Re: Salaire d'une directrice de crèche
Publié : 07 sept. 2008 17:53
par Castor
Bonjour à toutes et tous,
Merci à Frédéric pour ses conseils. Bien sûr, mieux vaut être convaincant(e) lors d'1 entretien d'embauche,les recruteurs éliminant tjrs les candidats auxquels ils ne croient pas et cela même si le salaire est bas et les conditions de travail pas top ! Toute la question est : comment convaincre "ses" recruteurs ?
Ils n'ont pas ts la même personnalité, les mêmes représentations, les mêmes attentes, ni surtout la même marge de manoeuvre financière !
N'ayant hélas pas de recette infaillible, 3 points me semblent très utiles avant tout entretien :
1)Connaitre précisément ses prétentions (et bien sûr ne pas avoir peur d'annoncer la couleur) + pour soi cette fois-ci : avoir calculé le montant du salaire en-dessous duquel on ne descendra pas.
2)Se préparer à écouter, "décoder", comprendre vraiment son, ses recruteurs afin de s'adapter (ou non)à leurs besoins. La préparation indiquée par Frédéric me parait pertinente mais tjrs à associer à 1 réelle écoute de ses interlocuteurs.
Si non, le candidat donne vite l'impression de réciter son texte argumentaire et la rencontre n'a pas lieu. On a donc toujours intérêt à avoir bien cerné l'autre avant d'argumenter.
3)Ne pas accepter d'attendre le 3ème ou 4 ème entretien pour aborder la question financière. Quant le salaire est bas et la marge de manoeuvre faible, les recruteurs précisent parfois seulement "salaire selon CC machin".
Les entretiens se suivent, vs êtes invitée à rencontrer l'équipe, à assister à telle ou telle réunion. Bref, vs êtes déjà déplacée 3 fois, avez déjà passé x heures avec vos recruteurs & la question du salaire n'a tjrs pas été abordée comme si tout allait de soit mais en réalité, il n'en est rien & il faut alors pas mal de courage pour annoncer que vs vs retirez, si la négociation n'aboutit pas.
Il suffit d'avoir un peu bourlingué pour comprendre que "ça" ne marche à tous les coups car c'est 1 négociation difficile à laquelle, nous les femmes (IPDE, EJE, IDE, etc)ne sommes guère préparées mais justement, il est temps que cela change !
1 chose encore, si les propos tenus par Frédéric concernant 1 crèche que l'on pourrait qualifiée de "libérale" (nb : "1 enfant coûte 40, vendons le 60") ne me choquent pas particulièrement (après toutes les offres devraient pouvoir co-exister), je m'interroge sur la légalité de ce type d'offre aujourd'hui ou pour le dire autrement : est-il aujourd'hui possible en France de pratiquer les tarifs autres que ceux de la CAF pour une prestation crèche ?
Je suis Directrice d'1 crèche associative, connait globalement le fonctionnement des crèches municipales et d'entreprise et n'ai jamais entendu parlé de tarifs autres que ceux "imposés" par la CAF.
Merci de votre réponse.
Re: Salaire d'une directrice de crèche
Publié : 08 sept. 2008 19:19
par Keep cool
Chers(ères) confrères et consoeurs voici ma position sur nos salaires.
Mais en un 1er temps, pour mieux me situer, voici qqs éléments de mon parcours :
J'ai fait 5 années d'études universitaires et obtenu 1 DESS (Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées)en Sciences de l'Education, soit un master 2 professionnel, j'ai également fait des études de psycho clinique jusqu'à la licence, j'ai aussi 1 diplôme d'état d'infirmière. Voilà côté diplômes.
NB : il n'y a donc pas que certains(es) EJE qui font des études >, chez les soignants, aussi, certains(es) s'y collent et dans plein d'autres professions aussi heureusement!
Côté expérience professionnelle, je suis cadre depuis 10 ans. Successivement manageur d'équipes pluridisciplinaires (dont 1 an en crèche)et cadre pédagogique. J'ai exercé les fonctions de cadre pédagogique dans le domaine de la formation initiale d'étudiants infirmiers (IDE), infirmiers puer (IPDE), aide-soignants, ambulanciers, ainsi que dans le cadre d'actions de formation continue pour IDE, cadres supérieurs et directeurs de la CPAM, etc.
Cette évolution s'est accompagnée de formations complémentaires dans le domaine pédagogique et du management.
