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Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon

Publié : 27 juil. 2007 12:27
par viafleurir
Bonjour,

Je viens de découvrir ce forum dont les messages résonnent particulièrement en moi. J'ai 29 ans, je suis une analyse depuis plus de 4 années et je réalise tout juste que j'ai été totalement abandonné par ma mère. Cette prise de conscience a été très longue du fait que j'ai été abandonné psychiquement par mes parents, et non physiquement. Ce qui m'est très difficile à comprendre et à accepter. C'est seulement après 4 années de travail que j'ai le sentiment de débuter un vrai travail, douloureux mais nécessaire.

Envahi de peurs abandonniques incontrôlables, je m'apperçois avec émotion qu'un grand nombre de messages témoignent d'une souffrance du même type. Ce mot, abandon, est une nouvelle "dimension" pour moi. Quelque chose que j'ai toujours connu mais que je n'étais pas encore parvenu à nommer.

Je serai heureux d'échanger par mail avec des personnes qui souhaitent dialoguer ou témoigner, en toute simplicité et en toute discrétion. N'hésitez pas à me contacter.

A bientôt.

Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon

Publié : 07 sept. 2007 16:04
par isabelle
Bonjour,
Merci pour ce partage, il m'aide beaucoup en ce moment.
La profondeur de tous ces témoignages est très émouvante et trouve un echo dans mon histoire passée et actuelle;
Ma mère est une enfant abandonnée par son père et orpheline de mère. Le deuil n'a jamais n'a jamais été fait
et à 84 ans après la mort de mon père et le départ de mon frère à l'étranger elle a commencé à faire le lien avec sa souffrance d'enfant.
Vivre avec une mère abandonnique est douloureux à tous les niveaux:
sentiment d'être prise en otage dans son amour exclusif, immature. peur de l'abandonner et de vivre sa propre vie,
sentiment qu'elle allait mourir si je devenais une femme épanouie et confiante.La protéger et tout lui pardonner.
Ne pas marcher toute seule et rester toujours là symboliquement,comme une petite fille ne s'autorisant pas le bonheur.

Du coup, n'ayant eu personne pour me donner la clé d'une vie de femme, je me suis sentie longtemps "larguée"et seule (donc abandonnée!),
me débrouillant comme j'ai pu, trouvant des modèles ou je pouvais (des bons et des très mauvais d'ailleurs)
La pire des angoisses est apparue pour la naissance de ma fille,
je ne savais pas comment faire pour être mère vu que ma mère ne me l'avait pas transmis...
j'ai fais confiance à la nature, comme j'ai pu, pour ne pas abandonner mes enfants dans leur développement affectif et social.
je le fais toujours avec vigilance et parfois trop de culpabilité d'ailleurs.
car, finalement, les moments les plus durs sont quand la culpabilité me rattrape,
la peur d'être aussi abandonnée (être maintenue dansla fusion pour ne pas culpabiliser)
tout en voulant m'échapper de cet enfer (vouloir vivre ma vie libre et heureuse):
c'est une histoire à double entrée que je revis avec mon compagnon actuel,
un abandonnique type à en croire tous les témoignages masculins. Ces crises sont récurrentes depuis 5 ans et réactivent ma peur de l'abandon
(je vis seule avec mes enfants). Il ne veut rien construire et se désolidarise entièrement de ma vie quotidienne.

Quand je lis d'attendre et d'accepter, ça me donne du courage pour continuer.
Mais en même temps, je sais que je serais peut être obligée de finir cette relation si elle n'aboutit pas à une forme de construction à 45 ans.
Si mon témoignage peut aider les parents qui ont eu une histoire d'abandon dans leur vie:
faire attention à ne pas trop étouffer son enfant en voulant réparer le manque,
Le laisser construire son chemin en lui donnant les bases pour son pas .
La vie de l'un n'étant pas la vie de l'autre, les "copier/coller" ne peuvent pas marcher.
faire la paix avec son histoire et pardonner est un long parcours mais certainement le plus sûr.

Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon

Publié : 08 sept. 2007 15:30
par verhulst
Séverine,

Pourrais-tu m'envoyer un message. Je suis sans nouvelles de toi depuis longtemps.
Je suis à ma 49ème leçon de conduite. Je sais conduire. Je vais conduire encore 6h et ensuite, mon formateur, va me présenter à l'examen.
Je peux dire, que je sais conduire ma vie. Au début, j'avais très peur, je n'avais pas confiance en moi. Je me suis prouvée que j'étais capable de conduire.
Ma formation (vitesses, mécanique, embrayage, débrayage, est acquise).
Maintenant, il faut que je pratique tout simplement.
Je t'embrasse très affectueusement
Martine
Donne moi de tes nouvelles rapidement. Merci

Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon

Publié : 25 sept. 2007 10:12
par alexia
bonjour, j'ai lu succintement les messages sur l'enfant abandonnique, et ce que disait Franck m'intéressait énormément et je souhaite que chacun comme lui puisse trouver sa petite part de bonheur dans l'étroitesse de ce monde.
je suis es en foyer de l'enfance, et j'accueille nombres d'enfants abandonniques avec qui la relation maternelle est compliquée, et donc la relation à la femme, et je ne me sens jamais plus éduc qu'en "combattant"sans cesse au côté de ces jeunes, et en leur offrant mon affection et mon respect.
je blablate beaucoup, mais c'estun sujet qui me tient à coeur. a bientôt

Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon

Publié : 28 sept. 2007 17:04
par katou-33
bonjour Franck.
Je suis étudiante et abandonnique. Etant étudiante,comme toi j'ai vécu l'exclusion sociale (entre autres), pour ma part je dirais même la sensation que la société n'accorde aucune place à ceux qui sont vraiment seuls. Quand j'explique ma situation à diverses administations (inscription à la fac, au centre des impôts...) je ne suis pas comprise, les gens veulent me mettre dans une case et pourtant il semble que je n'appartienne à aucune. Personne ne connait les pupilles de l'Etat, c'est mon statut, mais quand je l'explique les gens sont embarrassés et sont incapables de répondre à mes questions et passent le relais à leurs collègues...
Moi je me bats pour être psychologue, m'en sortir, savoir un jour "aimer" normalement et aider les autres car je veux que mon douloureux parcours puisse aussi servir à d'autres. Je suis en 3ème année de psychologie et malgré ce manque de confiance qui me colle à la peau je tente de m'accrocher et me dire que peut être un jour je me relèverrais dignement en ayant réussi mes études. Tu dis que tu t'en ai sorti alors si tu es d'accord j'aimerai que tu répondes à ce message, tu seras pour moi peut être la preuve, dont j'ai tant besoin, que malgrès l'abandonnisme on peut s'en sortir. Merci et j'espère à bientôt.

Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon

Publié : 07 oct. 2007 18:36
par juice
bonjour à tous...

enfin en dernière année de formation d'éduc, je souhaite travailler pour mon mémoire de fin d'étude sur les carences affectives, et donc les enfants abandonniques.
en effet tout au long de mes 3 stages, j'ai rencontré diverses sitautions de ce type...je m'interroge alors sur ma pratique...comment faire en sorte que la relation entre le jeune abandonnique et l'éducateur ne soit pas source de souffrance pour le jeune..cela remet beaucoup en cause ma pratique...j'ai notamment un jeune, que je suis depuis 3 ans, et qui met tout ce que l'on met en place en echec... que se soit au sein des prise en charge ou dans les relations...il epuise toutes les equipes, et se met a dos tout le monde..
personne ne sait plus quoi faire... d'ou mon questionnement?
l'institution ne favorise t'il pas ce phenomene?
le service de protection de l'enfance n'a t'il pas egalement participé à la situation (c'est un enfant deficient, placé a l'age de 4 ans, qui a fait de multiples passage en FA en foyer dans des lieux de vie)?
bref, trop de questions, qui m'empechent actuellement de mettre en mot ma problematique...

je sollicite donc un peu d'aide...


