Le Social

En réponse aux propos de Renatus. Etre CDS est un choix. Avoir du pouvoir fait partie de la fonction... tout comme un ES peut en avoir sur un jeune ou une famille de façon plus informelle, je l'accorde. Mes horaires ne sont pas aménagés à ma convenance... Par contre il m'arrive parfois d'aller le soir dans des AG, rencontrer les élus le soir, etc. Alors, effectivement, on peut imaginer le travail du style : le CDS fait des ronds de jambe, mange des petits fours et boit le champagne... mais il s'agit alors d'une vision très limitée. J'ai des comptes à rendre à ma direction et non pas à mes collaborateurs. On a pas l'équipe qu'on mérite, on a l'équipe que l'on récupère. Il faut amener du dynamisme, de la rigueur, savoir écouter, faire évoluer. Le fait d'avoir de l'expérience ne veut certainement pas dire qu'on est le + compétent des ES et + professionnel que le CDS. Ce type de raisonnement à ces limites... je sais qu'il est bien ancré chez les ES qui, pour beaucoup, vivent dans un vase clos, n'ont pas d'ouverture sur l'exérieur et sont donneurs de leçon. J'ai travaillé pendant 13 ans en MECS, j'ai effectué de nombreuses interventions auprès d'ES dans les IRTS... La formation et les terrains de stage ne les ont pas aidé. La grande majorité ne connaît même pas l'environnement du social, la grande majorité n'a guère eu le temps de lire 3/4 livres en 3 ans (pas le temps trop de travail). Il n'y qu'à lire certains sujets sur le forum, ça fait peur... Voici donc mon billet d'humeur suite au message de renatus...

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pour mirette et robby.
Vous me faites trop rire re-lisez vous s'il vous plait. "je n'ai pas de compte à rendre à mes collaborateurs" "ma plus belle satisfaction c'est la reconnaissance des résidents. le reste n'est que pipi de chat.." oh on se réveille, sans l'équipe le CDS n'est rien, la réciproque n'est pas vrai.
Je peux comprendre certains de vos propros, mais franchement quant on prend le temps de lire entre les lignes de vos écrits je plainds vos équipes, et la de suite ça devient moins drole...

Patricia merçi pour la notion de respect il faut, mais je crois que ces deux la non pas compris et peut importe ce qu'ils peuvent écrire par la suite, ça transpire la prise de pouvoir et l'égocentrisme. oh fait mirette et robby rencontre.com c'est pas ici mdr.

Randox CDS

bon courage aux autres.

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Randox , enfin quelqu'un de nuancé au meme titre que patricia .
Mirette semble croire en la toute puissance de sa fonction ...Robby la soutiens dans ses fantasmes de toute puissance ...
Si c'est cela la fonction de CDS , je démissionne !
La symbolique phalique de la notion de pouvoir ... avoir ce que l'autre n'a pas :L 'equipe n'a pas le pouvoir (dumoins c'est ce que semble croire ces deux là )
mais si un jour toute l'equipe décide de s'arreter de travailler vous ferez quoi? les CDS ne sont rien sans les équipes aussi "non-formées " soit-elle

Bonjour,

Loin de moi l'idée de remettre en cause la nécessité d'une hiérarchie car nous sommes d'abord, de par notre patrimoine génétique; des primates qui ne peuvent coexister dans une organisation que sous l'autorité d'un « mâle dominant », sinon c'est une pétaudière ! Ce n'est donc pas le chef qui pose problème, mais son choix et plus spécifiquement dans les institutions médico-sociales. Quand un CDS déclare ne devoir en répondre que devant sa direction il ne fonctionne que sur le mode juridique alors que son éthique professionnelle lui demande de devoir rendre des comptes aussi à son équipe et d'en accepter les interpellations. Prétendre avoir accompli sa mission au seul fait de voir les usagers heureux sans se préoccuper si les collaborateurs le sont eux aussi pose question ! Dois-je rappeler que la mission d'un CDS est de coordonner une équipe et d'être la garant du projet institutionnel élaboré par ladite équipe et non par les têtes réputées pensantes du collège cadre ! Comme j'ai dit une fois à ma CDS : « Des ordres mais pas de conseils » car un vieil éducateurs maîtrise en principe son métier ! La domination s'exerce non pas du fait de la puissance du dominant mais en la croyance en la légitimité de sa puissance (contrairement au monde animal).
Dans nos institutions cette légitimité est strictement légale, rarement charismatique (pour reprendre l'analyse de Weber) ! Un authentique chef de service doit, au-delà de cette reconnaissance statutaire, puiser sa légitimité dans une congruence autant avec ses collaborateurs qu'avec les usagers, car il est au service de ces deux catégories de personnes. Le CA n'est qu'une entité juridique souvent composée de quelques notables locaux qui font dans la philanthropie avec l'argent des contribuables...
Par conséquent, le seul mobile qui devrait guider un quidam à rechercher une fonction de CDS devrait être ses qualités relationnelles et ses qualités de cœur mises au service de la coordination d'une équipe de professionnels ! Personne n'est dupe que ce sont surtout l'attrait du pouvoir, de l'avoir et du statut social qui, très souvent, président à ce « choix ». Il y a effectivement de nombreuses erreurs de casting parmi les éducateurs, mais dans la même proportionnalité qu'en ce qui concerne les CDS et les directeurs.

