Bonjour à tous ! J’ai eu le concours l’année dernière et je suis donc actuellement en formation à l’ENPJJ. Je me rappel de la galère l’année dernière pour trouver des infos sur le concours et sur la préparation des épreuves, alors voici quelques conseils qui n’engagent que moi…
Première chose à faire, télécharger les annales des sujets sur :
www.metiers.justice.gouv.fr -> protection judiciaire des la jeunesse -> annales. Il est intéressant aussi de jeter un œil aux rapports du jury. Sachez qu’une des qualités importante de l’éducateur c’est l’écrit : phrase courte et claires, écriture propre (au concours mes copies étaient blanches : pas de ligne, dur d’écrire droit !), orthographe !
Lectures conseillés :
* « Le métier d’éducateur de la PJJ » de Véronique FREUND
* « Avenirs » c’est une publication périodique très courte de la PJJ qui vous donnera toutes les infos que l’actualité de la PJJ, notamment de tout ce qui se fait en matière de mesures éducative, c’est très intéressant pour l’écrit, ça donne des idées ! A télécharger sur :
www.justice.gouv.fr -> publications ->périodiques -> Avenirs
* « Les cahiers dynamiques » C’est la revue professionnelle de la Protection Judiciaire de la Jeunesse dont le siège de la rédaction se trouve à l’ENPJJ. Je vous conseil d’en choisir 1 ou 2 dont les thèmes vous intéresse, pas plus ce n’est pas la peine… C’est environ 12 euros l’exemplaire, vous le trouverez sur
www.editions-eres.com
* « Guide de la Protection Judiciaire de la Jeunesse » Mineurs en danger-Mineurs délinquants, Pratiques éducatives et Droit de la PJJ. De Pierre PEDRON – Gualino, lextenso éditions. Il est un peu cher : 60 euros, et c’est un pavé ! Vous n’avez pas besoin de tout ça pour l’écrit, vous n’y trouverez pas de méthodologie, mais il y a TOUT dedans. Vous aurez tout ce qui concerne les mesures éducatives, les différentes structures de la PJJ, du secteur associatif habilité… Important, prenez bien la 3ème édition ! Come vous le savez la PJJ vient de subir de nombreuses réformes, d’autres sont en cours. Par exemple, dans d’autres bouquin datant d’avant 2007, même 2010, vous trouverez encore ces sigles : FAE, IOE, ES, qui ne sont plus d’actualité ! D’autre part ça peut être un investissement pour préparer l’oral, et pour l’ENPJJ car en gros, tout le programme en droit, histoire, socio de la formation est dedans.
* L’ordonnance du 2 février 1945, qui est le texte de référence pour les mineurs et dangers et délinquants. Vous la trouverez gratuitement sur
www.legifrance.gouv.fr
Mes conseils pour l’épreuve écrite
Le sujet comporte un dossier avec divers, rapport, note, ordonnance…il faut vous familiariser avec tout le vocabulaire employé.
Faire la différence et savoir en quoi consiste les mesures éducatives (ex :admonestation, remise à parent, mise sous protection judicaire, placement, mesure d’activité de jour, liberté surveillée…), sanctions éducatives (ex : interdiction de paraître, interdiction de rencontrer un complice, réparation, stage de formation civique, placements…) et sanctions pénales (peines ex : amende, peine privative de liberté, stage de citoyenneté, travail d’intérêt général…).
