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que faire ?
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aurelie
Re: que faire ?
bonjour Odalix,
En effet, je comprends mieux ton rôle auprès de cette femme.
En effet, je comprends mieux ton rôle auprès de cette femme.
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OFFALY
Re: que faire ?
Aurélie,
Ne sois pas choquée par le message d'Odalixe, bien au contraire.
La mort nous l'acceptons : parcequ'elle est inévitable, nul n'est éternel, le premier jour de notre naissance, c'est la route de chacun d'entre nous, qu'on le veuille ou pas.
Ce qui peut être révoltant à un certain moment de la vie, la jeunesse par exemple avec son insouciance et son envie de vivre, devient plus acceptable lorsque nous veillissons puisque inévitable, cela fait partie de la vie et le parcours de chacun nous y prépare de façon différente. Mais tout ceci n'enlève rien au chagrin que la séparation engendre sur chacun d'entre nous.
Ensuite je dirai que nous sommes un peu aux commandes de notre vie.
Nous avons parfois la possibilté de nous battre contre cette "emmerdeuse" qui vient nous chercher, nous voulons nous soigner, nous ne voulons pas la voir, nous essayons de reculer l'échéance,elle nous révolte ; mais parfois selon son chagrin, ses douleurs, sa vie, cette "emmerdeuse" devient soulagement et acceptée.
Cette femme, tu y penseras sans doute souvent, c'est peut être la première fois que tu es confrontée à la mort... Fais toi aider si c'est trop lourd. Cela parait très violent pour toi, dis-toi aussi que cest normal d'être perturbée ; mais cette situation j'espère t'aidera pour la suite, c'est ce que je souhaite pour toi.
Ne sois pas choquée par le message d'Odalixe, bien au contraire.
La mort nous l'acceptons : parcequ'elle est inévitable, nul n'est éternel, le premier jour de notre naissance, c'est la route de chacun d'entre nous, qu'on le veuille ou pas.
Ce qui peut être révoltant à un certain moment de la vie, la jeunesse par exemple avec son insouciance et son envie de vivre, devient plus acceptable lorsque nous veillissons puisque inévitable, cela fait partie de la vie et le parcours de chacun nous y prépare de façon différente. Mais tout ceci n'enlève rien au chagrin que la séparation engendre sur chacun d'entre nous.
Ensuite je dirai que nous sommes un peu aux commandes de notre vie.
Nous avons parfois la possibilté de nous battre contre cette "emmerdeuse" qui vient nous chercher, nous voulons nous soigner, nous ne voulons pas la voir, nous essayons de reculer l'échéance,elle nous révolte ; mais parfois selon son chagrin, ses douleurs, sa vie, cette "emmerdeuse" devient soulagement et acceptée.
Cette femme, tu y penseras sans doute souvent, c'est peut être la première fois que tu es confrontée à la mort... Fais toi aider si c'est trop lourd. Cela parait très violent pour toi, dis-toi aussi que cest normal d'être perturbée ; mais cette situation j'espère t'aidera pour la suite, c'est ce que je souhaite pour toi.
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aurelie
Re: que faire ?
Offaly,
Je ne comprenait pas le geste d'Odalix au départ, après avoir lu son message, j'ai mieux compris la situation, et je pense que j'aurais fais pareil qu'elle.
C'est vrai que lorsque j'ai commencer ma formation, je m'étais pas vraiment préparer à cela mais au fil du temps je me suis dis qu'il le fallait puisque j'accompagne les personnes âgées chez elles afin qu'elle le plus tard possible.
Oui, je relativise on meurt tous un jour c 'est sur, je nie pas le contraire, mais en fait c'est pas la "mort" qui m'effrayé le plus, c'était de retrouver la personne décéder et de devoir faire ce que j'ai fais lundi qui me faisais peur.
Je ne comprenait pas le geste d'Odalix au départ, après avoir lu son message, j'ai mieux compris la situation, et je pense que j'aurais fais pareil qu'elle.
C'est vrai que lorsque j'ai commencer ma formation, je m'étais pas vraiment préparer à cela mais au fil du temps je me suis dis qu'il le fallait puisque j'accompagne les personnes âgées chez elles afin qu'elle le plus tard possible.
Oui, je relativise on meurt tous un jour c 'est sur, je nie pas le contraire, mais en fait c'est pas la "mort" qui m'effrayé le plus, c'était de retrouver la personne décéder et de devoir faire ce que j'ai fais lundi qui me faisais peur.
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OFFALY
Re: que faire ?
