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Re:

Publié : 16 nov. 2011 23:57
par Résumé
ET VOICI LA SUITE
4/ « LES GESTES ET ATTITUDES QUI APAISENT» OU La méthodologie « Gineste / Marescotti »

Yves Gineste et Rosette Marescotti sont co-fondateurs et directeurs d’un Centre de Formation en Méthodologie des Soins de Montréal. Ils ont conceptualisé une autre forme de gestion des troubles, basée sur une philosophie de soin, des techniques de communications verbales et non verbales, des techniques de séquences de soins au cours de la toilette, ainsi que des techniques de nursing particulières. Ils ont appelé cette approche particulière « PHILOSOPHIE DE L’HUMANITUDE» (*)
(*) Humanitude est un terme que l’on doit au professeur Albert Jacquard (ingénieur, généticien, professeur d'humanistique à l'université du Tessin – Université du 3ème âge suisse à Genève).
L'humanitude est la somme des particularités qui permet à un homme de se reconnaître comme faisant partie de l'humanité.

Yves Gineste et Rosette Marescotti disent : « … Comme pour toutes les espèces, la nécessité de se reconnaître comme membre de l'espèce est une nécessité vitale. Nous posons le postulat que les conduites régressives (syndrome d'immobilisme de la personne âgée), ainsi que les conduites "agressives" des personnes démentes apparaissent lorsque ces conditions d'appartenance, de reconnaissance dans l'espèce, ne sont plus suffisantes.
Lorsqu'un chien rencontre un autre chien, même très différent, il sait qu'il rencontre un animal de son espèce.
Les signaux d'appartenance à l'espèce, soit innés, soit acquis, sont indispensables et à la survie immédiate et au développement. Ils sont présents dès la naissance, et s'enrichissent lors de l'éducation. Il est possible de penser que le manque de signaux conduise la régression, et que l'agressivité des personnes âgées n'est souvent qu'une tentative désespérée de résistance, de survie… »

Yves Gineste et Rosette Marescotti expliquent que les signaux d’appartenance à l’espèce, signaux qui permettent aux individus de communiquer entre eux et donc d’exister, passent essentiellement par :
1. Le regard
2. la parole
3. le toucher
A un certain stade d’évolution de la démence quand la communication ne semble plus exister chez la personne âgée, Yves Gineste et Rosette Marescotti enseignent à communiquer avec les sens, à parler à l’histoire du corps, à se référer à la mémoire limbique : « …La mémoire limbique est la mémoire des émotions, la mémoire de l'ambiance affective. Depuis notre plus tendre enfance des évènements ont suscité des émotions. Les évènements sont oubliés mais les émotions sont ancrées au plus profond de nous. La douleur d'une gifle, la douceur d'une caresse, la peur du noir, le plaisir d'une voix, mais d'autres évènements et d'autres émotions encore qui appartiennent à chacun. Cette mémoire persiste tant que la vie persiste
On peut facilement en conclure que si cette mémoire émotionnelle est intacte, c'est par elle que nous entrerons en communication. En diffusant le plaisir à travers les cinq sens. La douceur du regard, la douceur de la voix, la douceur du toucher sont aussi des attitudes permanentes et donc du rôle de chacun. Ces principes sont à définir dans le projet de soin…
Les autres points parmi les plus importants de l'entrée en humanitude sont la verticalité, le développement de l'intelligence conceptuelle, le rire, sourire, humour, le vêtement, les habitudes sociales (repas, vêtements, vie en groupe..), la perception de la finitude (mort), etc.

