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Re: Actualité EPM
Publié : 28 oct. 2008 18:24
par LaurentM
Pour educepm
Je suis tout à fait d'accord avec toi concernant le fait que les stagiaires, dont je fais partie, devraient balayer l'ensemble des lieux d'intervention des éducs. Toutefois il est question de réduire la formation initiale à une seule année par la suite (cela est à vérifier), si cela s'avère exacte je pense que l'hébergement classique et le MO seront favorisés.
Re: Actualité EPM
Publié : 28 oct. 2008 21:20
par Nono
Pour ce qui est des stagiaires, je vois mal comment on pourrait faire 4 lieu de stage en 2ans alors deux lieux paraissent souvent très court lorsqu'il faut se poser, appréhender une institution et la complexité des structures et son fonctionnement. Cela irait dans le sens de l'administration qui veut qu'on passe le plus de temps sur le terrain et le moins possible à réfléchir à nos pratiques et à ce que veut dire éduquer. Cela permet par exemple de faire croire qu'un EPM est un lieu éducatif. Pour ma part, de manière générale et aussi en tant que parent, la punition ne peut pas être un préalable à l'éducation. Si on pense que c'est compatible, il ne faut plus emmerder les parents qui enferment leurs enfants dans les placards en pensant marquer une certaine autorité. C'est exactement la même démarche que le projet dit éducatif des EPM.
Enfin, pour ce qui est do MO, hébergement EPM, QM. J'ai eu beaucoup de collègues qui sont aussi aller se planquer dans les quartiers mineurs lorsque les premiers éducs ont été contraints d'aller remplacer les SPIP qui s'occupaient des mineurs. Ils n'étaient pas enchantés d'aller en taule, mais trouvait que leur charge de travail était fortement allégée. C'est normal puisque c'est l'acte d'éduquer qui se pense et pour lequel on travaille toujours sans filet, dans l'incertitude et avec des surprises. Pour les EPM j'ai aussi pu constater la même choses (avec moins de collègues). Certains pensait pouvoir gagner plus en travaillant moins et en se pensant plus en sécurité que dans les foyers. Le problème, c'est que l'insécurité règne dans les endroits les plus sécuritaires, et la prison en est l'ultime avant le cercueil ou le crématorium
Re: Actualité EPM
Publié : 07 nov. 2008 14:54
par jpg
Ben alors Nono, on dit tout haut ce que certains pensent tout bas ?
Sauf que c'est l'AC qui a tout fait pour tromper, annonce de primes non suivi d'effet, et protection du professionnel ou sous-entendu évident puisque l'organisation en EPM privilégie la sécurité, met en avant la fonction incarcération et l'éducation au deuxième plan : c'est le surveillant qui montera au créneau en cas de conflit avec le jeune, la violence c'est pour eux, même qu'il sera là pour protéger l'éducateur...etc. Certains fragilisés dans leur métier ont cru à tout ce fatras inconsistant ont cru qu'ailleurs l'herbe était plus verte et les difficultés aténuées.D'autres esayent encore de le justifier mais ça va devenir de plus en plus dur...
Re: Actualité EPM
Publié : 07 nov. 2008 18:50
par educepm
Je n'aurai pas la légèreté de répondre à certaines absurdités évoquées c-dessus. A force d'exagérations, de pauvres raccourcis, on tourne en dérision les choses. Ca pose beaucoup de questions sur l'éthique professionnelle. Ainsi va l'idéologie aveuglante ...
Le débat est vain, la critique facile. Il y a sans doute de la violence en EPM, comme dans tous les établissements de la PJJ. Les éducateurs en EPM ont autant de couilles de s'y confronter. Le gamin qui exécute une peine ne fera pas l'objet d'une main levée de placement parce qu'il a insulté à deux reprises un éducateur ou parce qu'il n'a pas mangé toute sa soupe! Les gamins, nous les avons et nous bossons jusqu'au bout avec eux. La tâche n'est pas simple mais enrichissante. Ca nous oblige à élaborer et à innover en permanence. Loin de restés encroûtés dans des vieux idéaux,
le projet EPM évolue et ce, positivement dans l'établissement qui me concerne. On pourra toujours stigmatiser les éduc des EPM, si ça peut servir d'exutoire à des collègues en situation de mal-être professionnel...
