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Re: Oral VAE DESS

Publié : 27 janv. 2006 22:57
par MARJORIE
salut flo

j'ai travaillé dur pour ma vae que j'ai envoyé pour le 25 mais je suis angoissée pour la fonction 4 peuxtu échanger avec moi nos ecrits afin de savoir si je ne me suis pas planter

MERCI MARJORIE

Re: Oral VAE DESS

Publié : 28 janv. 2006 16:19
par ludo
salut a tous et a toutes;
je suis nouveau sur le site et cherche quelqu un qui pourrait m envoyer son travail pour la fonction 1. j avoue que les termes abscons du referentiel, ben j y comprends pas grand chose...un travail concret me serait bien plus utile. par ailleurs, j ai une maitrise en sciences de l'éduc;, pensez vous que ca puisse m aider ?enfin, j aimerai connaitre la date limite de depot du dossier 2 dans le haut rhin...que ce message ne reste pas lettre morte...merci a tous
ludovicsoris@wanadoo.fr

Re: Oral VAE DESS

Publié : 28 janv. 2006 21:29
par polo
j'ai bénéficié d'une aide de 11 heures qui ne m'a semblé très utile
en effet il ne faut pas oublier que c'était la première année sur toulouse (pour nous comme pour le jury)
il me semble plus judicieux de faire appel à des collegues compétent qui pourront t'aider dans la rédaction de ton livret
si tu souhaites de l'aide je suis à ta disposition
je te donne mon adresse
polandsof@yahoo.fr
a +

Re: Oral VAE DESS

Publié : 28 janv. 2006 21:41
par polo
la vae n'est pas une finalité
il me semble que la plupart des gens qui s'y sont investis travaillent dans ce secteur depuis un certain nombre d'année ( d'ou un réseau assez fort)
pour ma part j'en avais aussi assez d'être le bouffon de service ( tu n'es que ME j'ai du l'entendre plus d'un mliiler de fois, dévalorisation quand tu nous tiens)
bref je n'ai pas de problème pour trouver du travail depuis l'obtention de mon DE
je suis donc en démarche active (sans me presser car j'ai déjà un boulot qui me plait en CHRS)
a+

Re: Oral VAE DESS

Publié : 28 janv. 2006 21:49
par polo
j'essaie de t'envoyer la totale
a+
polo
mon mail polandsof@yahoo.fr


1 Motivations


Je travaille dans le secteur social et médico-social depuis prés de 8 ans. De par mon expérience et mes différentes qualifications, j'ai exercé dans diverses structures (CHRS, MAS, Foyer de vie, Service de placement familial, MECS…).J’ai donc pu être en contact avec des populations différentes mais dans des prises en charge d’internat.

Depuis trois ans, je suis salarié dans un Centre d’Hébergement et de Réinsertion sociale accueillant des jeunes hommes de 18 à 25 ans. Mes missions m’amènent à assurer des tâches liées à des actes de la vie quotidienne en foyer mais également de soutenir les usagers sur un parcours d’insertion sociale.

L’obtention du diplôme d’état légitimerait donc ma pratique professionnelle qui se rapproche d’un accompagnement proposé par l’éducateur spécialisé.
Devenir éducateur spécialisé par le biais de la validation des acquis me permettra d’obtenir une rémunération en rapport avec le travail effectué.

Ma principale motivation reste de pouvoir accéder à tous les services, structures accueillant des éducateurs et d’être considéré en tant que tel. .
En effet, à la vue de ma qualification (moniteur éducateur/Niveau 4), je ne peux postuler dans certaines structures.
Le statut de Moniteur éducateur n’est pas une finalité pour mon plan de carrière Dans les années à venir, je souhaiterais prendre plus de responsabilités et le diplôme d'état me permettrait de réaliser plus aisément mes objectifs professionnels.
L'obtention du diplôme d'état d'éducateur spécialisé m'ouvrirait par conséquent un champ d'intervention plus vaste.






Expérience N°1

4.1.2 Environnement institutionnel

Les partenaires principaux sont les missions locales, les organismes de formation et les associations d'aide aux étrangers.

- les missions locales : de nombreux jeunes de Cépière sont inscrits dans les missions locales. Elles permettent au jeune de construire un projet de vie lorsque celui ci n'est pas vraiment fixé par rapport à ce qu'il souhaite mettre en place. Il aura donc un référent social affilié à la mission locale. Ce dernier procédera à des évaluations régulières afin de proposer soit une formation, soit un emploi correspondant aux aspirations et aux capacités du jeune.
Afin de travailler en collaboration, des entretiens avec le jeune, le référent et moi même auront lieu régulièrement pour effectuer un état des lieux de l’avancée du projet. Le fait que l'on s'entretienne à trois montre la cohérence des actions de chacun. Le jeune s'aperçoit qu'il y a une communication entre les différents partenaires qui l'entoure. Ceci a pour effet d'obliger le jeune à tenir le même discours à tous ses interlocuteurs. Ces entretiens sont importants au point de vue relationnel. Le jeune peut se sentir plus à l'aise lorsqu'une tierce personne s'introduit dans la relation duelle habituelle. Cet échange est un accès supplémentaire à la socialisation.

- les organismes de formation : ils n'ont pas seulement un rôle de formation, leurs missions s'étendent également à l'accompagnement. On peut dire, au vu du public accueilli, qu'ils sont obligés de proposer autre chose qu'un simple apprentissage.
Lorsqu'un jeune est inscrit dans un centre de formation, je m'assure du bon déroulement de la formation par des contacts réguliers avec les formateurs de terrain. Cela se fait dans les deux sens : si les absences sont répétées, l'organisme me prévient afin de comprendre pourquoi le jeune n'adhère pas au cursus.
Une formation pour un jeune c'est également l'occasion de rencontrer des personnes extérieures au CHRS, d'autres jeunes ayants un mode de vie différent. Ces formations participent à l'insertion professionnelle mais aussi à l'insertion sociale. Il est important de discuter avec le jeune de son entrée en formation. Généralement, l'entrée est vécue comme une nouveauté avec un côté excitant mais aussi un autre côté angoissant. Une formation peut être perçue comme angoissante car il s'agit d'aller vers l'inconnu ou peut rappeler certains échecs vécus auparavant. Il est donc important de parler de la formation avec le jeune, lui expliquer ce qu'il va y faire, des personnes qu'il va rencontrer. Je lui demande s'il appréhende son entrée et je lui propose d'en discuter afin d'apaiser ses angoisses. Le fait d'en parler permet souvent de démystifier le problème. Je lui rappelle qu'il peut rester lui même et qu'il a les capacités requises pour intégrer et réussir la formation étant donné qu'il a été admis.

- Les associations d'aide aux étrangers : pour constituer le dossier demande d'asile, Cépière fait appel aux différentes associations compétentes dans ce domaine. Il s'agit d'Amnesty International, de la Cimade et du Service Social d'Aide aux Emigrants (SSAE). L'élaboration du dossier pour l'Office Français des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) et la Commission de Recours pour les Réfugiés (CRR) sont très rigoureuses. Afin de donner toutes ses chances au demandeur d'asile, l'équipe de Cépière préfère faire appel aux associations citées ci dessus. Etre éducateur c'est aussi admettre qu'on a des limites et faire appel aux personnes compétentes fait partie de notre profession.

- Culture du cœur : cette association propose des places de spectacles divers à des prix intéressants et parfois même des places gratuites pour des concerts, des pièces de théâtre, de cinéma, de sport….Les places sont à retirer au local de l'association ce qui oblige les jeunes à se déplacer et à être acteur de leurs loisirs.
Le fait d'accéder à la culture et aux loisirs contribue à mon sens à l'insertion sociale. Elle permet aussi lors des entretiens de traiter de sujet "hors insertion " qui favorise la complicité, la confiance.


Accueillant un public de plus en plus déstructuré, Cépière tente de développer une passerelle avec le champ sanitaire. En effet, nous essayons d'orienter régulièrement vers les hôpitaux mais faute de place ces jeunes restent dans notre structure alors que Cépière ne nous paraît pas adapté à leurs problématiques.