Par exemple : différence entre une mesure de réparation et travail d’intérêt général / entre stage de formation civique et stage de citoyenneté…
Etre au clair avec les différentes structure de la PJJ : EPE (établissement de placement éducatif), CER (centre éducatif renforcé), CEF (centre éducatif fermé), EPM (établissement pénitentiaire pour mineurs = prison), le milieu ouvert : UEMO, UEAJ, STEI… oui je sais, beaucoup de sigles, il faut se dépatouiller avec tout ça, ce n’est pas toujours très claires, même une fois qu’on est dans le bain ! Mais c’est important, faites attention à l’âge du mineur. Ex : De 10 à 13 ans, le mineur ne peut pas faire l’objet de sanctions pénales, le travail d’intérêt général n’est possible que de 16 à 18…
Faites la différence entre un contrôle judicaire, une mesure de liberté surveillée (lorsqu’elle est préjudicielle, cela signifie « avant jugement », car en attendant d’être jugé, le juge peut prononcer des mesures provisoire comme par exemple effectuer un stage de formation civique. Si le mineur l’a effectué et que ça s’est bien passé, et qu’il en a tiré profit et qu’il y a réfléchit, lors du jugement, le magistrat sera « moins sévères » ou pas…)
Ensuite pour l’écrit, bien regarder ce qu’on vous demande de faire. QUELLE EST LA COMMANDE ? En général vous êtes un éducateur, qui doit rédiger un écrit. Regarder à qui vous écrivez : le responsable d’unité éducative, le magistrat ? Dans quel cadre : le mineur va être jugé, un rapport de mi-mesure, fin de mesure ? Quelle mesure !? Ce n’est pas la même chose. Qui êtes-vous par rapport au mineur : son éducateur référent en foyer ? Son éducateur de milieu ouvert ?
Le dossier est gros, il faut que vous fassiez un résumé du parcours du jeune. Conseil, en lisant le dossier, faites une frise chronologique (un trait gradué au brouillon) avec les faits marquants de sa vie, que ce soit au niveau familial (décès d’un parent, déménagement), scolaire (internat, baisse des résultats), judiciaire (mesure et placement qu’il a pu connaître…).
Ensuite je dirai qu’il faut en gros :
-résumé le parcours du jeune
-analyser
-faire des propositions éducatives
Et ce contenu sera différent en fonction de la commande.
Moi j’ai organisé ça ainsi :
1) Une petite introduction qui rappel dans quel cadre vous écrivez, ou en est le jeune, les échéances importante pour lui à venir. Ex : Le jeune X a été mis en examen à telle date, pour ces faits là sur telle personne, dans le cadre de cette procédure il a été placé au foyer Y depuis le. Il est né le et résidait avant ce placement avec..Il sera jugé dans 2 semaines, voilà le bilan de cette mesure provisoire.
2)La problématique. Alors c’est pas vraiment une problématique dans le sens où on nous l’apprend à la Fac pour les dissert par exemple. En gros, il faut trouver quel est LE ou LES problèmes « de fond » du jeune. Par exemple : un jeune qui se bagarre, est violent, notamment avec sa mère ou dans sa famille, le travail doit peut-être s’accentuer sur une relation mère-fils problématique, plus que sur ces problèmes de violences (mais qui ne sont pas à écarter). Un jeune déscolarisé, qui n’a pas de projets professionnels, gros retard scolaire, le travail est peut-être prioritaire sur ses problèmes d’addictions au cannabis plus que sur du « soutien scolaire ». Un jeune qui fait des trucs de ouf, dangereux, travail sur la prise de risque… il faut gratter et aller trouver la base de la problématique du jeune.
3)Ensuite, moi j’ai fais ainsi :
Résumé de quelques faits autour d’un domaine, qui m’amènent à cette analyse, voilà ce que je propose. Plusieurs paragraphes comme ça autour des problématiques du jeune.
Exemple :
FAMILLE
Les faits : X a une relation fusionnelle avec sa mère, ils sont très collés, sa mère dirige tout et lui laisse peu d’espace, le jeune supporte mal cette situation car du coup il fugue, engueulade, violences sur sa mère…
Analyse : relation ambivalente car le jeune supporte mal le placement loin de sa mère, mais en même temps le retour en famille le weekend se passent mal, ça repart pareil. La mère fait tout pour son fils mais n’est pas prête pour un retour de son fils car elle ne le gère pas, a peur de lui.
Proposition : maintien d’un placement, thérapie familiale, retour en famille court ou médiatisé, progressif…
SCOLARITE
Les faits : le jeune ne tient aucune scolarité, se fait virer de partout, même des internats, absentéisme, mais le jeune se montre intéressés et doués dans des domaines précis qui l’intéressent
Analyse : le problème du jeune c’est pas la capacité d’apprentissage malgré un niveau scolaire bas, son problème c’est la mobilisation, l’intérêt…
Proposition : élaborer un projet professionnel, mettre le doigt sur ces centres d’intérêts, trouver des stages court de découverte…
4)Et puis dans une petite conclusion vous faites un bilan de vos proposition éducatives.
