Le Social

Bonjour,

Je suis en 3ème année ES et je mène actuellement une réflexion sur la violence physique au sein des institutions recevant un public d'enfants et d'adolescents (IME, IR, MECS, foyer de l'enfance...)
Je suis déjà allée à la rencontre de quelques professionnels pour connaître la façon dont ils gèrent la violence physique dans leurs établissements.

J'ai alors plusieurs questions à vous poser pour alimenter ma réflexion:

1) en quoi la violence physique interroge-t-elle votre pratique et l'institution ?
2)Quelles réponses apportez vous à ce phénomène?

3) Considérez vous que la violence physique soit une façon pour l'enfant d'exprimer un mal être? Si oui, quelle réponse envisagez-vous?
4) Que mettez vous en place pour prévenir la violence (quels outils...)?
) les actes de violence physique sont-ils traités de façon différente que l'on soit en IME ou en mECS...

Pour tout dire, j'ai eu le sentiment que la violence était plus traité sous l'angle de la justice et du rapport à la loi dans les établissements à caractère sociaux et que dans les IME, IR, on s'interrogeait plus sur les raisons de cette violence et qu'une réflexion de fond était plus facilement engagée pour permettre au jeune de trouver un autre moyen de s'exprimer. Dites moi que je me trompe....

Votre expéreince m'aidera certainement à affiner ma réflexion pour ce travail qui de toute façon ne pourra pas synthétiser en une dizaine de page un sujet aussi vaste que celui-ci.

Merci d'avance

bonsoir Nathalie,
Tu as un sujet vraiment très intéressant et je suis vraiment étonnée que personne n'y réponde d'autant plus que nous sommes sur le forum des chefs de service. Est-ce que cette question de la violence fait peur au point qu'ils la zappent ? Quelle erreure !
Je travaille dans un foyer habilité justice accueillant des adolescents notre réponse est effectivement un rapport à la loi. Mais notre chef de service a si peur de ses jeunes qu'elle fait tout pour s'en débarrassé. Enfin c'est un autre sujet et j'espère que tu auras des réponses sur ton interrogation.

Bonjour,

Merci pour ces encouragements...Effectivement, je pense que la violence inquiète et que reconnaître qu'elle existe au sein de nos institutions c'est admettre de réfléchir à nos pratiques.
Je réalise mon mémoire sur les injures et la façon dont l'éducateur peut la "traiter" lorsqu'il se fait "traité" par les jeunes...là aussi le sujet peut faire sourire mais après échanges avec certains professionnels, il interroge vraiment en profondeur nos pratiques, nos histoires et celles des jeunes que nous accompagnons.

J'espère néanmoins que quelques chefs de service accepteront d'échanger sur ce sujet bien que je suppose que les obligations auxquelles ils doivent répondre en ce moment (démarche qualité par exemple) les obligent à aller à l'essentiel..

A bientôt

bonjour,
je suis en formation d'éduc également et je fais un stage en institut de rééducation (itep, décret 06/01/05) auprès d'adolescents ayant entre 14 et 17 ans. Je travaille en internat et le comportement de ces jeunes est différent entre l'internant où ils sont posés et dans le respect et l'externat où la violence verbale, psychologique et physique est quotidienne. J'ai pu repérer que c'est l'endroit (l'externat) qui est source d'angoisse pour eux. Différents paramètres sont à distinguer comme: leur difficulté à vivre en groupe et notamment en grand groupe, la classe où on leur renvoit leurs échecs, un pesonnnel éducatif plus restreint qu'à l'internat, l'espace plus large, moins personnalisé et donc moins investi... . Ce sujet est très intéressant mais je n'ai pas fini de l'étudier!!
J'aurais d'ailleurs souhaité savoir si tu as des références d'ouvrages à me conseiller concernant les injures.
Bon courage à toi!

Bonjour,

J'ai une bibilographie longue comme le bras sur les injures (ou insultes selon la définition qu'on en donne)

Quel travail dois tu réaliser? Si c'est pour un mémoire, tu vas avoir des tas de livres à lire sur le sujet...J'ai commencé depuis Aout et je n'ai toujours pas fini...