• Donneurs d'ordre et financeurs

En fonction des services proposés par Cépière Accueil Jeunes, les donneurs d'ordre et financeurs peuvent provenir de différentes instances (voir tableau financeurs):

- foyer (CHRS 6 mois et urgence): DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales)
- foyer ALT (Allocation Logement Temporaire): Conseil Général
- DLJ (Dispositif Logement Jeunes): Conseil Général et CAF
- FSL (Fond de Solidarité au Logement): Conseil Général
- Relais Santé : mairie de Toulouse et Collectivités territoriales
- Centre d’Urgence de Demandeurs d’Asile (CUDA) : DDASS

Tous ces services sont financés à l’année au travers d’une Dotation Globale Financière (DGF). Pour ma part sur le foyer, je fais un état des lieux mensuels où il est spécifié à la DDASS le taux d’occupation des bâtiments, il en est de même pour tous les services de Cépière.

Sauf pour le FSL ou l’éducatrice est soumise à une pression importante puisque le FSL est financé à l’acte. Ce qui signifie que le financement est en rapport avec l’aboutissement ou non de la mesure. Depuis mon arrivée ce service est déficitaire et le nouveau directeur étudie la possibilité de le fermer. L’année dernière une procédure de licenciement était engagée à l’encontre de l’éducatrice mais le financement de l’Atelier information Logement qu’elle anime à permis le maintien de son poste et par conséquent de ce service.

Chaque année lors de l’assemblée générale le commissaire au compte nous fait part des finances de l’association. Cépière continue depuis des années à survivre mais l’apport financier des nouveaux projets a permis d’équilibrer le budget. Il faut savoir que Cépière est le CHRS sur la Haute –Garonne le moins financé.






4.1.3 la structure (voir organigramme)

CEPIERE ACCUEIL JEUNES est une association loi 1901 qui a été créée durant l'année 1990. Au fil du temps de nouveaux services ont vu le jour.
Cépière regroupe donc différents services autonomes les uns aux autres, cela ne signifie pas qu'ils ne travaillent pas en collaboration.

Le CHRS ou foyer est le service sur lequel je travaille depuis 3 ans, il y a 1 éducateur spécialisé. Ce service comprend 25 chambres (financement ALT/ CHRS). Les usagers ont une chambre individuelle meublée. Les douches, sanitaires, cuisine, salle TV, salle d'animation restent collectifs. Les résidents ont la possibilité de prendre le petit déjeuner et le repas du soir sur la structure. Ils disposent également d'un service de laverie et ont accès au téléphone et à Internet pour des démarches professionnelles.
La procédure d'admission est simple, il suffit de nous contacter le jeudi à 14 heures selon les places disponibles, un rendez-vous sera fixé avec le directeur le mardi suivant.
Après cet entretien, l'équipe éducative décidera de la recevabilité de la candidature. La personne aura une réponse dans le courant de la semaine.
Quand la candidature est retenue, l'équipe désigne un référent parmi les éducateurs du foyer dont je fais partie. L'usager sera accueilli pour une période de 1 mois renouvelable 6 fois.

Le service d'urgence se compose de 10 chambres individuelles (identique à celles du foyer). J'interviens sur ce service lorsque mon collègue est absent. L'éducateur spécialisé de ce service propose dans un premier temps une mise à l'abri avec possibilité de suivi social (différence avec le foyer où l'accompagnement est obligatoire). Depuis un an j’interviens à titre ponctuel sur ce service (2 à 4 entrées par mois).
Outre la gratuité des services pour un jeune usager accueilli sur l'urgence, ces 2 services se différencient par:
- la durée de 1 mois
- le mode d'admission
En effet le service d'urgence est prestataire du 115, de la veille sociale de Toulouse. C'est donc ce service qui après appel téléphonique dispatche sur les différents centres d'urgence de la ville.


Le Centre d’Urgence de Demandeurs d’Asile (CUDA) est un service qui a été crée au mois de juin 2005. Il accueille quatre familles en instance de demande de statut de réfugiés auprès de l’OFPRA. Cela peut concerner un couple avec un enfant, un homme ou femme isolé avec un ou deux enfants. Ces personnes sont hébergées sur un site proche de Cépière (1km). Une éducatrice du foyer a été transférée sur ce service et une éducatrice spécialisée à mi-temps a été embauchée.
Nous avons aussi eu l’agrément pour six jeunes hommes isolés accueillis sur CAJ. Pour toutes ces personnes, le travail le plus important reste la constitution du dossier OFPRA, nous faisons donc appel aux organismes concernés. J’interviens aussi sur ce service.

Le Fond de Solidarité au Logement (FSL) est géré par une éducatrice spécialisée.
Il permet à des personnes ayants de faibles revenus d'avoir accès à un logement par le biais d'une aide financière délivrée par la CAF :
- avance de la caution
- avance du 1er mois de loyer
- aide à l'installation/ au déménagement

Cette aide est une avance et non un don, la personne sera prélevée tous les mois sur son allocation logement jusqu'au remboursement total.
Ces personnes peuvent aussi bénéficier d'un suivi social lié au logement (SSLL) dispensé par cette même éducatrice.
Ce suivi permet de voir évoluer l'usager dans un logement autonome et de l'aider dans les démarches pour lesquelles il rencontre des difficultés (charges, factures, gestion du quotidien, alimentation….)
Il m'est arrivé à plusieurs reprises d'orienter des jeunes hommes du foyer sur ce service.
Cette éducatrice propose un Atelier Information Logement (AIL) pour l'ensemble des usagers pris en charge par l'association. Au travers d'un cadre ludique de multiples questions liées au logement sont abordées et traitées:
- Qu'est-ce qu'un garant ?
- Qu'est-ce qu'une caution ?
- Combien représente la caution ?
- A combien peuvent se monter les charges ? Que comprennent elles ?…
Cet atelier a pour objectif de rendre les usagers acteurs de leur recherche de logement



Le Dispositif Logement Jeunes (DLJ) est géré par une éducatrice spécialisée, il propose à des jeunes de 18 à 25 ans de sous louer un appartement à Cépière pour une période de 6 mois.
Ce dispositif est proposé aux jeunes qui ne sentent pas suffisamment prêt pour gérer seul leur logement. Cela représente une étape transitoire avant l’accès à un hébergement autonome.
Le revenu des usagers reste une condition pour accéder à ce dispositif (le conseil général ayant un droit de regard, il faut que l'usager ait une rémunération comprise entre 600 et 650 euros).
Les usagers sont orientés par un travailleur social extérieur (mission locale, assistante sociale…) qui s'engagera à effectuer le suivi social durant la durée de la sous location.

Le relais santé est géré par une infirmière à mi temps.
Elle propose un lieu d'écoute et de parole convivial pour les jeunes de Cépière. Elle permet l'émergence d'une parole sur la problématique Santé. De par son statut, l’infirmière essaie de sensibiliser les usagers vis-à-vis de leur état de santé.
Elle prodigue parfois des soins qui n'ont pas besoin d'être traités par un médecin (coupures, pansements...).
Elle permet aussi à certains de se mettre à jour au niveau de la couverture sociale (CMU / CMU Complémentaire).

Chacun de ces services proposent un accompagnement social, un suivi référentiel et un projet individualisé.

Les missions

Dans les objectifs généraux du projet on peut lire :
" De manière globale une personne peut être jeune en demande d'aide sociale et/ou en difficulté, elle est avant tout un adulte libre, autonome et responsable .L'aide apportée ne doit pas être une mise sous tutelle, elle doit toujours laisser à l'autre demandeur ou pas le choix."



La mission de Cépière est de mettre en œuvre des actions de service notamment de logement pour des jeunes en voie d'insertion sociale et professionnelle. C'est dans ce cadre que le foyer a une mission d'hébergement, d'accueil, d'accompagnement et d'insertion auprès des jeunes de 18 à 25 ans.
La durée d'hébergement est de 6 mois mais cela peut être réévalué en fonction du projet de l'usager.
Selon la commande générale des CHRS l’insertion doit être sociale et professionnelle ce qui implique qu’aucun cas ne sera similaire et surtout que les moyens mis en œuvre pour arriver à cette insertion seront différents pour chacun.
Dans le projet de CAJ on peut sentir l’importance de comprendre l’usager en tant que sujet à le considérer dans sa globalité en tant qu’individu avec ce qu’il a été, ce qu’il est et ce qu’il sera.
Le fil conducteur de Cépière reste l’insertion par le logement, l’ensemble de l’équipe a donc une certaine polyvalence autour de ce thème.

