Re: Appel à toutes les TISF de tous les services.
Publié : 16 oct. 2005 23:37
Bonsoir,
Je voudrais réagir aux propos de BEURK et de Marthe
A beurk d’abord, il me semble qu’il faudrait être plus tolérant et essayer de comprendre avant de juger. Les propos de Marthe sont peut-être de la maladresse, après tout nous ne sommes pas des littéraires… on ne trouve pas toujours le terme adéquat pour exprimer ses idées… rien ne permet d’affirmer que Marthe n’est pas motivée pour apporter son aide aux familles en situation disons « délicates ». Ses critiques sur le fond peuvent peut-être se comprendre. Je pense à la formation délivrée par certains Centres de formation. Ne rabâche t-on pas trop aux futurs TISF qu’ils seront des Travailleurs Sociaux qui devront mener des projets, à l’égal des autres travailleurs sociaux ? Alors (logique) certains « se voient déjà en haut de l’affiche », même stagiaires ils s’imaginent exercer les responsabilités de l’AS, du CESF ou de l’ES… Attention je ne dis pas qu’ils ne seront pas un jour capable de le faire… le métier est à mon sens un bon tremplin (encore faut-il avoir la possibilité de pouvoir l’exercer un jour !)
A Marthe et à tous ceux qui se plaignent de « faire du ménage »… pardonnez-moi de vouloir remettre un peu les pendules à l’heure. Pour mener les projets éducatifs et préventifs qui lui sont confiés dans ses missions, la TISF utilise essentiellement le support des tâches ménagères et des activités domestiques qui sont la base de sa formation. C’est par ce savoir faire spécifique qu’elle aide les familles à progresser vers une meilleure autonomie. Dans le cadre de la prévention par exemple, c’est en faisant la vaisselle, en passant la serpillière, en rangeant les placards… et en associant progressivement la mère de famille (ou le père) et si possible les enfants aux tâches domestiques, qu’elle établira de véritables liens (créés par le partage du travail), qu’elle entrera dans l’intimité de la famille, qu’elle « soulèvera les carapaces » et verra mieux que quiconque ce qui « coince » ce qui « bloque »… à partir de là elle peut agir… voir avec la maman, le papa… comment dénouer les nœuds et faire évoluer la situation… et METTRE EN PLACE DES PROJETS… ENFIN… !!!
A Marthe et tous ceux qui estiment que les tâches ménagères ne sont pas de leur ressort, je dis ATTENTION, vous risquez d’être rapidement « à coté de vos pompes professionnelles ». Comment pourrez-vous justifier votre intrusion dans le domicile des familles à aider ? Commencer par mettre un projet en place n’est-ce pas « mettre la charrue avant les bœufs » ? Certes des problèmes ont été décelés chez les familles bénéficiant de l’intervention du TISF, mais très souvent il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg… reste un travail en profondeur à effectuer, c’est la mission du tisf que de faire émerger l’étendu du « mal », de l’identifier, en faire prendre conscience… proposer un cheminement pour défaire les nœuds, petit à petit, avec tact, mais aussi avec fermeté parfois quand le bien être d’un enfant est en jeu… penser projet avec la famille… le mettre en place… trouver les bons partenaires… et accompagner dans l’avancement… Tout cela demande souvent plusieurs mois, voire des années... donc des semaines et des semaines où il faut faire du ménage, encore du ménage, toujours du ménage… pour gagner la confiance, « soulever les carapaces », identifier « le mal », trouver des solutions, avancer…
Dans l’excellent livre « VOYAGE SINGULIER – CARNET DE BORD DE 11 TISF » * une ancienne Travailleuse Familiale écrit ceci :
« … ce que je fais dans une famille est important, la polyvalence de mon métier, mon savoir-faire sont des atouts majeurs. Moi seule, en tant que TISF / travailleur social sait faire et je ne suis plus heurtée si une personne me désigne comme celle qui fait le ménage. Cela ne me blesse pas si l’on m’appelle travailleuse, aide-familiale ou aide de ménage, car je sais qui je suis, je sais ce que je fais » (*)
Le TISF est en première ligne de l’action sociale auprès des familles. Aucun autre travailleur social n’approche d’aussi près le cœur, les « tripes » et l’intelligence de ces populations à aider. Aucun autre travailleur social n’utilise ces formidables leviers que sont le balai et la serpillière, ces outils nous permettent d’entrer dans l’intimité et d’être au cœur de l’action sociale. C’EST A MON AVIS COMME CELA QU’IL FAUT COMPRENDRE NOTRE METIER - ET C’EST-CE QU’IL FAUT FAIRE COMPRENDRE AUX AUTRES TRAVAILLEURS SOCIAUX (qui nous connaissent mal) ET AUX DECIDEURS QUI FINANCENT LES ACTIONS SOCIALES.