Aurélie,
Odalixe, comme moi, sommes, sans aucun doute, juste une plus "vieilles" que toi (pardon Odalixe).
Déjà ,nous pouvons constasté que ta reflexion avance et d'ici quelque temps tu parleras de cette situation, certes sans nier la difficulté à laquelle tu auras été confrontée, mais tu sauras dire l'aide que cela t'apporte dans ta vie personnelle et du bout de sa lorgnette, cette "petite dame", là où elle se trouve, pourra être satistaite de t'avoir aidé (c'est peut être cela la vie éternelle). Tu penseras à elle avec beaucoup de douceur, tout comme sa mort : endormie dans son lit.
Bonne journée à toi
Odalixe, comme moi, sommes, sans aucun doute, juste une plus "vieilles" que toi (pardon Odalixe).
Déjà ,nous pouvons constasté que ta reflexion avance et d'ici quelque temps tu parleras de cette situation, certes sans nier la difficulté à laquelle tu auras été confrontée, mais tu sauras dire l'aide que cela t'apporte dans ta vie personnelle et du bout de sa lorgnette, cette "petite dame", là où elle se trouve, pourra être satistaite de t'avoir aidé (c'est peut être cela la vie éternelle). Tu penseras à elle avec beaucoup de douceur, tout comme sa mort : endormie dans son lit.
Bonne journée à toi
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cosmos
Re: que faire ?
Entièrement d'accord avec vous, quant au fait d'accompagner la personne dans ses derniers instants est important.
Je me bats pour que les gens meurent le plus possible chez eux, plutôt qu'à l'hopital, comme 80 % des gens.......
J'ai trop vu de personnes mourir dans une ambiance de panique, de hâte, d'angoisse, de stress des aidants, d'appel du médecin, etc....
Vu un monsieur qui allait mourir, son épouse a appelé le médecin, les pompiers, l'ambulance, etc... et cet homme est parti dans l'ambulance .......pour mourir quelques minutes après son arrivée à l'hôpital.... pfff, n'aurait-il pas mieux valu pour lui de rester dans son lit, au calme et en paix ? je comprends que pour sa femme, c'était un appel au secours, en panique alors qu'il partait....mais voila...
Il est largement préférable pour eux, d'avoir une mort douce, au calme, entourée de leurs proches, et je dirais : sereinement ! Là, j'en ai vu, et c'est beaucoup mieux pour tout le monde.
Il y a même une dame qui est décédée ...dans mes bras.
J'ai la chance de bien gérer cela, la mort ..ne me fait pas peur...enfin plus peur... j'accepte.
J'aspire à ce que les personnes s'approprient leur mort, et qu'ils aient le temps de régler ce qu'ils ont à régler, à dire et à extérioriser, qu'ils aient un temps pour "se mettre en condition " si j'ose dire...qu'ils se connectent avec eux-mêmes.
Je suis en train de lire Marie de Hennezel " On ne s'est pas dit au revoir".
A lire absolument ! vous connaissez ?
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Odalixe
Re: que faire ?
Aurélie!
Nos interventions ;que ce soient celles d'OFFALY ou de Cosmos; visent seulement à redonner du sens à toute la portée de notre action autour de la personne!
La mort au domicile est à mon avis ce qui fait sens à notre professionnalisme.
Il s'agit d'aider et d'accompagner la vie et son quotidien à un moment où les forces décroissent.
Je considère que ce que nous faisons a la même portée que ce que font les sages-femmes : elles accompagnent un moment délicat de la vie comme nous accompagnons un autre moment de la vie vers le trépas.
Certes la personne peut être seule à ce moment délicat de la fin de son existence incarnée mais il y a eu tout l'accompagnement fait avant, à aider et accompagner un quotidien rendu difficile.
Il faut oser se regarder autrement que dans le miroir négatif renvoyé par l'encadrement, les bénévoles, la société ...et se regarder dans le "mouroir" positif de notre action.
Sage-femme je suis puisque PASSEUSE vers un autre état.
Et femme de ménage surement avec mon balai, mes chiffons...
Mais c'est mon Etre avant tout qui ménage la rencontre avec un autre Etre plus fragile .
Il s'agit même d'y mêler tout un inventaire à la Prévert puisque je vais composer face à son individualité.
Ménage se conjugue surement l'impératif!
Nos interventions ;que ce soient celles d'OFFALY ou de Cosmos; visent seulement à redonner du sens à toute la portée de notre action autour de la personne!
La mort au domicile est à mon avis ce qui fait sens à notre professionnalisme.
