pour repondre a Adriane (27/12/07), voici un petit copier/coller d'une recherche que j'ai faite pour un expose (en 2002) sur la violence institutionnelle.
Quelques chiffres :
En 1830 = disparition flagellation éducative (administration coups fouet en vue d’éducation).
De 1840 à 1870, existent 40 centres agricole et pénitentiaire en France.
Il faut attendre 1898 = mauvais traitements soient formellement condamnés.
En 1934 = l’année rébellion du centre agricole et pénitencier de belle île en mer.
En 1935 = création de l’ordonnance stipulant que l’enfant vagabond n’est plus un délinquant mais un enfant en danger.
En 1945 = Loi concernant l’enfant délinquant (considéré comme un enfant mal éduqué) et l’on crée les centres d’éducation surveillée.
En 1958, l’article 375 du code civil instaure les modalités de protection de l’enfance en danger et charge le juge des enfants de la mission de protection par mesure éducatives comme le placement, la mesure éducative de suivi, des aides financières et l’aide et le soutien à domicile.
« …si la santé, la sécurité, ou la moralité d’un mineur non émancipé sont en danger ou si les conditions de son éducation sont gravement compromises, des mesures d’assistance éducative peuvent être décidées par le juge des enfants… »
En 1979, le gouvernement suédois interdit la fessée.
La législation française s’appuie également sur la loi du 10 juillet 1989 relative à la prévention des mauvais traitements à l’égard des mineurs et à la protection de l’enfance qui fixe les missions de l’Aide Sociale à l’Enfance (le numéro du S.N.A.T.E.M : le 119, la formation des professionnels…)
18500 enfants en France ont été maltraités en 1999.
54,5 % des parents français donnent des fessés (sondage SOFFRES de 1999).
En 2001, 74 % des parents en France préfèrent punir (privation de télévision, de sorties, etc.) que de frapper.
Bibliographie :
Vies privées, de l’enfant roi à l’enfant victime.
Caroline Eliacheff. Editions Odile Jacob. 1997.
La violence, 2e édition. Yves Michaud. Collection Que sais-je ? Edition Presses Universitaire de France. 1988.
Aimer mal, châtier bien. Stanislaw Tomkiewich et Vivet. Edition Le Seuil. 1991.
Cahiers du C.T.N.E.R.H.I n°61. 1994. Stanislaw Tomkiewich.
C’est pour ton bien. Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant. Alice Miller. Edition Aubier. Paris. 1984.
L’enfant sous terreur. L’ignorance de l’adulte et son prix. Alice Miller. Edition Aubier. Paris 1986.
Libre de savoir, ouvrir les yeux sur notre propre histoire. Alice Miller. Edition Flammarion. 2001.
Article : Violence ordinaire au collège. Jean-Pierre Lhomme. Lien social n° 621. 16 mai 2002.
Article : L’éducateur peut-il invoquer la légitime violence ? Philippe Gaberan. Lien social n° 493. La piéoculthérapie, la fin ou le retour ? 1er juillet 1999.
Article : La punition corporelle est-elle mal traitante ou pédagogique ? Jacques Trémintin. Lien social n° 493. La piéoculthérapie, la fin ou le retour ? 1er juillet 1999.
Article : Châtiments corporels ou intervention physique. Jean Legal. Journal du Droit des jeunes n° 185. Mai 1999.
Plus fort que la haine (livre autobiographique). Tim Guénard. Editions J’ai lu. 2001.
Internat et séparation, des outils éducatif ? Richard Josefsberg. Edition ERES. 1997.
Il n’est jamais trop tard pour pardonner à ses parents. Maryse Vaillant. Edition ESF. 2001.
La fessée, 100 questions-réponses sur les châtiments corporels. Olivier Maurel. Edition La Plage. 2001.
Les nourritures affectives. Boris Cyrulnik. Edition Odile Jacob. Collection Poche. 2000.
Jean-Claude Chesnais : Histoire de la violence Ed Pluriel
www.actupsy.free.fr.
Vidéo du Centre National de Documentation Audiovisuelle en Santé Mentale : La pédagogie noire. Réalisateur Brigitte Lemaine. 1994.
Vidéo C.N.D.A.S.M : Tiens-toi bien ! Réalisateur Olivier Lassu. 1999.
Divers infos :
A la moitié du 20e siècle, existait une forme de violence institutionnalisée comme le principe de transmettre dès le départ à l’enfant, des informations et des opinions fausses, c’est la pédagogie noire (Alice Miller) : L’enfant n’est pas un sujet intéressant, il peut donc être abusé physiquement, psychologiquement, voire même sexuellement, pour son bien et pour son futur devenir d’adulte.
Voici d’autres préceptes inculqués à cette époque :
Le devoir engendre l’amour,
On peut tuer la haine par des interdits,
Les parents méritent a priori le respect en tant que parents, les enfants ne méritent a priori aucun respect,
L’obéissance rend fort,
Un sentiment élevé de sa propre valeur est nuisible, un faible sentiment de sa propre valeur conduit à l’amour de ses semblables,
Les marques de tendresse sont nocives,
Il ne faut pas céder aux besoins de l’enfant,
La dureté et la froideur sont une bonne préparation à l’existence,
Une reconnaissance simulée vaux mieux qu’une sincère absence de reconnaissance,
L’apparence est plus importante que l’être,
Ni les parents, ni Dieu ne pourraient supporter la moindre injure,
Le corps est quelque chose de dégoûtant,
La vivacité des sentiments est nuisible,
Les parents sont des êtres dénués de pulsions et exempts de toute culpabilité,
Les parents ont toujours raison.
L’enfant doit apprendre dès le départ à « se renier lui-même », à étouffer en lui le plus tôt possible tout ce qui « n’a pas la faveur divine » car la soumission à Dieu permet la soumission de l’homme.
L’enfant doit être conditionné, soumis, silencieux et décent.
Alice Miller dit alors que « Les racines de la violence sont en place ».
Aujourd’hui, on est heureusement loin de l’enfant victime de méthodes éducatives d’antan basée sur « l’orthopédie médicale » et transformée en « orthopédie pénale » (ortho = soutien et pédie = enfant). Mais il subsiste encore quelques lieux institutionnels où les méthodes éducatives et pédagogiques sont douteuses, encore basée sur un « dressage social » accepté et institutionnalisé.
En esperant que ce ne soit pas trop tard et que cela puisse te servire.
@+
Remanta