Bonjour,
Première réponse : tout dépend du département dans lequel tu te trouves... il y a des départements qui innovent et d'autres qui bloquent tout ! C'est une question de volonté politique ! Ni plus ni moins et le rideau derrière lequel se cache la PMI est un rideau de fumée ! Le cadre législatif qui accompagne l'expérimentation des micro-crèches donne toute latitude au Président du CG pour le faire... ou non. Ce n’est qu’ une question de volonté politique.
Travailler en micro-crèche permet (entre autres) la mutualisation des pratiques professionnelles (on n'est plus tout seul face à certaines situations, on peut partager les avis, les expériences...), une approche en douceur de la vie en collectivité (que ce soit pour les enfants, les parents et les professionnels), un "gain de personnel" : plus besoin d'être deux pour un seul enfant (législation crèche) mais d'être deux à partir du quatrième enfant (législation micro-crèche), etc. Le cadre micro-crèche renforce par ailleurs l'aspect professionnel tant décrié à l'encontre des assistantes maternelles

, il permet une véritable professionnalisation de la profession... et c'est de cela dont il est question et dont les politiques ont « peur » : un nouveau groupe de professionnels qu'on ne pourrait plus manipulé à la guise des campagnes électorales, des intérêts de tel ou tel groupement, du bon vouloir de chaque PMI (car il y a pratiquement autant de forme d'agrément qu'il y a de PMI en France !!! sisi, il suffit de lire le rapport Tabarot du 11 août dernier : c'est consternant !).
Les assistantes maternelles sont au nombre de 430 000 en France pour plus d'un million de places d'accueil ! Il faut réagir ! Il faut nous faire entendre ! Mêmes les médecins, les avocats sont moins nombreux, les assistantes maternelles sont autant que les infirmières (450 000 en France) et tous ces professionnels ont leurs "ordre"... S’il est important de soigner les gens, de les représenter en justice, qui peut oser déclarer qu'il est moins important de s'occuper des enfants !!! Bon, je sors des questions posées, c'est vrai, mais à force d'avoir le même énième constant, les mêmes problèmes, les mêmes blocages, je finie par me dire qu'il faut que les assistantes maternelles, avec les autres professionnels de la petite enfance s'approprient ce cadre des micro-crèche ; il pourrait même s'agir d'un acte de santé publique tout autant que social !!! Allez...
Pour la rémunération, cela dépend du statut de la micro-crèche : dans le cas d'un regroupement d'AMA (Assistante Maternelle Agréée), c'est un tarif quasi libre (dans la limite des plafonds bien évidemment) les parents perçoivent la PAJEMPLOI, avec les horaires libres de chacune des AMA qui s'occupent de ses enfants dont elle a la charge, les éléments statutaires sont ceux fixés par la FEPEM... Autre cas le plus courant, une association emploie des AMA : là, c'est les 35H, un salaire au SMIC, un planning imposé par le gestionnaire (mais ça peut s’arranger si c’est une association), des familles +/- "imposée"... bref, au confort des 35h se soustrait la liberté du choix de son rythme de travail, de son salaire, des familles... Les deux exemples ont leurs partisans...
Il y à très certainement des "distinctions" à faire... des choses à penser, imaginer, à construire : je le rappelle, il s'agit d'un cadre expérimental : donc TOUTES LES IDEES SONT BONNES !!! Tous les dispositifs imaginés, créés et mis en place ont leur valeur, tous ! Ce n'est qu'après cette expérimentation à l'échelle nationale que des décisions de lois seront prises. Pour l'instant, on essaye, on expérimente, et tous les Président de CG peuvent faire (quasiment) ce qu’ils veulent.
Les assistantes maternelles agrées, quel qu’elles soient devraient nettement s’émouvoir de ce qu’il se passe. La profession n’a jamais autant été au centre d’un tel débat et d’une telle opportunité nationale ! Le contexte est historique : les politiques le savent bien et c'est bien pour çà que ca freine des quatre fers ! Ils ont en face d'eux plus de 430 000 assistantes maternelles, plus d'un million de places d'accueil, en comptant les parents, cela fait prés de 2.500.000 personnes, la question est loin d'être banale et anodine !
