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Re:

Publié : 01 juin 2011 00:58
par claude
Bonjour Richard
Dans mon Entreprise Adaptée ou il ya un ESAT la Direction pousse des salariés à accepter une orientation ESAT, mais il n'y a plus de zone spécifiquement ESAT ils sont dispatchés par groupes au sein de l'EA.On pourrait voir cela comme une forme d'Harmonisation comme dirait a propos d'un autre sujet,une membre de l'équipe du Management "social".Un usager de l'ESAT me disait qu'il avait demandé à sa responsable que soit mentionné ESAT quelque part sur sa zone,elle lui a répondu que sur les secteurs EA on ne le mentionné pas!?.J'ai également entendu une personne de l'ESAT dire que lorsqu'un client passait il ne fallait pas lui dire que c'était le secteur ESAT.Le travail fait par "l'ESAT" qui travaille souvent pour l'EA peut-être facturé EA.Conclusion l'ESAT rapporte à l'EA et lui coute moins.De la main- d'oeuvre exploitable à souhait sous payée et on appelle ça de la solidarité!! ben tiens.Mais pas de droit syndical évidement.
Bon courage
claude TH

Re:

Publié : 03 juin 2011 09:45
par donni
Bjr Richard,

Quelque chose m'échappe à la lecture de votre post : si les personnes handicapées accompagnées par un ESAT "bossent" comme un salarié lambda et à ce titre mérite en effet un salaire au moins équivalent au SMIC, mais alors, que font-ils en ESAT ?!? Pourquoi votre fils ne travaille-t-il pas dans une entreprise ordinaire ?

Je rappelle simplement qu'une personne handicapée ne doit-être orientée en ESAT par la CDAPH que s'il a été évalué comme ayant une capacité de travail comprise entre 5% et 33% de celle d'un travailleur dit valide. Si tout le monde respectait ce principe simple (les personnes handicapées, leur famille, les membres de la CDAPH qui prononcent les orientations et les directeurs d'ESAT qui prononcent les admissions), on en arriverait pas à la situation que vous décrivez.

En revanche, ces "jeunes" n'auraient droit à rien s'ils se retrouvaient sans travail(ni chômage, ni RSA pour les - de 26 ans, je le rappelle).

Par ailleurs, vous indiquez que les personnes handicapées travaillent comme les moniteurs sans être payés au même niveau : un moniteur est là pour produire un accompagnement médico-social auprès d'une personne handicapée, et non pour tondre des pelouses. Je ne vois pas comment vous pouvez comparer leur "salaire".

Je vous précise également que les travailleurs handicapés en ESAT sont usager d'un établissement assurant une mission de service public : à ce titre, ils ne sont pas salarié, n'ont pas de contrat de travail, n'ont pas de lien de subordination vis à vis de la direction de l'ESAT et ne perçoivent donc pas un salaire (lequel est une contrepartie d'un travail fourni) mais une rémunération garantie (en compensation avant tout du handicap, et non du travail fourni).

J'ajoute que les travailleurs en ESAT bénéficient, sur leur temps de "travail", de soutien médico-social (soutien psychilogique, éducation gestuelle, formation, leçon pédagogique, maintien des acquis scoalire, ...). Ils sont "rémunérés" pmendant ces périodes.

De même, vous évoquez les travailleurs en espaces verts lesquels, de manière générale, ne sont absoluement pas représentatifs de l'hétérogénéité des personnes accueillies dans nos établissements : visiter un atelier de conditionnement par exemple et vous réapprécierez je pense votre jugement. Ainsi, dans mon ESAT, les usagers eux-mêmes ont décidé qu'il ne devait pas y avoir d'écarts de salaire entre eux, quelquesoit leur handicap, leur productivité ou leur âge. Ce qui m'amène à une autre réflexion : il n'existe certes pas de droit syndical en ESAT (puisqu'ils n'ont pas le statut de salarié), mais il existe le COnseil de la Vie Sociale qui est présidée par un usager, et qui a globalement les prérogatives d'un ... CE. Sauf que dans un CVS, les familles sont également représentées, ce qui serait impossible dans un CE.