Il s'agit d'aider et d'accompagner la vie et son quotidien à un moment où les forces décroissent.
Je considère que ce que nous faisons a la même portée que ce que font les sages-femmes : elles accompagnent un moment délicat de la vie comme nous accompagnons un autre moment de la vie vers le trépas.
Certes la personne peut être seule à ce moment délicat de la fin de son existence incarnée mais il y a eu tout l'accompagnement fait avant, à aider et accompagner un quotidien rendu difficile.
Il faut oser se regarder autrement que dans le miroir négatif renvoyé par l'encadrement, les bénévoles, la société ...et se regarder dans le "mouroir" positif de notre action.
Sage-femme je suis puisque PASSEUSE vers un autre état.
Et femme de ménage surement avec mon balai, mes chiffons...
Mais c'est mon Etre avant tout qui ménage la rencontre avec un autre Etre plus fragile .
Il s'agit même d'y mêler tout un inventaire à la Prévert puisque je vais composer face à son individualité.
Ménage se conjugue surement l'impératif!
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marielo
Re: que faire ?
"cosmos"
Je pense que les aide -soignantes ont dans leur formation un chapitre concernant les fins de vie et le décès . :l'accompagnement et la gestion de ces moments "délicats" ,puisqu'elles ont aussi à gérer la toilette mortuaire ;elles sont de même souvent exposées au décès d'un "patient " de par leur fonction .
Pour les AVS ,ce genre de situation est plus délicat dans la mesure où elles sont beaucoup moins exposées et moins confrontées au problème de la mort.
J'ai des collègues qui font ce métier depuis plus de 20 ans et à qui il n'est jamais arrivé de se trouver un matin face à un bénéficiaire décédé .
Je ne sais par ailleurs pas si ce sujet est abordé en formation AVS (ni de quelle manière ,si il l'est )
Car : on peut passer son diplôme par la VAE ,donc sans formation, ou se trouver face à cette situation sans être AVS non plus ( comme cela avait été le cas pour moi )
Une aide à domicile en catégorie A peut donc se retrouver
face à cette situation ,et une catégorie A n'a à priori aucune formation .
Nous avons ici sur ce thème , des réactions de très bonnes professionnelles qui tiennent un discours très professionnel et j'entends bien ce que vous dites ,mais vous ne devez pas mettre de côté celles qui sont moins préparées à ce genre de choc ( car cela en est un quand on ne s'y attends pas en arrivant un matin chez un bénéficiaire alors que cela parait évident quand on est soignant ,auprès d'une personne en fin de vie ) ,qui sont plus jeunes peut être , qui ont moins d'expérience ,et qui sont parfois plus proches du bénéficiaire et ont tissé des liens plus étroits que d'autres professionnels car elles interviennent chaque semaine une ou plusieurs fois ,pour des interventions plus
longues .
Je vous comprends et vous admire de pouvoir gérer comme on devrait sans doute toutes pouvoir le faire ,mais j'ai peur que certaines personnes en vous lisant ,et face à votre assurance ,ne se sentent pas à la hauteur en n'ayant pas assuré comme vous , vous le faites .
On ne peut non plus pas faire abstraction de nos vies et de notre rapport à la mort de par notre expérience personnelle et de notre maturité ,sauf si on est "top" ...
J'avoue quand même que j'ai fait un bond sur ma chaise en lisant "ODALIXE" :
"(...) j'ai trouvé que ce sont les meilleurs moments de ma carrière (...) ".
Je relativise depuis ,et puis je la considère comme quelqu'un de très compétent ,mais c'est vrai que cela m'a choquée et cela ne m'aurait pas aidée du tout le jour où je suis restée sous le choc il y a 8 ou 9 ans .
Je pense que les aide -soignantes ont dans leur formation un chapitre concernant les fins de vie et le décès . :l'accompagnement et la gestion de ces moments "délicats" ,puisqu'elles ont aussi à gérer la toilette mortuaire ;elles sont de même souvent exposées au décès d'un "patient " de par leur fonction .
Pour les AVS ,ce genre de situation est plus délicat dans la mesure où elles sont beaucoup moins exposées et moins confrontées au problème de la mort.
J'ai des collègues qui font ce métier depuis plus de 20 ans et à qui il n'est jamais arrivé de se trouver un matin face à un bénéficiaire décédé .
