Po3m
Publié : 06 mars 2024 23:08
Il y a exactement 18 ans, de fin février à début avril, je me suis retrouvé SDF. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas faire pleurer dans les chaumières, ce n'est pas ce que je veux. C'était suite à mon HP du 9 janvier 2006. Ca partait pour une HDT, mais dès le premier jour ça s'est transformé en HL (hospitalisation libre) de nos jours c'est l'équivalent à SL (soins libres). Que ce soit de toute façon HDT ou HL, notre Constitution fait que les droits du patient sont absolument identiques aux droits du citoyen français.
Cette HDT était de la décision d'une responsable du CSD qui avait à charge mon dossier RSA. Je ne blâme pas. Je n'approuve toujours pas les méthodes coercitives de l'époque, je désapprouve et dis que cela n'a servi à rien de faire ça, mais je ne blâme pas. Une loi en 2010 depuis lors est passée pour éviter ou tenter de minimiser les HP dites abusives. La HDT était un abus d'autorité et de pouvoir sur personne en situation de faiblesse (mais détentrice de libre arbitre et autonome) et cela a été reconnu comme tel (pas durant la HP proprement dite, mais avec du recul, ils ont reconnu "le problème" et le fait que cette HP était bien une démarche disproportionnée et inappropriée).
Mais bon, avant cette épreuve, j'en avais déjà vu dans la vie, et rapidement je fus rassuré. Rassuré sur le fait qu'en psychiatrie, même si nous étions en 2006 (le patient reconnu comme "partenaire de santé" était une notion en cours de naissance), c'était humain et assez respectueux. Pour un médecin, y compris dans la psychiatrie, pour un patient, le premier médecin c'est lui-même. C'est bien sur les propres ressources du patient que le médecin doit s'appuyer car la solution se trouve souvent "en soi", en tant que patient. L'effet placebo, par exemple, est un mécanisme physiologique réel, l'esprit et le corps "fabrique" son propre traitement "dans la grande majorité des cas", et cela, un médecin le sait fort bien.
J'essaie de dire qu'en fait, durant cette prise en charge, et ce malgré quelques "couacs" dus la plupart du temps au caractère de certains personnels et/ou au fait qu'à un moment il y en a toujours un qui va s'emparer d'un cas ou dossier et en faire une affaire personnelle par excès de zèle, à part cela, j'ai trouvé durant ce petit mois et demi de prise en charge la psychiatrie bien plus respectueuse et négociatrice que le/les conseils départementaux à travers le dispositif RSA où, étrangement, le droit à la négociation semble ne pas faire partie du contrat CEI, hors la base de tous contrats, c'est la négociation. Il y a donc une entorse aux droits fondamentaux, une entorse qui en cas de litige peut éventuellement être réglée devant le tribunal administratif et le principe de la justice est de "rétablir l'équilibre", autrement dit, face à l'institution, rendre une intégrité morale au bénéficiaire si celui ci estime que ses droits sont bafoués. Un conseil départemental n'a pas droit à obliger à des soins ni même d'incriminer un refus de passer par un "contrat santé", encore moins d'assimiler à "une faute" le fait qu'un bénéficiaire "s'en soit sorti" (d'une prise en charge dans la psychiatrie) et "aille mieux" ou bien. Utiliser menaces et chantage (de suspension des droits) pour "obliger à des soins" est TRES grave...
Cet écrit n'a pas pour but de menaces, c'est juste un rappel. De plus, ce n'est pas le but de mon message. Je poursuis.
Donc, je n'ai pas eu de mal à désamorcer la situation à l'époque. C'est bien simple, cette "HP" était justifiée par des mensonges, des mensonges qui ne pouvaient pas tenir et leur ont sauté au visage, exemple : celui que je ne me nourrissais pas. Ma constitution physique naturelle était la grande minceur, à l'époque je n'avais jamais dépassé les 50 kg. Cela a été utilisé à mes dépens dans les arguments pour me faire HP, ainsi que le fait d'avoir fait inscrire dans mon dossier que je n'aurais "jamais travaillé" (ce qui est également faux). En bref, on a chargé la mule, ils ont "gratté" comme ils pouvaient pour justifier cette HP. Pour l'alimentation, bien sûr je mangeais et ils se rendaient bien compte que d'une semaine à l'autre, le poids restait le même sur la balance. De plus, et ce malgré quelques provocations de leur part, ils constataient que je gardais le calme et restais dans la maîtrise, ce qui allait à l'encontre de ce qui était brossé comme tableau qui était artificiellement noirci. Une diabolisation (de la part du CSD) qui ne pouvait pas être soutenue par le secteur médical.
