epm meyzieu

[Phip']

Petite réponse rapide :
L'incarcération en EPM n'est absolument limité à 45 jours!!

Pour cela, il faut se plonger dans le code pénale. (et je ne vais pas faire un cours de droit ici, j'aurais bien trop peur de dire des bêtises!)

Bref, je te résume en gros les différentes situations pénales possibles pour une jeune incarcéré:

1) le jeune est mis en examen et incarcéré en préventive (on dit qu'il est en mandat de dépôt). Il est donc en prison avant d'être jugé. Dans ce cas, selon l'affaire, il peut avoir un mandat de dépôt de 1, 2, 4, 6, ou 12 mois. Et ce, renouvelable une fois. (maximum)
pendant ce temps l'instruction suit son cours.
Dans ces cas là, 2 cas de figures : le mineur est jugé avant la fin du Mdt de dépôt : il est donc soit condamné ou relaxé.
Soit il n'est pas jugé avant la fin du mdt de dépôt, et dans ce cas là, soit il est renouvelé, ou non (ou alors il l'a déjà été!) et le mineur sort de prison, et se présentera libre à son futur jugement.

2)Concernant les condamnations, Elles peuvent aller de quelques jours à plusieurs années. (prendre le code pénal, et diviser les peines pour majeurs par 2 (pour "l'excuse de minorité")

Voila un résumé rapide, j'espère que tu y verra plus clair.

Concernant le scolaire, les jeunes y vont avec un certain plaisir. Les refus sont rares (en tout les cas à Marseille)
Il faut dire que d'une : ça les fait sortir de cellule
De deux : les groupe scolaire sont faits par niveau (et pas par age ou autre) et les élèves détenus sont peu nombreux par classes (6 ou 7)
Peut être l"éducation nationale de extérieure devrait s'inspirer de ce système...

Ah mais, suis_je bête, avec une fonctionnaire sur deux en moins, c'est plus vers 40 jeunes que 6 que l'on s'oriente!!


Pour finir , parlons du "palmarès" qu'il faudrait pour venir en prison...
Comme je l'ai déjà dit, et même si les juges nous disent le contraire, Nous avons l'impression que de plus en plus de jeunes sont incarcérés. Notamment des primo délinquants, inconnus des services PJJ...
Pas besoin d'avoir éclusé tout les foyers de France et de Navarre pour se retrouver un EPM.

Au prochain poste, on parlera de la récidive !!

[Enora]

En effet, tu m'as perdu en ce qui concerne la procédure pénale!! J'essaye de retranscrire le chemin par lequel le jeune va être contraint de passer depuis son audition jusqu'à son arrivée en EPM. C'est effectivement très compliqué.

Pour en revenir aux jeunes, hormis les cours et les activités, ont ils des temps pour discuter avec un psychologue ou les éducateurs (ou autres?) de leur vie et ressentis en détention? Comment appréhendent-ils la sortie et sa préparation? Rencontrent-ils des conseillers d'orientation? Un projet est-il parlé puis élaboré dès leur entrée?

Et toi en tant qu'éducateur ne retrouves-tu dans ton métier? Ou c'est plutôt la surveillance ou la 'garde' qui prime? Comment se passe le duo éduc-surveillant? Les rôles sont-ils bien distincts ou se confondent-ils? Et comment ce couple est-il perçu par les jeunes? Y voient-ils une différence dans les relations qui sont nouées? Ressentez vous des préférences, si l'on peut dire ça comme ça?

[Phip"]

"ont ils des temps pour discuter avec un psychologue ou les éducateurs (ou autres?) de leur vie et ressentis en détention? "


-> Oui, ils ont le temps! même si celui ci est restreint!! Il n'est pas simple de trouver un temps ou les jeunes sont libres pour faire un entretien éducatif! mais nous le trouvons toujours quand on a besoin. Quitte à prendre sur le temps du scolaire.
Les psy sont plusieurs (en tout cas à Marseille!) il y a un un psychologue et un psychiatre à l'ucsa (Unité de consultation et de soins ambulatoire) . Eux (comme tout les personnels médicaux)convoquent les jeunes à l'unité de soins. (et, soit dit en passant ne communiquent absolument pas avec nous, en mettant en avant le "secret professionnel...")
Et il y a aussi une psychologue PJJ, qui, elle communique avec nous, qui vient (dès qu'elle peut) à nos réunion d'équipe, mais qui rencontre de grandes difficultés a rencontrer les jeunes... (l'A.P. à d'autre priorités que le suivi psy, bref, ce serait un long débat que d'en parler ici!, mais je lui tire mon chapeau à la psy du service!)