Organisation interne :

Comme je l’ai évoqué au préalable Cépière est une association loi 1901.
Un bureau est élu avec à sa tête une présidente. Cette dernière est la représentante de notre association auprès des différentes instances (DDASS, Conseil Général…).
Le conseil d’administration a recruté un directeur général qui est le garant de la mise en œuvre, de la réalisation des actions menées sur CAJ. Ce dernier encadre les 3 associations faisant partie de l’union YMCA (Résidence Sociale des pradettes, Cépière Formation et CAJ).
Suite à une restructuration interne et la disparition du poste de directeur, l’équipe en accord avec le DG ont privilégié le recrutement interne d’une coordinatrice. Cette dernière est maintenant le lien entre le DG et l’équipe de salariés de CAJ.
Tous les salariés sont les représentants, les garants du projet d’établissement.
Malgré les missions dévolues à chaque service, chaque membre de l’équipe éducative peut représenter l’association auprès des différents partenaires (Transversalité des services).








4.1.4 Position

Je travaille au sein de Cépière Accueil Jeunes et j’interviens plus spécifiquement sur le foyer (CHRS) et le CUDA. J'ai été embauché en juillet 2002 suite à l'obtention de mon CAFME.
Lors mon arrivée sur ce service nous étions trois éducateurs à nous partager les différents suivis du foyer, mais suite à la création d'un nouveau service (CUDA/Famille) une éducatrice a été mutée sur ce dernier. Nous ne sommes donc plus que deux à travailler sur le foyer.
J'interviens au quotidien sur le site de CEPIERE ACCUEIL JEUNES au travers d'entretiens individuels. Ces derniers sont obligatoires et font partie intégrante du contrat de séjour. En effet, il est bien spécifié lors de l'entretien d'entrée que le jeune doit être présent aux rendez-vous fixés comme le spécifie le règlement de fonctionnement, ainsi que son adhésion à l’accompagnement social. Le travail social que je mets en place sur Cépière a pour objectif d’apporter à chacun en fonction de son histoire, de son désir de ses aspirations les moyens appropriés pour réaliser son insertion sociale.
J’assure aussi les temps collectifs en soirée de 18 à 22 heures (repas, soirée à thème, gestion du groupe…).
Je participe depuis l’arrivée de notre nouveau directeur aux entretiens d’entre sur le CHRS. La position du DG et la mienne étant différente cela semble être complémentaire. Ce dernier pose le cadre quant à moi j’explique le fonctionnement du foyer et ce que l’on est en mesure d’attendre du jeune. Nous travaillons énormément sur la première parole donnée, je me repose durant le séjour sur ce qu’il a pu nous dire lors de cet entretien.
Lors de la réunion d’équipe le DG et moi-même apportons les éléments abordés lors de l’entretien chacun avec sa vision, son ressenti, son statut, son interprétation des choses qui vont amener un plus d’où l’importance d’un éducateur à cet entretien. C’est ce que nous appelons les regards croisés.

L'ensemble des salariés est capable de répondre aux questions des usagers pris en charge par les différents services.
Je peux donc orienter, conseiller les usagers et partenaires sur les services adaptés aux problématiques rencontrées.

Mes responsabilités sur Cépière ont peu évolué depuis mon arrivée mais suite à des réorganisations internes mon collègue et moi même (foyer) effectuons plus de suivis. Ce qui entraîne une charge de travail plus conséquente (13 suivis/ éducateur). En effet la création du CUDA a engendré la prise en charge sur le foyer de 6 demandeurs d’asile. La majeure partie du travail consiste à élaborer le dossier de demande d’asile envoyé à l’OFPRA. Cela représente une charge de travail importante et une lourde responsabilité. Pour ces raisons nous avons fait appel à des organismes adaptés. Le travail est donc clairement réparti, je travaille en amont le récit avec le jeune (les dates, les lieux, les événements, le régime en place, la fuite…). Les compétences, l’expérience et les connaissances géopolitiques d’Amnesty International (qui est notre principal partenaire) permettent de détailler et de finaliser le dossier. Tout doit être envoyé dans un délai extrêmement rapide (21 jours à compter du retrait du dossier auprès de la préfecture). Il me faut donc rentrer en relation rapidement mais le principal est qu’il ait confiance en moi. Les points à aborder sont parfois difficiles les mots ont du mal à sortir. Je dois les relancer sans pour autant qu’ils se sentent harceler. Souvent quand le dossier est envoyé, je ressens un relâchement. Beaucoup me disent « maintenant c’est fait, on verra bien je ne peux plus rien faire ». Cette gestion de l’attente est pour certains intenables, ils ont besoin de parler de leurs histoires encore et encore. Mais cela ne suffit pas c’est pour cette raison que nous faisons appel à des Centres Médicaux Sociaux (CMS) ou des psychologues / psychiatres interviennent. En tant qu’éducateur je ne suis plus assez efficient pour ce type d’accompagnement.
La relation avec ces personnes est vraiment très forte. La teneur des entretiens reste quelque chose de dur, de difficile à dire mais aussi à entendre. La procédure étant assez longue, nous pouvons garder ces personnes jusqu’à18 mois. Dès la réponse (5 % obtiennent le statut de réfugié), nous leur laissons un mois pour trouver une nouvelle solution d’hébergement. La souffrance est grande pour eux (comme pour moi) car c’est une nouvelle déchirure. Ils ne savent pas ou aller, parfois des compatriotes les gardent une quinzaine de jours. Mais ils deviennent irrémédiablement sans papier et n’ont plus aucun droit sur le territoire.
Je travaillais déjà avec ce public depuis mon arrivée sur Cépière mais nous sommes maintenant mandatés et financés pour effectuer cette prise en charge.

D’un point de vue administratif chaque éducateur est réfèrent d'un bâtiment.
Pour ma part je transmets chaque mois à la DDASS un bilan comptable des nuitées sur le CHRS.
Depuis le départ à la retraite du comptable, j'effectue également l'encaissement de l'ensemble des loyers du foyer. Je suis parfois dans l'obligation de relancer les jeunes en leur rappelant leur engagement initial. C'est parfois difficile de faire passer ce type de message, mais cela reste une manière de les confronter à la réalité du logement.

L’accession à un logement autonome et s’y maintenir est la finalité du travail éducatif sur CAJ. Cette étape aura été travaillée en amont avec l’usager sur le CHRS.
Les entretiens que je fixe aux usagers dont je suis le référent permettent l’émergence d’un projet de vie. Le travail sur le projet devient alors la base de l’action éducative, de l’accompagnement.

Interlocuteurs
Outre l'équipe éducative de Cépière, je travaille en étroite collaboration avec l'ensemble des partenaires. Ceci a pour objectif de rendre le travail éducatif le plus efficient possible.
Mon interlocuteur privilégié reste mon collègue du foyer avec qui je débats au quotidien des projets mis en place avec les usagers. Ainsi nous pouvons effectuer les réajustements nécessaires pour rendre notre travail le plus efficient possible.
Mais je suis aussi très proche de l’ensemble des salariés de Cépière, l’avis de chacun me fait réfléchir et je pense savoir me remettre en question quand cela est nécessaire.
La réunion pédagogique reste un moment fort de la semaine. L’ensemble des salariés est présent (le Directeur Général essaie de venir le plus souvent possible).
Un ordre du jour est décidé en équipe et nous essayons de le traiter dans le temps imparti. Un temps est pris pour réfléchir sur la situation des différents usagers. Ceci représente un espace de parole important ou nous abordons le parcours de chacun, cela permet au référent de faire un compte rendu à l'équipe. Les salariés pourront amener des éléments que l'éducateur référent n'aura pas en sa possession. En effet il arrive qu’un jeune ait besoin de parler notamment sur les temps collectifs sans que son référent soit présent. C’est durant ces espaces de parole informel que parfois l’usager pourra parler de lui, de son histoire.
Depuis l’arrivée du chef de service nous avons tendance à décloisonner les services. La raison principale est de pouvoir répondre aux demandes des partenaires et usagers à tout moment.