Où en es tu dans ta recherche, dis moi ce que tu as déjà lu sur le sujet et je te dirai où aller pour compléter l'aspect socio ou psycho.

Bon courage
Nathalie

Selon que l'on se trouve dans un IME ou dans un foyer type PJJ, il me semble que la première réponse est celle de la loi. Il est bien évident qu'à leur majorité, ils devront tous ces jeunes (à moins d'etre reconnu déficient ++) répondre de leurs actesdevant la justice. Dans un second temps, il faut tenter de comprendre comment un jeune peut passer à l'acte, ne lui à t-on pas fait violence ces derniers temps ? Vit -il des choses particulièrement difficiles actuellement qui l'envahissent au point de "péter les plombs" ?...Bref, la violence n'est pas un acte banal mais elle est souvent générée par des phénomènes inhérant à la vie du jeune. Dans tous les cas, il faut prendre le temps d'y réfléchir et adapter des réponses éducatives. Bon courage!

bonjour Nathalie

CSE ds un Centre educatif, je vais essayer de te répondre
1) en quoi la violence physique interroge-t-elle votre pratique et l'institution ?

La violence physique est en établissement de'autant limitée que les attitudes, les réponses des adultes sont claires, franches, sincères et honnêtes...ainsi la pédagogie adoptée limite la violence tant physique que verbale d'ailleurs.....

un contrat clair au départ, un bref exposé sur la violence et comment elle est traitée ds l'établisement au cours de l'accueil limite également son développement....

bien entendu dire qu'il n'y a jamais de violence au vu de la population accueillie qui reste une population difficile (délinquants multirécidivistes parfois, jeunes parfois très abimés sur le plan psy, sur le plan familial, sur le plan des vécus institutionnels aussi multiples placements antérieurs ds des établisements ou familles d'accueil très criticables, de même suivi social parfois expliquant ou justifiant des passage à l'acte...)
2)Quelles réponses apportez vous à ce phénomène?

réponse immédiate: contention, isolement discussion, punition, dans tous les cas....
plainte (service de police) et signalement (juges, procs...) si délits ou dégradation....
demande (voire exigeance)d'intervention et ou de reprise ds le cadre pénal....
dans les cas (de plus en plus nombreux) de'absence de réaction de la part des magistrats et parquets remise en question du maintien ds l'établissement, au besoin exclusion temporaire (mesure de protection des autres pensionnaires et personnel...) et demande de mainlevée ou de révocation des SME et lib surv...

3) Considérez vous que la violence physique soit une façon pour l'enfant d'exprimer un mal être?
bien entendu mais il est évident que les jeunes placés ne le sont pas pour des corps aux pieds!!
Si oui, quelle réponse envisagez-vous?
faire avec patience et détermination notre travail à savoir identifier les besoins de l'enfant et sa proplèmatique....via un bilan éducatif, psychologique, psychiatrique, scolaire, puis tenter d'y répondre au mieux via une action la plus juste possible au plus prés des besoins de l'enfant...
en cela mon rôle est de construire, évaluer, recerntrer........... le projet individuel du jeune et centrer l'action de l'équipe ds celui-ci, au besoin, la remettre en question, ...........
4) Que mettez vous en place pour prévenir la violence (quels outils...)?
le plus d'écoutes et de discussions avec et autour du jeune, des outils de cohésion, d'analyse de la pratique, d'évaluation, des protections vis à vis du jeune......................

