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faut-il guérir le fou?
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ladunea
faut-il guérir le fou?
Qui a lu LA RELATION EDUCATIVE de P.Gabéran?
Qui peut m'expliquer sa théorie?
En effet, il dit que le fou est celui qui N'ACCEPTE PAS le jeu du paraitre instauré par la règle sociale.
Que, par exemple, une jeune fille mélancolique, "nous dit par sa folie qu'elle VEUT vivre avec ce vide alors que nous hommes sains, éduc, nous faisons tout pour lui oter ce vide" la normaliser, la fixer dans un elle-meme qui ne lui correspond pas.
Que à chaque fois qu'un etre REFUSE l'ordre établi ça ne peut-etre qu'en vertue d'un dérèglement mental.
Que "le discour du fou s'apparente à celui de l'artiste", du poète.
N'est-ce pas une vision trop romantique?
Sa mélancolie est-il vraiment un choix, un langage personnel?
la MANIACO-DEPRESSION n'est-elle pas une maladie, dans ce sens où elle est synonime de souffrance, trouble de la personnalité,rech incessante d'un manque jusqu'à la mort?
Cette jeune fille n'est-elle pas aliénée par cette pathologie?
Le role de l'éduc n'est-il pas de la mettre sur le chemin de la liberté, du mieux vivre?
P.Gabéran veut-il nous dire d'accepter le déséquilibré tel quel, puisqu'il est poète et nous à coté de la plaque?
Quel est le role de l'éduc?
MERCI de m'éclairer de vos plus belles lumières. :crazy:
Qui peut m'expliquer sa théorie?
En effet, il dit que le fou est celui qui N'ACCEPTE PAS le jeu du paraitre instauré par la règle sociale.
Que, par exemple, une jeune fille mélancolique, "nous dit par sa folie qu'elle VEUT vivre avec ce vide alors que nous hommes sains, éduc, nous faisons tout pour lui oter ce vide" la normaliser, la fixer dans un elle-meme qui ne lui correspond pas.
Que à chaque fois qu'un etre REFUSE l'ordre établi ça ne peut-etre qu'en vertue d'un dérèglement mental.
Que "le discour du fou s'apparente à celui de l'artiste", du poète.
N'est-ce pas une vision trop romantique?
Sa mélancolie est-il vraiment un choix, un langage personnel?
la MANIACO-DEPRESSION n'est-elle pas une maladie, dans ce sens où elle est synonime de souffrance, trouble de la personnalité,rech incessante d'un manque jusqu'à la mort?
Cette jeune fille n'est-elle pas aliénée par cette pathologie?
Le role de l'éduc n'est-il pas de la mettre sur le chemin de la liberté, du mieux vivre?
P.Gabéran veut-il nous dire d'accepter le déséquilibré tel quel, puisqu'il est poète et nous à coté de la plaque?
Quel est le role de l'éduc?
MERCI de m'éclairer de vos plus belles lumières. :crazy:
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bam
Re: faut-il guérir le fou?
salut, Philippe Gabéran intervient sur les autres forums (en personne!), tu pourrais peut être lui poser la question directement(j'ai pas lu le bouquin, mais il a l'air intéressant)!j'ai vu quelque uns de ses réponses sur les forums educ spé et moniteur éducateur. A mon avis si tu places le titre de son bouquin dans "sujet", il va intervenir !
à plus bonne route
à plus bonne route
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Renatus
Re: faut-il guérir le fou?
Bonjour,
Je suis surpris de l'utilisation du terme "fou" aujourd'hui devenu péjoratif et donc ne sied pas dans le discours d'un travailleur social !
Concernant le problème des maniaco-depressifs, je ne vois pas le rôle de l'éducateur car il s'agit d'une maladie d'origine non pychogène et donc relève de soins médicaux (l'éducateur n'est pas un soignant !)
Par contre, concernant d'autres troubles, il est clair que la socièté les génere de par ses exigences ! Un déficit intellectuel n'est plus compatible avec une socièté où se vend principalement la substance grise et non la force de ses bras !
Je suis surpris de l'utilisation du terme "fou" aujourd'hui devenu péjoratif et donc ne sied pas dans le discours d'un travailleur social !
Concernant le problème des maniaco-depressifs, je ne vois pas le rôle de l'éducateur car il s'agit d'une maladie d'origine non pychogène et donc relève de soins médicaux (l'éducateur n'est pas un soignant !)
Par contre, concernant d'autres troubles, il est clair que la socièté les génere de par ses exigences ! Un déficit intellectuel n'est plus compatible avec une socièté où se vend principalement la substance grise et non la force de ses bras !