La découverte de leur approche m’a révélé ce qu’inconsciemment je ressens lorsque j'aborde une résidante cataloguée de « démente sénile ». En la saluant d’une voix douce, en lui parlant gentiment, en effleurant sa main d’une caresse, en posant mon regard sur elle comme je le posais sur ma grand mère, avec affection et en souriant… je sens bien qu’en face mes gestes et mon attitude sont bien accueillies et qu’une communication même non verbale peut s’établir…
Et c’est exactement dans cet esprit que j’ai compris la méthodologie Gineste / Marescotti. Elle m’a tellement séduite que je ne résiste pas au plaisir de vous en recopier des extraits. Pour ceux qui veulent aller plus loin encore, la méthodologie est largement diffusée sur Internet à l’adresse suivante : http://www.cec-formation.net.
lisa

Pas trop long finalement
Sur leur site ils proposent un DVD pour ceux qui veulent en savoir plus

Re:

Publié : 17 nov. 2011 10:02
par chrys
bonjour,

en ce qui concerne la maladie d'Alzheimer et la communication avec les malades il existe autre que la validation et l'humanitude, qui sont concept d'approche, un livre 'la clé des sens" de Martine Perron, qui traite de la communication et de la relation à établir avec un malade.
plus facile d’accès que l'humabitude et plus facile à appliquer que la Validation.
en ce qui me concerne, je suis en formation ASG ( assistant de soin en gérontologie)c'est une formation complète sur l'a prise en charge du patient Alzheimer et maladie apparenté.

Re:

Publié : 17 nov. 2011 11:00
par avs
Chrys, j'ai jamais entendu parlé de la méthode de la VALIDATION dont tu parles. Est-ce que tu peux expliquer un peu ? L'humanitude me plait beaucoup selon ce que dit le résumé de Lisa, de plus j'ai vu des reportage à la télé sur le sujet. Vois-tu c'est important d'expliquer un peu les méthodes pour qu'on puisse se faire une idée. Selon mon expérience je sais qu'il n'y a que la douceur qui marche avec les malades alzheimer et apparentés comme parkinson.
Merci Lisa pour tes explications.

Re:

Publié : 17 nov. 2011 13:59
par Résumé
Toujours pris dans le sujet de Lisa
Voici ce qu’écrivent Yves Gineste et Rosette Marescotti à propos de « l’humanitude »...

Un homme sans mémoire est comme un arbre sans racine ...
François ne parle plus. François ne bouge plus. Il ne s'exprime plus, se contente de gémir en permanence, rendant tout le monde mal à l'aise, enfermant les soignants dans un silence protecteur, et des gestes de soin mécaniques.
François ne semble plus là, certains le qualifient même de légume. "Si ce pas triste d'être comme cela, il faudrait qu'il meure, la vie comme cela n'a pas de sens..."
Ces paroles terribles, on les entend souvent, venant de familles, bien sur, mais aussi de soignants, de médecins, ou d'autres professionnels. Ce n'est pas le constat de la paralysie, de la simple dégradation physique qui pousse certains à s'exprimer ainsi. Mais simplement le fait que la communication ne semble plus exister.
L'être humain est un être de communication. Dès sa naissance, il est plongé dans un bain communicant, il ne peut se développer en dehors de ces stimulations.
Dans la philosophie de l'humanitude, nous définissons le soignant comme un professionnel qui prend soin d'une personne qui a des problèmes de santé.

LA QUESTION FONDAMENTALE QUI SE POSE EST : « QU’EST-CE QU’UNE PERSONNE ? »

L'homme est un animal, un mammifère supérieur. Mais celui qui prend soin d'un animal est un vétérinaire. Et c'est vrai que l'on rencontre parfois des soignants qui ne sont que des vétérinaires d'humains. Pour être soignant, il faut prendre en compte autre chose que la simple partie animal de l'homme.
L'ensemble des particularités qui permettent à un homme de se reconnaître dans son espèce, nous l'avons appelé l'humanitude, en reprenant le terme d'Albert Jacquard.
Être soignant, s'est s'occuper de l'humanitude.
Un des éléments fondamentaux de l'humanitude est la communication.