A l'époque, j'étais revenu chez ma mère depuis environ 1 an et demi. Avec mon frère, on ne s'entendait pas ou difficilement. La famille avait explosé, le divorce des parents très récent et se passant "dans la guerre", le frangin ayant fait une TS l'année précédent ma demande de dossier au RMI (à l'époque), je passe les détails. Je m'étais remis à ces choses que j'avais laissé de côté dès l'âge de 19 ans pour "avoir quelque chose à côté", mais c'était une erreur. Au RMI dans mes démarches, je n'ai pas été pris au sérieux. A l'époque ce que je faisais n'était pas bien compris car internet n'était pas encore aussi évolué et les réseaux sociaux n'existaient pas. D'une certaine façon, j'étais en avance sur mon temps. Mais englué chez ma mère, dans une ambiance pesante, je n'allais pas bien à l'époque. Avec le recul, j'ai compris des choses.
Déjà, la relation fusionnelle mais toxique entre ma mère et mon frère. Mon frère qui a tout fait pour m'écarter de ce noyau mère/fils qui s'alimente d'une relation conflictuelle et que je qualifierais d'emprise de mon frère sur ma mère. Comme j'ai merdé auprès de ma référente à l'époque, le CSD a utilisé cela pour me contraindre à rencontre un psychiatre, les 2 fois minimum syndicales à des fins de ma faire HP. La situation était difficile mais il était possible de dialoguer avec moi. Le psychiatre d'alors connaissait à titre personnel la responsable du CSD, alors l'affaire était pliée. Seulement, un psychiatre, aussi bien soit il psychiatre en chef du secteur et directement partenaire avec le conseil départemental, n'a pas les pleins pouvoirs puisqu'il dépend (fort heureusement) de ses équipes, je dis bien "ses" car ce médecin psychiatre portait plusieurs casquettes et avait de nombreuses responsabilités, trop de mandats à mon goût entre les mains d'un seul homme. Lui, j'ai pu le court-circuiter facilement, étant dans mon bon droit. Et avec le reste du personnel, ainsi que d'autres médecins psychiatres, cela ne pouvait que très bien se passer.
Le hic n'est pas tant de m'avoir fait HP. Ok, c'était un abus d'autorité, d'accord, cela aurait pu se passer autrement et je n'étais ni dangereux pour moi même ni pour autrui, mais moi même je peux admettre que cela a pu contribuer à m'extraire d'un noyau familial devenu toxique pour moi au vu de la situation familiale complexe. MAIS c'est un épisode dispensable dans la mesure où cela fut source d'un stress intense et d'un traumatisme. D'autant que dans le cas où l'on vous plonge dans un milieu de soin d'abord contre votre volonté, c'est vous retrouver dans un service aux patients divers et variés qui peuvent présenter parfois un tableau clinique fort inquiétant, pour ne dire dangereux, que ce soit pour le personnel soignant tout comme pour les autres patients. Traduction : s'il m'était arrivé quelque chose durant ce fameux mois et demi, il est évident que j'aurais porté plainte contre le conseil départemental. Personne ne prépare psychologiquement ni ne forme un patient à devoir se confronter à un tel milieu. Un milieu que je ne veux pas stigmatiser pour autant mais dont les dangers demeurent. Le personnel soignant est doté d'un boitier qui "alerte" instantanément toute l'équipe s'il se retrouve à l'horizontal ou subit un choc, et les patients ?