4.1.5 Vos activité (voir tableau)s

Ci dessous j'ai tenté de quantifier les différentes activités auxquelles je participe sur Cépière en heures et à la semaine.

Une semaine type de 35 heures pourrait se rapprocher de ce qui suit :

- 8 heures sur le collectif, j'effectue 2 soirées (de 18 à 22 heures) dans la semaine ou je suis amené à participer aux repas. Ce temps permet d'observer comment les jeunes se comportent au sein du collectif.
Ces observations sont très importantes et révélatrices pour une meilleure compréhension des problématiques rencontrées par certains jeunes.

- 5 heures de réunion hebdomadaire le mardi après midi (de 13 à 18 heures).

- 7 heures d'entretiens formels et informels. En effet comme je l'ai expliqué au préalable, les jeunes du foyer doivent être présent au RV fixé par l'éducateur référent. Pour ma part je rencontre les usagers au minimum une fois par semaine, les entretiens sont plus ou moins longs. Cela dépend des points que je souhaite aborder, de l'avancée du projet, mais aussi du jeune. Certains ont besoin d'une écoute plus importante que d'autres.

- 2 heures de comptabilité / état mensuel. Toutes les semaines il faut que j'encaisse l'argent du foyer ensuite je le fais parvenir au service comptabilité. Je dois saisir sur fichier les différents encaissements (loyer/ alimentation/ Laverie). L'état mensuel du CHRS doit être envoyé à la DDASS, en faisant apparaître les nuitées des jeunes hébergés.

- 5 heures d’écrit. Je rends compte des entretiens au travers de traces écrites contenues dans les dossiers de chaque usager (Anamnèse/ synthèse).Je participe à l'élaboration des rapports d'activité, en effet je suis tenu avec mon collègue du foyer de faire un bilan de l’année qui vient de s’écouler relatant le travail mis en place en faisant apparaître des statistiques et en les commentant.
L'écriture des nouveaux projets (AIL, CUDA, accueil de jour…) prend du temps à l’équipe et nécessite un important investissement

- 3 heures de rendez vous à l'extérieur. Cela peut être à l'appartement d'un usager mais aussi une rencontre avec un partenaire pour effectuer une synthèse, un bilan…

- 1 heure d'activité football. Ayant un profil sportif, j'ai mis en place un championnat inter associatif de football depuis septembre 2002. La plupart des CHRS de Toulouse ont adhéré au championnat. Tous les lundis une rencontre est prévue entre deux associations. A la fin de chaque mois je propose une réunion pour faire le bilan du mois écoulé.

- 1 heure à culture du cœur. C’est une association qui propose des places de théâtre, de sport, de cinéma…aux personnes en difficultés sociales qui ne peuvent pas se permettre d’avoir accès à ce type d’événement culturel.
Toutes les semaines je me connecte sur le site de culture du cœur. Cépière a un code d’accès spécifique et j’imprime leurs bulletins hebdomadaire. A cet effet, j’ai mis en place un tableau dans la salle d’attente (pièce la plus fréquentée) ou j’affiche le bulletin. Ce tableau est vu de tous. Parfois ce qui est proposé permet d’entamer une discussion durant le repas et de faire « tomber » certains préjugés "le théâtre c’est nul, c’est chiant, c’est comme à l’école…". Cet affichage représente un outil intéressant pour l’ensemble des salariés.

- 1 heure à la banque alimentaire. En effet Cépière n’a pas les moyens financiers nécessaires pour fournir les repas du matin /soir à l’ensemble des hébergés, nous faisons donc appel aux services de la banque alimentaire. La maîtresse de maison prévoit les repas le mardi matin et elle part le lendemain chercher ce dont elle a besoin avec l’aide d’un éducateur. Parfois un jeune souhaite nous accompagner, ce dernier constatera que l’on ne sert pas dans un supermarché classique (en effet certain se plaignent de la qualité /quantité de ce qui leur est présenté).
Sans cette aide, il nous serait impossible de proposer des repas au quotidien aux usagers. Nous signons une convention annuelle avec cet organisme (200 euros/ an).



4.1.6 Public

Comme je l’ai évoqué au préalable j’interviens sur le CHRS, nous accueillons des jeunes hommes de 18 à 25 ans en grandes difficultés sociales.
Cépière a un seuil d’exigence particulièrement bas. En effet depuis mon arrivée il y a plus de trois ans je n’ai assisté seulement qu’à deux refus après les entretiens d’entrée avec la direction, il s’agit de jeunes en grande souffrance psychologique. En accueillant ce profil de personne nous aurions mis le groupe en danger ainsi que la personne.

Il n’y a pas de profil type pour pouvoir intégrer le CHRS. Nous accueillons :
- des jeunes sortant de prison
- des jeunes arrivant de cure de désintoxication
- des jeunes venant de quitter leurs familles dès leurs majorités
- des jeunes « travellers » souhaitant se poser après une longue période d’errance
- des jeunes montrant seulement une difficulté de logement
- des jeunes voulant s’installer dans la région
Certains CHRS pratiquent une sélection au niveau des problématiques des personnes mais aussi en fonction des revenus. Ce qui n’est absolument pas le cas sur CAJ.

Concernant le travail, beaucoup de jeunes arrivent sur Cépière en ayant déjà travaillé, certains sont parfois même qualifiés. Ces expériences sont souvent assez courtes et ne leur permettent pas de pouvoir se projeter au point de vu professionnel. Il leur est difficile de pouvoir avoir accès à des missions d’intérimaire autres que dans la manutention. En effet leur scolarité souvent chaotique ne leur a fourni aucune expérience, aucun diplôme. De ce fait l’accessibilité à l’emploi n’en sera que plus difficile. De plus, la plupart n’ont souvent aucune idée de ce qu’ils souhaitent ou peuvent faire.
Beaucoup d’entre eux me renvoient que cela ne sert plus à rien « dans le passé si on travaillait dur on pouvait espérer un poste et même une promotion dans les années qui suivaient, maintenant si on n’a pas de diplôme, de Bac on ne nous laisse pas la chance de prouver ce que l’on vaut, moi je n’ai pas envie de m’investir puisque l’on va profiter de mon statut et me jeter comme un kleenex quand la mission sera terminée » me renvoie julien lors d’un repas ou un autre usager faisait état de son écœurement vis à vis de la considération que lui porte son employeur.

Certains souhaitent intégrer des formations qualifiantes qui leur permettront de travailler mais aussi de se qualifier car ils en sentent la nécessité. A contrario d’autres sont positionnés sur des organismes de formation de type « occupationnels » ou le but sera de sortir de leurs chambres, de se lever le matin, de se remettre à niveau...

Concernant le comportement, un observateur serait surpris de voir les changements de comportement dans une même journée. Un jeune peut aller en stage le matin, voler un poste à midi, dealer, passer voir son conseiller mission locale dans l’après midi, faire la manche pour payer ses cigarettes et le soir rentrer au foyer et discuter avec moi durant le repas.
Le jeune fait des choix mais ne réfléchit pas ou peu à ses conséquences sur le moyen et long terme. Il satisfait ses besoins immédiats. La plupart veulent tout, tout de suite quitte à sauter des étapes et à ne pas faire les choix cohérents pour accéder à ceux qu’ils convoitent.
« Un usager se trouve sur le foyer depuis 2 mois. Il vient de trouver une formation rémunérée. Je lui demande de régler ses loyers que nous lui avons avancés depuis son arrivée. Il me dit qu’il pourra nous donner la somme dans une quinzaine de jours le temps que son chèque soit encaissé. Deux semaines plus tard, il me dit ne pas pouvoir car son compte est débiteur. Suite à un appel de son conseiller financier, j’apprends qu’il a dépensé tout son argent. Je lui pose la question le soir même lors de notre entretien. Il avoue qu’il s’est acheté un lecteur MP3 car il ne peut pas vivre sans musique et des joggings de marque. Je lui demande où sont ses priorités ? Il me semblait que l’hébergement en était un.
En effet le règlement du loyer fait partie intégrante de l’adhésion au suivi social. Après de nouveaux rappels, ce jeune a continué à ne pas tenir compte de mes remarques. L’ensemble de l’équipe a donc décidé lors de la réunion de mettre un terme à son hébergement ».