Re: Actualité EPM
Publié : 08 nov. 2008 00:21
par JPG
Si ce n'est pas le cas pour tous, beaucoup ont espéré que se serait plus facile en EPM. Pas moi et bien d'autres, l'incarcération ne fait pas disparaître la violence, et en complique le taitement.Je ne me réjoui en rien que certains se soient laissé influencé par un discours rassurant. Beaucoup ont aussi muté pour des raisons géographique. C'est parfaitement respectable surtout quand on ne peut pas faire autrement.Quant aux militant de la cause "incarcération y'a du bon" ils trimballent des vieux idéaux dans lesquels, certains, il y a déjà logtemps se sont encroutés et après en avoir fait l'expérience ont lutté pour la fermeture de ces structures... si d'autres veulent en refaire l'expérience ça les regarde mais il faut qu'en même pas essayer de faire croire que ce qui vient d'être créé ne peut être que moderne et efficace et ce qui existait avant et encore est nul et dépassé... c'est facile et pas convainquant.Les mots et positions contre les EPM peuvent être exessifs, mais la défense des EPm à l'inverse se pare abusivement de positions modérées et d'ouverture, de bonne conscience professionnelle que n'aurait plus les autres,du genre nous on a les mains dans le cambouï, alors qu'il s'agit bien de mise à l'écart de gamins, d'enfermemnt pas de banal placement. C'est de mon point de vu bien plus violent que quelques expressions exessives...
Re: Actualité EPM
Publié : 23 nov. 2008 16:21
par jpg
voici un extrait
de l’article du Canard Enchaîné du 5/11/2008.
« Les mineurs en prison et en centre fermés y sont tous pour des actes
criminels ». Voilà ce qu’affirme, en direct, sans sourciller, Rachida
DATI, le 16 octobre, sur France 2 dans « A vous de juger ». Elle
énumère alors les horribles crimes en question : « viols, meurtres,
tortures et barbarie ». Nul ne l’a contredite. Réaction d’une magistrate
du SM qui s’est plongée dans les chiffres de l’établissement pour
mineurs (EPM) de Marseille. Résultat : en septembre, ils étaient 11 sur
36 à être détenus pour des faits criminels, et 2 sur 31 en août. Et, en six
mois, on ne comptait – si l’on peut dire – que 22 % de mineurs
incarcérés pour des infractions les plus graves. Ce n’est pas tout. DATI
en a rajouté, évoquant sa rencontre, toujours à l’EPM de Marseille avec
un gamin « ayant commis 190 délits et 52 fois condamné ». Ah bon,
mais « personne ne voit de qui il s’agit » ajoute la magistrate. Ni les
éducateurs, ni les magistrats, ni les surveillants n’ont trouvé trace de ce
môme et de sa cinquantaine de procès. Au cabinet de DATI, on
explique au « Canard » sans rire qu’il « s’agissait de montrer que les
mineurs en prison n’y sont pas pour vol de chocolats ». Le pire est que,
sortant de la bouche d’une ministre, ce délire risque d’être pris pour
argent comptant, puisque « vu à la télé ».
Re: Actualité EPM
Publié : 23 nov. 2008 20:59
par educepm
En effet, à travers ces aberrations, on perçoit clairement l'incompétence de notre ministre. Et je confirme que les EPM sont loin de regorger de criminels ... fort heureusement!