Je ne sais par ailleurs pas si ce sujet est abordé en formation AVS (ni de quelle manière ,si il l'est )
Car : on peut passer son diplôme par la VAE ,donc sans formation, ou se trouver face à cette situation sans être AVS non plus ( comme cela avait été le cas pour moi )
Une aide à domicile en catégorie A peut donc se retrouver
face à cette situation ,et une catégorie A n'a à priori aucune formation .
Nous avons ici sur ce thème , des réactions de très bonnes professionnelles qui tiennent un discours très professionnel et j'entends bien ce que vous dites ,mais vous ne devez pas mettre de côté celles qui sont moins préparées à ce genre de choc ( car cela en est un quand on ne s'y attends pas en arrivant un matin chez un bénéficiaire alors que cela parait évident quand on est soignant ,auprès d'une personne en fin de vie ) ,qui sont plus jeunes peut être , qui ont moins d'expérience ,et qui sont parfois plus proches du bénéficiaire et ont tissé des liens plus étroits que d'autres professionnels car elles interviennent chaque semaine une ou plusieurs fois ,pour des interventions plus
longues .
Je vous comprends et vous admire de pouvoir gérer comme on devrait sans doute toutes pouvoir le faire ,mais j'ai peur que certaines personnes en vous lisant ,et face à votre assurance ,ne se sentent pas à la hauteur en n'ayant pas assuré comme vous , vous le faites .
On ne peut non plus pas faire abstraction de nos vies et de notre rapport à la mort de par notre expérience personnelle et de notre maturité ,sauf si on est "top" ...
J'avoue quand même que j'ai fait un bond sur ma chaise en lisant "ODALIXE" :
"(...) j'ai trouvé que ce sont les meilleurs moments de ma carrière (...) ".
Je relativise depuis ,et puis je la considère comme quelqu'un de très compétent ,mais c'est vrai que cela m'a choquée et cela ne m'aurait pas aidée du tout le jour où je suis restée sous le choc il y a 8 ou 9 ans .
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flory
Re: que faire ?
moi ce que je trouve choquant c'est qu'on se permette de dire que telle reponse est choquante et n'aide pas !
alors là, si il faut biaiser ses reponses en tenant compte de ce que va penser et ressentir le questionneur.......!
alors là, si il faut biaiser ses reponses en tenant compte de ce que va penser et ressentir le questionneur.......!
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Odalixe
Re: que faire ?
Oui Mariélo!
J'entends que ces meilleurs moments furent professionnels rien de plus. Ce n'est ni ma mère ni ma grand-mère que j'ai trouvé à genoux, en équilibre avec une casserole de vin à la main. Meilleurs moments pourquoi? parce que ce jour-là, la mise en place de tout le partenariat fut rendue nécessaire.
L'échange serein avec le médecin portant sur la mort à domicile comme étant l'aboutissement de notre travail à nous les petites, les sans-grades m'a rassurée sur le bien-fondé de ce métier si méprisé.
Il m'a donné des consignes sur la préparation mortuaire que je ne voulais pas faire seule. J'ai donc appelé l'hôpital local pour leur demander d'accueillir le corps de cette dame en chambre funéraire. J'ai essuyé un refus total car cette personne n'était pas morte dans cet hôpital. Pas de famille présente tant le dysfonctionnement psychiatrique intoxiquait les liens familiaux, si bien que j'ai dû gérer la suite seule, le médecin étant reparti à d'autres activités plus urgentes ( il était urgentiste). J'ai appelé le Centre de Soins et là un infirmier que je connais m'a répondu: " je viens t'aider parce que c'est toi". Il n'était pas obligé de me dire oui car une toilette mortuaire est chronophage et n'appartient pas aux urgences ... Ce fut un moment intense en binôme avec cet infirmier aguerri qui s'est montré rassurant et pédagogue. A deux, nous avons essayé de donner une présentation acceptable à la dépouille de cette dame dont je connaissais les dernières volonté en la matière. Pourquoi les savais-je? qu'avait-elle anticipé puisque c'est le matin de ma venue qu'elle est morte?
Cette dame posait de grandes difficultés dans ces liens et c'était la raison de mes interventions.
Tu dis à Cosmos qu'en tant qu'AS elle est sans doute plus habilitée à gérer ce genre de situation. Mais de niveau à niveau c'est le même : le 5. Une AS, une AVS travaille à priori pour le même public et sait par nature que son travail ne s'exerce pas forcément au pays de OUI-OUI.
Tu vois un chirurgien avoir peur du sang? Il y aurait-il un problème dans le niveau de formation, de recrutement...?