Parfois on pourrait se poser la question du réel investissement de certains afin d’éviter l’exclusion :
« Un jeune accueilli sur l’urgence nous laisse entendre qu’il souhaite intégrer le foyer pour qu’il puisse entamer ses démarches. Je lui explique la marche à suivre (appel le jeudi à 14 heures). Le premier et deuxième jeudi il n’appelle pas. Le troisième, il dit avoir été bloqué dans le métro. Le quatrième, il dormait dans sa chambre. La solution de l’hébergement aurait pourtant pu être réglée et ainsi stabilisé, il aurait pu plus facilement entamer des démarches professionnelles ».

Comme tout individu vivant dans une société donnée, les jeunes que nous recevons doivent mettre en place des stratégies pour s’intégrer au sein du groupe.
Je repère ainsi que la plupart des jeunes adoptent des codes, à savoir des tics de langage, des tenues vestimentaires, l’achat du dernier portable…pour ne pas être en marge du groupe et ne pas se sentir rejeté et peut importe les moyens employés.

J’ai pu constater que le sommeil est pour l’éducateur un indicateur de l’état de l’usager. Passé le temps de « pause » nécessaire pour la plupart (il ne faut pas oublier que beaucoup arrivent d’un long parcours d’errance). Certains s’enferment dans leurs chambres et n’en sortent que pour les repas. J’interprète cela comme une fuite et une difficulté à pouvoir se projeter voire un état dépressif.
Au contraire certains jeunes sont omniprésents dans les bureaux et tentent de se valoriser par le discours. Le mensonge est fréquent dans la parole des jeunes sur Cépière. Parfois mis face à leurs incohérences, les jeunes se sentent pris au piége et se retranchent derrière une certaine agressivité. J’ai remarqué aussi que beaucoup parler de leur passé afin de se valoriser.
« Un jeune lors du repas dit avoir laissé sa moto (900 CM3) chez ses parents et qu’il gagne actuellement 2000 euros par mois. Etant son référent, je sais qu’il travaille chez Midas et qu’il a une rémunération se rapprochant du SMIG ».
Je reprends avec lui lors d’un entretien ce qui l’a abordé sur le temps collectifs. Il paraît particulièrement mal à l’aise, mais continue à nier l’évidence « j’ai eu des primes exceptionnelles car j’ai fait des heures supplémentaires ».
Le recours aux mensonges est un moyen pour fuir sa réalité qu’il ne peut accepter, il veut faire illusion auprès de ses pairs sur le foyer. On pourrait traduire ce discours par un manque de confiance en soi, de maturité.












Fonction 1 établissement d’une relation, diagnostic éducatif
1.1
Je travaille dans un CHRS régit par les lois que je vais énoncer.
Officiellement reconnu par la loi du 30 juin 1975 sur les institutions sociales et médico-sociales, les centres d’hébergement et de réinsertion sociale se définissent alors en terme d’asile (accueil temporaire sans action éducative), d’internat (gîte, couvert) sans pour autant proposer une aide éducative. Annexe 1 loi 1975
La loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte contre les exclusions (article 157) a élargi les missions des centres désormais appelés centres d'hébergement et de réinsertion sociale. Les CHRS ne seront plus cantonnés à une fonction d'hébergement puisqu'ils pourront développer des services ou des activités dans le domaine de l'insertion professionnelle, ils prendront en compte des les situations de détresse. Annexe 2 loi 1998
Les CHRS doivent assurer certaines missions essentielles auprès des personnes en détresse :
- l’accueil et l’orientation
- l’hébergement ou le logement, individuel ou collectif, dans ou hors les murs
- le soutien ou l’accompagnement social
- l’adaptation à la vie active et l’insertion sociale et professionnelle.

Outre la loi 1998 les centres d’hébergement sont tenus de mettre en application la loi du 02 janvier 2002. Cette dernière insiste sur la notion d’accompagnement Annexe 3 loi 2002
A cet effet Cépière a mis en place :
- un livret d’accueil
- un règlement de fonctionnement
- l’élaboration de projets personnalisés (PP)
- le conseil à la vie sociale
- l’accès pour l’usager aux informations le concernant et la possibilité de participer aux synthèses le concernant
- la participation financière de la part des usagers

La convention ALT dans son article premier définit notre engagement comme suit :
« La présente convention a pour objet de fixer les droits et obligations des parties. Sa signature conditionne pendant sa durée l’ouverture du droit à la location de logement temporaire aux associations à but non lucratif dont l’objet social comprend l’insertion et le logement des personnes défavorisées telle que prévue dans le décret n°93-336 du 12 mars 1993 modifiant le code de la sécurité sociale et relatif à l’aide des associations logeant à titre temporaire des personnes défavorisées instituée par l’article L 851-1 de ce code.»
En ce qui concerne le CHRS, l’établissement a signé un agrément avec la DDASS en 1995 pour l’accueil de douze jeunes hommes âgés de 18 à 25 ans. Une Dotation Globale Financière (DGF) nous est allouée chaque année au travers d’un avenant.
Le nombre de place augmentera jusqu’en 2005 arrivant au nombre de 25. Sont parallèlement créées 12 places en ALT.
J’ai pour mission dans le cadre de mon service de mettre en œuvre un suivi social.
Celui-ci comprend :
- un accompagnement de proximité (aide aux démarches administratives)
- une aide à l’élaboration d’un projet individuel (projet de vie, projet professionnel…)
- une orientation (vers de services partenaires dans les secteurs de l’emploi, du soin, de la formation, du logement).

Ces lois définissent le cadre de l’intervention du Centre dans lequel je travaille.
En 1990 CAJ est déclarée officiellement en préfecture en temps qu’association loi 1901. Elle définit sa mission ainsi : « mettre en œuvre des actions de service, notamment de logement pour des jeunes adultes en voie d’insertion sociale et professionnelle. »
Dans le cadre de la prise en charge individuelle je n’ai que peu d’information concernant l’usager. Ce n’est que lors des entretiens que je pourrais mieux connaître le parcours de la personne. Si je n’ai que peu d’information sur ces jeunes c’est du fait du mode d’admission. En effet pour intégrer le CHRS la personne doit nous contacter par ses propres moyens. Dans de rares cas l’usager nous est orienté par un partenaire qui nous transmet une synthèse.
Le premier entretien est donc déterminant.

Le suivi statistique que nous avons mis en place ainsi que le recueil d’informations que nous faisons auprès de nos publics nous permettent une meilleure connaissance de ceux-ci ainsi que de leurs besoins.

Nous faisons différents constats :
- le niveau scolaire est de plus en plus bas (beaucoup quittent leur cursus sans avoir même passé l’examen auquel ils se préparaient, peut être par peur de l’échec ?)
- beaucoup de jeunes arrivent sur le service suite à une rupture familiale
- nombreux sont ceux qui ont une consommation régulière de stupéfiants
- de plus en plus de jeunes ont un passé judiciaire réglé ou en cours
- des troubles psychologiques sont souvent constatés
De ce fait nous adaptons notre accompagnement aux problématiques rencontrées. Nous saisissons pour cela différents partenaires. L’infirmière du relais santé peut porter une parole complémentaire à celle de l’éducateur concernant les problèmes de toxicomanie, de santé (physique et psychologique), de prévention (conduites à risques).
Le profil du public et de ses besoins étant en permanente évolution, l’équipe doit savoir s’adapter à de nouvelle forme d’accompagnement.

Pour Joseph ROUZEL dans son livre Le travail de l’éducateur spécialisé (édition Dunod) :
" Travailler avec le sujet c'est travaillé au cas par cas, en écoutant les dires de chacun, et selon des modalités de rencontre à chaque fois renouvelées, mais dont les principes sont bien repérés."