Lorsqu'un enfant arrive au monde, il n'est pas encore en humanitude, et sa mère, son père, les humains qui l'entourent vont l'y faire rentrer. Comme une brebis lèche l'agneau, afin qu'il se reconnaisse dans son espèce, qu'il trouve la mamelle, la protection du troupeau, et qu'il puisse vivre parmi les siens, l'être humain a besoin d'un "léchage" pour vivre. Ce "léchage" subtil est basé sur les trois piliers de communication, regard, parole et toucher.
Sans ce léchage, cette mise en humanitude, l'enfant meure ou s'enfonce dans l'arriération.
Ce syndrome de Spitz, ou Syndrome d'hospitalisme est bien connu :
"Dans le cas d'une carence totale en affects, si la séparation a été plus précoce et si la restitution à la mère n'intervient pas, les stades du syndrome partiel évoluent en un retard moteur grave, en un état de "marasme" qui évoque le tableau clinique de l'encéphalopathie ou de l'arriération, état qui peut être irréversible et même conduire à la mort." (source universalis).
Mais ce qui est naturel en communication avec des nouveau-nés, amené par les millénaires d'évolution de notre espèce, peut complètement disparaître dans l'accompagnement des fins de vie des patients non communicants.

Posez un nouveau né sur une table, et regardez comme toute personne qui passe va le regarder, lui parler, le toucher, s'attendrir. Imaginez la même scène avec un patient non communicant, assis dans un fauteuil gériatrique dans un long séjour par exemple... Et risquez de ne voir personne aller spontanément vers ces grands dépendants. Mais si l'homme ne peut vivre sans communication dès la naissance, de même il ne peut vivre sans elle lorsque que la maladie l'affaiblit.

En 1983, nous avons posé, avec l'accord d'équipe de soins remarquables, des magnétophones à déclenchement vocal dans les chambres des patients grabataires de centres de long séjour. L'idée était simplement de mesurer les temps de communication verbale directe que reçoit un patient non communicant par 24 heures.
LES RÉSULTATS FURENT CONSTERNANTS : MOINS DE 120 SECONDES PAR 24 HEURES !
Et cela en tenant compte du fait que les équipes qui sont prêtes à laisser faire ces mesures ont certainement un niveau de fonctionnement, d'ouverture, supérieur à la moyenne. Certains patients recevaient moins de 10 mots dans la même période. Ne pouvant mettre en doute le cœur de ces soignants, leur désir de bien faire, nous devons comprendre qu'il est naturel de se taire avec ce type de patients. Mais si l'on estime que deux minutes par 24 heures sont insuffisantes, il nous faut donc professionnaliser la communication, mettre au point de techniques, les apprendre, les fixer.

VOYONS GRÂCE A QUELS CANAUX L’ENFANT EST MIS EN HUMANITUDE :

LE REGARD
Le regard, d'abord, est le premier canal de mise en humanitude. Lorsque que l'on s'approche d'un enfant, les regards posés sur lui portent des valeurs, des sentiments, et répondent à des critères bien précis :
Les qualités de ces regards sont l'amour, la tendresse, la fierté, la protection, l'appartenance, la reconnaissance...
Sur le plan de la "technique", le regard répond à 3 critères, il est axial, horizontal, et surtout il dure dans le temps, il est long. On voit bien que ces qualités vont accompagner le regard humain dans la construction des relations tout au long de la vie. Si l'on décrit l'amour au travers de regard long, profond, intense, les défauts relationnels sont aussi bien identifiés dans le regard fuyant (évitement), regard de haut (mépris), de travers (rejet) etc.

