer et finalement d’être fières de notre métier. »

Mon objectif ici n’est pas non plus d’ajouter un énième sujet portant sur le mal-être au travail, les entorses au code du travail, les humiliations… mais plutôt d’amener à réfléchir sur la manière de changer le regard de la société sur la profession d’AVS, à commencer par les personnes que vous aidez et leur entourage, vos collègues administratifs, vos supérieurs hiérarchiques, vos dirigeants (bénévoles ou non), les partenaires extérieurs que vous êtes amenés à rencontrer dans le cadre de votre fonction (personnels de santé, services sociaux…).

Que faut-il faire pour valoriser le métier, pour qu’on ne le confonde plus avec celui si déconsidéré de femme de ménage ? Ce métier, vous ne l’exercer pas toujours par défaut, et en tous cas vous avez choisi de vous y investir, il vous motive et vous l’aimez quand on vous permet de l’exercer selon les règles du référentiel. Donc vous devriez pouvoir le défendre et faire connaître toutes ses facettes et toute sa richesse au grand public. Il me semble que vous êtes les plus habilitées à le faire. Vous ne vous y êtes pas engagée pour 6 mois comme Florence Aubenas.

Qu’en pensez-vous ?

Ecrire un livre ? J’avoue voir là un moyen intéressant, comme CHT’I. Mais pas facile de s’improviser écrivain.
Faire appel à un journaliste qui accepterait de s’immerger dans la peau d’une AVS ? Mais banaliser ce genre de récit risque de lasser le public, c’est du déjà vu.

Pourquoi ne pas écrire un livre à plusieurs mains ?
Vous avez déjà écrit mille choses signifiantes sur ce forum, vous avez écrit des rapports de stage à l’occasion de vos formations… tout ceci constitue une banque de données très intéressantes dans laquelle vous pourriez puiser.
Et puis j’ai remarqué que vous étiez nombreuses à avoir de bonnes capacités rédactionnelles. Les messages de Marie-Laurence sont très argumentés et m’ont souvent émue. Elle sait être drôle quant elle décrit des scènes kafkaïennes comme celle du « téléphone ». Je pense par exemple à son histoire de « barres de seuil rutilantes ». Je cite MARIE-LAURENCE car elle s’est exprimée longuement et souvent ces derniers mois, j’ai donc retenue son prénom. Il y a d’autres pour qui l’écriture est plus ardue, mais qui savent dire avec force les situations et ressentis.
Et il y a toi, ODALIXE. Tu as probablement la capacité de réussir cette entreprise, mais serais-tu crédible ? Il y a risque que les lecteurs te confondent avec une journaliste-bobo des salons parisiens. IoI

Plus qu’un livre en fait, je verrais une série de nouvelles. Dans cette aventure je verrais bien les conseils généraux vous épauler pour les corrections et l’organisation des récits (ils ont des rédacteurs professionnels dans leurs services). De même ils pourraient publier vos témoignages sur ce petit journal départemental que nous recevons tous les mois dans nos boites aux lettres. Pour valoriser le métier auprès du public, ce serait l’idéal. Et puis, plusieurs nouvelles rassemblées pourraient faire un vrai gros livre…

Vous avez surement des suggestions à faire aussi…

maryse

Re: 48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

Message non lu par maryse » 20 sept. 2010 18:58

bonsoir sophie
oui se serait super d'écrire et d'etre publié mais je crois, moi, que nos heures faites on n'a plus envie de se prendre la tête. Se plaindre on sait, et sa nous défoule. Touver des idées soi meme pour faire chnager les choses, sa on est nombreuses a préféré critiqué nos employeurs et le gouvernement.
C'est ce que je pense car je ne vois pas une seule collègue qui voudra écrire et si je leur demande elles vonst me rire au nez
désolée

marie-laurence

Re: 48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

Message non lu par marie-laurence » 20 sept. 2010 21:56

Bonsoir "sophie"

Moi aussi , je suis désolée , car je suis un peu de l'avis de " maryse"

En ce qui me concerne , mon énergie ne peut plus ( et ne doit plus ! ) être focalisée aussi intensément sur ce boulot .

Tu as retenu mon nom , parce-que j'ai , il est vrai , pas mal squatté ce site durant quelques temps ( trop je pense ! ) ( le pire : je récidive ! )
De plus ,mes capacités rédactionnelles sont nulles par rapport à celles de beaucoup d'entre vous !

Je comprends ton envie de t'investir dans un tel travail ; il m'est moi-même souvent arrivé de me dire : je pourrais écrire un roman ! ( des anecdotes à foison , je pense qu'on a toutes ! )

Mais ? réflexion faite : qui irait lire ce " roman " ? personne je présume , à par nous !

Honnêtement , je ne me vois pas m'investir dans une entreprise de cette envergure , dont le résultat me parait douteux et incertain ( ha ! pour les photos et les dessins peut être que je peux aider ! )

Pour conclure , je ne lirai pas le livre de F. Aubenas , car je ne lis déjà pas beaucoup , (et pas assez à mon goût ) , et j'ai plein de bouquins en attente sur ma table de chevet ( ceux -ci sont prioritaires )


J'ai lu il y a un bout de temps , un livre intitulé ... et bien , je ne le trouve pas dans ma bibliothèque ! il s'agit d'un roman écrit par une Bretonne , qui se trouve être " aide à domicile" auprès de personnes âgées ( il faut que je le retrouve et que je le relise ! ) c'est délirant à souhait ; si quelqu'un connait ?


Bonne soirée à toutes , et bon courage pour demain .

mariam

Re: 48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

Message non lu par mariam » 29 sept. 2010 08:36

J'ai lu le livre et je me suis retrouvée en partie car j'ai frequente les memes ANPE et c'est vrai ce que Mme aubenas décrit et je la remercie d'ailleurs d'avoir ecrit ce livre car nous savons tout ca mais beaucoup de gens ne le savent pas et quand nous racontons notre parcours ils nous croient pas forcement.

ANOUKA

Re: 48 ans, Journaliste et Femme de Ménage

Message non lu par ANOUKA » 29 sept. 2010 19:12

tout a fait d accord avec toi et vlan!!!! :crying:

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