Enfin, j'observe que les usagers accueillis au sein de mon ESAT partent beaucoup plus en vacances que les salariés eux-mêmes, car ils ont accès à beaucoup plus d'aides. Par ailleurs, les travailleurs d'ESAT accueillis dans des structures d'hébergement, et ce quelquesoit leur ressources, disposent d'un "reste à vivre" d'environ 300€ par mois destinés à la vêture et aux loisirs.

Est-ce qu'un SMICARD dispose de 300 € par mois ? Je ne le crois pas ...

Voilà pour un contre point de vue,

Salutations,

Re: Avenir des E.S.A.T???

Publié : 05 juin 2011 21:35
par chris
salut a tous !!!

oui les ESAT évolue encore aujourd"hui au dépend de nos travailleur handicapés.
c'est aussi l'état et nos financeur quelque part qui oblige les établisement a changé de politique d'action !!
mais nous travaileurs sociaux nous devons subir ses changements comme d'habitude nous somme en bas de l'échelle.
meme notre public aujourd'hui est encore mieux traté que nous
(2002 ;2005.....)

a plus!!!!

Re:

Publié : 06 juin 2011 15:09
par richard
Bonjour,
Je souhaite repondre à Donni message du 3/06.
Je maintiens que certaines personnes handicapes dont mon fils travaillent autant que des personnes dites valides pour un salaire de misere (rectificatif : une remuneration de misere ).
Que fait il dans un esat?
Depuis l age de 5 ans mon fils est devenu epileptique il a ete transfere d etablissement en etablissement specialise depuis l age de 8 ans.Lorsqu il est sorti du cursus scolaire il s est rapproche d une assistante sociale pour qu elle lui fasse un dossier pour integrer un esat chose qui a ete acte dans les mois qui ont suivi.Dieu sait si je me suis bouge pour essayer de lui trouver un emploi en milieu ordinaire mais je me suis toujours casse le nez sur le fait qu on lui reprochait sa maladie.Pourtant lorsqu il faisait des stages dans ces memes entreprises il avait toujours les felicitations du jury.D ou mon argumentation sur le fait que les travailleurs handicapes sont des travailleurs à bon compte.Ils travaillent autant mais pour rien.
Vous dites aussi que les travailleurs handicapes beneficient sur leur temps de travail de soutien medico psycho j en passe etc etc...Voila 2 ans que mon fils travaille en esat il n a jamais beneficie de soutien quel qui soit.par contre lorsqu il doit se rendre chez un specialiste (neurologue ) il doit le faire pendant ses repos ou il doit poser un conge...!!
De plus pensez vous qu un moniteur en espaces verts est present pour produire un suivi medico social?Le moniteur est la il donne un coup de main a la tonte et aide les travailleurs handicapes dans leur tache de tous les jours.les moniteurs forment une equipe avec les travailleurs handicapes sinon çà serait l anarchie le moniteur surveille et les travailleurs handicapes bossent...Il faudrait peut etre fournir aus moniteurs une matraque pour plus de rendement...??
Et la derniere chose
concernant les vacances quelles sont les aides auxquelles les travailleurs handicapes ont droit?
Le smicard ne perçoit peut etre pas 300 euros par mois mais les personnes handicapes qui ont la chance de vivre chez leurs parents n ont pas 300 euros de plus pour les loisirs et le vetir!
Je souhaite simplement pour TOUTES les personnes travaillant en esat une vie decente et des revenus decents qui simplement leur permet de VIVRE.
Salutations.