Malgré ces risques et du fait que j'étais bien sous le régime du "soin libre" ou "hospitalisation libre", je suis resté à l'observation jusqu'à décision médicale de mettre fin à cette mascarade, pardon, à ce séjour. Entre temps, j'avais réalisé des démarches pour trouver un foyer de post-cure. MAIS c'était sans compter le frangin qui a "profité" - et ce malgré les permissions de week end que j'avais lorsque j'étais HP - de la situation pour convaincre ma mère de ne plus autoriser ma présence chez elle. Je précise que mon comportement était tout à fait respectueux vis à vis de ma mère, et même vis à vis du frangin malgré les tensions qui subsistaient. Ma mère cède tout au frangin "pour avoir la paix", donc pour ne pas faire de vague ni provoquer de "crise" chez le frangin (qui fonctionne "aux caprices" avec la mère), ma mère a respecté la volonté du frangin de ne plus m'accepter chez elle. Cela explique pourquoi - à l'issu de cette HP - j'ai du attendre 1 mois avant de signer un contrat avec un foyer. 1 mois SDF, mais si je compte le moment où je fus HP et le temps que je suis resté en foyer, cela fait environ 16 mois. 16 mois sans domicile dont 1 mois "à la rue". Il y a pire, il y a toujours pire et mon séjour "à la rue" est anecdotique. Quand je restais dans le sous sol et dormais du côté du parking souterrain, dans le bâtiment de ma mère, pour trouver quand même un lieu où je me sentais "protégé", je ne dirais pas que j'en pleurais car en condition de survie on intériorise trop pour avoir à évacuer quoi que ce soit comme larmes, comme une forme d'anesthésie qui fait que tu n'exprimes pas tes émotions. Tu les ressens, mais tu ne les exprimes pas. Tu gardes, probablement pour ne pas dévoiler sa vulnérabilité, par instinct de survie.
Donc, ce que j'explique, c'est que cette décision du CSD rattaché au Conseil Départemental de me faire HDT... m'a conduit à la rue dans un premier temps. On applaudit ou pas ? Ah non, mais là je tire mon chapeau à ces responsables qui ont agi non pas pour "me protéger" mais pour protéger une de leurs employés qui s'est inventée "un danger" là où il n'existait pas. Oui, c'est bien parce que ma référente avait peur de moi que cette décision fut prise. Une peur pour un danger qui n'a jamais existé. Pourtant, et ce y compris durant le temps où j'étais "dehors" littéralement, je n'ai cultivé aucune forme de haine à l'encontre de qui que ce soit. Ni envers ma référente pour qui j'ai toujours aujourd'hui un certain respect, et ce malgré qu'elle contribue je pense à me faire passer pour ce que je n'ai jamais été, ne suis pas, et ne serai jamais, ni pour sa responsabile de l'époque, ni qui que ce soit d'autre. Ma mère ? J'ai quasiment coupé les ponts avec elle aujourd'hui, toujours avec le frangin, pour essentiellement préserver ma santé mentale. Entre temps, je l'ai aidé, notamment en 2014 lorsqu'elle a eu de graves problèmes avec son employeur, elle a eu une convocation pour un entretien préalable à licenciement pour "faute grave", des fautes qu'elle n'a pas comise. J'ai tout démonté et j'ai pu convaincre son employeur de laisser tomber car s'il allait aux prud'hommes il allait perdre, et l'association se trouvant dans un contexte financier douloureux, ce n'était pas le moment. Bref, j'ai aidé ma mère et elle a obtenu gain de cause. Pour dire donc que je ne lui en ai pas voulu. Le hic et non des moindres, pour mon frère, elle ne m'a pas écouté, elle ne s'est pas préservée et s'est retrouvée ruinée, contrainte de se mettre elle même sous tutelle car sous l'emprise de mon frère, elle n'était plus capable de "dire non" lorsque mon frère demandait de l'argent. Je passe les détails. Pour info, je ne suis pas un saint, je ne suis même pas l'abbé Pierre, mais je n'ai JAMAIS demandé 1 centime à ma mère. Jamais.
Aujourd'hui, j'estime avoir payé un prix pour des fautes que je n'ai jamais commises. J'ai fait des erreurs, oui, mais je n'ai pas commis de "faute sanctionnable". Aujourd'hui, pourtant, ils agissent comme si le fait de m'en sortir était toujours une faute. Mais je l'écris avec force, je ne m'en laisserai pas compter. Je ne suis pas quelqu'un de procédurier, mais je deviens cela, par la force des choses. C'est une direction que j'excècre car je suis d'une nature à éviter les conflits. Je sais que les conflits font grandir et prêtent à évoluer, mais si c'est pour à nouveau recevoir des menaces, je n'en demande pas tant. Le prix à payer est trop lourd et j'ai l'intime conviction que le tribunal administratif saura reconnaître qu'il n'y a pas d'un côté le CSD "tout propre" et de l'autre un dossier sale... Le tribunal administratif placera le CSD et par extension le Conseil Départemental face à ses responsabilités. Ce n'est pas d'un côté tout blanc et de l'autre noir. Et il me parait évident que s'il y a volonté de "contraintes", sans établir une dangerosité manifeste, ça s'écroulera comme un chateau de carte, et c'est ce qui va se passer...