5) les actes de violence physique sont-ils traités de façon différente que l'on soit en IME ou en mECS...

sans doute, ma pratique est ancienne en IME et les problèmatiques développées par les enfants ou les jeunes sont différentes , de même sont différents les passages à l'acte........
en centre éducatifs ou MECS les actes de violence sont traités très différemment d'un établissement à l'autres et cela tient à la tradition, au vécu de chaque établissement, la qualité de son personnel et surtout et je le pense sincèrement de la direction et sa position face à la loi, aux instances judiciaires et tutellaires et partenaires,aux personnels, aux jeunes.....
Quelles réponses apportez vous à ce phénomène?

il n'y a pas de phénomene ou ne devrait pas en avoir, simplement des situiations, toutes différentes car toutes reliées à une histoire, une prise en charge, des relations interpersonnelles différentes....

si un phénomene existe c'est à dire des violences répétées, équivalentes.... produites par plusieurs personnes ds le temps et l'espace, il faut alors se poser la question de l'éventualité de la responsabilité de l'institution ou des personnels, de sa capacité à produire de la violence, faire qu'elle se repete, de la justesse de son intervention et peut être changer des personnes, modifier des projets, des méthodes......



Pour tout dire, j'ai eu le sentiment que la violence était plus traité sous l'angle de la justice et du rapport à la loi dans les établissements à caractère sociaux et que dans les IME, IR, on s'interrogeait plus sur les raisons de cette violence et qu'une réflexion de fond était plus facilement engagée pour permettre au jeune de trouver un autre moyen de s'exprimer. Dites moi que je me trompe....

je suis sur ce plan assez d'accord avec vous...........

bonne continuation ds vos recherches et réflexions.......
FB

Bonjour,

Je reviens ce matin d'un séjour d'une classe de neige avec les jeunes et je lis avec plaisir les réponses qui m'ont été faites. Merci à tous et toutes d'avoir apporté de l'eau à mon moulin et d'avoir consacré du temps pour me répondre. Bien cordialement,

Nathalie

Bonsoir,

Je me permets de prendre contact avec Vous, pas en tant qu'enseignant, ni éducateur, mais en tant que personne ayant connu l'internement en IME, dans ma prîme jeunesse. Les faits, que je vais essayer, de vous conter, remontent, il y à peu près 20 Années. L'expérience, que j'en ai tiré personnellement, ce sont beaucoup de souffrances, de brimades diverses et d'humiliations différentes... Une petite minorité d'éducateurs avaient du Respect, mais d'autres se permettaient de vous lever la main dessus, pour des broutilles, je me demande de quel droit, se permettaient ils de faire cela, ou auraient ils accepter qu'un étranger en fasse autant avec leurs propres enfants ... Il a fallu faire preuve d'une certaine force de caractère, la rebellion ne sert strictement a rien, on vous bourre de calmants et lorsque vous revenez une fois toutes les 2 semaines chez Vous, vos proches ne vous comprenent pas... Cela se traduit par de violentes crises de violence... Il est bizarre, on m'a fait passer une batterie de tests pour évaluer mon QI, et je n'ai jamais eu le résultat de celui-ci par la Psychologue, qui me l'a fait... Il m'a été rapporté que j'étais à la limite de la débilité mentale, mais lorsque j'ai réussi à fuir, j'ai réussi à acquérir des diplômes de Niveau IV... Lorsque l'on sait le nombre d'argent, qu'un interné peut rapporter, à ce type d'instition, l'on comprend mieux le pourquoi de ne pas tuer la poule aux d'or et les tous moyens en valent la peine, pour vous garder, vous savez quand vous y rentrez, mais ne savez pas quand vous y sortez... Maintenant, j'apprends à essayer à oublier cette sinistre expérience de ma vie, mais sans pouvoir oublier. Le passé me rattrape... Mais l'essentiel, c'est d'être parti à temps... Mais cette histoire a duré de Septembre 1983 à Fin Juillet 1985, à l'IME La Garenne à SISSONNE (02)... Persuadé que vous comprendrez ce témoignage, je reste néanmoins à votre disposition, pour plus d'informations...

Salutations Sincères

ALAIN REICHER

PS : Là, je me bats pour obtenir mon dossier personnel... Mais la Loi du 04 Mars 2002, leur semble ETRANGERE, je ne désespére pas... C'est mon Histoire... si triste qu'elle puisse vous paraître

merci pour ton témoignage alain.
ton histoire n'est pas triste, mais un bel exemple de volonté, de force de s'en sortir ..
tu peux etre fier de ton histoire , elle t'appartient et continue de te l'approprier.