Voilà, c’est comme ça que moi je fais, mais ce n’est certainement pas la seule méthode, on nous le répète à l’école, ça dépend de la situation du jeune, de la commande…
Il faut en général travaillé autour de ces axes :
Famille
Scolarité/Insertion professionnelle
Santé
Environnement (habitat, ressources, groupe de pairs..)
Vous pouvez organiser votre devoir autrement :
Historique judiciaire, puis familial, puis scolaire…ensuite l’analyse, et enfin les propositions. A vous de voir !IL N’Y A PAS DE METHODOLOGIE TYPE !!!
Autres conseils :
Vous devez faires de propositions éducatives au juge. Vous ne dites pas au juge ce qu’il doit faire ! Je m’explique : vous ne direz pas : je conseille un contrôle judiciaire avec interdiction de voir X et Y. Mais plutôt : tous les actes de délinquance du jeunes ont été posé avec ces jeunes qui semblent avoir une mauvaise influence sur lui, un éloignement semble nécessaire
Ou alors, vous ne dites pas : la meilleur solution c’est une LSP ou un placement en CEF, il faut formulez ça autrement genre : le jeune a besoin d’un cadre (très) contraignant, d’un éloignement de son quartier, il semble qu’une mesure qui permettrait de mettre en place une sensibilisation à sa consommation de cannabis serait pertinente. Ou : une mesure de réparation dans ces conditions lui permettrait de prendre conscience de la conséquence de ses actes…
Selon le cadre dans lequel vous écrivez votre rapport, il ne faut pas s’attarder sur les mêmes choses. Exemple : si vous écrivez dans le cadre d’un bilan de fin de placement en foyer, pas la peine de rappeler en détail le parcours du jeune depuis sa petite enfance. Le juge à déjà tout ça dans le dossier du jeune, concentrez-vous sur le placement. Comment le jeune a-t-il investit le placement ? Est-ce que ça a été bénéfique ? quels incidents ? Est-ce qu’un projet professionnel a été élaboré ? Retour en famille envisageable dans de bonnes conditions ? Maintenir le placement ou pas ? Pourquoi ? Si non, quelle suite donner (surtout dans le cadre d’une mesure préjudicielle) ?
Si vous écrivez au juge dans le cadre d’un jeune qui n’est pas connu de la justice, primo délinquant, là par contre il faut reprendre les éléments toute son histoire plus précisément.
Ce qu’on entend par « projet éducatif » ce n’est pas 15 pages sur ficelées de A à Z avec le déroulé des étapes d’un projet pour le jeune. Il faut comprendre : « propositions éducatives ». Que faut-il travaillé d’un point de vue éducatif avec le jeune ? Qu’est-ce que vous proposé et pourquoi ? Ex : ne proposez pas un stage équitation pour le plaisir de faire du poney ! En général, faire du cheval n’est pas à la portée de tous les publics, c’est souvent l’inconnu pour nos jeunes, qui refusent car ils on peur de se mettre en danger, de devoir reconnaître qu’ils ne savent pas faire et que ça leur fait peur.
Une activité deltaplane ou accrobranche : travailler la prise de risque en toute sécurité, pas besoin de voler des voitures et conduire à toute allure sans permis et bourré pour avoir des sensations…
Quelle est la portée éducative des ces propositions ? Quel intérêt pour le jeune ? Qu’est-ce qu’on cherche à travailler avec lui ? Lui faire prendre conscience de quoi ?
Si vous voulez des idées de propositions éducatives, n’hésitez pas à regarder dans « Avenirs », c’est plein d’exemple de ce qui peut se faire à la PJJ. N’hésitez pas à faire vos propres propositions, les nouveautés, l’originalité (argumenté !!) est toujours la bienvenue !
Bon courage à tous pour le concours !