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ladunea
Re: faut-il guérir le fou?
merci pour ton msg Bam,
je tente mon mail chez les M-E en changeant de titre
je tente mon mail chez les M-E en changeant de titre
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ladunea
Re: faut-il guérir le fou?
bonjour Renatus
je ne pense pas que le terme "fou" soit péjoratif, puisqu'il signifie "atteint de troubles mentaux" ce qui est une vérité pas une atteinte à la personne. Fais tu partie de ceux qui préfère dire mal-entendant plutot que sourd?
Et puis on peut faire le fou tant on est fou d'amour aux mileux des herbes folles, non?
Quant au role de l'éducateur il doit bien etre effectif puisqu'il peut etre confronté à des personnes atteintes de maladies mentales...?
je ne pense pas que le terme "fou" soit péjoratif, puisqu'il signifie "atteint de troubles mentaux" ce qui est une vérité pas une atteinte à la personne. Fais tu partie de ceux qui préfère dire mal-entendant plutot que sourd?
Et puis on peut faire le fou tant on est fou d'amour aux mileux des herbes folles, non?
Quant au role de l'éducateur il doit bien etre effectif puisqu'il peut etre confronté à des personnes atteintes de maladies mentales...?
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Renatus
Re: faut-il guérir le fou?
Bonjour,
Je persiste et signe, le concept "fou" n'est plus utilisé en psychiatrie (confirmé même par le petit Robert !) Aujourd'hui, ce terme a pris un tour péjoratif que n'a pas le mot "sourd" ! De même on ne parle plus de "débiles" mais de déficients! Le respect des personnes en souffrance passe aussi par la sémantique...
Quant aux éducateurs, leur mission n'a jamais été de travailler auprès de malades mentaux sinon il faut revoir leur formation et les assimiler à des soignants ! Eduquer n'est pas soigner et réciproquement ! L'éducateur doit avoir en charge uniquement des personnes présentant des troubles du comportement ou un déficit intellectuel, point barre !
Je persiste et signe, le concept "fou" n'est plus utilisé en psychiatrie (confirmé même par le petit Robert !) Aujourd'hui, ce terme a pris un tour péjoratif que n'a pas le mot "sourd" ! De même on ne parle plus de "débiles" mais de déficients! Le respect des personnes en souffrance passe aussi par la sémantique...
Quant aux éducateurs, leur mission n'a jamais été de travailler auprès de malades mentaux sinon il faut revoir leur formation et les assimiler à des soignants ! Eduquer n'est pas soigner et réciproquement ! L'éducateur doit avoir en charge uniquement des personnes présentant des troubles du comportement ou un déficit intellectuel, point barre !
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iza
Re: faut-il guérir le fou?
Pour Renatus:
Bonsoir, dans ta formation n'as tu donc pas eu des cours sur la psychose?... Je serai surprise si tu me disais que non... En ce moment je suis en stage en hopital psychatrique adulte avec... des infirmiers. Il s'agit d'une premiere (en tout cas sur l'hopital psy d'Aix en provence car dans le nord le partenariat educs infirmiers existe depuis bien longtemps). je rencontre actuellement beaucoup de résisatnces de la part de ceux que tu appelles "soignants" car le travail entre les deux professions n'est pas simple. il y a un corporatisme très fort et l'idée pour les infirmiers psy que des éducs viennent travailler avec eux est difficile a accepter ce que je comprends. Cependant, je crois que nous avons tout à fat notre place auprès de ces patiens et par là même en hopital psy. Bien évidemment que l'éducateur a un côté soignant!!! lorsque tu fais un atelier pour des enfants déficients, il y a un aspect thérapeutique (par exemple un atelier autour du conte va forcément réactiver certaines choses chez les enfants). et notre côté soignant est bien là. nous avons à réfléchir en permannence sur notre pratique, pourquoi on n'aime ou pas telle personne (usager ou professionnel) qu'est ce qu'elle nous renvoie qui nous est insupportable ou à l'inverse qui nous attire? c'est le propre me semble -t-il de la relation éducative... C'est trop facile de se dire que l'autre est "fou", "désorienté, "destructuré" ou que sais je encore, car finalement peu importe le vocabulaire. on parle bien tous de la même chose, ce n'est pas la sémantique le problème.
lorsque tu parles de la maniaco depression, et de son origine non psychogène, sache qu'en psychiarie, il n'y a pas que des malades mentaux, des psychotiques. il y a aussi des personnes névrosées qui ont fait une telle depression, qu'un étayage par le soin et les activités leur est necessaire pour se reconstruire et se réinsérer dans la cité (au sens premier du terme), et notre place d'éduc est tout à fait justifiée. je reste ouverte au débat car je trouve le sujet passionnant, mais je suis triste de voir certaines résistances et/ou clivages entre des professions qui ont tout intérêt à apprendre à travailler ensemble... Iza.
