Le Social

Frigg,


Il est urgent et nécessaire que tous les intervenants du domicile réfléchissent sur l'accompagnement des personnes à domicile, je suis d’accord avec vous.

Sur le terrain, nous nous heurtons quotidiennement à une lutte éternelle entre le social et le médical (au détriment de la personne aidée...) : chacun existe et intervient dans sa partie, nous tavaillons en parallèle, rarement de concert.

Pourtant, il me semble que :

La profession d’aide soignante, (créée vers les années 1946 pour protéger la profession d’infirmière diplômée -le DE datant de 1946-)

Et le métier d’aide à domicile (créé dans les années 1950-1955, où les aides ménagères de l’époque devaient être les auxiliaires de l’infirmière pour éviter l’hospitalisation des vieillards malades et isolés…..)

avaient le même but : assurer les besoins élémentaires comme se laver, s’habiller et manger seul.

Ensuite la professionnalisation du métier de l’aide soignante s’est faite plus rapidement car sans doute faisant partie de l’équipe hospitalière et les pauvres aides ménagères, soumises bien souvent aux bons vouloirs des dames patronnesses de nos communes, réduites au ménage puisque c’était leur nom !!!

En 2004, on parlait de tronc commun pour les formations AS et AVS !!!! toujours pas d’actualité ?

Pour parler de la protection des aides à domicile, sachez que dans le public nous sommes soit : titulaire de la fonction publique et dans ce cas agent social, (Dans la FP notre métier n’existe pas)
soit : non titulaire de la FP et alors là….
suivant les communes tout est différent, chaque commune mettant en place SA convention (contrat, rémunération, etc…)

A propos des toilettes, oui, à moi aussi, il faudra qu’on m’explique.

Un métier unique cela prendra du temps, bouleversement des idées, des habitudes et d’un certain petit confort et d’une machine à fric pour certains, mais c’est un projet que je soutiendrai certainement.

A vous lire

Frigg,


Je vous relis : la mutuelle obligatoire, un premier pas... pour moi il faudrait que chacun d'entre nous puisse y avoir accès c'est certain, tout en restant une liberté. Cela ne cache t-il pas une précaution pour mieux précariser encore notre métier ?

Frigg,

J'aimerais que vous me détaillez une journée-type d'une personne âgée dépendante, bénéficiaire d'un service tel que vous l'idéalisez , avec, donc, comme vous le préconisez, une seule et même personne aidante.

Quels seraient exactement, en détails, toutes ses fonctions de la journée..


Offaly,
la mutuelle obligatoire ?
peut-être utile chez certains qui n'avaient pas de mutuelle (mais ceci reste des cas rares, certes de moins en moins actuellement, mais rares)
Mais, quelqu'un comme moi qui est rattachée à la mutuelle de mon mari, pourquoi m'obliger à adhérer à une mutuelle plus chère ???
Et pourquoi une mutuelle de groupe, c'est encore une histoire de gros sous.....

Marielo,
J'aimerais avoir ton avis sur ce post concernant les AS et AVS... stp... (clin d'oeil.)

personnellement je n'ai pas avis tranché quand à A.. on fait des toilettes de trétra parce que aucune infirmière ne veux prendre en charge trop long trop de temps et que je vois sur le terrain qu'elle font des aide à la toilette pour encaisser plus franchement tout devient n'importe quoi dans notre métier

Il y a une citation, dont je n'ai plus la formulation exacte (merci à celui ou celle qui la retrouvera !), mais qui dit en substance : ce qui est difficile, ce n'est pas d'accepter le changement, c'est de se défaire de nos anciennes manières de faire.

Flory, je pense que ce que vous imaginez être "pas possible", est déjà en train de se produire... Vous avez le droit de le refusez, de vous battre contre, peut-être avez-vous d'ailleurs de très bons arguments.

Si je reprends vos critiques :

- problème de diplôme et manque de formation : oui, une formation renforcée (3 ans minimum je pense) et la création d'un nouveau diplôme (niveau licence, pour pouvoir évoluer par la suite) seront certainement nécessaires !

- manque de temps pour tout faire : oui, la durée actuelle des interventions est inadaptée. Mais le problème dans le fond, ce n'est pas la durée des interventions, c'est la prescription. Qu'est-ce qu'on demande aux aides à domicile ? De rester un certain temps chez une personne ? Ou bien de réaliser certaines missions ? Les aides-soignants, ont leur donne une mission, et on ne compte pas leur temps à la minute près. Pourquoi ne serait-ce pas la même chose pour les aides à domicile ?

- manque de moyens : personne ne vous donnera tord ! Mais il y a là la réponse à la question précédente : les aides à domicile comptent leur temps, parce que c'est ce que l'on vend. D'un point de vue économique, l'aide à domicile n'est au fond rien d'autre que du temps de présence auprès d'une personne dépendante. Les actes réalisés, tout le monde s'en fout. Dommage, car les aides à domicile ont aussi une connaissance irremplaçable sur les personnes, elles connaissent souvent la situation mieux que personne d'autres, et surtout, elles savent comment agir (ce qu'il faut faire ou ne pas faire, et surtout : comment le faire). Cette connaissance est très précieuse, car il n'y a rien de plus têtu, de plus exigeant, de plus redoutable, qu'une personne qui a besoin d'aide (ce n'est pas vous qui me direz le contraire !). Pourquoi est-ce que ce n'est pas ce savoir-faire des aides à domicile, qui est vendu/valorisé ?