La relation éducative ne se met en place directement du seul fait que l'on soit éducateur
Recevoir un jeune qui demande un hébergement et un suivi afin de mettre en place son projet d'insertion n'est pas si simple. Chaque personne est unique avec son histoire, son parcours et ses désirs. Il faut donc accorder aux premiers contacts beaucoup d'importance. A partir de ceux-ci débutera la relation éducative.
Je dirais que le premier entretien est primordial car, d'une part, il n'y a plus de support écrit (contrat d'hébergement) et d'autre part, c'est à ce moment là que les axes de travail vont être dégagés. Il faut amener le jeune à parler non seulement de son projet, mais aussi de ses difficultés, de son parcours. Il faut établir une véritable relation de confiance afin qu'il se livre et que nous fassions connaissance.
Je me rappelle d'un premier entretien avec un jeune dont j'assurais le suivi. N. était timide et ne formulait aucune demande, il me disait juste qu'il voulait reprendre une formation dans l'électricité. Difficile de savoir ce qu'il voulait vraiment au fond de lui et quels étaient ses désirs. Dans ce cas, je propose des pistes pour voir ce qui peut intéresser le jeune et je l'invite à ne pas hésiter à exprimer ses envies. Je lui rappelle que tout peut se dire et que nous allons travailler ensemble pour trouver des solutions. Je me mets à son écoute et invite le jeune à dire les choses et à exprimer ses désirs. Constatant que je réponds favorablement à ses demandes et que je suis attentif à sa parole, le jeune se détend progressivement et parle de plus en plus. Nous voyons là, la mise en place de la relation et ses conséquences. Etablissement d'une relation de confiance où l'écoute est neutre et attentive, sans préjugés, ni jugement et où la parole du jeune est favorisée et encouragée. A partir de là, l'échange d'informations va permettre l'accompagnement et la mise en place du projet du jeune.
Certains jeunes parlent avec facilité de leur parcours de vie, de leur famille et de leurs problèmes... Il est parfois difficile pour les éducateurs d'y répondre. Dans des cas difficiles, je crois qu'il faut laisser sa propre personnalité agir. En effet, il n'y a pas toujours de bonnes réponses, mais juste des réponses.
Les entretiens ont lieu régulièrement et sont fixés par l'éducateur. C'est à partir de plusieurs entretiens que peut se créer la relation éducative. Celle-ci est essentielle lorsqu'on travaille avec les jeunes de Cépière. Elle n'est pas toujours facile à mettre en place, mais elle est en perpétuelle construction. Je pense que rien n'est figé, la relation peut bien se passer au départ pour se dégrader ensuite, et vice et versa.
De plus, les entretiens permettent de faire le point sur la situation actuelle du jeune, savoir où il en est dans ses démarches, s'il éprouve des difficultés…
Ces entretiens facilitent une distance nécessaire dans l’établissement d’une relation éducative.
Les outils formels
- la référence : chaque résident a un éducateur réfèrent. C'est avec lui que le jeune fait le point et expose ses problèmes. Cela permet au jeune d'avoir un repère parmi l'équipe éducative. Le rôle de l'éducateur réfèrent consiste à superviser la mise en place du projet personnalisé. Il doit être perçu par le jeune comme le garant du projet personnel. Il en sera en quelque sorte la mémoire, à tout moment, il lui permettra de repréciser et de réajuster ses objectifs.
Par son rôle, l'éducateur réfèrent a une vision plus globale et plus complète.
Toutefois, il n'est pas le garant d'une qualité de résultat.
Il reste l'interlocuteur privilégié du jeune et supervise la mise en application des décisions prises en équipe. Par sa place, au sein de cette relation repérée par le jeune, le réfèrent lui évite de s'éparpiller. Il l'accompagne dans les démarches pratiques (stages, contacts...) en se situant toujours « à coté » et non dans le « faire à sa place »
Par rapport à l'équipe, l'éducateur réfèrent informe de l'élaboration du projet personnel, des objectifs à atteindre, des stratégies mises en place, toujours dans le sens d'un échange afin de déterminer ensemble des adaptations ou des ajustements des objectifs à effectuer.
Cela permet à l'éducateur d'interroger les différents membres de l'équipe, mais aussi, de prendre de la distance par rapport à certaines situations.
Le réfèrent joue un rôle de relais. Ainsi, le travail de l'équipe prend alors tout son sens, et en l'absence de celui-ci, les objectifs pourront avoir une continuité et du sens pour le jeune.

- la réunion d'équipe : celle-ci permet le partage des informations concernant la structure et les jeunes, et la prise de décisions vis à vis d'eux. Mais elle permet aussi de traiter de thèmes divers afin d'améliorer le fonctionnement de la structure.
Cette réunion a lieu tous les mardis de 13h00 à 18h00.

- les synthèses : seuls les résidents du foyer font l'objet d'une synthèse.
Celle-ci permet de prendre plus de temps sur l'évolution du projet. Lors de cette synthèse, le parcours intégral du jeune est revu, les axes, ainsi que les pistes de travail. C'est l'éducateur réfèrent qui amène les informations puis celles-ci font l'objet de réflexions et de discussions de la part de l'ensemble de l'équipe.

Les outils informels
Ce sont tous les moments où quelque chose se produit avec le jeune sans qu'un rendez-vous ait été fixé. Ce sont tous les faits imprévus qui adviennent où le jeune exprime une demande, un désir de communiquer.
Le collectif est une source d'informations importante : le fait de voir le jeune évoluer parmi les autres, d'observer son comportement, ses réactions, s'il mange seul, s'il se fait des amis... est un outil d'observation pour l'éducateur.
En outre, il permet d'aborder le jeune de manière plus libre, plus dégagée. On peut aborder divers sujets. Par exemple, un soir je discutais de foot avec un jeune, puis au fur et à mesure de la discussion, il m'a confier qu'en ce moment il n'allait pas bien (il avait un problème intime). Je l'ai invité donc à aller, dès le lendemain, consulter l'infirmière, afin qu'il puisse en parler. Je crois que M. voulait exprimer ses préoccupations à quelqu'un, mais il ne savait pas comment s'y prendre. L'échange sur le foot a permis la rencontre et la possibilité de détendre l'atmosphère. Par la suite, le jeune en a profité pour se livrer.
Les endroits clos sont également propices aux échanges. A. me demande de lui ouvrir la buanderie afin de laver son linge. Je l'accompagne et, pendant qu'il range son linge dans la machine, je lui demande si sa journée c'est bien passée. Je profite souvent de ces moments afin d'entamer la conversation avec un jeune.
Au bout de quelques instants :
A. me dit que son frère est mort depuis peu, et que ça ne le fait même pas pleurer, qu'il a l'impression d'être un monstre. J'essaie de le rassurer quant à son sentiment de culpabilité, en lui disant que parfois cette réaction est une façon de se protéger et la discussion a pris fin sur ces propos, A. refusant d'en dire plus. L'échange a été bref, mais l'information a été forte sur le plan émotionnel. La clôture de l'endroit favorise le secret, le silence et la confiance. Dans ce huis clos, le jeune s'est peut être senti apaisé et a pu ainsi livrer sa souffrance. Hormis l'hypothèse du lieu, je ne peux pas expliquer pourquoi ce jeune s'est confié à moi.