Je ne me gargariserai pas de gagner car dans l'histoire, qu'imaginez vous que je gagne ? Il n'y aura ni gagnant, ni perdant. Je ne veux que tendre la main pour y offrir un sourire avec la volonté de recréer un dialogue productif pour chacun. Rien de plus, ni de moins. Merci.
Donc je résumé, je me suis retrouvé 1 mois à la rue sur "action" du CSD rattaché au Conseil Départemental et comme le régime HP ne fut pas déclaré (je l'ignorais) cela m'a laissé à l'issu "une dette" de près de 4000 euros que je n'ai pas pu faire annuler car le délais était dépassé. J'ai mis de 2007 à près de 2012 pour rembourser, étant dans un appart (un T1) avec alors 300€/mois (le reste était retenu). Je ne demandais pas d'aide alimentaire, aucune aide connexe à mes droits. Juste le RSA et c'est tout. C'était dur de me reconstruire avec le peu de force que je pouvais prendre quotidiennement puisque pour le coup, je ne pouvais pas manger à ma faim durant plus de 4 ans. Difficile de se remettre en marche dans ces cas là et je rappelle que ma prise en charge côté psy était finie depuis 2007. Ironie : là oui, je crevais vraiment de faim j'avoue. Mais personne ne disait que je ne me nourriszait pas pour devoir justifier une HP... il faut dire, à partir du moment où je fus "hp" et par la suite en foyer, le CSD m'a totalement (laissé tomber) pousser en fond de tiroir. On appelle ça passer en file passive, si je ne m'abuse. J'essaie d'expliquer les grands paradoxes à la fois de notre société et d'une situation comme la mienne. Encore une fois, je n'incrimine pas les professionnels. Ils n'y comprennent pas grand chose à mon cas car ce que j'écris ici, je n'arrive pas à l'exprimer en face ou trop difficilement pour me faire comprendre. Mais s'ils restent "bêtes et méchants", je vais devoir cette fois ci me défendre. Me défondre non pas contre des personnes que je ne considère pas comme des ennemis, mais contre un dispostifi aux outils qui, s'ils sont mal employés, peuvent faire beaucoup de dégâts. J'ai assez payé donc je refuse la triple peine.
Cette HDT était de la décision d'une responsable du CSD qui avait à charge mon dossier RSA. Je ne blâme pas. Je n'approuve toujours pas les méthodes coercitives de l'époque, je désapprouve et dis que cela n'a servi à rien de faire ça, mais je ne blâme pas. Une loi en 2010 depuis lors est passée pour éviter ou tenter de minimiser les HP dites abusives. La HDT était un abus d'autorité et de pouvoir sur personne en situation de faiblesse (mais détentrice de libre arbitre et autonome) et cela a été reconnu comme tel (pas durant la HP proprement dite, mais avec du recul, ils ont reconnu "le problème" et le fait que cette HP était bien une démarche disproportionnée et inappropriée).
Mais bon, avant cette épreuve, j'en avais déjà vu dans la vie, et rapidement je fus rassuré. Rassuré sur le fait qu'en psychiatrie, même si nous étions en 2006 (le patient reconnu comme "partenaire de santé" était une notion en cours de naissance), c'était humain et assez respectueux. Pour un médecin, y compris dans la psychiatrie, pour un patient, le premier médecin c'est lui-même. C'est bien sur les propres ressources du patient que le médecin doit s'appuyer car la solution se trouve souvent "en soi", en tant que patient. L'effet placebo, par exemple, est un mécanisme physiologique réel, l'esprit et le corps "fabrique" son propre traitement "dans la grande majorité des cas", et cela, un médecin le sait fort bien.