Bonsoir, dans ta formation n'as tu donc pas eu des cours sur la psychose?... Je serai surprise si tu me disais que non... En ce moment je suis en stage en hopital psychatrique adulte avec... des infirmiers. Il s'agit d'une premiere (en tout cas sur l'hopital psy d'Aix en provence car dans le nord le partenariat educs infirmiers existe depuis bien longtemps). je rencontre actuellement beaucoup de résisatnces de la part de ceux que tu appelles "soignants" car le travail entre les deux professions n'est pas simple. il y a un corporatisme très fort et l'idée pour les infirmiers psy que des éducs viennent travailler avec eux est difficile a accepter ce que je comprends. Cependant, je crois que nous avons tout à fat notre place auprès de ces patiens et par là même en hopital psy. Bien évidemment que l'éducateur a un côté soignant!!! lorsque tu fais un atelier pour des enfants déficients, il y a un aspect thérapeutique (par exemple un atelier autour du conte va forcément réactiver certaines choses chez les enfants). et notre côté soignant est bien là. nous avons à réfléchir en permannence sur notre pratique, pourquoi on n'aime ou pas telle personne (usager ou professionnel) qu'est ce qu'elle nous renvoie qui nous est insupportable ou à l'inverse qui nous attire? c'est le propre me semble -t-il de la relation éducative... C'est trop facile de se dire que l'autre est "fou", "désorienté, "destructuré" ou que sais je encore, car finalement peu importe le vocabulaire. on parle bien tous de la même chose, ce n'est pas la sémantique le problème.
lorsque tu parles de la maniaco depression, et de son origine non psychogène, sache qu'en psychiarie, il n'y a pas que des malades mentaux, des psychotiques. il y a aussi des personnes névrosées qui ont fait une telle depression, qu'un étayage par le soin et les activités leur est necessaire pour se reconstruire et se réinsérer dans la cité (au sens premier du terme), et notre place d'éduc est tout à fait justifiée. je reste ouverte au débat car je trouve le sujet passionnant, mais je suis triste de voir certaines résistances et/ou clivages entre des professions qui ont tout intérêt à apprendre à travailler ensemble... Iza.
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Ben
Re: faut-il guérir le fou?
Salut Renatus,
Il me semble que l'éducateur a aussi une fonction thérapeutique au sens large. Les déficients mentaux et les personnes ayant des troubles du comportement importants ont souvent des pathologies associées relevant de la psychiatrie où ils sont suivi en complément de notre accompagnement de tous les jours. De plus je me demande bien pourquoi on a des cours de psycho et de psychiatrie alors d'après toi on perdrait notre temps. Je ne te parle pas de soigner bien sur mais d'accompagner ce type de publique en prenant en compte leurs pathologies et donc ce que cela implique. Je trouve que ta définition du métier d'éducateur et de notre rôle est bien simpliste, regarde la réalité de notre travail et les lieux où nous sommes amenés à travailler.
A+. (es tu éduc?).
Il me semble que l'éducateur a aussi une fonction thérapeutique au sens large. Les déficients mentaux et les personnes ayant des troubles du comportement importants ont souvent des pathologies associées relevant de la psychiatrie où ils sont suivi en complément de notre accompagnement de tous les jours. De plus je me demande bien pourquoi on a des cours de psycho et de psychiatrie alors d'après toi on perdrait notre temps. Je ne te parle pas de soigner bien sur mais d'accompagner ce type de publique en prenant en compte leurs pathologies et donc ce que cela implique. Je trouve que ta définition du métier d'éducateur et de notre rôle est bien simpliste, regarde la réalité de notre travail et les lieux où nous sommes amenés à travailler.
A+. (es tu éduc?).
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pouf
Re: faut-il guérir le fou?
Afin de vous amener sur un autre éclairage du travail de l'éducateur, peut-être que vous pourriez aller sur le site du magazine lien-social.com et lire un article sur ce travail avec les enfants psychotiques (N° 720 du 9 septembre 2004). Aller dans "dossiers", sélectionner dans la liste des textes.
