Re: Entretien aide à domicile
Publié : 03 mai 2013 09:08
Jamais plus je ne serais aide à domicile
J'ai travaillé en temps qu'aide à domicile durant 6 ans. Un jour, on m'a envoyé chez un veuf âgé de 85 ans. C'était un monsieur très gentil, très sociable et très instruit. Il s'appelait Maurice. Je fais le travail que j'ai à faire. Je m'en vais et lorsque la semaine suivante je suis allée chercher mon planning au bureau, j'ai eu la surprise d'y voir son nom et de me voir confier par la secrétaire que ce monsieur avait été très satisfait de mon travail et voulait désormais que je sois son aide à domicile attitrée. J'étais à la fois contente mais aussi embarrassée car je prenais le client d'une collègue et cela me mettait mal à l'aise. Lorsque je rencontre cette dite collègue prénommée Lucile, je me confond en excuses tentant de me justifier dans le fait que je ne suis pour rien dans ce remplacement mais elle m'interrompt tout de suite me disant que ça n'a pas d'importance, qu'elle n' en est vexée ou blessée d'aucune manière. Par contre elle me met en garde par rapport à un conflit qui existe entre lui et sa fille unique mais ne m'en dit pas plus.
Donc je commence ce travail chez "Maurice" et dés le départ, les choses se passent merveilleusement bien. Malgré son âge avancé, Maurice est une personne très ouverte d'esprit et qui s'intéresse à tout et principalement à la spiritualité, notamment au sujet de la réincarnation, de la vie après la mort ce qui est plutôt rare chez une personne âgée. Chaque semaine, lorsque mon travail est fait, nous consacrons le peu de temps qu'il me reste à des discussions passionnantes sur le sujet. Nous échangeons des livres. Je suis époustouflée par son intelligence et sa capacité à s'intéresser à des sujets tels que ceux là, la mort étant plutôt considérée comme tabou chez le troisième âge. Les semaines s'écoulent, puis les mois. Je découvre aussi avec plaisir que Maurice peignait dans le passé. Il me fait visiter son grenier qui est rempli de chevalets entassés les uns sur les autres, de toiles peintes; des toiles vierges mais jaunies ou ondulées, d'une multitude de pinceaux dont certains sont pris à jamais dans un liquide qui s'est solidifié avec le temps. Et puis surtout il y a des livres. Un nombre incroyable de livres traitant du sujet. Je suis vraiment impressionnée, la peinture étant une de mes passions. Décidément, nous avons beaucoup de points communs. Il y a longtemps que je voudrais un chevalet mais ces derniers coûtent chers dans le commerce et je me dis que Maurice à beaucoup de chance d'en disposer d'autant. Il me vient l'envie de lui proposer de lui en acheter un mais je ne le connais pas encore suffisamment pour le lui demander.
Les semaines s'écoulent. Je prend toujours autant de plaisir à le retrouver chaque semaine. Je note cependant qu'il n'y a pas une seule fois ou durant mon intervention il ne me parle de sa fille avec qui, il semble entretenir, comme m'avait prévenu Lucile, des relations difficiles. Un jeudi après midi lorsque j'arrive chez lui, je fais la rencontre de sa fille qui est venu passer quelques jours. Elle a une soixantaine d'année environ. Elle restera chez son pèreune huitaine de jours durant lesquels elle va absolument tout chambouler. Déplacer le contenu d'une armoire du rez de chaussée pour le mettre dans une armoire située au premier étage et vice versa... ranger... trier... jeter... et tout ce rangement sera fait dans chacune des pièces de la maison. Moi même je ne cessais de chercher tout ce dont j'avais besoin pour travailler et perdais beaucoup de temps. Dieu sait combien il faut éviter ce genre de chose chez une personne âgée car cela suffit à la déstabiliser.
C'est à partir de ce moment là que les évènements ont pris une tournure malsaine et que mon destin s'est scellé. Un après midi, je constate que sa fille est parti. Je lui en fais la remarque et il me répond qu'en fait, sa fille était venue s'installer chez lui définitivement après avoir quitté son mari. Mais d'après lui, elle ne l'avait pas prévenu et pensait à tord qu'il finirait pas comprendre de lui même et par l'accepter. Ce qui était faux. Maurice là renvoya chez elle sans plus de ménagement lui rappelant qu'elle était mariée et que sa place était auprès de son mari!