Re:

Publié : 07 juin 2011 09:43
par donni
Bjr Richard,


Je sais pertinent que mes propos peuvent "choquer" un parent, mais je me dois de réagir tout de même :

Concernant le parcours de votre fils et sa difficulté à trouver un emploi en milieu ordinaire, il est identique aux immigrés victimes de discrimination, aux jeunes sans expérience qui se font "bananer" après chaque entretien, aux fils "d'ouvrier" dont les parents n'ont pu acheter une voiture pour faciliter la recherche d'emploi ou encore financer des études, etc etc : dans toutes les situations que je viens de décrire, ces personnes ont droit à .... RIEN. Pas de RSA si moins de 26 ans, pas d'accès à des dispositifs de type ESAT, etc ...

Votre fils, lui, a pu CHOISIR, d'aller en ESAT. Il aurait aussi pu CHOISIR d'aller en EA (Entreprise Adaptée) où il aurait eu un statut de salarié et un salaire équivalent au SMIC. Il aurait pu poursuivre ses recherche, comme tout jeune qui "galère" de toute manière pour trouver un job. Aussi, je trouve mal venu, dans ce contexte, de reprocher aux ESAT de verser un salaire de misère. Si votre fils, tel que vous le décrivez, a la même capacité de production qu'un travailleur "ordinaire", alors je maintiens qu'il n'a rien à faire en ESAT, et je vais même jusuq'à dire qu'il prend la place d'une personne qui, elle, pourrait bénéficier utilement de notre accompagnement.

Pour le reste, il n'est absolument pas normal que votre fils n'est bénéficié d'aucune soutien médico-social particulier depuis 2 ans : soit c'est parce qu'il n'en a pas besoin, auquel cas, cela confirme qu'il n'a rien à faire en ESAT, soit il en a besoin, et l'ESAT doit lui proposer une prestation en ce sens. Maintenant, je pense qu'il y a des moyens d'agir, autrement qu'en dénonçant cette pratique ici : je vous invite à vous rapprocher du représentant des familles élu au Conseil de la Vie Sociale pour questionner la direction sur les points que vous soulevez.

Concernant la vision que vous avez du "moniteur d'atelier", c'est la vôtre et je ne vais pas la changer. Mais de votre place, au-delà de ce que votre fils peut vous raconter de sa journée, qu'est-ce que vous en connaissez exactement ? En faisant une rapide recherche dans google, vous trouverez le référentiel "métier" des moniteurs d'ateliers, voire des éducateurs techniques spécialisés. Je vous invite à les consulter. En tout cas, le moniteur d'atelier n'a certainement pas un rôle de "surveillance" tel que vous l'affirmez. Nous nous ne sommes pas à l'école ou à la garderie, votre fils est un adulte : notre mission est de le rendre autonome, certainement pas de le "garder".

S'agissant des aides vacances, les aides que j'évoque sont celles de l'ANCV, dans le cadre d'un partenariat avec l'UNAPEI. Si l'association qui accompagne votre fils est affiliée à l'UNAPEI, renseignez-vous.

Concernant les ressources des personnes handicapées, je maintiens mes propos. En ESAT, le système actuel de calcul de l'AAH est clairement un frein à l'insertion en milieu ordinaire des travailleurs handicapés qui en ont la faculté puisqu'ils y perdent en ressources in fine.

Pour conclure, je dirai que chaque ESAT est singulier. Chacun a son prore projet d'établissement, ses principes de fonctionnement, sa politique de rémunération, etc. Et vous êtes totalement libre de changer d'établissement si vous n'êtes pas satisfait de celui là. Mais cette décision, a priori, ne vous appartient pas. Elle appartient à votre fils.

Personnellement, si je ne suis pas satisfait d'un prestataire (ma banque par exemple), et bien j'en change. Pour autant, je ne fais pas l'amalgame entre ma banque, et toutes les banques. C'est ce qui me gêne dans vos propos : vous dénoncez, partant de la situation de votre fils, un dispositif (les ESAT) qui ont tout de même fait leurs preuves depuis 30 ans. Il y a certes beaucoup d'améliorations à apporter, mais dire qu'on exploite les personnes handicapées dans nos structures, c'est tout bonnement insupportable lorsqu'on s'investit quotidiennement auprès des personnes handicapées qui nous sont confiées.