Ce genre d'informations peut être primordial afin de comprendre certains agissements des jeunes, il faut savoir quels sont les problèmes qu'ils rencontrent afin de ne pas commettre dans notre pratique des erreurs ou des maladresses.
Un autre moment propice à l'échange est l'accompagnement dans les démarches en véhicule. Un jour que j'accompagnais H à la mission locale pour un rendez-vous entre lui et sa référente de la mission locale, H m'a confié à ce moment qu'il ne dormait pas bien la nuit. Il faisait des rêves bizarres, des djinns (esprit bienfaisant ou malfaisant dans les croyances musulmanes) pénétraient son esprit et lui ordonnaient de se tuer et de tuer les autres (H est d'origine algérienne). Auparavant, H ne m'avait jamais parlé de ce genre de choses, malgré nos entretiens hebdomadaires. J'ai ensuite repris cette conversation lors d'un entretien afin d'en apprendre davantage. Depuis H a accepté un suivi psychiatrique, dès le premier entretien, H évoque de gorges tranchées, des doigts coupés ainsi que la folie des algériens. Le médecin prescrit un traitement à base de « risperdal » et envisage un hospitalisation. Celle ci aura lieu dans une clinique dans un service psychiatrique.
H est hospitalisé et arrive un peu angoissé au sein de la clinique. Je l’accompagne et passe un moment avec lui pour le rassurer. Dès le lendemain matin, il revient sur Cépière en me disant qu’il ne veut plus y retourner. Après un entretien avec le directeur et moi même, il décide de retourner à la clinique pour une semaine d’observation. Durant son séjour, H dort beaucoup et respecte les règles de vie de l’hôpital. A la fin de l’observation, il réintègre le foyer.
Selon la synthèse qui m’a été transmise par la médecin, H présente des phases d’hyper excitation maniaque accentuant son côté immature, venant répondre vraisemblablement à des mouvements dépressifs. H présente une fragilité narcissique évidente qu’il met en avant sur le foyer. Dès son retour, H n’a plus souhaité rencontrer le médecin et prendre son traitement. Il est dans la négation de son problème.
Le projet mis en place avec H, a été continuellement réajusté selon la compréhension que nous avions de ses difficultés. Ce jeune ne correspond pas au public que le CHRS est en mesure de recevoir. Le soin thérapeutique n’est pas un axe travaillé au sein de Cépière. Toutefois nous faisons appel à des partenaires, de façon ponctuelle. Or la problématique de H demande une prise en charge globale et continuelle s’inscrivant dans la durée.
De plus ses expériences successives (errance dans différentes villes) nous montrent une répétition d’échecs qui lorsque ceux ci sont trop importants se résolvent par la fuite et une tentative de recommencer ailleurs. Au point de vue des perspectives, le séjour de H nous laisse penser qu’une hospitalisation et un hébergement adapté seraient plus conformes à sa problématique. En effet ce que nous avons pris pour d l’immaturité au début, est accompagné de troubles psychologiques. Mais que puis-je faire face à l’absence de structures, de places dans le champ sanitaire ? Comment peut-il trouver sa place ?

Dans le CHRS, nous avons un panneau où nous affichons les différents spectacles et autres soirées toulousaines. J'invite souvent les jeunes à consulter ce tableau, à parler d'un spectacle qui pourrait être intéressant. Cela permet d'élargir les champs de la discussion et de ne pas limiter les échanges aux préoccupations quotidiennes.
De plus, nous avons par le biais d'associations des places gratuites ou à prix réduits réservées aux jeunes de Cépière. Malgré cela, de nombreux jeunes restent à ne rien faire le soir et les week-ends sur le foyer, alors qu'une sortie extérieure de temps à autre peut leur permettre de prendre l'air, de se détendre.
Tous ces outils permettent d'entrer en relation avec le jeune, que ce soit de manière formelle ou informelle. Cela contribue à établir puis à renforcer la relation. Mais, il est à noter une différence, au niveau de la relation, entre le service d'urgence et le foyer
Malgré un collectif identique aux deux services et un même type de logement (chambre individuelle meublée), la durée d'hébergement étant d'un mois seulement au service d'urgence contre 6 mois au CHRS, j'ai pu constater que le lien des jeunes envers les éducateurs était plus fort sur le service d'urgence.
Je dirais que l'engagement du jeune sur le service d'urgence n'est pas le même que sur le foyer. Afin d'expliquer cela, la représentation que se font les jeunes de l'éducateur travaillant sur le service d'urgence "c'est l'éducateur que je sollicite quand j'en ai besoin" tandis que sur le foyer "c'est l'éducateur qui le plus souvent me sollicite."

Pour illustrer le travail de diagnostic et d’évaluation de l’éducateur sur Cépière, j’ai choisi de m’appuyer sur l’accompagnement d’un jeune accueilli sur la structure.

Anamnèse (histoire de vie)

Marcel est né le 7 octobre 1986 dans la province de Uige (qui se trouve loin de la capitale : Luanda).
Il est le second de la fratrie, son grand frère a 2 ans de plus que lui.
Il est le fils de M A et de Léa S qui sont tous deux nés à Benbe, province de Uige.

Son père travaille dans l’administration pour le gouvernement angolais. Sa mère fait du commerce sur les marchés où elle vend des pains de manioc.

Il ne connaît pas ses grands-parents paternels qui sont morts de maladie. C’est sa grand-mère maternelle qui l’élève pendant que ses parents travaillent, elle s’occupe de lui, de ses frères et de sa sœur.
Beaucoup de ses oncles/ tantes/ cousins sont morts de la guerre, certains d’entre eux étaient militaires.
En Angola la scolarité débute assez tard (il rentre à l’école vers 10 ans)..

Marcel a 14 ans il est enrôlé de force en cours d’année par des militaires qui sont venus le chercher pour en faire un enfant soldat Les militaires lui apprennent comment tuer un homme avec ses mains et avec une arme. Ils lui expliquent comment monter et démonter un fusil. Ils préparent les plus jeunes dont il fait parti pour aller au combat.
S’ils ne vont pas à l’entraînement, ils sont battus et punis. Par peur de représailles ils obéissent aux ordres.
Un jour Marcel réussit avec l’aide d’autres jeunes à s’enfuir du camp. Après plusieurs heures de marche, ils se quittent pour ne pas se faire repérer. Libéré il retrouve sa famille après des semaines de détention.
.
Malgré la guerre, son père ne se sent pas menacé. Il travaille pour le gouvernement (MPLA) mais appartient à l’UNITA qui est contre ce dernier. Les enfants aussi peuvent adhérer à l’UNITA, c’est le cas de Marcel et de son grand frère.

Dans la nuit du 4 avril 2001, alors que son père et ses collègues travaillent, les rebelles (l’UNITA) arrivent. Ils tuent tous ses collègues car ils appartiennent au gouvernement, son père est épargné car il fait parti de l’UNITA.

En avril, les membres du MPLA s’aperçoivent que son père est le seul vivant de la tuerie de la veille. Ils se rendent à son travail pour obtenir des informations. Ils l’accusent d’être un collaborateur. Son père ne dit rien et dit ne pas comprendre ce qu’il se passe. Les hommes du MPLA le battent pour qu’il avoue et le ramènent dans la maison familiale.
Toute la famille est présente sauf son grand frère qui est déjà parti à la guerre avec les forces de l’UNITA (il a 16 ans). Les militaires fouillent sa maison pour récupérer les preuves de l’appartenance de son père à l’UNITA. Pour le faire parler, les militaires menacent de tuer sa famille. Ils attrapent un couteau et tuent sa mère devant ses yeux. Son père continue de se taire. Ils tuent son petit frère et sa petite sœur.

Marcel arrive à fuir et se réfugie chez un ami de son père.

Quand cet ami se rend dans la maison les corps ont disparus. Son père a certainement été tué, Il en est de même pour le reste de sa famille.

Pendant un an jusqu’à ce qu’il décide de venir en France il s’installe chez cet ami. Comme son père, ce dernier travaille pour le gouvernement et appartient à l’UNITA.

C’est à ce moment-là que son grand frère revient après de longs mois de combats. Ce dernier se rend dans la maison familiale où il ne trouve personne. Il va voir un voisin qui lui explique où Marcel se trouve. Il lui explique que toute la famille a été tuée.
Son frère organise des représailles contre certains militaires mais se fait arrêter quelques jours après son retour. En prison, les militaires trouvent sur lui des photos de sa famille
Il est maintenant recherché car les militaires pensent qu’il a participé aux tueries avec le groupe de son frère.
Un avis de recherche est lancé à la radio et à la télé. On lui demande de se rendre chez les militaires pour s’expliquer.

L’ami de son père lui explique que la situation devient très dangereuse pour tout le monde. Il cherche alors une solution.
Il rencontre un portugais, qui a de l’influence et qui travaille comme agent de fret à l’aéroport. Marcel va chez lui pendant 2 nuits. Ce dernier s’occupe de tout
Le 17 avril, il part de l’aéroport de «4 de Fevereiro » qui se trouve dans la ville de Casenda jusqu’à Paris où il arrive le 18 avril.

A Roissy, il se retrouve tout seul. En dehors de l’aéroport il trouve un compatriote. Marcel dort chez ses amis pendant 2 nuits. Puis, il lui propose de venir à Toulouse.
Le 23 avril 2002, Marcel arrive à Toulouse avec son ami qui le conduit au SSAE (Service Social d’Aide aux Emigrants).