J'essaie de dire qu'en fait, durant cette prise en charge, et ce malgré quelques "couacs" dus la plupart du temps au caractère de certains personnels et/ou au fait qu'à un moment il y en a toujours un qui va s'emparer d'un cas ou dossier et en faire une affaire personnelle par excès de zèle, à part cela, j'ai trouvé durant ce petit mois et demi de prise en charge la psychiatrie bien plus respectueuse et négociatrice que le/les conseils départementaux à travers le dispositif RSA où, étrangement, le droit à la négociation semble ne pas faire partie du contrat CEI, hors la base de tous contrats, c'est la négociation. Il y a donc une entorse aux droits fondamentaux, une entorse qui en cas de litige peut éventuellement être réglée devant le tribunal administratif et le principe de la justice est de "rétablir l'équilibre", autrement dit, face à l'institution, rendre une intégrité morale au bénéficiaire si celui ci estime que ses droits sont bafoués. Un conseil départemental n'a pas droit à obliger à des soins ni même d'incriminer un refus de passer par un "contrat santé", encore moins d'assimiler à "une faute" le fait qu'un bénéficiaire "s'en soit sorti" (d'une prise en charge dans la psychiatrie) et "aille mieux" ou bien. Utiliser menaces et chantage (de suspension des droits) pour "obliger à des soins" est TRES grave...
Cet écrit n'a pas pour but de menaces, c'est juste un rappel. De plus, ce n'est pas le but de mon message. Je poursuis.
Donc, je n'ai pas eu de mal à désamorcer la situation à l'époque. C'est bien simple, cette "HP" était justifiée par des mensonges, des mensonges qui ne pouvaient pas tenir et leur ont sauté au visage, exemple : celui que je ne me nourrissais pas. Ma constitution physique naturelle était la grande minceur, à l'époque je n'avais jamais dépassé les 50 kg. Cela a été utilisé à mes dépens dans les arguments pour me faire HP, ainsi que le fait d'avoir fait inscrire dans mon dossier que je n'aurais "jamais travaillé" (ce qui est également faux). En bref, on a chargé la mule, ils ont "gratté" comme ils pouvaient pour justifier cette HP. Pour l'alimentation, bien sûr je mangeais et ils se rendaient bien compte que d'une semaine à l'autre, le poids restait le même sur la balance. De plus, et ce malgré quelques provocations de leur part, ils constataient que je gardais le calme et restais dans la maîtrise, ce qui allait à l'encontre de ce qui était brossé comme tableau qui était artificiellement noirci. Une diabolisation (de la part du CSD) qui ne pouvait pas être soutenue par le secteur médical.
A l'époque, j'étais revenu chez ma mère depuis environ 1 an et demi. Avec mon frère, on ne s'entendait pas ou difficilement. La famille avait explosé, le divorce des parents très récent et se passant "dans la guerre", le frangin ayant fait une TS l'année précédent ma demande de dossier au RMI (à l'époque), je passe les détails. Je m'étais remis à ces choses que j'avais laissé de côté dès l'âge de 19 ans pour "avoir quelque chose à côté", mais c'était une erreur. Au RMI dans mes démarches, je n'ai pas été pris au sérieux. A l'époque ce que je faisais n'était pas bien compris car internet n'était pas encore aussi évolué et les réseaux sociaux n'existaient pas. D'une certaine façon, j'étais en avance sur mon temps. Mais englué chez ma mère, dans une ambiance pesante, je n'allais pas bien à l'époque. Avec le recul, j'ai compris des choses.
Déjà, la relation fusionnelle mais toxique entre ma mère et mon frère. Mon frère qui a tout fait pour m'écarter de ce noyau mère/fils qui s'alimente d'une relation conflictuelle et que je qualifierais d'emprise de mon frère sur ma mère. Comme j'ai merdé auprès de ma référente à l'époque, le CSD a utilisé cela pour me contraindre à rencontre un psychiatre, les 2 fois minimum syndicales à des fins de ma faire HP. La situation était difficile mais il était possible de dialoguer avec moi. Le psychiatre d'alors connaissait à titre personnel la responsable du CSD, alors l'affaire était pliée. Seulement, un psychiatre, aussi bien soit il psychiatre en chef du secteur et directement partenaire avec le conseil départemental, n'a pas les pleins pouvoirs puisqu'il dépend (fort heureusement) de ses équipes, je dis bien "ses" car ce médecin psychiatre portait plusieurs casquettes et avait de nombreuses responsabilités, trop de mandats à mon goût entre les mains d'un seul homme. Lui, j'ai pu le court-circuiter facilement, étant dans mon bon droit. Et avec le reste du personnel, ainsi que d'autres médecins psychiatres, cela ne pouvait que très bien se passer.