Salutations,

Re:

Publié : 07 juin 2011 13:45
par claude
Et si les ESAT avait fait leur preuves dans une période qui est désormais derrière nous.Pourquoi ce tri sélectif dans mon EA des TH, pour des placements en ESAT pourquoi ne pas vouloir voir tout simplement que les conditions de travail se dégradent autant pour vous que pour nous TH et que de toute façon l'ETAT se désengage dans ce secteur d'activité comme dans d'autres, ceci explique le pesismisme anbiant sur ce forum.
claude

Re:

Publié : 07 juin 2011 15:23
par donni
Bjr Claude,

Oui, et bien excusez moi de ne pas partager votre pessimisme, que ce soit sur ce forum, ou ailleurs. De même que je ne partage pas vos analyses quant à la situation des ESAT ou celle des personnes handicapées de manière générale, quelle soit en ESAT, en EA, ou même en MAS, en FAM ou encore en Foyer de vie.

Et j'ai l'outrecuidance de considérer que mon optimisme n'est pas béat, ni même naif, mais parfaitement objectif : oui, je le répète et l'affirme, la situation des personnes handicapées, en France, s'est très nettement améliorée au cours des 30 dernières années, et même au cours des 5 dernières. Oui, dans le cadre des lois 2002-2 et 2005-102, le statut et les droits des personnes handicapées se sont très nettement améliorés.

Quant aux réponses à la situation spécifique de votre EA, il me semble que j'ai déjà pas mal développé de contre point de vue et vous ai indiqué des pistes d'actions à mener. Il serait peut-être temps d'agir, ce qui est beaucoup complexe que de venir "balancer" et se plaindre en permanence sur un forum.

Salutations,

Re: Avenir des E.S.A.T???

Publié : 07 juin 2011 15:49
par Richard
Bonjour à Tous,
Je voulais simplement dire que je suis nouveau sur le forum car mon fils de 22 ans à integre un esat.
Mais il est certainement probable que il y a une une amelioration de puis 5 ou 30 ans que je n ai pas connu car je n etais pas concerne.
Mais je souhaite pour mon compte et le bien etre de mon fils et des autres travailleurs handicapes une amelioration maintenant une nouvelle amelioration.Car c est vrzai comme le dit Claude je ne suis pas des plus optimiste pour l avenir de ces jeunes et moins jeunes.
Et je pense qu il y a beaucoup à faire encore.Il est dommage que nous puissions pas debattre de tout çà ailleurs que sur le net ...
mais je continuerai a y poster des remarques ou poser des questions qui pour l instant sont sans reponse.
Il faudra que j essaye de m habituer et de ne pas comparer un esat comme une entreprise normale.
Et pour conclure je souhaiterai ajouter un article de la declaration des droits de l homme.
Cette declaration devrait etre affichee partout ou ces droits sont bafoues...
Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
4. Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts...
Merci
Salutations.

Re:

Publié : 07 juin 2011 16:30
par donni
Bjr Richard,

Alors, je peux vous rassurer : les professionnels des ESAT, sous l'égide de leurs employeurs qui sont, pour la très grande majorité d'entre eux, des parents comme vous, en lien avec les usagers de nos établissements représentés au sein du Conseil de la Vie Sociale, en partenariat et sous le contrôle de nos autorités de tarification, avec de nombreux partenaires extéirieurs que sont les IME, la direction du travail, les services sociaux, les mandataires judiciaires, etc etc, nous nous mobilisons quotidiennement pour améliorer la situation des personnes que nous accompagnons. Parmi toutes ces personnes, je n'ai JAMAIS entendu quiconque, qu'il s'agisse des services de l'Etat ou autres, dire qu'il fallait dégrader la situation des personnes handicapées.

