Bonjour à tous,
vous avez peu etre envi de changer d'air, vous etes un "elu", vous ne savez comment proceder sans perdre quelques avantages.
Une nouvelle loi a vu le jour:
INFO JURIDIQUE N°108
Mener à bien une rupture conventionnelle
Employeur et salarié peuvent rompre le contrat d'un commun accord. Cette rupture conventionnelle nécessite l'intervention du directeur de la DDTEFP. Elle ouvre droit aux allocations chômage.
S'engager dans la rupture conventionnelle quand c'est possible
Mode de rupture facultatif. - L'employeur et le salarié ont un nouveau mode de rupture amiable du contrat de travail : la rupture conventionnelle. Ils sont libres de conclure et signer un tel accord (c. trav. art. L. 1237-12 à L. 1237-16). Comme pour tout contrat, ils donnent librement leur consentement (ex. : pas de vice lié à des violences et pressions morales) et doivent avoir la capacité de signer (ex. : un mineur non émancipé ne peut pas signer seul). La convention est nulle si l'une de ces deux conditions n'est pas remplie.
La question de savoir si la rupture conventionnelle se substitue à la rupture amiable gérée par le code civil, hors procédure d'homologation, n'est à ce jour pas explicitement tranchée.
Rupture conventionnelle impossible. - La procédure de rupture conventionnelle homologuée ne s'applique pas aux départs négociés qui interviennent dans le cadre d'un accord collectif de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ou d'un plan de sauvegarde de l'emploi (c. trav. art. L. 1237-16). Ces départs d'un commun accord restent régis par les garanties prévues par les procédures spécifiques correspondantes.
Quant à conclure une rupture conventionnelle avec une salariée enceinte ou un salarié suite à un accident du travail, rien n'est moins sûr. En effet, la loi est silencieuse et les juges déclarent nulle toute rupture d'un commun accord conclue avec ces salariés (cass. soc. 4 janvier 2000, n° 97-44566, BC V n° 3).
Mener les entretiens nécessaires :
étape 1
L'employeur et le salarié se rencontrent à l'occasion d'entretiens pour négocier les modalités de la rupture (c. trav. art. L. 1237-12). Au moins un entretien est exigé (circ. DGT 2008-11 du 22 juillet 2008).
Organiser les entretiens. - Aucun formalisme légal n'étant prévu, il n'y a pas lieu de procéder à des convocations officielles. Pour autant, il paraît nécessaire que l'employeur informe le salarié de ses droits (et notamment de celui qu'il a de se faire assister) ainsi que du déroulement de la procédure.
Cette précaution permet au salarié de s'engager dans le processus de la rupture conventionnelle en connaissance de cause. En cas de litige, c'est une façon de conserver la preuve que le consentement du salarié n'a pas été vicié.
Assistance du salarié. - Le salarié peut se faire assister. Il en informe l'employeur au préalable sans avoir à respecter de délai légal. Un « délai raisonnable » paraît adapté dans la mesure où il convient de laisser à l'employeur le temps de choisir une personne pour l'assister à son tour.
Le salarié peut choisir comme assistant, selon les cas :
- une personne de son choix appartenant au personnel de l'entreprise (délégué syndical, délégué du personnel, membre du comité d'entreprise ou n'importe quel autre salarié) ;
- ou, s'il préfère, un conseiller choisi sur une liste dressée par l'autorité administrative, lorsqu'il n'y a pas de représentant du personnel dans l'entreprise.
Assistance de l'employeur. - C'est uniquement si le salarié est assisté que l'employeur peut aussi se faire assister (circ. DGT 2008-11 du 22 juillet 2008). Il doit alors en informer le salarié.
L'employeur choisit son assistant parmi le personnel de l'entreprise (ex. : le directeur des ressources humaines). Dans les entreprises de moins de 50 salariés, il peut s'agir aussi d'une personne appartenant à son organisation syndicale ou d'un employeur de la même branche.
Ni l'employeur ni le salarié ne peuvent se faire assister d'un avocat (circ. DGT 2008-11 du 22 juillet 2008).
Conclure la rupture
conventionnelle : étape 2
Signer une convention. - L'employeur et le salarié formalisent leur accord en signant une convention (c. trav. art. L. 1237-13). Celle-ci définit la date de la rupture du contrat et ses conditions, dont notamment le montant de l'indemnité due au salarié .
En cas de rupture conventionnelle avec un salarié protégé, la signature doit intervenir après que l'avis du comité d'entreprise a été recueilli, lorsque le comité doit être consulté (circ. DGT 2008-11 du 22 juillet 2008).
Se rétracter. - L'employeur et le salarié disposent chacun d'un délai de 15 jours calendaires pour se rétracter. Ce délai démarre le lendemain de la date de signature de la convention et se termine le 15e jour à 24 heures (circ. DGT 2008-11 du 22 juillet 2008).
Celui qui se rétracte informe l'autre par courrier. Une lettre recommandée avec AR ou une lettre remise en main propre contre décharge est conseillée pour pouvoir attester de la date de réception par l'autre partie. Le processus de rupture est alors rompu et la relation de travail se poursuit (c. trav. art. L. 1237-13) : soit les parties en restent là, soit elles s'engagent dans un autre type de rupture, étant souligné qu'un licenciement n'est possible que si l'employeur possède un motif de licenciement réel et sérieux.
Faire homologuer la rupture : étape 3
L'homologation ou l'autorisation de la convention de rupture conventionnelle constitue la dernière étape. Elle a pour but d'attester du respect des conditions de forme et de la liberté de consentement du salarié et de l'employeur. Il s'agit aussi d'un contrôle des éléments liés à l'accord du salarié (ex. : respect du délai de rétractation, montant de l'indemnité de rupture).