Sur les conseils du SSAE il se rend au Conseil Général et rencontre quelqu’un du Pôle Enfance Sans Résidence Stable. La personne lui propose de retourner à Paris.

La nuit qui suit, il dort à la gare Matabiau et se fait voler son seul sac Dedans il y avait tous ses vêtements et sa «cedula pessoal » qui correspond à l’acte de naissance.
Mais heureusement que le SSAE a fait une photocopie de son acte de naissance. Alors il retourne de nouveau au Conseil Général, mais ces derniers ne peuvent pas l’aider. Ils l’emmènent à la gare pour partir en direction de Paris.
A Paris, il trouve une personne qui le dépose à Chartres. Là-bas les services sociaux l’emmènent à la police et Marcel passe une journée en garde à vue au service de rétention.

Après trois jours sur la région Parisienne, il repart à Toulouse. Le 115 lui trouve une place sur le centre Antipoul. C’est un mois plus tard que Marcel arrivera sur Cépière.

Projets

J’accueille Marcel sur le service d’hébergement d’urgence le 25 juin 2003.
Sachant qu’il est mineur (bien que reconnu majeur par une radio osseuse) ma première démarche sera de rentrer en contact avec le pôle SRS du conseil général pour leur signifier la présence de Marcel sur la structure. L’enjeu sera de faire reconnaître pour Marcel ce statut de mineur qui lui ouvrira les portes d’une prise en charge adapté à son âge.
Marcel m’est apparu mutique lors du premier entretien. A la souffrance psychologique qui rendait le récit de sa situation difficile s’ajoutait la barrière de la langue (portugaise). Lors de la lecture du règlement de fonctionnement, du livret d’accueil…j’ai pu constater que Marcel malgré mes efforts (reformulation en espagnol, communication non verbale…) ne comprenait pas ce qu’il lui était énoncé.

Cet état de fait me questionne d’un point de vue déontologique. D’une part, comment garantir l’accès aux droits si on ne pas les lui expliquer. Comment lui signifier qu’il a droit à rester un mois sur le service d’urgence, qu’en tant que mineur il peut accéder à une prise en charge de la part de l’ASE, qu’il peut bénéficier de l’Aide Médicale Etat (AME) et par conséquent recevoir des soins médicaux ?

D’autre part comment lui expliquer a quoi il s’engage lorsqu’il intègre Cépière. Qu’entend Marcel de la présentation du règlement intérieur que je lui fais et donc de ses devoirs ?
La question que je me pose est de savoir comment Marcel va trouver sa place au sein du groupe alors qu’il n’a que peu ou pas compris les règles qui s’imposent aux usagers.

Je sais par expérience que les jeunes étrangers ne maîtrisant pas la langue sont particulièrement attentifs à ce qui se passe autour d’eux. Il est fréquent d’observer que ces jeunes se calquent sur les agissements des autres usagers (Marcel dès les premiers jours arrive à l’heure pour le repas, il dessert son plateau…) afin de se sentir intégré.
Malgré ses efforts d’intégration Marcel reste très replié, sort rarement de sa chambre et ne sollicite que très peu les éducateurs. Il semble en difficulté pour tisser des liens. Il arrive parfois sur Cépière que nous ayons plusieurs jeunes issus du même pays (compatriotes) ce n’était pas le cas de Marcel à l’époque des faits, qui ne pouvait pas communiquer et donc partager son histoire de vie.

Je sais que la reconnaissance de sa minorité risque de prendre un certain temps. Je lui propose de prendre des cours de français au sein d’une association. Rapidement, on ressent Marcel à l’aise dans les apprentissages. Lors des temps collectifs je constate qu’il se lie plus facilement avec les usagers mais aussi l’équipe éducative. Il arrive à faire part de ses besoins.
Marcel a passé une étape, il était dans une logique de survie (satisfaction des besoins primaires comme le définit la pyramide Maslow/ annexe 4), il est maintenant rassuré, en confiance et est plus libre pour s’occuper de ce qui l’habite.
L’accompagnement et le lien créés avec Marcel lui ont permis de mettre des mots sur son histoire.
Il a pu ainsi me parler de ses angoisses et trouver une place au sein du collectif, être reconnu en tant que jeune mineur, réapprendre à exister en tant qu’individu unique avec son histoire particulière
Marcel avait besoin d’attention et d’écoute et d’une orientation appropriée à son statut de mineur, nous les lui avons apportées

Lors d’un entretien il exprime le besoin de rencontrer un psychologue, la barrière de la langue n’étant plus un frein je l’oriente sur le service d’ethnopsychiatrie de l’hôpital La Grave. Marcel a un passé douloureux qui le hante et qui l’empêche de se projeter. Il doit travailler sur le deuil de sa famille et de son départ qui a été pour lui un sentiment d’abandon.
Même si le service d’hébergement d’urgence n’était pas adapté à ce type de situation, il me semblait important d’accompagner ce jeune au-delà de la durée d’hébergement prévue sur le service. La cohésion, le soutien de la direction et de l’équipe prend alors tout son sens dans la recherche de solutions.
Toutefois sa prise en charge par l’ASE, s’arrêtera à sa majorité. Obtiendra-t-il son statut de réfugié avant celle ci ?
Le Juge Des Enfants de Toulouse a été saisi par une avocate à la cour pour cette situation.
Après plus de cinq mois sur le service d’hébergement d’urgence, Marcel est reconnu mineur après une enquête du ministère des affaires étrangères et part dans un foyer de l’enfance à Bagnère de Bigorre, il a été pris en charge par la Direction de la Solidarité Départementale (DSD) et reconnu mineur.
C’est dans un souci de préserver l’intégrité morale et physique de Marcel que nous l’avons gardé plus de cinq mois. Il me semblait important qu’il soit pris en charge par le service de l’Aide Sociale à l’Enfance. Le travail avec les différents partenaires nous a permis de faire aboutir cette situation.
Je suis toujours en contact avec lui. C’est grâce à ce lien progressif, à cette relation de confiance qui s’est établie que j’ai pu l’aider dans ces différentes démarches.
Le travail en réseau avec les différents partenaires nous a permis d’échanger sur cette situation et de comprendre certains comportements.


Le travail éducatif que j’ai mis en place s’est orienté sur le soutien, la relation de confiance, le lien, mais aussi sur le partenariat :
- Avocat
- Pôle SRS mineur
- Cours français langue étrangère FOL collège Bellefontaine
- Amnesty international
- orientation ethnopsychiatre Hôpital La Grave
- Juge pour enfants
- DSD

Fonction 2 accompagnement éducatif de la personne ou du groupe

Le but de l’accompagnement sur CAJ

Re: Oral VAE DESS

Publié : 28 janv. 2006 21:52
par polo
le piston ma belle

non je blague il m'a suffi de contacter le rectorat
c'est un peu tard mais j'espère que tu as vzlidé ce que tu souhaitais
a+

Re: Oral VAE DESS

Publié : 30 janv. 2006 17:12
par nadine
bonjour
je suis nouvelle sur le forum.
je suis suis la redaction du livret 2 et vient de recevoir un courrier me proposant de passer devant le jury au mois de mars mais pour cela je dois rendre mon livret avant le 17 fev.j aimerai donc savoir si d'après votre expèrience cela est possible etant donné la difficulté que j'ai de passer à l'écrit.
Serai ravi de recevooir des trames ou brouillons de votre part.merci

Re: Oral VAE DESS

Publié : 31 janv. 2006 16:06
par zamse
bonjour je viens d'envoyer mon livret 2 je voudrais savoir combien de temps après on est convoqué? j' ai entendu dire que lorsque l'on recevait les résultats ceux qui validait les 4 fonctions recevait leur diplôme avec spécifié dessus qu'il avait été acquis grâce à la vae est-ce vrai? merci

Re: Oral VAE DESS

Publié : 03 févr. 2006 12:00
par polo
non ce n'est pas vrai il est seuleument stipulé l'année de l'obtention
pour ma part 2005
a+

Re: Oral VAE DESS

Publié : 03 févr. 2006 12:35
par flor
bjr
n'importe quoi. C'est un DE, comme n'importe qu'elle DE.

Ensuite tu devrais être convoquer environ 1/2 mois après ton dépot de livret 2.