Quant à la déclaration des droits de l'homme, celle-ci est affiché dans mon bureau pour tout vous dire. De même, la charte des droits des usagers, consécutives à la promulgation de la oi 2002-2 est affiché dans tous l'établissement sur des panneaux dédiés aux usagers, et ce de manière adapté, pour qu'elle soit compréhensible. Cette même charte est annexé au livret d'accueil qui, toujours depuis la loi 2002-2, est remis à chaque usager, en même temps que le réglement de fonctionnement. Cette même loi invite tous les établissements, ESAT y compris, à s'engager dans des démarches d'amélioration continue de la qualité du service rendu aux usagers (car nous sommes bien ici dans une relation de SERVICE et non de TRAVAIL). Je pourrai développer également les avancées inhérentes à la loi 2005-102 : principe d'accessibilité des bâtiments dont on voit à ce jour tous les efforts déjà réalisés, et tout ceux qu'ils restent à faire. Cette même loi qui permet aujourd'hui aux travailleurs d'ESAT de percevoir 100% de la rémunération ganrantie lorsqu'ils sont malades (ce qui n'est pas le cas de tous les salariés), de bénéficier de 3 jours de congés dits mobiles en sus des 5 semaines de congés payés, d'avoir accès à des dispositifs de formation professionnelle ou d'intéressement aux résultats sans impact sur l'AAH, etc etc.

En revanche, il y a une chose sur laquelle je ne suis absoulement pas d'accord avec vous, mais je il faudrait pouvoir en discuter autrement que par le net, c'est l'assimilation du statut des travailleurs d'ESAT avec celui de salarié : les EA se sont battus pour cela, à tort de mon point de vue, et les EA, comme les salariés handicapés de ces structures en payent à mon avis aujourd'hui le prix.

Pour ma part, je défend le statut actuel des travailleurs en ESAT, beaucoup plus protecteur que celui de salarié, et surtout beaucoup plus adapté à la nature de notre relation : celle d'une prestation de service comprenant une mise au travail dans des conditions adaptées ET un soutien médico-social, visant à l'acquisition d'une plus grande autonomie en vue d'une insertion socio-professionnelle.

Aussi, l'action de l'ESAT doit permettre aux personnes que nous accueillons d'acquérir un statut de salarié, mais non dans l'ESAT, lequel doit rester dans une logique de service, mais bien HORS de l'ESAT, en signant tout simplement, comme tout un chacun, un contrat de travail de droit commun, avec une entreprise de droit commun. Et c'est peut-être sur ce point que nos points de vue, comme avec "Claude", peuvent se rejoindre, et que j'accepte très volontiers la critique : les ESAT n'ont pas suffisament fait pour l'insertion socio-professionnelle. Maintenant, il serait un peu trop facile de "tirer à vue" sur les ESAT car je crois objectivement que nous n'en sommes pas les seules responsables. Pour illustrer le propos, je dirai simplement que vous n'imaginez pas à quel point le travail que nous devons réaliser auprès des ........ FAMILLES, simplement pour leur faire accepter l'idée que c'est possible, et que la destinée de leur enfant, du fait de son handicap, n'est pas obligatoirement en "institution spécialisée". Il y a beaucoup de freins autour de ces questions. Personnellement, j'essaye de les lever, tous, un par un. Et cela prend énormément de temps, et d'énergie, mais on y arrive.

Alors non, je ne partage pas du tout votre "pessimisme" et je crois que c'est avec la mobilisation de TOUS (professionnels, personnes handicapées, politique, acteurs économiques, citoyens, etc) que nous y arriverons. Certainement pas en cherchant des "boucs émissaires".

Salutations,

Re:

Publié : 08 juin 2011 03:24
par claude
Imaginez un monde ou des travailleurs-euses n'auraient pas le droit de monter une section syndicale sur leur lieu de travail.Imaginezun monde ou des travailleurs-euses nauraient pas le droitde faire grève.Imaginez un monde ou des travailleurs-euses se verraient imposer une rémunération maximale.Imaginez un monde ou des travailleurs-euses seraient de fait disqualifié-è-es parce qu'ils-elles sont en situation de handicap.

