IINFORMER AVEC EFFICACITE
Respecter les racines de pensée de l’autre permet de mieux être compris. Nous pourrons ainsi informer avec efficacité, néanmoins sans chercher à convaincre. Pour parvenir à cette qualité et à cette efficacité de l’information, il est fondamental de bien comprendre ce que signifient « ËTRE POSITIF », « ETRE NEGATIF » et « S’APPUYER SUR LA RAISON »
« ËTRE POSITIF » (attention au contresens !)
Être positif c’est "reconnaître ce qui est". Reconnaître ce qui est, c’est ajouter l’info à l’info. C’est considérer l’ensemble des éléments. C’est s’appuyer sur la raison de l’autre autant que sur sa raison à soi.
Trop souvent on pense qu’être positif c’est mettre l’accent sur le fait que tout va bien. Une sorte d’optimisme forcené qui n’est en fait qu’une négation de ce qui ne va pas.
Être positif, en vérité, c’est reconnaître ce qui va, autant que ce qui ne va pas. C ‘est une sorte de pragmatisme, d’objectivation, dans laquelle on bénéficie de la lecture de l’ensemble des données. C’est une attitude permettant de prendre connaissance de tout l’énoncé d’un problème afin d’aboutir à une solution pertinente.
« ETRE NEGATIF »
Celui qui nie ce qui va bien et ne mentionne que ce qui ne va pas est bien sûr négatif (c’est même la version habituellement décriée). Mais celui qui nie ce qui ne va pas et ne mentionne que ce qui va, l’est tout autant (cette version là est moins connue et conduit à un lourd contresens).
Être négatif, c’est être dans la négation de ce qui est. C’est nier une part de l’info, méconnaître une part de l’énoncé. Cela conduit à des solutions erronées. Ne tenant compte que d’une part des données, même quand le raisonnement est juste par rapport aux éléments reconnus, la solution demeure fausse par rapport à l’ensemble, dont une part est niée.
Convaincre, c’est nier la part de donnée de l’autre. Quand on veut faire passer une information, il y a mieux à faire que convaincre : S’appuyer sur la raison de l’autre.
« S’APPUYER SUR LA RAISON »
L’habitude, pour faire passer une info, est de chercher à convaincre en trouvant les arguments qui vont anéantir les idées du contradicteur potentiel.
Si nous souhaitons réellement que notre info passe, mieux vaut s’appuyer sur la raison de l’autre. Avant d’énoncer ses raisons à soi, il est essentiel de valider celle de notre interlocuteur. Il est fondamental de toujours s'ouvrir avant d'expliquer
N’oublions pas que "ramener quelqu’un à la raison", c’est le ramener à ce qui fonde sa pensée (et non à ce qui fonde la notre). Par exemple quelqu’un qui s’énerve se calmera si on veut bien entendre ce qui l’agace et qu’on en reconnaît l’importance à ses yeux. Il s’excitera par contre davantage si on s’évertue à lui expliquer qu’il n’a pas de raison de s’énerver !
Si quelqu’un n’est pas d’accord avec vous, commencez par lui permettre d’exprimer son opposition, puis aidez-le à en expliciter le fondement. Faites cela jusqu’à un point où vous pourrez naturellement lui dire que vous comprenez parfaitement ce qui fonde son désaccord et que par rapport à cela, son désaccord est tout à fait légitime.
ATTENTION : L’aider à expliciter sa raison, ne veut en aucun cas dire qu’on se tait pour le laisser parler en attendant qu’il ait fini ! Cela ne signifie pas non plus qu’on met en œuvre une habile stratégie manipulatrice.
Cela veut dire qu’on se sent réellement concerné par ce qui fonde la pensée de notre contradicteur (racine de sa pensée) et qu’on l’invite sincèrement à nous éclairer sur ce qui l’amène à ne pas être d’accord. La validation qui en résulte est une réelle reconnaissance et non une astuce pour arriver à ses fins!
A partir de là, quand nous avons reconnu la valeur de sa raison, nous pouvons lui exposer la notre. A ce moment notre information passera… car le passage est ouvert
Rappelons-nous que nous ne pouvons pas en même temps prouver à quelqu’un que sa raison est nulle (donc qu’il est stupide) et ensuite espérer qu’il nous comprenne intelligemment … Il faut choisir !
Thierry Tournebise -
http://www.maieusthesie.com/index.htm
lisa