Concernant les interventions du régime général, s’il s’agit d’apporter une aide ponctuelle à une famille pour cause de maladie de la maman par exemple, il est tout à fait normal me semble t-il que sa demande porte sur les tâches ménagères, se sont celles qui la fatigue le plus… Ce n’est pas à la TISF de se substituer au médecin et de décréter que « Madame » est capable de faire son repassage ou ses carreaux toute seule. Et s’il y a des certificats médicaux de complaisance, ce n’est pas de notre ressort non plus, nous ne sommes pas contrôleurs de la Sécurité Sociale. Maintenant que ce soit une TISF qui intervienne dans ce type de situation me semble tout à fait discutable. Une DEAVS est toute aussi compétente et coûte moins cher. Dans mon département j’entends qu’il est question de confier ces missions aux AVS, résultat si cela se réalise : c’est + de 60 % des postes de TISF qui seront supprimés !
Jeanne
(*) « Voyage singulier – Carnet de bord de 11 TISF » - les coordonnés pour l’obtenir sont données dans mon précédent post (qui bizarrement a été amputé du présent message)
Je voudrais réagir aux propos de BEURK et de Marthe
A beurk d’abord, il me semble qu’il faudrait être plus tolérant et essayer de comprendre avant de juger. Les propos de Marthe sont peut-être de la maladresse, après tout nous ne sommes pas des littéraires… on ne trouve pas toujours le terme adéquat pour exprimer ses idées… rien ne permet d’affirmer que Marthe n’est pas motivée pour apporter son aide aux familles en situation disons « délicates ». Ses critiques sur le fond peuvent peut-être se comprendre. Je pense à la formation délivrée par certains Centres de formation. Ne rabâche t-on pas trop aux futurs TISF qu’ils seront des Travailleurs Sociaux qui devront mener des projets, à l’égal des autres travailleurs sociaux ? Alors (logique) certains « se voient déjà en haut de l’affiche », même stagiaires ils s’imaginent exercer les responsabilités de l’AS, du CESF ou de l’ES… Attention je ne dis pas qu’ils ne seront pas un jour capable de le faire… le métier est à mon sens un bon tremplin (encore faut-il avoir la possibilité de pouvoir l’exercer un jour !)
A Marthe et à tous ceux qui se plaignent de « faire du ménage »… pardonnez-moi de vouloir remettre un peu les pendules à l’heure. Pour mener les projets éducatifs et préventifs qui lui sont confiés dans ses missions, la TISF utilise essentiellement le support des tâches ménagères et des activités domestiques qui sont la base de sa formation. C’est par ce savoir faire spécifique qu’elle aide les familles à progresser vers une meilleure autonomie. Dans le cadre de la prévention par exemple, c’est en faisant la vaisselle, en passant la serpillière, en rangeant les placards… et en associant progressivement la mère de famille (ou le père) et si possible les enfants aux tâches domestiques, qu’elle établira de véritables liens (créés par le partage du travail), qu’elle entrera dans l’intimité de la famille, qu’elle « soulèvera les carapaces » et verra mieux que quiconque ce qui « coince » ce qui « bloque »… à partir de là elle peut agir… voir avec la maman, le papa… comment dénouer les nœuds et faire évoluer la situation… et METTRE EN PLACE DES PROJETS… ENFIN… !!!