"Comment appréhendent-ils la sortie et sa préparation? Rencontrent-ils des conseillers d'orientation? Un projet est-il parlé puis élaboré dès leur entrée?"

-> Ils appréhendent la sortie différemment selon leurs personnalité, mais aussi selon la durée de leur peine. (ça va d'une simple envie de sortir, à une envie de de se ré insérer)
Il y a une CO-psy (conseillère d'orientation psychologue) à l'EPM ainsi qu'une conseillère Mission Locale, rajouter la dessus les éducateurs, ça fait une bonne équipe pour monter des projets de sorties.
Le coté pervers de cela c'est que les mômes nous prennent des fois pour des portes de sorties, et demandent des projets à tous va, sans aucun sens ni aucune logique avec leurs parcours de vie antérieur.
A nous de ne pas leur mâcher le travail et de les rendre acteur de leur projet ( sacré mission en prison!)


"Et toi en tant qu'éducateur ne retrouves-tu dans ton métier? Ou c'est plutôt la surveillance ou la 'garde' qui prime? Comment se passe le duo éduc-surveillant? Les rôles sont-ils bien distincts ou se confondent-ils? Et comment ce couple est-il perçu par les jeunes? "

-> Oui je m'y retrouve (pour combien de temps??) Je m'y retrouve justement parcque je ne gère absolument pas la surveillance ni la "garde", contrairement à la courte expérience que j'ai eu en CEF, ou les possibles éducatifs étaient certes plus présents qu'en EPM, mais ou la surveillance de tout les instants prenait largement le dessus...
Quant aux rôles surveillants éducateurs, ils sont très bien distincts, ne serait ce que par l'uniforme que porte les surveillant. Même s'il arrive aux educs de séparer deux gamins et au surveillant d'écouter un môme qui lui raconte sa vie, les rôles ne se mélangent pas tant que ça.
Les jeunes font très bien la différence, et les "préférences" s'il devait en avoir serait plus par rapport a une personnalité ou une façon d'être qu'une fonction.

[jcv]

Auteur: Enora
Date: 11/01/2011 12:17

Bonjour phip'
Je suis étudiante en Master 1 de psycho-criminologie et j'ai choisi le thème des Établissements pénitentiares pour mineurs pour mon mémoire.

Bref tout plein de questions à poser, par message privé si possible

Je vous remercies d’avance pour vos réponses
OK pour contribution jcvaupre@hotmail.fr


état des lieux de ce dispositif réinsertion ou récidive.
Je recherche donc des contacts avec les professionnels informations sur le fonctionnement de ces établissements
l'efficacité et l'utilité (ou non) d'une telle prise en charge.
Une fois les jeunes "libérés" que deviennent-ils? Y-a-il un suivi derrière?

Bref tout plein de questions à poser, par message privé si possible

Je vous remercies d’avance pour vos réponses

[mario]

Bonjour à tous, l'avis d'un surveillant pénitentiaire vous interesse-t-il?
Pour ma part ,je travaille sur l'EPM de Meyzieu, je pense que les mineurs attendent simplement leurs sorties, meme siil y a un vrai travail de reinsertion....Il ne faut pas se voiler la face, la plupart d'entre eux pensent déjà à retrouver leurs quartiers, leurs deal, leurs vices.On interdit de fumer, ils se procurent au parloir des cigarettes caché dans le slip,la drogue est prohibée ,on sent l'odeur du @!#$ à l'ouverutre de cellule.
Où se trouve l'education, lorsqu'a longueur de journée, le surveillant se fait insulter,parfois bousculer, et tout cela sans qu'il n'y ai de sanction!
Oui nous sommes dans un etablissement pénitentiaire, les mineurs sont là pour certains pour des faits graves (meurtre), d'autre pour des vols avec violence!
Arreté de penser "pauvres petits ,ils ont besoin de nous",lorsqu'ils vous auront menacé ou balancé leurs nourritures au visage, vous penserz differement!!!

