Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon
Publié : 27 mars 2007 22:31
Bonsoir à tous.
Je viens de parcourir ce forum avec un intérêt croissant. J'ai 34 ans et j'ai été abandonnée dès ma première année d'existence suite à des mauvais traitements et à l'incompétence de ma mère biologique. J'ai été placée en famille d'accueil, mais pas adoptée. Vers l'âge de 7 ans, la personne que je considérais comme ma "mère", m'a annoncé la vérité sur mes origines. Même si j'ai été soulagée de l'apprendre car je soupçonnais un mystère là dessous, je suis devenue inquiète, morose (alors que j'étais trés vive, enfant) et je l'ai caché à tout le monde. A l'âge de 14 ans, ma mère de substitution est morte à son tour et là, j'ai véritablement paniqué. J'ai alors changé de mère de substitution en me jurant intérieurement de ne pas m'attacher pour ne pas souffrir à nouveau. Mais personne n'a remarqué mon mal être. J'ai eu peur d'être abandonnée à nouveau alors j'ai développé un sentiment de reconnaissance infinie envers la famille qui m'a élevée et je me suis perdue en essayant de me faire oublier, en étant parfaite, en devançant sans arrêt les besoins de chacun et même ceux des autres. J'ai adopté un comportement de "chien fidèle" en disant oui tout le temps, en ne contredisant jamais, en refoulant ma personnalité. Résultat : j'ai laissé les autres gérer ma vie. J'ai été à la fac et fait des études qui ne me correspondaient absolument pas. Aujourd'hui, je suis en thérapie. J'ai fini par faire une partie du deuil de la personne qui est morte quand j'avais 14 ans. J'apprends à revivre, pour moi, sans avoir peur de dire les choses telles que je les pense. Je réapprends à me faire confiance, à m'écouter et à développer des relations harmonieuses avec ceux qui partagent ma vie. L'abandon est une chose que je ne connais que trop bien. Il me sera difficile de rompre avec tous ces comportements. J'ai abandonné tellement de choses dans ma vie que je ne pourrais en faire une liste complète. Mais il n'y a rien de pire que de s'Abandonner soi-même, s'oublier soi. Mais la partie oubliée finit toujours par refaire surface souvent aux moments où on l'attend le moins. J'en ai fait la douloureuse expérience, au niveau physique et psychique. Aujourd'hui, je la laisse s'exprimer et aprés des années de rejet, j'accepte ce que je suis et les épreuves que la vie m'a fait endurer. J'ai retrouvé ma mère biologique pour découvrir que je n'avais absolument rien de commun avec elle et cela m'a aidée à retrouver une certaine paix intérieure à l'aube de la trentaine. Mon père? Je ne sais rien de lui et je vis avec. Tout ça pour dire que je suis une enfant abandonnée et abandonnique. Je ne parvenais pas à mettre un mot sur ce que j'étais et ce soir, je sais ce que je suis. Ceci dit, la vie continue et ce mot abandonnique, ne me résume pas à lui seul. Il m'aide juste à mieux me cerner et à comprendre mon comportement surtout celui que j'ai eu entre 19 et 30. Merci à tous d'avoir éclairé ma lanterne. Vos références bibliographiques m'aideront beaucoup. Si vous avez des questions et si je peux vous aider dans vos rapports et études diverses, n'hésitez pas.
Bon courage à tous.
Je viens de parcourir ce forum avec un intérêt croissant. J'ai 34 ans et j'ai été abandonnée dès ma première année d'existence suite à des mauvais traitements et à l'incompétence de ma mère biologique. J'ai été placée en famille d'accueil, mais pas adoptée. Vers l'âge de 7 ans, la personne que je considérais comme ma "mère", m'a annoncé la vérité sur mes origines. Même si j'ai été soulagée de l'apprendre car je soupçonnais un mystère là dessous, je suis devenue inquiète, morose (alors que j'étais trés vive, enfant) et je l'ai caché à tout le monde. A l'âge de 14 ans, ma mère de substitution est morte à son tour et là, j'ai véritablement paniqué. J'ai alors changé de mère de substitution en me jurant intérieurement de ne pas m'attacher pour ne pas souffrir à nouveau. Mais personne n'a remarqué mon mal être. J'ai eu peur d'être abandonnée à nouveau alors j'ai développé un sentiment de reconnaissance infinie envers la famille qui m'a élevée et je me suis perdue en essayant de me faire oublier, en étant parfaite, en devançant sans arrêt les besoins de chacun et même ceux des autres. J'ai adopté un comportement de "chien fidèle" en disant oui tout le temps, en ne contredisant jamais, en refoulant ma personnalité. Résultat : j'ai laissé les autres gérer ma vie. J'ai été à la fac et fait des études qui ne me correspondaient absolument pas. Aujourd'hui, je suis en thérapie. J'ai fini par faire une partie du deuil de la personne qui est morte quand j'avais 14 ans. J'apprends à revivre, pour moi, sans avoir peur de dire les choses telles que je les pense. Je réapprends à me faire confiance, à m'écouter et à développer des relations harmonieuses avec ceux qui partagent ma vie. L'abandon est une chose que je ne connais que trop bien. Il me sera difficile de rompre avec tous ces comportements. J'ai abandonné tellement de choses dans ma vie que je ne pourrais en faire une liste complète. Mais il n'y a rien de pire que de s'Abandonner soi-même, s'oublier soi. Mais la partie oubliée finit toujours par refaire surface souvent aux moments où on l'attend le moins. J'en ai fait la douloureuse expérience, au niveau physique et psychique. Aujourd'hui, je la laisse s'exprimer et aprés des années de rejet, j'accepte ce que je suis et les épreuves que la vie m'a fait endurer. J'ai retrouvé ma mère biologique pour découvrir que je n'avais absolument rien de commun avec elle et cela m'a aidée à retrouver une certaine paix intérieure à l'aube de la trentaine. Mon père? Je ne sais rien de lui et je vis avec. Tout ça pour dire que je suis une enfant abandonnée et abandonnique. Je ne parvenais pas à mettre un mot sur ce que j'étais et ce soir, je sais ce que je suis. Ceci dit, la vie continue et ce mot abandonnique, ne me résume pas à lui seul. Il m'aide juste à mieux me cerner et à comprendre mon comportement surtout celui que j'ai eu entre 19 et 30. Merci à tous d'avoir éclairé ma lanterne. Vos références bibliographiques m'aideront beaucoup. Si vous avez des questions et si je peux vous aider dans vos rapports et études diverses, n'hésitez pas.
Bon courage à tous.