A Marthe et tous ceux qui estiment que les tâches ménagères ne sont pas de leur ressort, je dis ATTENTION, vous risquez d’être rapidement « à coté de vos pompes professionnelles ». Comment pourrez-vous justifier votre intrusion dans le domicile des familles à aider ? Commencer par mettre un projet en place n’est-ce pas « mettre la charrue avant les bœufs » ? Certes des problèmes ont été décelés chez les familles bénéficiant de l’intervention du TISF, mais très souvent il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg… reste un travail en profondeur à effectuer, c’est la mission du tisf que de faire émerger l’étendu du « mal », de l’identifier, en faire prendre conscience… proposer un cheminement pour défaire les nœuds, petit à petit, avec tact, mais aussi avec fermeté parfois quand le bien être d’un enfant est en jeu… penser projet avec la famille… le mettre en place… trouver les bons partenaires… et accompagner dans l’avancement… Tout cela demande souvent plusieurs mois, voire des années... donc des semaines et des semaines où il faut faire du ménage, encore du ménage, toujours du ménage… pour gagner la confiance, « soulever les carapaces », identifier « le mal », trouver des solutions, avancer…
Dans l’excellent livre « VOYAGE SINGULIER – CARNET DE BORD DE 11 TISF » * une ancienne Travailleuse Familiale écrit ceci :
« … ce que je fais dans une famille est important, la polyvalence de mon métier, mon savoir-faire sont des atouts majeurs. Moi seule, en tant que TISF / travailleur social sait faire et je ne suis plus heurtée si une personne me désigne comme celle qui fait le ménage. Cela ne me blesse pas si l’on m’appelle travailleuse, aide-familiale ou aide de ménage, car je sais qui je suis, je sais ce que je fais » (*)
Le TISF est en première ligne de l’action sociale auprès des familles. Aucun autre travailleur social n’approche d’aussi près le cœur, les « tripes » et l’intelligence de ces populations à aider. Aucun autre travailleur social n’utilise ces formidables leviers que sont le balai et la serpillière, ces outils nous permettent d’entrer dans l’intimité et d’être au cœur de l’action sociale. C’EST A MON AVIS COMME CELA QU’IL FAUT COMPRENDRE NOTRE METIER - ET C’EST-CE QU’IL FAUT FAIRE COMPRENDRE AUX AUTRES TRAVAILLEURS SOCIAUX (qui nous connaissent mal) ET AUX DECIDEURS QUI FINANCENT LES ACTIONS SOCIALES.
Concernant les interventions du régime général, s’il s’agit d’apporter une aide ponctuelle à une famille pour cause de maladie de la maman par exemple, il est tout à fait normal me semble t-il que sa demande porte sur les tâches ménagères, se sont celles qui la fatigue le plus… Ce n’est pas à la TISF de se substituer au médecin et de décréter que « Madame » est capable de faire son repassage ou ses carreaux toute seule. Et s’il y a des certificats médicaux de complaisance, ce n’est pas de notre ressort non plus, nous ne sommes pas contrôleurs de la Sécurité Sociale. Maintenant que ce soit une TISF qui intervienne dans ce type de situation me semble tout à fait discutable. Une DEAVS est toute aussi compétente et coûte moins cher. Dans mon département j’entends qu’il est question de confier ces missions aux AVS, résultat si cela se réalise : c’est + de 60 % des postes de TISF qui seront supprimés !
Jeanne
(*) « Voyage singulier – Carnet de bord de 11 TISF » - les coordonnés pour l’obtenir sont données dans mon précédent post (qui bizarrement a été amputé du présent message)