POUR UN PATIENT COMMENT VIVRE QUAND ON N’EST PAS REGARDÉ ?
Mais pour un soignant, un accompagnant, comment regarder la mort en face, l'agression sereinement, l'extrême vieillesse, image de ce que nous serons peut-être, dans les yeux ? Avec les patients très atteints, très souffrants, mourants, déments agressifs... la réaction naturelle, simplement humaine, est de ne pas regarder.
Nous avons filmé des toilettes de 20 minutes où pas un seul regard ne rencontrait les yeux du patient.
C'est pour cela qu'il faut professionnaliser l'approche relationnelle, et "apprendre" à regarder.
Qui sait aujourd'hui, parmi les soignants, que 60 % des patients atteints de la maladie d'Alzheimer ne verront plus sur les cotés, mais auront une VISION EN TUNNEL ? Savoir cela oblige à modifier notre approche, pour arriver de face, par le pied de lit et non du côté des barrières de lit, à se rapprocher, se mettre à niveau, et surtout nous oblige à prolonger les regards.
Posons nous la question simplement. Si l'on n'a pas réfléchi au regard, appris à regarder, comment regarde-t-on ? Naturellement, bien sûr. Et comment regarde-t-on naturellement un patient qui nous crache à la figure, qui nous pince, qui hurle, ou qui semble ne plus être là ? Comment regarde-t-on naturellement quelqu'un de très lourd, avec qui l'on sait que l'on aura des difficultés de mobilisation ? Et quelqu'un qui baigne dans ses selles ? Comment regarde-t-on naturellement le 20éme patient de la matinée ?
Il nous est facile d'imaginer, comme nous le constatons tous les jours, l'incroyable absence de regard "d'humanitude" pour les patients les plus dépendants, les plus démunis. Tout simplement parce qu'il est naturel de ne pas regarder la souffrance, pour ne pas être en face de nos propres peurs. Alors, ceux qui ont le plus besoin de nos regards sont les moins regardés...

UN AUTRE CANAL DE MISE EN HUMANITUDE : « LA PAROLE »

La suite au prochain numéro

Re:

Publié : 17 nov. 2011 18:28
par chrys
bonjour, pour répondre à AVS,
La "Validation Therapy" a été développée par Naomi Feil dans les années soixante aux États-Unis. Inspirée de l'écoute empathique,
des théories d'Eric Erikson (psychologue), de la PNL, des outils verbaux et non-verbaux, et des stimulations sensorielles,elle se fonde sur la reconnaissance de la valeur de la personne et de ce qu'elle dit,même si cela semble
incompréhensible.basée sur les recherches d' Erik Erikson qui établit une correspondance entre les âges et des "tâches de vie" à
accomplir. A l'âge mûr, il faut trouver la force de se réorienter et à l'âge avancé trouver la force
de boucler sa vie.
Naomie feil par la Validation ajoute qu'à l'heure du bilan du grand âge, ceux qui ne l'ont déjà fait revivent les tâches du passé pour les résoudre. "Avec les pertes physiques et physiologiques, la diminution des sens et la mémoire
qui disparaît, les personnes rentrent en elles-mêmes. Beaucoup revivent le passé comme s'il était
d'actualité.
cette méthode préconise d’être en empathie avec le malade afin de le " valider' dans sa demande, et ainsi d'apaiser ses troubles ( agressivité, anxiété etc...)
si le malade parle de façon rapide, se caler sur ce rythme et faire comme lui, si il se balance d'avant en arrière sur une chaise , faire de même jusqu'à pouvoir "entrer" en communication avec lui.
le "pourquoi" n'est pas le but rechercher mais plus le fait d'entrer en relation et ainsi de ressentir une émotion.

Bien sur ce sont les grandes lignes!
c'est à nous de nous adapter au patient Alzheimer et pas l'inverse, d'où l'utilité d'avoir un maximum de formation et d'information sur ce type de pathologie.
l'expérience fait aussi qu'au fil du temps on comprend mieux le patient et on arrive à gérer plus facilement les troubles du comportements.