Le hic n'est pas tant de m'avoir fait HP. Ok, c'était un abus d'autorité, d'accord, cela aurait pu se passer autrement et je n'étais ni dangereux pour moi même ni pour autrui, mais moi même je peux admettre que cela a pu contribuer à m'extraire d'un noyau familial devenu toxique pour moi au vu de la situation familiale complexe. MAIS c'est un épisode dispensable dans la mesure où cela fut source d'un stress intense et d'un traumatisme. D'autant que dans le cas où l'on vous plonge dans un milieu de soin d'abord contre votre volonté, c'est vous retrouver dans un service aux patients divers et variés qui peuvent présenter parfois un tableau clinique fort inquiétant, pour ne dire dangereux, que ce soit pour le personnel soignant tout comme pour les autres patients. Traduction : s'il m'était arrivé quelque chose durant ce fameux mois et demi, il est évident que j'aurais porté plainte contre le conseil départemental. Personne ne prépare psychologiquement ni ne forme un patient à devoir se confronter à un tel milieu. Un milieu que je ne veux pas stigmatiser pour autant mais dont les dangers demeurent. Le personnel soignant est doté d'un boitier qui "alerte" instantanément toute l'équipe s'il se retrouve à l'horizontal ou subit un choc, et les patients ?
Malgré ces risques et du fait que j'étais bien sous le régime du "soin libre" ou "hospitalisation libre", je suis resté à l'observation jusqu'à décision médicale de mettre fin à cette mascarade, pardon, à ce séjour. Entre temps, j'avais réalisé des démarches pour trouver un foyer de post-cure. MAIS c'était sans compter le frangin qui a "profité" - et ce malgré les permissions de week end que j'avais lorsque j'étais HP - de la situation pour convaincre ma mère de ne plus autoriser ma présence chez elle. Je précise que mon comportement était tout à fait respectueux vis à vis de ma mère, et même vis à vis du frangin malgré les tensions qui subsistaient. Ma mère cède tout au frangin "pour avoir la paix", donc pour ne pas faire de vague ni provoquer de "crise" chez le frangin (qui fonctionne "aux caprices" avec la mère), ma mère a respecté la volonté du frangin de ne plus m'accepter chez elle. Cela explique pourquoi - à l'issu de cette HP - j'ai du attendre 1 mois avant de signer un contrat avec un foyer. 1 mois SDF, mais si je compte le moment où je fus HP et le temps que je suis resté en foyer, cela fait environ 16 mois. 16 mois sans domicile dont 1 mois "à la rue". Il y a pire, il y a toujours pire et mon séjour "à la rue" est anecdotique. Quand je restais dans le sous sol et dormais du côté du parking souterrain, dans le bâtiment de ma mère, pour trouver quand même un lieu où je me sentais "protégé", je ne dirais pas que j'en pleurais car en condition de survie on intériorise trop pour avoir à évacuer quoi que ce soit comme larmes, comme une forme d'anesthésie qui fait que tu n'exprimes pas tes émotions. Tu les ressens, mais tu ne les exprimes pas. Tu gardes, probablement pour ne pas dévoiler sa vulnérabilité, par instinct de survie.
Donc, ce que j'explique, c'est que cette décision du CSD rattaché au Conseil Départemental de me faire HDT... m'a conduit à la rue dans un premier temps. On applaudit ou pas ? Ah non, mais là je tire mon chapeau à ces responsables qui ont agi non pas pour "me protéger" mais pour protéger une de leurs employés qui s'est inventée "un danger" là où il n'existait pas. Oui, c'est bien parce que ma référente avait peur de moi que cette décision fut prise. Une peur pour un danger qui n'a jamais existé. Pourtant, et ce y compris durant le temps où j'étais "dehors" littéralement, je n'ai cultivé aucune forme de haine à l'encontre de qui que ce soit. Ni envers ma référente pour qui j'ai toujours aujourd'hui un certain respect, et ce malgré qu'elle contribue je pense à me faire passer pour ce que je n'ai jamais été, ne suis pas, et ne serai jamais, ni pour sa responsabile de l'époque, ni qui que ce soit d'autre. Ma mère ? J'ai quasiment coupé les ponts avec elle aujourd'hui, toujours avec le frangin, pour essentiellement préserver ma santé mentale. Entre temps, je l'ai aidé, notamment en 2014 lorsqu'elle a eu de graves problèmes avec son employeur, elle a eu une convocation pour un entretien préalable à licenciement pour "faute grave", des fautes qu'elle n'a pas comise. J'ai tout démonté et j'ai pu convaincre son employeur de laisser tomber car s'il allait aux prud'hommes il allait perdre, et l'association se trouvant dans un contexte financier douloureux, ce n'était pas le moment. Bref, j'ai aidé ma mère et elle a obtenu gain de cause. Pour dire donc que je ne lui en ai pas voulu. Le hic et non des moindres, pour mon frère, elle ne m'a pas écouté, elle ne s'est pas préservée et s'est retrouvée ruinée, contrainte de se mettre elle même sous tutelle car sous l'emprise de mon frère, elle n'était plus capable de "dire non" lorsque mon frère demandait de l'argent. Je passe les détails. Pour info, je ne suis pas un saint, je ne suis même pas l'abbé Pierre, mais je n'ai JAMAIS demandé 1 centime à ma mère. Jamais.