Je m'attendais bien à des réponses de ce type... encore une fois j'ai de très bon rapport avec mon équipe qui ne souffre pas. Il n'y a aucun fantasme de toute puissance et les discours théoriques psychanalytiques me font parfois sourire. Alors si un jour l'équipe décide de s'arrêter car elle a du pouvoir, l'équipe le fera dans un cadre légal : ils ont des possibilités d'interpeller la direction en cas de souci par le CE, les DP, les syndicats. Par contre, il faut savoir qu'en interpellant vivement une direction, en retour il existera des réponses de direction... et je ne suis pas certain que tous les TS apprécieraient. Je pense mon management en cohérence avec les missions qui me sont fixées, je reste dans le cadre légal et je fais passer les valeurs de mon asso. Si je ne les partage pas je vais voir ailleurs tout comme chaque salarié... chez moi il n'y a pas de turn over, au contraire, les salariés sont contents et ils apprécient mes positions claires. Car l'avantage de fonctionner comme cela c'est bien d'éviter les postures paternalistes ou au coup par coup, en fonction de l'un ou de l'autre... bref ce qui est initialement reproché par Elodie dans ce forum.

Robby,
je ne crois pas qu'un cadre sache ce que les professionnels pensent de lui et de ses méthodes. Tout simplement parcequ'ils le garde pour eux ! Sauf quand il y a un clash, et là, c'est trop tard ! Je ne crois pas que Renatus ait un discours psychanalitique, pour moi, c'est du bon sens. C'est essentiellement mon expérience sur le terrain qui me fait penser ça. Une équipe qui ne sent pas respectée ne fait pas du bon travail, j'en suis convaincu.
Nous avons besoin de travailler avec nos équipes dans la confiance mutuelle sinon, on avance à rien. Comment élaborez vous vos projets de service ? Comment envisagez vous la mise en place de l'évaluation sans partcipation effective des équipes ? Et cette participation passe par une mobilisation forte autour de valeurs communes. Si, d'un coté, vous imposez des changements d'horaires sauvages sans concertation, que certains sont favorisés sans justification professionelle, etc. il est impossible de mobiliser les équipes.
Ce qu'il faut prendre en compte également, ce sont les nombreux changements qui ont eu lieu dans notre secteur ces dernières années. Ils étaient nécessaires pour une meilleure visbilité de ce que nous faisons et pour un meilleur service rendu. Ceci dit, les équipes ont beaucoup plus de mal à en apprécier les avantages, elles le vivent comme beaucoup de travail en plus, essentiellemnt des écrits, du contrôle, des procédures, qui alourdissent leur quotidien. Certaines catégories de personnels sont en difficultés et nous avons un travail de pédagogie à faire pour que cela passe. C'est possible mais c'est difficile et ce n'est pas envisageable dans un contexte directif. Il est nécessaire de favoriser le dialogue, que les professionnels puissent exprimer leurs questionnements, valoriser leurs compétences. Moi, je suis cadre pour ça ! Et peut-être un peu pour le pouvoir ... en tout cas l'envie de transmettre une expérience, des valeurs. Je crois que mon boulot ne se situe plus directement au niveau des usagers mais au niveau des équipes.

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je veux bien ouvrir le dialogue mirette, mais te rends tu compte de tes propos (post du 20 mars): "Les collaborateurs, ils appliquent". J'hallucine. Soit tu es bergère et tu t'occupes de moutons, soit devient le.
Aujourd'hui, le management participatif prime. En terme de projet, il est prouvé que si tu veux mettre du sens pour que les équipes soient porteuses de ce projet le diagnostic partagé est une obligation.
Nous sommes au carrefour de la transformation du monde du social. les politiques sociales nous y obligent. Déja, moi CDS pour en comprendre tous les enjeux je dois fournir un gros travail d'analyse. Alors si demain je dis à mes équipes vous appliquez....j'imagine même pas. Le travailleur social peut importe à l'échelle ou il se trouve doit donner du sens à son travail.
Et il est bien la le nerf de la guerre, permettre aux équipes de mettre du sens dans leur pratique et,c'est cela le travail du cds.
Le partage le respect.Et c'est ce qu'il y a de plus dur, car tu dois respecter les valeurs et représentations de chacun. Moi il est la mon pouvoir, dans le partage pour donner du sens dans le travail de mes collaborateurs (pour ma part je n'aime pas ce terme, je préfére équipes voir collègues).
bref, renseigne toi, ne crois pas détenir la vérité, tu semble être dans une certitude qui inquiète, les doutes le tirraillement font parti intégral de monjob, c'est ce qui me fais avançer. Le jour ou je serai "dans la certitude" j'irai m'occuper de moutons.
Bon courage à tous en ces temps difficiles.