Bref, la stratégie de découragement mise en place par certains élus et certains « fonctionnaires » (qui ne font qu’appliquer « la politique » de la maison territoriale ; c’est pour ça qu’il ne faut pas trop leur en vouloir aussi, ils sont « assujettis aux ordres qui viennent d’en haut » ), ne doit pas faire baisser les bras, au contraire, elle doit aviver les motivations, les nourrir. Si blocage il y a, c'est que la question est sensible et que vous avez frappé à la bonne porte... Mais il faut peut-être trouver un autre chemin !
Pour exemple, je dirais que l'expérience que nous vivons à Rennes depuis plus d'un an est caractéristique et combine la quasi-totalité des freins que l’ont peut retrouver dans les témoignages de projets micro-crèche, et pourtant… "notre" micro-crèche fonctionne, elle existe belle et bien, et cela, parce que la loi est partout la même pour tout le monde et nous avons fondé notre action sur la loi, au-delà des blocages, qu’ils viennent de la ville ou du Département. C'est pour ça que je te disais plus haut que l'argument présenté par la PMI est un rideau de fumée (peut-être fondé au demeurant, mais la réponse est incomplète dans le contexte micro-crèche !).
Nous organisons une conférence de presse en octobre suivi d'une réunion publique à Rennes... Il faut secouer le cocotier, comme on dit ! C’est aux parents, aux familles, aux professionnels de s’exprimer sur la question. Il appartient aux élus d’œuvrer au service des citoyens et non l’inverse.
En fait, tu peux créer ce que tu as envie d'imaginer dans le cadre de la loi, et ce cadre est actuellement expérimental. En respectant les principes réglementaires qui existent depuis toujours ajoutés à ceux du cadre des micro-crèches, tout peut (enfin presque) peut être expérimenté ! Le plus difficile à mes yeux, et ça ce n'est pas nouveau, c'est de construire ton projet de service, plus précisément ton projet social (le territoire, la population, pour qui et pour quoi...), ton projet éducatif (quels objectifs tu poursuis pour l'accueil des enfants, des familles, des personnels...) et ton projet pédagogique (comment tu vas faire tout ça au final !)... Avec un budget prévisionnel qui tienne la route aussi. Si ton projet est réaliste, ce n’est pas parce qu’il n’existe pas ailleurs qu’on peut te le refuser, c’est justement ça le cadre des expérimentations micro-crèche… Si ton projet est véritablement en lien avec la réalité de ton territoire et que tu respectes certaines procédures et normes, il n’y a aucune raison que l’on te refuse ton projet…
Voilà, si on pouvait résumer la situation, on pourrait dire : ne demandez pas ce qu'il faut faire, mais imaginez ce que vous aimeriez faire ! Après, ça rentre ou pas dans les clous, mais au moins, on essaye, on innove, on adapte, on réajuste, on "colle" aux bonnes pratiques... On répond aux nouveaux besoins des familles et des enfants… on ne reste pas à rien faire en disant qu’il n’y a rien à faire, on tâtonne au début puis on avance, c'est ça l'expérimentation micro-crèche !
Allez, je me suis un peu laisser aller, mais cela devient tellement massif et récurent que, vue de ma fenêtre d'assistant maternel agréé et d'infirmier puériculteur, je vois bien que quelque chose doit bouger, et cela, à l'échelle nationale ! (sans faire de zèle, je me permets tous ces propos car j'ai une bonne vision du problème à l'échelle nationale, que ce soit par le biais associatifs, des réseaux et surtout, de mes anciens postes professionnels !)...
N'hésite pas à poser des questions... j'y répondrai tant que faire ce peut dans la limite de mes compétences et de mon savoir, mais assurément...
J'espère avoir apporté de l'eau à ton moulin et t'encourage à ne pas baisser les bras, comme je te l’ai déjà dit plus haut, rallies-toi du monde, des familles, des connaissances, va voir les élus, les techniciens, les spécialistes... Fais toi un comité de soutien, fais des tracts, organise une réunion, recueille des demandes de places en micro-crèche ! Tu verras, c’est comme si elle existait déjà.
Encore bon courage,
Bien sincèrement,
Xavier.