[Myriam A]

Salut Mario,

Tu as raison de t'exprimer de la sorte, je veux être éducatrice et j'aurais horreur d'entendre que ce sont " de pauvres enfants", de "pauv minots". Moi-même je n'emploie pas ces termes en parlant d'eux, à l'inverse il ne faudrait pas en conclure que ce sont des vicieux perdus à jamais, qui ont le gout du vice et du mal. C'est dur de les remettre sur de bons rails et bien des adultes responsables nous prouvent chaque jour à quel point l'humain est borné, obstiné. Mais ces jeunes sont à une période charnière de leur vie, c'est dans ces moments qu'il faut être encore plus coriaces qu'eux, plus obstinés dans l'aide qu'on doit leur apporter. Certains s'en sortent... y'a pas de raison de croire que les autres sont définitivements condamnés. Souvent les solutions sont extremement simples mais elles sont impossible à mettre en pratique.. Ne desespère pas mario!!! ne te radicalises pas, tu dois vivre des moments vraiment difficiles et je ne suis certainement pas à ta place. Je dis seulement ca pour pas qu'on généralise ta pensée ( et ne t'en fais pas, j'ai moi-même partagé cette vision). Courage, et si vraiment t'en peux plus, pars, il faut penser à soi de temps en temps!

[Phip']

Bonjour, évidement l'avis d'un surveillant est important!!!
Pour ma part, j'en ai au quotidien étant donné que j'y travaille!

Je suis d'accord avec toi (en partie)
Personnellement, je pense que nous ne pensons que trop peu (pour ne pas dire pas du tout) aux victimes, qui elles ont quelques fois une vie de gâchées...

Il n'empêche, sans penser "pauvres petits ,ils ont besoin de nous", nous nous devons (d'après moi) en tant qu'éducateurs, être là ou se trouvent des mineurs en difficultés.
Car bien avant d'être des délinquant, ce sont souvent des mineurs en dangers.

En tout les cas, une sanction (même au seins d'un établissement pénitentiaire) doit être ordonnée pour tout actes or règlement.

[Enora]

Bonjour Mario,
moi aussi ton avis m'interesse. Je fais des recherches pour mon mémoire(voir les posts plus haut).

Ton témoignage me pose question. Lorsque des incidents de ce genre (bousculade ou jet de nourriture) se produisent n'est-ce pas relayer aux éducateurs voire au directeur? Un tel comportement, doit il me semble, être sanctionné par vous les professionnels.

Après avoir lu les différents témoignages, j'ai vraiment l'impression qu'il y a un défaut de communication entre vous. Chacun accomplit sa mission mais il n'y a pas d'échange.
N'y a-t-il pas des temps de réunion d'équipe, les 4 grands acteurs du projet EPM à savoir les éducateurs, les surveillant, professeurs, professionnels de la santé?

[emilie]

je suis tt à fait d'accord avec toi mario, les pauvres petits une fois qu'ils vous auront fait la misère à longueure de journée (insultes, violences, menaces...) vous changerez votre vision...

A bon entendeur

[Phip']

très constructif comme commentaire Emilie!
bravo.

Pour rappel, éducateur PJJ n'est pas le seul métier en france ni l'unique façon de gagner sa vie et de se payer un steack pour le samedi soir.

Faire d'autres métiers n'est pas honteux. Au contraire, il faut savoir dire stop avant de mettre sa santé en jeux, et les minots en dangers.

Ce genre de commentaire Emilie me fait froid dans le dos.
Personne ne peut prendre à la légère des insultes, de la violence physique ou autre...
Si tu le supportes plus, PART!!!
mais n'en dégoute pas les autres...

A bon entendeur