Aujourd'hui, j'estime avoir payé un prix pour des fautes que je n'ai jamais commises. J'ai fait des erreurs, oui, mais je n'ai pas commis de "faute sanctionnable". Aujourd'hui, pourtant, ils agissent comme si le fait de m'en sortir était toujours une faute. Mais je l'écris avec force, je ne m'en laisserai pas compter. Je ne suis pas quelqu'un de procédurier, mais je deviens cela, par la force des choses. C'est une direction que j'excècre car je suis d'une nature à éviter les conflits. Je sais que les conflits font grandir et prêtent à évoluer, mais si c'est pour à nouveau recevoir des menaces, je n'en demande pas tant. Le prix à payer est trop lourd et j'ai l'intime conviction que le tribunal administratif saura reconnaître qu'il n'y a pas d'un côté le CSD "tout propre" et de l'autre un dossier sale... Le tribunal administratif placera le CSD et par extension le Conseil Départemental face à ses responsabilités. Ce n'est pas d'un côté tout blanc et de l'autre noir. Et il me parait évident que s'il y a volonté de "contraintes", sans établir une dangerosité manifeste, ça s'écroulera comme un chateau de carte, et c'est ce qui va se passer...
Je ne me gargariserai pas de gagner car dans l'histoire, qu'imaginez vous que je gagne ? Il n'y aura ni gagnant, ni perdant. Je ne veux que tendre la main pour y offrir un sourire avec la volonté de recréer un dialogue productif pour chacun. Rien de plus, ni de moins. Merci.
Donc je résumé, je me suis retrouvé 1 mois à la rue sur "action" du CSD rattaché au Conseil Départemental et comme le régime HP ne fut pas déclaré (je l'ignorais) cela m'a laissé à l'issu "une dette" de près de 4000 euros que je n'ai pas pu faire annuler car le délais était dépassé. J'ai mis de 2007 à près de 2012 pour rembourser, étant dans un appart (un T1) avec alors 300€/mois (le reste était retenu). Je ne demandais pas d'aide alimentaire, aucune aide connexe à mes droits. Juste le RSA et c'est tout. C'était dur de me reconstruire avec le peu de force que je pouvais prendre quotidiennement puisque pour le coup, je ne pouvais pas manger à ma faim durant plus de 4 ans. Difficile de se remettre en marche dans ces cas là et je rappelle que ma prise en charge côté psy était finie depuis 2007. Ironie : là oui, je crevais vraiment de faim j'avoue. Mais personne ne disait que je ne me nourriszait pas pour devoir justifier une HP... il faut dire, à partir du moment où je fus "hp" et par la suite en foyer, le CSD m'a totalement (laissé tomber) pousser en fond de tiroir. On appelle ça passer en file passive, si je ne m'abuse. J'essaie d'expliquer les grands paradoxes à la fois de notre société et d'une situation comme la mienne. Encore une fois, je n'incrimine pas les professionnels. Ils n'y comprennent pas grand chose à mon cas car ce que j'écris ici, je n'arrive pas à l'exprimer en face ou trop difficilement pour me faire comprendre. Mais s'ils restent "bêtes et méchants", je vais devoir cette fois ci me défendre. Me défondre non pas contre des personnes que je ne considère pas comme des ennemis, mais contre un dispostifi aux outils qui, s'ils sont mal employés, peuvent faire beaucoup de dégâts. J'ai assez payé donc je refuse la triple peine.