Re:

Publié : 18 nov. 2011 19:40
par avs
Chrys, la validation me semble une méthode obscure. C'est gentil à toi d'apporter ces explications auxquels je suis désolée de n'avoir pas compris grand-chose. Je ne retiens que la PNL que je connais un peu car étudiée en formation VENTE. C’est une méthode qui permet de cerner le profil psychologique des clients afin de mieux communiquer avec eux et au final de leur vendre notre marchandise. En cours on se disait aussi que la Programmation Neuro-Linguistique ou PNL était l’art de la manipulation. J’ai pu tester en commerces, et oui, cela marche bien. Quant à utiliser la PNL avec les personnes atteintes de la maladie d’Alszheimer, je ne comprends pas comment cela est possible étant donné que la maladie dégrade les facultés intellectuelles des personnes.

Re:

Publié : 18 nov. 2011 21:21
par marielo
Bonsoir ,

j'avoue que je n'ai rien lu réellement en continu de vos messages ; je reconnais que ce n'est sympa ,ces messages sont trop trop longs ,je les garde sous le coude ,mais bien souvent ,j'oublie après !

MAIS , quand je tombe sur le mot = "PNL "!...
Cela me renvoie à un bien longtemps passé ,avec l'associé de mon ex-mari , qui avait suivit une PNL durant un temps , puis , toute une série de thérapies X Y Z du même type ,c'est à dire ,"bidon" pour moi , ,puisqu'il n'a jamais été mieux ( il est décédé d'un cancer ,depuis ,à 50 ans en gros )

Je lirais un peu plus vos messages ce week-end ,mais le ,mot :PNL me donne ce soir un peu des boutons !

Re:

Publié : 18 nov. 2011 21:55
par Résumé
UN AUTRE CANAL DE MISE EN HUMANITUDE : « LA PAROLE »

LA PAROLE
La parole : Si le regard débute la relation d'humanitude, la parole l'accompagne immédiatement. La parole est constituée par 2 éléments, le ton et les mots.
Le ton est mélodieux, presque musical (berceuses), et doux. Le cerveau du bébé est programmé à se reconnaître cette tonalité : si l'on s'adresse à un nouveau-né en criant, il se met à pleurer, tandis que la berceuse le rassure. Le ton est accompagné de mots tendres, évoquant l'amour, la douceur, l'aide.

Rappelons simplement les 120 secondes de communications verbales soignant- patient par 24 heures en moyenne, pour les patients non communicants. Si cela est choquant, c'est cependant normal, car la communication humaine obéit à certaines règles.
L'émetteur (ici le soignant), envoie un message verbal (par exemple bonjour), vers un récepteur, le patient. Mais en même temps, l'émetteur attend une réponse, en temps réel, pour continuer sa conversation. Ce retour, le "feed-back", c'est à dire "nourrir en retour", est la source de l'énergie de communication. Pour continuer une communication, il est donc normal, naturel d'attendre une réponse. La plupart du temps, la réponse est non verbale, c'est-à-dire une mimique, une simple expression de compréhension. Dans une communication entre un patient et le soignant, ces communications non-verbales représentent plus de 80 % du total des communications. Si le patient est incapable d'envoyer un feed-back, une réponse verbale ou non verbale, ou si la réponse est incohérente, non signifiante par rapport au message émis, alors très rapidement la communication verbale du soignant s'arrête.

Il faut bien comprendre que personne n'y échappe. Que le silence des soignants n'a rien à voir avec un manque de cœur, d'intérêt. Souvent, nous formons des psychologues, des cadres infirmiers ou enseignants. Dès que l'on parle de communication, ils nous approuvent fermement. Mais en situation réelle de soin, lorsque qu'il s'agit de prendre en compte un patient grabataire sans communication, ils se retrouvent aussi démunis que les autres soignants. Car l'intention ne suffit pas. Et s'ils ne semblent pas convaincus, s'ils restent persuadés qu'ils parlent, eux, nous plaçons alors un observateur silencieux au cours d'une toilette, avec comme consigne de compter les mots que l'acteur de la toilette va dire. Il est rare de dépasser 10 mots en 5 minutes, si nous avons bien choisi le patient !
Il ne faut surtout pas culpabiliser, car ce silence est, répétons le, naturel, normal dans ces cas.