Pour tordre le coup à qqs idées reçues, il n'y a donc pas que le diplôme initial qui fait le (ou la) pro. Ses choix de formations ultérieures, son expérience pro et de vie, ses lectures, ses capacités d'analyse, de remise en question, etc, me semblent tout aussi constitutifs des compétences et de l'identité professionnelle d'1 personne.
Ceci étant, les querelles de clocher entre EJE et IPDE ne me semblent pas si "réductrices" que cela.
Certes, il est question de salaire et ce n'est pas être vénale que de vouloir un salaire correcte. Les IPDE gagnent généralement + (départ à 1800, 2000€ dans ma région) que les EJE (départ à 1500,1600€). En même temps, ces salaires étant si bas, qu'il me paraitrait bcq + juste de se battre ensemble pour des salaires décents dans tout le secteur petite enfance.
Il y est aussi question d'identité professionnelle, les uns(es) se reconnaissant comme paramédicaux mais pas seulement (les paramédicaux étant définit par le législateur comme des éducateurs de santé), les autres se reconnaissant comme éducateurs mais pas seulement, ils savent aussi prendre soin des enfants et des familles et en ce sens "soignent" ceux dont ils ont la charge.
Certes, le regard aiguisé des uns sur la clinique et des autres sur l'éducatif, ne donne pas les mêmes analyses des situations mais au final s'il n'y a pas de gros conflit, ces 2 lectures s'avèrent complémentaires, tant il est vrai qu'aucun pro. ne détient la vérité sur des situations souvent très complexes.
Et voilà, que nous touchons p-ê au coeur de notre affaire : la complexité.
Qui dit complémentarité, dit équité, égalité de traitement, de statut, rapports horizontaux et non verticaux et nous savons bien que cela ne va pas de soi dans nos cultures pro., que celles-ci soit sanitaire ou sociale.
Alors pour faire "simple" soit disant, le législateur nomme "chef" celui qui a le diplôme reconnu comme le + élevé, le fameux cadre A, le 3 années 1/2 d'études avec 1 spé de 1 an après plusieurs années d'exercice en tant qu'infirmier, plus tôt que le 3 années d'études. A-t-il tort ou raison ? Mouillons-nous : je pense qu'il a tort et développerai, si vous le voulez bien, mon idée un peu plus loin.
Revenons à la complexité.
Qui dit complémentarité, dit aussi spécificité et non similitude, collage. Force est de constater que ns n'allons pas dans ce sens en disant que les IPDE font le même travail que les EJE et vis vers ça.
Il nous faudrait réaliser un véritable travail de fond sur ce point : comment définir la spécificité du travail des EJE, des IPDE, des IDE, des AP. Quels sont leurs cadres théoriques, les capacités spécifiques, comment peuvent-elles évoluer vers des compétences et lesquelles, etc, bien sûr, dans un souci de collaboration plus efficace, d'une meilleure reconnaissance de son travail et de celui travail de l'autre.
Je crains que si ce chantier n'est pas mené à bien, les guerres de tranchées continueront et les bas salaires séviront encore longtemps pour la + grande joie de nos employeurs qui, bien souvent, voient ici la possibilité de nommer Directeur(trice) à des tarifs moindre de jeunes ou moins jeunes EJE, je l'ai vu maintes fois et encore tout récemment.
Enfin, pour revenir à mon "mouillage" et si vous n'êtes pas encore fatiguée de me lire, voici l'exposé de ma petite idée qui d'ailleurs pourrait choquer certains(es), le redoutant, je préfère vous prévenir afin de palier à tout trouble inconfortable.
Prenez donc un bon fauteuil, 1 verre d'1 agréable brevage si possible et lancez-vous.
Selon moi, le salaire de départ d'1 IPDE, d'1 EJE, voire d'1 IDE exerçant dans 1 structure multi-accueil devrait être en tout point similaire. Seule l'ancienneté, les formations annexes et les réels + du CV pour le poste pourraient donner lieu à un écart.
Ces fonctions correspondraient à des postes de cadres, d'ajoints(e)ou de cadres intermédiaires comme vous préférez, participant à la direction certes mais distinctes des postes de directeur(trice).
En effet,je pense que pour occuper efficacement un poste de Direction, non seulement plusieurs années d'expérience cadre sont nécessaires mais aussi des formations complémentaires ainsi qu'une réelle réflexion sur cette fonction.
Le management est un art très complexe, la compréhension d'enjeux multiples et contradictoires n'est pas plus simple et si le prendre soin et l'éducation de jeunes enfants et de leurs parents est également complexe, il s'agit là d'un tout autre métier que celui de diriger une structure.