Ce monde existe,en France pas dans le monde de l'entreprise stricto-sensu,mais dans le secteur médico- social,ça s'appelle les ESAT.Pour intégrer un ESAT? une personne doit se voir le statut de "travailleur handicapé"et se voir notifier une orientation "ESAT"de la part de la CDAPH (commission des droits et et de l'autonomie des personnes handicapées)-anciennement COTOREP).Cette orientation est accordée aux personnes handicapées ayant une capacité de travail inférieur à un tiers de la capacité d'une personne valide mais dont elle estime que l'aptitude potentielle à travailler est suffisante"mais" dont les capacités de travail ne leur permettent pas,momentanément ou durablement,detravailler dansune entreprise ordinaire ou dans une entreprise adaptée".Des travailleurs-euses de second ordre en somme mais que l'on ne va pas s'empêcher d'exploiter pour autant.

lES travailleurs-euses handicapé-e-s en ESAT sont donc des usagers-ères d'un service médico social qui leur procure des "activités à caractère professionnel" en échange d'une rémunération et d'un accompagnement médico-social(souvent réduit à néant ou presque).Cela étant,nombre de ces personnes se considèrent tout simplement comme des travailleurs-euses .Mais làou le bât blesse ,c'est justement sur cette notion de travaileurs-euses car les dispositions propre à l'usager-ère d'ESAT ne dépendent pas du code du travail, comme pour tout-e travailleurs-euses,mais du code de l'action sociale et des famille,ce sont des travailleurs-euses sous tutelle de l'action sociale et des familles.Les travailleurs-euses handicapés-e-s sont donc des travailleurs-euses de type" Canada Dry":ça fait 35h comme une personne lambda travaillant pour n'importe quel exploiteur( bon évidement à l'exception des temps parteils subis ou situations de dépassements d'horaires non rémunérés...).ça a droit à 5 semaine de congés payés,ça cotise pour la retraite,pour la CSG, pour la sécu,etc.,...mais ce ne sont pas des salariés-e-s.On pourrait me dire OK mais bon c'est pour leur bien,c'est de l'insertion;oui mais justement de l'insertion il n'y en a quasiment pas.Et dont certaines sont "détachées" en "entreprises du milieu ordinaire" depuis plusieurs années,elles pourraient tout aussi bien travailler dans une entreprise(ou collectivité)lambda,handicap ou pas handicap.

La mise en concurrence des travailleurs-euses les plus précaires.

La circulaire qui détaille les dispositions en vigueur depuis le 1er janvier 2007 concernant les établissements et services d'aide par le travail énonce une injonction contradictoire:(...)il faut veiller à ce que les ESAT restent largement ouverts à tout type de handicap(...)Ceci n'exclut pas bien sûr que les ESAT procèdent par ailleurs à des choix d'activités complémentaires de nature à mieux équilibrer leurs comptes économiques,en particulier par l'exercice de prestations "hors les murs" au profit d'entreprises privées ou publiques,de collectivités territoriales ou de particuliers".Et dans un secteur où les financements publics tendent à se restreindrent,et où les Directions d'associations ne font qu'anticiper un mouvement croissant avec l'idée de se positionner idéalement quand ces secteurs seront mis à concurence du privé,de nombreux établissements font le choix d'adopter une gestion managériale et entrepreneuriales de ces établissements privés à but non lucratif(mais pour coombien de temps encore?).Les termes de productivité ou de rendement sont ainsi quotidienn entendu alors qu'officiellement il ne s'agit pas de faire de bénéfices mais d'accompagner médico-socialement des personnes.Cela s'appelle l'insertion par l'économie.Il existe donc au sein même de ces établissements une sélection des travailleurs-euses en fonction de capacité de travail,combien de fois entendons-nous parler dans ces établissements de travailleurs-euses de "bon niveau".Il existe même des textes de sélection à l'ordre à l'entrée de certains établissements! Le choix d'assurer un équilibre économique (pour des établissements qui normalement devraient ne pas vivre des recettes à priori marginales, de leur production)est aujourd'hui pleinement assumé au détriment de l'accueil de tout types de handicap, nombre d'établissements fonctionnant d'ores et déjà comme s'ils étaient des entreprises.Cette mutation est d'ailleurs actées par les services de l'Etat qui financent moins de postes de travailleurs sociaux tout en augmentant la capacités d'accueil des établissements qui pour beaucoup recrutent sur leurs fonds propres des commerciaux !