MAIS COMMENT ACCEPTER CE SILENCE ? COMMENT SUPPOSER QU’IL PUISSE S’INSCRIRE DANS UNE DÉMARCHE D’AIDE ?
SI LE SILENCE EST NATUREL, LA PAROLE, ELLE, EST PROFESSIONNELLE
La parole s’apprend, elle se travaille, elle s'entraîne…
… Dans une chanson, la musique est liée à la parole. Sifflez l'air, les paroles vous viennent en tête, dites le texte, la musique resurgit.
Dans l'acte de soin, la musique est en fait représentée par les gestes des soignants.
Avec ces patients "acommunicatifs", nous avons fait le choix d'entraîner nos stagiaires et nous-mêmes à décrire tous nos gestes. C'est ainsi que nous aurons des conversations de ce type : « Madame, je vais vous laver le bras (prédictif). Je vous soulève le bras, c'est le bras gauche, je vous savonne le dessus de la main, la paume, je vous lave l'avant-bras, je vous le lève etc (descriptif)... »
Cela paraît simple, mais cela nécessite un véritable entraînement. Si l'on rencontre souvent le prédictif, le descriptif n'est jamais réalisé naturellement. En décrivant ainsi les actes, la parole peut devenir automatique. En liant les mots aux perceptions du patient, le soignant fait aussi une véritable rééducation du schéma corporel.

EN TRAVAILLANT AINSI NOUS POUVONS MULTIPLIER LE TEMPS DE COMMUNICATION VERBALE PAR 7 OU 8. Cela suffit souvent à permettre au patient de ne pas s'enfoncer dans un syndrome d'immobilisme toujours iatrogène, c'est-à-dire fabriqué par l'institution. (Rappelons que ce syndrome conduit le patient âgé à la grabatisation, avec blocage des articulations et plaintes continuelles ou mutisme. Il représente en fait pour nous une sorte de suicide à petit feu pour cause de malheur immense, de rejet hors de l'humanitude.)

Bien sûr, dès que le patient est capable de réponses, l'auto-feedback devient obsolète. Ce qu'il y a de remarquable, lorsque l'on utilise ces techniques, c'est l'incroyable fréquence des "réveils" de ces patients que l'on dit acognitifs, non communicants ou autre. De même, LE TAUX DE COMPORTEMENT « D’AGITATION PATHOLOGIQUE » DES PATIENTS AGÉS DÉMENTS DIMINUE DE PLUS DE 80 %... Et le soin se réalise dans la douceur.


Après avoir REGARDÉ et PARLÉ, le TOUCHER vient conclure la mise en relation.
Voir chapitre LE TOUCHER au prochain numéro

Re:

Publié : 19 nov. 2011 14:22
par Francis
Bonjour.
Marielo:
Je suis d’accord avec toi. Il y a trop de copier-coller. Un forum dois être une boite a dialogue, un lieu d'échange, libre a celui qui veut d'aller chercher les informations divulgués sur les autres sits ou forums.
Bonne Journée
Fancis

Re:

Publié : 19 nov. 2011 15:26
par chrys
je suis d'accord, c'est pourquoi dans mon premier post je trouve que la validation n'est pas l'approche la plus facile à utiliser,et oui la PNL est pour moi une sorte de manipulation de l'autre que je ne cautionne pas et qui peux faire beaucoup de dégâts quand elle est mal utilisée.
elle n'est pas appliquée directement sur le patient Alz mais Naomi Feil en a retiré des éléments qu'elle inclus dans sa méthode.
en ce qui me concerne, la meilleur "méthode" c'est agir en fonction de son ressenti,avoir une approche la plus positive possible et être à l’écoute au maximum du patient.