J'ai très souvent vu des EJE, IPDE ou IDE exercer le coeur de leurs anciennes fonctions auxquelles elles ajoutaient des fonctions de gestion administrative et financière et d'animation d'équipe. Le + souvent, elles s'épuisaient à la tâche et nourrissaient un sentiment d'insatisfaction. Certes, elles faisaient tout leur possible, voire plus encore mais l'énergie dépensée n'était pas rentable.
Notre société évolue, nos métiers aussi, il est donc tant de se professionnaliser.
Cessons donc de nous manger le nez, retroussons nos manches et impliquons-nous pour faire avancer nos professions, nos salaires, nos formations, nos réflexions, nos carrières.
Bien confraternellement.
WHAOU, voilà qui réveille !
Plus soft sera ma position chers(ères) confrères et consoeurs que je salue tous et toutes avec le même plaisir mais en un 1er temps, pour mieux me situer, voici qqs éléments de mon parcours :
J'ai fait 5 années d'études universitaires et obtenu 1 DESS (Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées)en Sciences de l'Education, soit un master 2 professionnel, j'ai également fait des études de psycho clinique jusqu'à la licence, j'ai aussi 1 diplôme d'état d'infirmière. Voilà côté diplômes.
NB : il n'y a donc pas que certains(es) EJE qui font des études >, chez les soignants, aussi, certains(es) s'y collent et dans plein d'autres professions aussi heureusement!
Côté expérience professionnelle, je suis cadre depuis 10 ans. Successivement manageur d'équipes pluridisciplinaires (dont 1 an en crèche)et cadre pédagogique. J'ai exercé les fonctions de cadre pédagogique dans le domaine de la formation initiale d'étudiants infirmiers (IDE), infirmiers puer (IPDE), aide-soignants, ambulanciers, ainsi que dans le cadre d'actions de formation continue pour IDE, cadres supérieurs et directeurs de la CPAM, etc.
Cette évolution s'est accompagnée de formations complémentaires dans le domaine pédagogique et du management.
Pour tordre le coup à qqs idées reçues, il n'y a donc pas que le diplôme initial qui fait le (ou la) pro. Ses choix de formations ultérieures, son expérience pro et de vie, ses lectures, ses capacités d'analyse, de remise en question, etc, me semblent tout aussi constitutifs des compétences et de l'identité professionnelle d'1 personne.
Ceci étant, les querelles de clocher entre EJE et IPDE ne me semblent pas si "réductrices" que cela.
Certes, il est question de salaire et ce n'est pas être vénale que de vouloir un salaire correcte. Les IPDE gagnent généralement + (départ à 1800, 2000€ dans ma région) que les EJE (départ à 1500,1600€). En même temps, ces salaires étant si bas, qu'il me paraitrait bcq + juste de se battre ensemble pour des salaires décents dans tout le secteur petite enfance.
Il y est aussi question d'identité professionnelle, les uns(es) se reconnaissant comme paramédicaux mais pas seulement (les paramédicaux étant définit par le législateur comme des éducateurs de santé), les autres se reconnaissant comme éducateurs mais pas seulement, ils savent aussi prendre soin des enfants et des familles et en ce sens "soignent" ceux dont ils ont la charge.
Certes, le regard aiguisé des uns sur la clinique et des autres sur l'éducatif, ne donne pas les mêmes analyses des situations mais au final s'il n'y a pas de gros conflit, ces 2 lectures s'avèrent complémentaires, tant il est vrai qu'aucun pro. ne détient la vérité sur des situations souvent très complexes.
Et voilà, que nous touchons p-ê au coeur de notre affaire : la complexité.
Qui dit complémentarité, dit équité, égalité de traitement, de statut, rapports horizontaux et non verticaux et nous savons bien que cela ne va pas de soi dans nos cultures pro., que celles-ci soit sanitaire ou sociale.
Alors pour faire "simple" soit disant, le législateur nomme "chef" celui qui a le diplôme reconnu comme le + élevé, le fameux cadre A, le 3 années 1/2 d'études avec 1 spé de 1 an après plusieurs années d'exercice en tant qu'infirmier, plus tôt que le 3 années d'études. A-t-il tort ou raison ? Mouillons-nous : je pense qu'il a tort et développerai, si vous le voulez bien, mon idée un peu plus loin.
Revenons à la complexité.