- diversité des modes d'intervention (gré à gré versus prestataire) : au risque de me mettre à dos un certain nombre d'entre vous, je pense que le gré à gré ne convient pas, ou n'est pas suffisant, à partir du moment où l'on accompagne une personne dépendante. Si l'aide à domicile a un accident, et qu'elle ne peut plus aller donner à manger à une vieille personne qui n'a personne d'autre, devrait-elle mourir de faim ? J'exagère, mais c'est pour bien montrer que le gré à gré pose de gros risques, aussi bien pour les personnes aidées que pour les salariés (avoir un patron sénile et dément, ce n'est pas très rassurant...)

- manque de revendication des aides à domicile : si vous voulez descendre dans la rue, défilez, crier, chanter, manifester, vous pouvez compter sur moi à vos côtés, et tant qu'à faire, amenez avec vous les personnes que vous aidez, leurs familles, leurs aidants, leurs chiens, chats, bref, faites sortir des domiciles toute la vie et l'humanité qui s'y cache !

OFFALY, votre analyse sur l'histoire des professions est juste. Mais il me paraît difficilement concevable de dire qu'on va mettre ensemble aujourd'hui, ce que hier on a séparé, pour exactement les mêmes raisons ! C'est parce que le monde a changé, parce que les besoins des personnes aidées ne sont plus les mêmes, parce que nos connaissances ont progressé, qu'il faut dorénavant inventer un nouveau métier. Quel doit être le statut de ces nouveaux professionnels ? Là, je présume qu'il y aura une belle bagarre syndicale, et il faudra être bien vigilant, car contrairement aux apparences, les syndicats de salariés ne sont pas forcément progressistes et les meilleurs défenseurs des aides à domicile (j'en ai fait la douloureuse expérience !), ni les syndicats d'employeurs des salauds qui défendent l'intérêt des patrons (dans l'aide à domicile, il n'y a pas d'entreprise côté au CAC 40, ce sont principalement des associations à but non lucratif et qui se battent pour défendre l'intérêt général).

Dernier point sur la mutuelle obligatoire : personnellement je ne suis pas adepte des théories du complot, donc je ne crois pas que ce soit une stratégie masquée pour précariser la profession, ou bien je ne vous ai pas compris...

la mutuelle obligatoire, ça aurait été bien si l'employeur la payait dans sa TOTALITé, là ça aurait un reel progrés et j'aurais adheré de suite !mais non, c'est pas le cas...

sans parler des pt'tits arrangements entre amis entre ces grosses boites d'assurance et nos chers employeurs lors de ces decisions

sans parler aussi des deductions de cotisations supplementaires dont ils bénéficient gràce a elle....et le trou de la secu qui s'envole

sans parler que cette mutuelle obligatoire va se transformer en niche fiscale en 2014, et là, c'est notre net fiscal qui s'envole ...!
c'est bien la mutuelle obligatoire n'est-ce pas ?

non non, je n'ai aucun mal "a me defaire de nos anciennes manières de faire", et c'est meme ce que je fais tous les jours et qui guide ma vie, depuis une certaine session de formation dont je me souviendrai toute ma vie,
a savoir : avoir l'esprit critique, etre capable de s'interoger, remettre en question, prendre du recul , regarder, etc...

le(s) projet(s) dont vous parlez, est selon moi un ideal, un projet impossible, une de ces utopies, irrealisable donc.

je ne crois pas qu'une seule personne puisse faire tout ça, je ne crois pas qu'elle ait a faire tout ça

coordonner tous les services deja existants, creer une sorte de cooperative serait bien, il faut voir ce qui existe dans des pays-phare souvent cités tels que le Quebec ou la Suède,
mais une seule personne maitriser tous ces services (si j'ai bien compris)......bon courage

Frigg bonsoir,


On parle de politique sociale en mettant en place une mutuelle obligatoire, alors que tous les jours les contrats sont revus à la baisse et le nombre d'heures proposé diminué. Je crois que les employeurs ont ainsi moins mauvaise conscience. C'est juste la réalité du terrain !

Frigg

Tout ce que tu dis est juste, et je dirais que j'ai déjà pensé tout ce que tu écris. Il faudrait un niveau élevé pour ce métier que j'appellerais volontiers" Accompagnateur médico-social"
J'y ai beaucoup réfléchi,mais tant que le législateur s'en mêlera; et je ne vois pas comment il est possible de faire autrement; perdurera l'anarchie actuelle du recrutement et de son niveau très hétéroclite dans la qualification.
Trop d'enjeux entravent cette construction d'une mentalité nouvelle autour des métiers du soutien à domicile. J'évite volontairement le mot "maintien"

Ce que j'ai vu sur le terrain, c'est que les aide soignantes font des tournées de toilettes complètes le matin, elles restent au domicile entre une demi heure et une heure, c'est tout, elles gèrent les douches compliquées (pas les aides à la toilettes) et puis elles s'en vont (pas de ménage, pas de petit-dèj).