Quelques semaines plus tard, je demande à Maurice s'il accepte de me vendre un chevalet. Ce dernier refuse et préfère me le donner parce que de toutes façons, lorsqu'il sera mort me dit-il, sa fille brûlera tout. Je suis choquée. Je trouve que c'est un beau gâchis, ne me cache pas de lui dire, mais je n'y peux rien, c'est ainsi. J'obtiens un très beau chevalet. La fois suivante, Maurice me fait cadeau d'un autre chevalet. Un vieux chevalet datant des années 60 et qui sert à la peinture en extérieur. Je ne veux pas lui dire que je n'en ai pas l'utilité car je ne peins pas les paysages mais j'accepte le cadeau tout en sachant que je ne m'en servirais pas.
A partir de ce jour, rien n'a plus été comme avant. Maurice à commencé à constater la disparition de plusieurs objets. Au début, je n'y prête guère d'attention. Je le rassure en lui disant qu'il va les retrouver. Et c'est ce qui se passe en général. Il les retrouve quelques jours plus tard. Mais le problème perdure. Ces disparitions augmentent. Ce sont des petits objets, des bibelots, des objets utiles et pratique. Cela devient inquiétant d'autant plus que c'est une période ou je suis souvent absente (vacances ou arrêt maladie) et ou je suis remplacée par des nouvelles venues. Sa fille lui garanti ne pas être à l'origine de ces disparitions et affirme n'avoir rien emporté lors de son départ. J'ai quelques doutes et une petite voix intérieure me dit qu'il est fort possible qu'elle ai pris certaines choses, qu'elle se soit servit sans rien lui dire, un peu par vengeance pour s'être fait rejeter de son père. Cette même petite voix me dit que la situation commence à sentir mauvais et qu'il serait peut-être bon de demander au bureau à ce qu'on me retire le dossier de Maurice avant que ce ne soit moi qui soit accusée de vol. L'avant dernière fois que je suis allée travailler chez lui, alors qu'il me confiait qu'une fois de plus des objets avaient disparut, son regard vis à vis de moi avait changé.Il était devenu soupçonneux. Cette fois ci, l'objet en question était bien plus gros qu'à l'accoutumé puisqu'il s'agissait d'une " tête de loup " qui avait la particularité de se plier en deux afin de faciliter le dépoussiérage des poutres. . Je lui recommandais vivement mais gentiment et sans me laisser intimider de se rendre au bureau et de signaler ces disparitions. Puis lors de mon dernier passage, son regard n'était plus soupçonneux mais accusateur. Cette fameuse tête de loup disparue avait été la goutte d'eau en trop. Une fois de plus je lui recommandais de se rendre au bureau sans plus tarder et de dénoncer ces faits.
Quelques jours plus tard, j'étais convoquée et je pris la gifle de ma vie! J'étais accusée de vol bien entendu mais aussi d'abus de faiblesse sur personne fragile et pour finir d'avoir demandé à Maurice de me coucher sur son testament en ce qui concerne son matériel de peinture. J'étais toute retournée. Déjà fragilisée par ledécès durant mon intervention d'un monsieur dont je m'étais occupé pendant des années, mais aussi par les insultes ou les brutalités de personnes âgées diminuées, ces accusations m'ont anéanties. Dans un premier temps je me suis défendu puis j'ai fini, non pas par avouer, mais par accepter qu'il en soit ainsi et j'ai été licenciée. Juste avant de signer mon licenciement ma supérieure me demande; "Alors Debbie, vous restez avec nous ou vous partez ? Je lui ai répondu; "Je pars ". Si ma supérieure avait pris au sérieux les propos de ce monsieur, elle ne m'aurait pas laissé le choix.
Aujourd'hui, quand j'y repense, je me dis que tous ses objets disparus ont soit été réellement volés, soit ils sont toujours chez lui et il les a retrouvé après mon licenciement, soit ils sont chez sa fille. Quoi qu'il en soit, les dégâts engendrés par cette affaire ont été beaucoup plus importants qu'il n'y parait. Car ma réputation est aujourd'hui, pour certaine personne, celle d'une croqueuse d'héritage! Certaine personne ne me parlent plus et ne m'ont jamais laissé l'occasion de m'exprimer.
C'est un métier très très difficile et pour celles qui voudraient se lancer, si elles ne sont pas armées d'une certaine force de caractère et d'unoptimisme constant, elle n'y arriveront pas! Il faut savoir faire face à la mort des personnes que l'on aime; aux insultes; parfois aux coups! Eviter de se retrouver, comme je l'ai été, le bouc-émissaire parfait d'un conflit qui durait depuis toujours entre un père et sa fille. Maurice s'était mis en tête que je ne pouvais être que la seule qui pouvait être à l'origine de ces vols ce qui l'a sans doute poussé à la colère, à la révolte surtout après les cadeaux qu'il m'avait fait. Plus jamais je ne serais aide à domicile. Je préfère avoir faim et ne plus me soigner que de replonger dans ce cauchemar.