Qui dit complémentarité, dit aussi spécificité et non similitude, collage. Force est de constater que ns n'allons pas dans ce sens en disant que les IPDE font le même travail que les EJE et vis vers ça.
Il nous faudrait réaliser un véritable travail de fond sur ce point : comment définir la spécificité du travail des EJE, des IPDE, des IDE, des AP. Quels sont leurs cadres théoriques, les capacités spécifiques, comment peuvent-elles évoluer vers des compétences et lesquelles, etc, bien sûr, dans un souci de collaboration plus efficace, d'une meilleure reconnaissance de son travail et de celui travail de l'autre.
Je crains que si ce chantier n'est pas mené à bien, les guerres de tranchées continueront pour la + grande joie de nos employeurs qui, bien souvent, voient ici la possibilité de nommer Directeur(trice) à des tarifs moindre de jeunes ou moins jeunes EJE, je l'ai vu maintes fois et encore tout récemment.
Enfin, pour revenir à mon "mouillage" et si vous n'êtes pas encore fatiguée de me lire, voici l'exposé de ma petite idée qui d'ailleurs pourrait vous choquer, le redoutant, je préfère vous prévenir afin de palier à tout trouble inconfortable.
Prenez donc un bon fauteuil, 1 verre d'1 agréable brevage si possible et lancez-vous.
Selon moi, le salaire de départ d'1 IPDE, d'1 EJE, voire d'1 IDE exerçant dans 1 structure multi-accueil devrait être au tout point similaire. Seule l'ancienneté, les formations annexes et les réels + du CV pour le poste pourraient donner lieu à un écart.
Ces fonctions correspondraient à des postes de cadres, d'ajoints(e)ou de cadres intermédiaires comme vous préférez, participant à la direction certes mais distinctes des postes de directeur(trice).
En effet,je pense que pour occuper efficacement un poste de Direction, non seulement plusieurs années d'expérience cadre sont nécessaires mais aussi des formations complémentaires ainsi qu'une réelle réflexion sur cette fonction.
Le management est un art très complexe, la compréhension d'enjeux multiples et contradictoires n'est pas plus simple et si le prendre soin et l'éducation de jeunes enfants et de leurs parents est également complexe, il s'agit là d'un tout autre métier que celui de diriger une structure.
J'ai très souvent vu des EJE, IPDE ou IDE exercer le coeur de leurs anciennes fonctions auxquelles elles ajoutaient des fonctions de gestion administrative et financière et d'animation d'équipe. Le + souvent, elles s'épuisaient à la tâche et nourrissaient un sentiment d'insatisfaction. Certes, elles faisaient tout leur possible, voire plus encore mais l'énergie dépensée n'était pas rentable.
Notre société évolue, nos métiers aussi, il est donc tant de se professionnaliser.
Cessons donc de nous manger le nez, retroussons nos manches et impliquons-nous pour faire avancer nos professions, nos salaires, nos formations, nos réflexions, nos carrières.
Bien confraternellement.
Re: Salaire d'une directrice de crèche
Publié : 07 oct. 2008 15:42
par Castor
Bonjour,
-3250€ brut mensuel pour ancien poste à 100 ETP ds 1 grde ville.
-2500€ brut mensuel pour une nv proposition correspondant à un 80 ETP dans 1 grande ville. Ce qui ramené à un 100 ETP fait 3125€ brut mensuel.
La comparaison des salaires doit, à mon sens, être complétée par 1 comparaison précise de ce qui est attendu pour ce salaire. Nous pensons svt trop hâtivement que la fonction de Directrice est la même partout. C'est svt 1 erreur, il existe de grdes disparités dans les missions, autant que dans les salaires et les environnements de travail. Je ne fais pas seulement référence au nbre d'enfants accueillis mais à d'autres paramètres comme :
. présence ou non de continuité de Direction, avec quelle fiche de poste et quelles compétences ,etc.
.présence ou non d'1 coordinatrice pte enfance, idem ci-dessus, fiche de poste, cptces de la personne occupant ce poste.
. existence ou non de relais en matière de recrutement, management, gestion administrative et financière, de secrétariat, etc.
Cette liste est bien sûr exhaustive et demande à être complétée. D'1 manière générale, je trouve très intéressant toutes ces questionnements autour de nos salaires, cptces, missions et
serai intéressée par 1 travail de fond sur ces questions comparatives.
Parmi vous, d'autres personnes seraient partantes ?
Existe-t-il déjà des études en ce sens ? 1 référentiel métier ?
Bien cdt à tous.