L'éducateur ne fait pas un travail seul... il le fait avec, parmi, pour, pendant, jusqu'à, à partir de,... cela à définir, découvrir, et évoluant. Mais vous ne pourrez concevoir vous-même que après des stages, sur place. C'est ainsi que vous pourrez vous représenter les situations, sinon cela se passe à partir de vos expériences passées.
Le "problème" ne serait pas la "folie" en tant que telle (différence de perception du réel, comportements autres) mais plutôt en particulier la souffrance, peut-être aussi dans la société actuelle, la difficulté à se prendre en charge ("autonomie"). Ainsi le soin et l'accompagnement se révèlent souvent complémentaires, et non remplaçables.
L'éducateur ne fait pas un travail seul... il le fait avec, parmi, pour, pendant, jusqu'à, à partir de,... cela à définir, découvrir, et évoluant. Mais vous ne pourrez concevoir vous-même que après des stages, sur place. C'est ainsi que vous pourrez vous représenter les situations, sinon cela se passe à partir de vos expériences passées.
Le "problème" ne serait pas la "folie" en tant que telle (différence de perception du réel, comportements autres) mais plutôt en particulier la souffrance, peut-être aussi dans la société actuelle, la difficulté à se prendre en charge ("autonomie"). Ainsi le soin et l'accompagnement se révèlent souvent complémentaires, et non remplaçables.
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philippe gaberan
Re: faut-il guérir le fou?
bonjour à tous,
et merci d'ouvrir ici un bel espace de réflexion. Laure (ladunea) ayant ouvert deux forum sur la même question j'ai répondu a sa question sur "relation éducative" http://www.lesocial.fr/forums/read.php? ... 07&t=12407
Je ne vais donc pas reproduire ma réponse et vous invite à aller la lire.
En effet, Renatus tu as raison, le terme de "fou" a pris une valeur péjorative dans notre société contemporaine (c'est dommage) et on l'a remplacé par celui de "malade mental" avec l'idée que la science pouvait guérir la folie comme elle guérit les autres maladies (ce qui est loin d'être évident, les médicaments calment la souffrance, permettent des rémissions mais ne guérissent pas toujours). Pour ma part, j'ai beaucoup de tendresse pour le mot "fou" qui n'est pas seulement quelqu'un de "dérangé" mais quelqu'un qui porte un autre regard sur le monde, comme Hölderlin (poète), Antonin Artaud (écrivain et auteur de théâtre), Camille Claudel (sculpteure).
je pense aussi que les éducateurs ont leur place en psychiatrie pour avec les infirmiers "prendre soin" (éducatif) et "donner des soins" (sanitaire). Nos deux professions (éducateur et infirmier) se complètent au sein de l'hôpital (en psychiatrie, en pédiatrie, etc.) même si tu as raison de le signaler Iza, les deux corporations peinent à s'entendre. Ce même problème de complémentarité et de difficulté à s'entendre se retouve au sein de l'école où enseignants et éducatuers devraient pourtant pouvoir travailler ensemble.
philippe gaberan
et merci d'ouvrir ici un bel espace de réflexion. Laure (ladunea) ayant ouvert deux forum sur la même question j'ai répondu a sa question sur "relation éducative" http://www.lesocial.fr/forums/read.php? ... 07&t=12407
Je ne vais donc pas reproduire ma réponse et vous invite à aller la lire.
En effet, Renatus tu as raison, le terme de "fou" a pris une valeur péjorative dans notre société contemporaine (c'est dommage) et on l'a remplacé par celui de "malade mental" avec l'idée que la science pouvait guérir la folie comme elle guérit les autres maladies (ce qui est loin d'être évident, les médicaments calment la souffrance, permettent des rémissions mais ne guérissent pas toujours). Pour ma part, j'ai beaucoup de tendresse pour le mot "fou" qui n'est pas seulement quelqu'un de "dérangé" mais quelqu'un qui porte un autre regard sur le monde, comme Hölderlin (poète), Antonin Artaud (écrivain et auteur de théâtre), Camille Claudel (sculpteure).
je pense aussi que les éducateurs ont leur place en psychiatrie pour avec les infirmiers "prendre soin" (éducatif) et "donner des soins" (sanitaire). Nos deux professions (éducateur et infirmier) se complètent au sein de l'hôpital (en psychiatrie, en pédiatrie, etc.) même si tu as raison de le signaler Iza, les deux corporations peinent à s'entendre. Ce même problème de complémentarité et de difficulté à s'entendre se retouve au sein de l'école où enseignants et éducatuers devraient pourtant pouvoir travailler ensemble.
philippe gaberan