Demander l'homologation par le DDTEFP. - La demande d'homologation intervient à l'issue du délai de rétractation (c. trav. art. L. 1237-14). Le plus diligent, l'employeur ou le salarié, l'adresse au directeur départemental du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP). Il utilise un formulaire auquel il joint un exemplaire de la convention. La lettre recommandée avec AR est préférable, même si le dépôt à la DDTEFP est possible (circ. DGT 2008-11 du 22 juillet 2008).
Le délai de rétractation d'une convention signée le 1er septembre expire le 16 à 24 h. La demande d'homologation peut être envoyée à partir du 17 septembre.
Le DDTEFP compétent est celui dont relève l'établissement où le salarié est employé (c. trav. art. R. 1237-3 ; circ DGT 2008-11 du 22 juillet 2008). Il dispose de 15 jours ouvrables à compter de la réception de la demande d'homologation (dimanches et jours fériés chômés exclus) pour se prononcer. Si employeur et le salarié demandent l'homologation chacun de leur côté, le délai court à compter de l'arrivée de la première demande. Le DDETFP adresse un accusé de réception de la demande d'homologation sur lequel figure notamment la date à laquelle le délai d'instruction expire. Si le dossier est incomplet, il notifie l'irrecevabilité de la demande à l'employeur et au salarié.
Le refus d'homologation doit être explicite et motivé. Ainsi, lorsque le dossier de demande d'homologation est complet, l'employeur et le salarié peuvent considérer l'homologation acquise, en l'absence de décision explicite du DDTEFP passé le délai de 15 jours.
Salariés protégés : autorisation de l'inspecteur du travail. - L'employeur peut conclure une convention de rupture avec un salarié protégé (ex. : délégué syndical) (c. trav. art. L. 1237-15). Cette rupture conventionnelle est soumise à l'autorisation de l'inspecteur du travail (comme pour un licenciement), qui vaut homologation. Il n'y a pas lieu de passer par le DDTEFP.
Demande d'homologation ou d'autorisation : formulaires
Deux modèles, à adresser à deux autorités différentes. - Deux modèles officiels existent (
www.travail.gouv.fr rubrique « Formulaires ») : un pour la demande d'autorisation par l'inspecteur du travail d'une rupture conventionnelle avec un salarié protégé (arrêté du 28 juillet 2008, JO 6 août, modifiant l'arrêté du 18 juillet), l'autre pour l'homologation par le DDTEFP de ruptures conventionnelles signées avec d'autres salariés (arrêté du 18 juillet 2008, JO du 19).
Tronc commun aux deux formulaires. - Les deux formulaires comprennent trois parties : une sur les signataires de la convention (nom, prénom, emploi, rémunération, etc.), une sur les étapes de la procédure (dates des entretiens, personnes assistant les parties, etc.) et une sur le contenu de la convention (date de la rupture, montant de l'indemnité, etc.).
Une case est réservée aux remarques de l'employeur, du salarié et de leurs assistants. Ces informations permettent d'apprécier la liberté de consentement de l'employeur et du salarié (circ. DGT 2008-11 du 22 juillet 2008).
L'employeur et le salarié datent, signent et portent la mention « lu et approuvé » de façon manuscrite (circ. DGT 2008-11 du 22 juillet 2008).
Modalités spécifiques de la fin du contrat
Date de la rupture. - La rupture du contrat intervient, au plus tôt :
- le lendemain du jour de l'homologation (c. trav. art. L. 1237-13) ;
- le lendemain du jour de l'autorisation de l'inspecteur du travail, pour les salariés protégés (c. trav. art. L. 1237-15 ).
La convention de rupture peut fixer une date ultérieure (ex. : fin de préavis).
Indemnité spécifique due au salarié. - Le montant de l'indemnité de rupture figure dans la convention. Il ne peut pas être inférieur à celui de l'indemnité légale de licenciement (c. trav. art. L. 1237-13). Rien n'est dit sur l'obligation de verser a minima l'équivalent du montant de l'indemnité conventionnelle de licenciement, si elle est plus favorable que l'indemnité légale.
Régimes social et fiscal de l'indemnité. - L'indemnité versée à un salarié n'étant pas en droit de bénéficier d'une pension de vieillesse, c'est-à-dire de moins de 60 ans, est exonérée de cotisations de sécurité sociale et d'impôt sur le revenu dans les mêmes conditions et limites que les indemnités de licenciement versées en dehors d'un plan de sauvegarde de l'emploi (c. séc. soc. art. L. 242-1 ; CGI art. 80 duodecies). L'indemnité de rupture est assujettie à CSG et à CRDS pour la fraction qui excède le montant de l'indemnité légale ou conventionnelle de licenciement, et en tout état de cause, pour la fraction soumise à l'impôt sur le revenu (c. séc. soc. art. L. 136-2, III, 5° in fine ; note de l'ACOSS du 30 juin 2008)
Pour les salariés ayant l'âge de la retraite, les régimes fiscal et social de l'indemnité de rupture conventionnelle sont a priori ceux de l'indemnité de départ volontaire en retraite.
Litige éventuel. - Le conseil de prud'hommes est compétent pour tout litige concernant la convention, l'homologation ou le refus d'homologation (c. trav. art. L. 1237-14). Le délai de recours est de 12 mois à compter de la date d'homologation de la convention.
S'agissant des salariés protégés, la décision de l'inspecteur du travail peut être contestée devant le juge administratif ou dans le cadre d'un recours hiérarchique (circ. DGT 2008-11 du 22 juillet 2008).
Solde de tout compte. - La rupture conventionnelle ouvre droit, pour le salarié, à l'assurance chômage s'il en remplit les conditions (c. trav. art. L. 5421-1 et L. 5422-1). Le solde de tout compte et les documents à remettre sont ceux de toute rupture du contrat
A+
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