Une aide de catégorie B de ma commune avait trouvé une personne décédée dans son lit au foyer-logement. Sa réaction fut de crier dans le couloir. Réaction normale pour un proche mais pour un professionnel est-ce adéquat? en quoi cela va aider celle qui est morte et surtout les vivants qui y résident? La réaction de la directrice de la prier de se taire fut certainement ce qu'il a de plus rassurant pour elle.
Toute professionnelle doit anticiper sur ce qu'elle peut trouver derrière une porte et garder à l'idée que le public aidé reste fragile.
Aurélie a été choquée bien sur sur le coup mais aujourd'hui l'aider, c'est donner une autre portée à ce qu'elle a rencontré comme difficulté. La laisser s'engluer dans une unique vision morbide de la situation n'est surement pas d'un grand soutien.
Mon discours comme celui des autres place peut-être une abîme entre ce qu'elle venu chercher et ce qu'elle y trouve en réponse. Mais je n'ai que celui-ci à renvoyer et c'est sur le temps qu'il va agir. A Aurélie, il faut lui laisser du temps !
Honnêtement, ma place n'est pas de pleurer avec elle !
J'entends que ces meilleurs moments furent professionnels rien de plus. Ce n'est ni ma mère ni ma grand-mère que j'ai trouvé à genoux, en équilibre avec une casserole de vin à la main. Meilleurs moments pourquoi? parce que ce jour-là, la mise en place de tout le partenariat fut rendue nécessaire.
L'échange serein avec le médecin portant sur la mort à domicile comme étant l'aboutissement de notre travail à nous les petites, les sans-grades m'a rassurée sur le bien-fondé de ce métier si méprisé.
Il m'a donné des consignes sur la préparation mortuaire que je ne voulais pas faire seule. J'ai donc appelé l'hôpital local pour leur demander d'accueillir le corps de cette dame en chambre funéraire. J'ai essuyé un refus total car cette personne n'était pas morte dans cet hôpital. Pas de famille présente tant le dysfonctionnement psychiatrique intoxiquait les liens familiaux, si bien que j'ai dû gérer la suite seule, le médecin étant reparti à d'autres activités plus urgentes ( il était urgentiste). J'ai appelé le Centre de Soins et là un infirmier que je connais m'a répondu: " je viens t'aider parce que c'est toi". Il n'était pas obligé de me dire oui car une toilette mortuaire est chronophage et n'appartient pas aux urgences ... Ce fut un moment intense en binôme avec cet infirmier aguerri qui s'est montré rassurant et pédagogue. A deux, nous avons essayé de donner une présentation acceptable à la dépouille de cette dame dont je connaissais les dernières volonté en la matière. Pourquoi les savais-je? qu'avait-elle anticipé puisque c'est le matin de ma venue qu'elle est morte?
Cette dame posait de grandes difficultés dans ces liens et c'était la raison de mes interventions.
Tu dis à Cosmos qu'en tant qu'AS elle est sans doute plus habilitée à gérer ce genre de situation. Mais de niveau à niveau c'est le même : le 5. Une AS, une AVS travaille à priori pour le même public et sait par nature que son travail ne s'exerce pas forcément au pays de OUI-OUI.
Tu vois un chirurgien avoir peur du sang? Il y aurait-il un problème dans le niveau de formation, de recrutement...?
Une aide de catégorie B de ma commune avait trouvé une personne décédée dans son lit au foyer-logement. Sa réaction fut de crier dans le couloir. Réaction normale pour un proche mais pour un professionnel est-ce adéquat? en quoi cela va aider celle qui est morte et surtout les vivants qui y résident? La réaction de la directrice de la prier de se taire fut certainement ce qu'il a de plus rassurant pour elle.
Toute professionnelle doit anticiper sur ce qu'elle peut trouver derrière une porte et garder à l'idée que le public aidé reste fragile.
Aurélie a été choquée bien sur sur le coup mais aujourd'hui l'aider, c'est donner une autre portée à ce qu'elle a rencontré comme difficulté. La laisser s'engluer dans une unique vision morbide de la situation n'est surement pas d'un grand soutien.
Mon discours comme celui des autres place peut-être une abîme entre ce qu'elle venu chercher et ce qu'elle y trouve en réponse. Mais je n'ai que celui-ci à renvoyer et c'est sur le temps qu'il va agir. A Aurélie, il faut lui laisser du temps !
Honnêtement, ma place n'est pas de pleurer avec elle !
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marielo
Re: que faire ?
Excuses moi "flory" je pensais que nous étions libres de penser ,de ressentir , et de nous exprimer ...