pitité :o)

en vous remerciant

Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon

Publié : 07 oct. 2007 23:06
par MACE
Bonsoir,

je viens de lire ton mail et je voulais te dire que pour toi tout espoir est permis grace à ton analyse : tu pourras eviter les choix pathogènes, les vies de errance dans le domaine sentimental et professionnel etc. Moi j'ai 47 ans et il y a peu de temps que j'ai compris que j'etais une adulte abandonnique parceque physiquement j'ai eu un beau père et une mère mais j'ai ete "toleree", "maltraitee...". Lors d'une therapie familiale des therapeutes me l'avaient dit mais j'etais dans le déni le plus total et j'ai alors pensé qu'ils en rajoutaient. Non seulement ils n'avaient rien exagéré mais j'ai tout minimisé. Je suis aujourd'hui une adulte hyperphagique, en invalidite pour phobies, angoisses etc etc. Je suis contente que des gens comme toi ont une prise de conscience plus precoce pour positiver leur vie. Bon courage et plein de bonnes choses pour l'avenir.

Peut etre à bientot pour d'autres echanges

Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon

Publié : 10 oct. 2007 11:28
par Pascaline
Je suis adulte de 47 ans et je suis abandonnique, suite à une enfance difficile et sans parents...
J'ai fait ma vie et j'ai deux enfants, mais mon quotidien est un calvaire, je dois me battre pour me prendre en charge, les choses les plus simples me paressent des montagnes, ce qui me rassure c'est le replie sur moi même sans manger ni boire oubliée de tous...Mais l'heure des enfants me rappelle à mes obligations.
Je n'arrive à rien entreprendre et parfois j'ai même du mal à respirer.
Comment en sortir, ma famille me trouve lunatique, en réalité je n'arrive pas à vivre ni à me projeter autrement qu'en rêve.

Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon

Publié : 10 oct. 2007 17:54
par MACE
Ta dernière phrase me parle Pascaline :"je n'arrive pas à me projeter autrement qu'en reve". Je connais bien ce refuge dans l'irreel; je n'ai fait que ca toute ma vie. Il faut se forcer le plus possible à rester dans le reel, dans le concret. Il ne faut pas hesiter à se faire aider par un therapeute meme si la demarche est difficile (surtout à tenir dans la duree! moi au bout de quelques seances je fuis). On peut reparler de tout cela si tu veux

Bien à toi

Re: enfant abandonnique et sentiment d'abandon

Publié : 10 oct. 2007 21:51
par zebulon
bonjour,j'ai été larguer a l'age de 12 ans alors que mes parents divorcaient.aujourd'hui j'en ai 36 et je sors a peine la tete de l'eau.comme toi pascaline les petites choses de la vie a affronter sont comme des montagnes.je vis chaque jours avec des angoisses des phobies et en lus d'etre abandonnique on m'a diagnostiquer schizophrene.
cette année j'ai décidé de faire le grand saut.Je me suis engagé dans une troupe de theatre,je fais de l'aikido et j'entame une formation de moniteur auto ecole.J'affronte le monde tant bien que mal et je pense que de voir du monde me fera beaucouop de bien pour me structurer.Car c'est bien évidemment d'une structure que j'ai besoin.
J'ai peur de beaucoup de chose notamment de m'affirmer et de donner mon point de vu sur les choses.Je n'ai pas d'opinion.
J'ai tellement revé ses 25 dernieres années d'etre heureux que j'en ai oublié la dure réalité .C'est a dire qu'il est impossible de rever ,on nous en empeche .Pour réussir le travail compte seulement et quand je parle de travail je parle sutout du travail sur soi car je pense qu'il faut vraiment se faire violence pour avancer.
C'est ce que je fais cette année et je ressens beaucoup de bien quand je vois que j'ai passer certains cap .
J'ai un peu de mal a m'xprimer par écrit et j'aurais beaucoup de chose a dire mais le fait d'avoir perdu mon père a 12 ans m'a laisser beaucoup de liberté mais je n'ai pas pris celle d'apprendre bien a l'ecole et j'ai plutot dérivé .Aujourd'hui je m'en mord les doigts et je veux réussir ma vie professionnelle a tout prix.
En quelques sortes je suis un peu perdu et je ne sais pas par quel bout commencer pour me guerir.
Je crois avoir compris beaucoup de choses sur moi meme et il faut desormais passer a l'action.J'espere que ce que j'ai entrepris cette année me relancera vers une vie meilleur.