Voilà, je vous ai fais part de mon expérience.
J'ai travaillé en temps qu'aide à domicile durant 6 ans. Un jour, on m'a envoyé chez un veuf âgé de 85 ans. C'était un monsieur très gentil, très sociable et très instruit. Il s'appelait Maurice. Je fais le travail que j'ai à faire. Je m'en vais et lorsque la semaine suivante je suis allée chercher mon planning au bureau, j'ai eu la surprise d'y voir son nom et de me voir confier par la secrétaire que ce monsieur avait été très satisfait de mon travail et voulait désormais que je sois son aide à domicile attitrée. J'étais à la fois contente mais aussi embarrassée car je prenais le client d'une collègue et cela me mettait mal à l'aise. Lorsque je rencontre cette dite collègue prénommée Lucile, je me confond en excuses tentant de me justifier dans le fait que je ne suis pour rien dans ce remplacement mais elle m'interrompt tout de suite me disant que ça n'a pas d'importance, qu'elle n' en est vexée ou blessée d'aucune manière. Par contre elle me met en garde par rapport à un conflit qui existe entre lui et sa fille unique mais ne m'en dit pas plus.
Donc je commence ce travail chez "Maurice" et dés le départ, les choses se passent merveilleusement bien. Malgré son âge avancé, Maurice est une personne très ouverte d'esprit et qui s'intéresse à tout et principalement à la spiritualité, notamment au sujet de la réincarnation, de la vie après la mort ce qui est plutôt rare chez une personne âgée. Chaque semaine, lorsque mon travail est fait, nous consacrons le peu de temps qu'il me reste à des discussions passionnantes sur le sujet. Nous échangeons des livres. Je suis époustouflée par son intelligence et sa capacité à s'intéresser à des sujets tels que ceux là, la mort étant plutôt considérée comme tabou chez le troisième âge. Les semaines s'écoulent, puis les mois. Je découvre aussi avec plaisir que Maurice peignait dans le passé. Il me fait visiter son grenier qui est rempli de chevalets entassés les uns sur les autres, de toiles peintes; des toiles vierges mais jaunies ou ondulées, d'une multitude de pinceaux dont certains sont pris à jamais dans un liquide qui s'est solidifié avec le temps. Et puis surtout il y a des livres. Un nombre incroyable de livres traitant du sujet. Je suis vraiment impressionnée, la peinture étant une de mes passions. Décidément, nous avons beaucoup de points communs. Il y a longtemps que je voudrais un chevalet mais ces derniers coûtent chers dans le commerce et je me dis que Maurice à beaucoup de chance d'en disposer d'autant. Il me vient l'envie de lui proposer de lui en acheter un mais je ne le connais pas encore suffisamment pour le lui demander.
Les semaines s'écoulent. Je prend toujours autant de plaisir à le retrouver chaque semaine. Je note cependant qu'il n'y a pas une seule fois ou durant mon intervention il ne me parle de sa fille avec qui, il semble entretenir, comme m'avait prévenu Lucile, des relations difficiles. Un jeudi après midi lorsque j'arrive chez lui, je fais la rencontre de sa fille qui est venu passer quelques jours. Elle a une soixantaine d'année environ. Elle restera chez son pèreune huitaine de jours durant lesquels elle va absolument tout chambouler. Déplacer le contenu d'une armoire du rez de chaussée pour le mettre dans une armoire située au premier étage et vice versa... ranger... trier... jeter... et tout ce rangement sera fait dans chacune des pièces de la maison. Moi même je ne cessais de chercher tout ce dont j'avais besoin pour travailler et perdais beaucoup de temps. Dieu sait combien il faut éviter ce genre de chose chez une personne âgée car cela suffit à la déstabiliser.
C'est à partir de ce moment là que les évènements ont pris une tournure malsaine et que mon destin s'est scellé. Un après midi, je constate que sa fille est parti. Je lui en fais la remarque et il me répond qu'en fait, sa fille était venue s'installer chez lui définitivement après avoir quitté son mari. Mais d'après lui, elle ne l'avait pas prévenu et pensait à tord qu'il finirait pas comprendre de lui même et par l'accepter. Ce qui était faux. Maurice là renvoya chez elle sans plus de ménagement lui rappelant qu'elle était mariée et que sa place était auprès de son mari!
Quelques semaines plus tard, je demande à Maurice s'il accepte de me vendre un chevalet. Ce dernier refuse et préfère me le donner parce que de toutes façons, lorsqu'il sera mort me dit-il, sa fille brûlera tout. Je suis choquée. Je trouve que c'est un beau gâchis, ne me cache pas de lui dire, mais je n'y peux rien, c'est ainsi. J'obtiens un très beau chevalet. La fois suivante, Maurice me fait cadeau d'un autre chevalet. Un vieux chevalet datant des années 60 et qui sert à la peinture en extérieur. Je ne veux pas lui dire que je n'en ai pas l'utilité car je ne peins pas les paysages mais j'accepte le cadeau tout en sachant que je ne m'en servirais pas.