De fait aujourd'hui,de nombreux ESAT se positionnent sans complexe notamment sur le marché florissant des services aux entreprises.Les secteurs du nettoyage de locaux et des travaux bureautiques de type service mailing et routage sont souvent proposés aux entreprises avec la garantie d'un service équivalent aux entreprisent classiques.Les ESAT offrent en plus des avantages non négligeables.Les travailleurs qu'ils exploitent ne peuvent pas se mettre en grève premier bon point.Par ailleurs les entreprises de plus de vingts salariés qui ont recours aux services d'un ESAT bénéficient d'un allègement des pénalités prévues au titre de la loi de 1987 (pénalités renforcées en 2005) qui fait obligation de compter au moins 6% de personnes handicapées dans les effectifs.Les entreprises peuvent donc par ce biais allégrement contourner la loi à bon compte, deuxième bon point.Ces incitations à employer les servicent d'un ESAT accompagnent par ailleurs un mouvement croissant dans les entreprises à externaliser les services interne,ceci favorisant encorent la précarisation et la perte de statut de ces salaiés-e-s aujourd'hui mis en concurence avec une main d'oeuvre encore moin chère et moins armée pour se battre pour ses conditions de travail.

La banalisation du travail des travailleurs-euses hors "Code du travail":un nouveau lumpenproletariat

Un des effet immédiat de cette "insertion" est la banalisation de l'accueil dans les entreprises de travailleurs avec des statuts moindres exactement plus encore la concurence,déjà trés forte, entre les travailleurs-euses les plus précaires.La précarité étant souvent une arme redoutable de contrainte et si certain-e-s peuvent à juste titre à "travailler comme tout le monde" il ne faut pas négliger le poids de la menace dans l'exécution du travail en ESAT.C'est en effet en se montrant un-e ouvrier-ère exemplaire que les personnes en ESAT espèrent concrétiser des projet de travail dans le milieu "ordinaire".Cependant linsertion par le travail par le biais de l'ESAT tient beaucoup plus de la fable et dans les faits ne concerne qu'une part infime de personnes qui y sont accueuillies (et ce pour de multiples raisons qu'il serait trop long de dévellopper ici).Se faisant on construit en ESAT le propotype idéal-typique des travailleurs-euses du futur: sans droits de revendications collectives, limité_e-s dans leur rémunération,soumis-e à des apprécations de type comportementales,sous la contrainte perverse du projet individualisé dont ils-elles sont co- auteur-e-s.Il est même des professionnel-le-s du sescteur social qui militent pour la reconnaissance du handicap social (comme il en a été en 2005 de la reconnaissance du handicap psychique pour les personnes présentant une maladie mentale,reconnaissance censée bénéficer à une population estimée de 600 000 personnes),seule possibilité à leur yeux de pouvoir trouver une orientation à des personnes dont le système ne s'accomode pas. Cette solution à déjà été mise en place autrefois ça s'appelait les workhouses.Cette politique de normalisation ne semble pas avoir de limites-le handicap pouvant être assigné à tous les insoumis-e-s-ou pluôt si une seule puisqu'aujourd'hui la seule véritable concurence des ESAT vient des prisons où son coùt apparait comme moins élevé et sa vertu de contrôle social plus forte encore!