Re: Actualité EPM
Publié : 23 nov. 2008 22:52
par toupi
je bosse en QM et comme ailleurs, le travail à faire est exponentiel pour peu qu'on veuille se donner les moyens de construire qqchose; il y a des moments d'abattement ou rien ne semble se passer et des moments qui semblent plus créatifs mais le contexte carcéral lui reste le même, omniprésent, et même si l'individu s'adapte, le jeune comme le surveillant comme l'éduc, comme le prof, comme l'infirmier, (et oui, y'a tout ce qui faut, pareil que dehors!) gare à la réduction des sujets en numéro! en apparence, c'est plus facile dedans pour le jeune: peu de responsabilité, la tv beaucoup, l'école, un peu de muscu, un peu de fumette, beaucoup de débrouille, beaucoup d'échanges avec les majeurs notamment (d'où la création des epm pour son "étanchéité"), la gamelle a 17h30, la gamelle? oui oui, les croquettes, la niche...voila la dérive: des hommes deviennent des bêtes; l'institution taule réduit ses personnels à n'être plus que des portes clefs si tu n'y prends garde; tu as déjà essayé de parler éducation à un mur? à une clef? à un numéro? heureusement, parfois en tout cas, l'humain reprend ses droits alors les mots peuvent avoir du sens , chacun peut reprendre une dimension de sujet et ce n'est plus le surveillant ou l'éduc mais un être humain...face à un jeune...homme; donc, mon taf, c'est de me rappeler de temps en temps, que je suis un être humain qui va rencontrer d'autres êtres humains en taule...
Re: Actualité EPM
Publié : 24 nov. 2008 13:18
par educepm
Ce que tu soulignes est valable dans tous les lieux où une rencontre humaine peut s'opérer. Elle soulève inévitablement la question du passage de l'autorité éducative à l'autoritarisme qui annihile l'Autre en tant que sujet. Ce problème se pose en milieu caracéral, dans certains lieux d'hébergement et autres lieux d'éducation. L'essentiel est de savoir se préserver de ces dérives et de mettre de l'humanité là où il y a de l'humain. C'est loin d'être évident mais cela ne relève pas de la gageure. Tout est une question de volonté individuelle et de conscience collective.
Re: Actualité EPM
Publié : 26 nov. 2008 22:23
par jpg
COMMUNIQUE DE PRESSE (du SNPES PJJ FSU) suite le décés de Julien à l'EPM Mezieu
Les conclusions de l’enquête du CNDS sont alarmantes. Elles démontrent que le suicide de Julien à l’EPM de Meyzieu en février dernier n’est pas un accident.
Au contraire, il vient dramatiquement conclure une succession de tentatives de suicide qui ont été autant d’appels non entendus par la direction de l’EPM.
Si les personnels éducatifs et de surveillance ont systématiquement signalé les passages à l’acte de Julien et insisté sur son extrême fragilité, les directions de l’Administration Pénitentiaire et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse sont restées arc-boutées sur une logique strictement punitive.
Au lieu de porter une attention sans faille aux différentes tentatives de l’adolescent, elles ont été considérées comme des transgressions à l’ordre pénitentiaire et réprimées comme telles.
Le SNPES-PJJ/FSU dénonce les tentatives des pouvoirs publics de réduire ce qui est arrivé à Julien à une série de dysfonctionnements liés à la gestion spécifique d’un établissement. Il refuse de considérer que seule une meilleure formation à la prévention du suicide parviendrait à éviter des drames.
Le SNPES-PJJ/FSU réaffirme que la prison produit inévitablement de la violence. Elle ne pourra jamais être un lieu où la souffrance d’adolescents en très grande difficulté peut être prise en compte.
Il réaffirme que tant que la logique répressive prévaudra sur la logique éducative, tant que l’enfermement prévaudra sur les prises en charge en milieu ouvert, tant que les EPM continueront à être présentés comme des prisons éducatives contribuant ainsi à banaliser l’incarcération, ce qui est arrivé à Julien risque de se reproduire.