A partir de ce jour, rien n'a plus été comme avant. Maurice à commencé à constater la disparition de plusieurs objets. Au début, je n'y prête guère d'attention. Je le rassure en lui disant qu'il va les retrouver. Et c'est ce qui se passe en général. Il les retrouve quelques jours plus tard. Mais le problème perdure. Ces disparitions augmentent. Ce sont des petits objets, des bibelots, des objets utiles et pratique. Cela devient inquiétant d'autant plus que c'est une période ou je suis souvent absente (vacances ou arrêt maladie) et ou je suis remplacée par des nouvelles venues. Sa fille lui garanti ne pas être à l'origine de ces disparitions et affirme n'avoir rien emporté lors de son départ. J'ai quelques doutes et une petite voix intérieure me dit qu'il est fort possible qu'elle ai pris certaines choses, qu'elle se soit servit sans rien lui dire, un peu par vengeance pour s'être fait rejeter de son père. Cette même petite voix me dit que la situation commence à sentir mauvais et qu'il serait peut-être bon de demander au bureau à ce qu'on me retire le dossier de Maurice avant que ce ne soit moi qui soit accusée de vol. L'avant dernière fois que je suis allée travailler chez lui, alors qu'il me confiait qu'une fois de plus des objets avaient disparut, son regard vis à vis de moi avait changé.Il était devenu soupçonneux. Cette fois ci, l'objet en question était bien plus gros qu'à l'accoutumé puisqu'il s'agissait d'une " tête de loup " qui avait la particularité de se plier en deux afin de faciliter le dépoussiérage des poutres. . Je lui recommandais vivement mais gentiment et sans me laisser intimider de se rendre au bureau et de signaler ces disparitions. Puis lors de mon dernier passage, son regard n'était plus soupçonneux mais accusateur. Cette fameuse tête de loup disparue avait été la goutte d'eau en trop. Une fois de plus je lui recommandais de se rendre au bureau sans plus tarder et de dénoncer ces faits.
Quelques jours plus tard, j'étais convoquée et je pris la gifle de ma vie! J'étais accusée de vol bien entendu mais aussi d'abus de faiblesse sur personne fragile et pour finir d'avoir demandé à Maurice de me coucher sur son testament en ce qui concerne son matériel de peinture. J'étais toute retournée. Déjà fragilisée par ledécès durant mon intervention d'un monsieur dont je m'étais occupé pendant des années, mais aussi par les insultes ou les brutalités de personnes âgées diminuées, ces accusations m'ont anéanties. Dans un premier temps je me suis défendu puis j'ai fini, non pas par avouer, mais par accepter qu'il en soit ainsi et j'ai été licenciée. Juste avant de signer mon licenciement ma supérieure me demande; "Alors Debbie, vous restez avec nous ou vous partez ? Je lui ai répondu; "Je pars ". Si ma supérieure avait pris au sérieux les propos de ce monsieur, elle ne m'aurait pas laissé le choix.
Aujourd'hui, quand j'y repense, je me dis que tous ses objets disparus ont soit été réellement volés, soit ils sont toujours chez lui et il les a retrouvé après mon licenciement, soit ils sont chez sa fille. Quoi qu'il en soit, les dégâts engendrés par cette affaire ont été beaucoup plus importants qu'il n'y parait. Car ma réputation est aujourd'hui, pour certaine personne, celle d'une croqueuse d'héritage! Certaine personne ne me parlent plus et ne m'ont jamais laissé l'occasion de m'exprimer.
C'est un métier très très difficile et pour celles qui voudraient se lancer, si elles ne sont pas armées d'une certaine force de caractère et d'unoptimisme constant, elle n'y arriveront pas! Il faut savoir faire face à la mort des personnes que l'on aime; aux insultes; parfois aux coups! Eviter de se retrouver, comme je l'ai été, le bouc-émissaire parfait d'un conflit qui durait depuis toujours entre un père et sa fille. Maurice s'était mis en tête que je ne pouvais être que la seule qui pouvait être à l'origine de ces vols ce qui l'a sans doute poussé à la colère, à la révolte surtout après les cadeaux qu'il m'avait fait. Plus jamais je ne serais aide à domicile. Je préfère avoir faim et ne plus me soigner que de replonger dans ce cauchemar.
Voilà, je vous ai fais part de mon expérience.