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Secret professionnel, jusqu'où ?
Publié : 13 sept. 2004 21:11
par Miss
KIKOO tout le monde
J'ai une question à poser à vos CESF sur le terrain mais aussi à vous futures professionnelles. J'aimerai aborder le secret professionnel et une question qui trotte dans ma tête : Je suis en DE et je mem demande jusqu'où dois aller le secret professionnel.
Future travailleur social ou professionnel, j'aimerai savoir où sont les limites du secret professionnel: Vous savez qu'un enfant est maltraité Vous le signaler (malgré la violation du secret pro) ou vous ne dites rien (et là c'est non assistance à personne en danger et vivre avec la soffrance d'un enfant sur la conscience)
C'est une question qui me pertube et j'aimerai savoir ce que vous en pensez
MERCI D'AVANCE
BIsous
Re: Secret professionnel, jusqu'où ?
Publié : 13 sept. 2004 23:56
par ping
il y a obligation a signaler des maltraitances.
Si tu ne le fit pas, tu ne fais pas ton boulot, ni ton devoir citoyen.
Par ailleurs, je pense que cette question du secret professionnel ne se pose pas comme ca. Tu n'es pas tenu au secret absolu... tu n'es pas pretre ou psy.
Le secret professionnel peut etre partagé avec d'autres intervenants sociaux qui ont a prendre en charge la situation.
Par ailleurs, les signalement de maltraitance se font a la "cellule de signalement" qui a pour mission de prendre en consideraton les declarations de maltraitance. Ca doit ensuite passer par le procureur. Ca remonte ensuite jusqu'au juge qui determine ce qu'il faut faire: IOE (investigation et orientation educative), placement des enfants...
Pour un professionnel, la question ne se pose pas: il y a obligation a intervenir !
Il faut aussi savoir qu'on travaille sur la maltraitance avec les familles (selon le profil de poste). Ce n'est pas :"on prend le gamins, on les fout en foyers, et les parents en tole."
Violer le secret professionnel, c'est partager des infos sur une famille avec des personnes que ca ne concerne pas. Le plus courant: parler d'une famille aupres de laquelle on intervient à son copain ou sa copine (mari-femme) ou a ses amis... en donnant suffisement de detail pour que ces personnes puissent les reconnaitre: divulguer les noms..., diffuser des photos...
Par contre tu dois partager tes infos avec les personnes qui interviennent sur la situation. ex: ta collegues AS ou educ qui ne sait pas ce que tu sais. C'est comme ca qu'on avance. De meme les informations se partagent avec ton chef de service (qui est tonresponsable et qui est garant de ton travail par rapport a la mission qui t'est confié par l'intermediaire du service), le juge lorsqu'il intervient (qui doit avoir toutes les carte en main pour prendre les bonnes decisions).
En esperant t'avoir eclairer.
Re: Secret professionnel, jusqu'où ?
Publié : 14 sept. 2004 14:55
par Elv
Salut,
c'est une question délicate que tu soulèves...
La réponse de Ping me semble appropriée, je voulais seulement ajouter qu'il faut se méfier de la politique du parapluie dans ce domaine. On a pu, en effet, voir des excès de "dénonciation" de maltratitance qui n'en n'étaient pas... en parallèle, on a pu , aussi, voir des "non-dénonciations" qui paraissaient abérrantes vues de l'extérieur! Où peut bien être cette limite?
Mais, je pense qu'il serait aussi nécessaire de mettre nos cocitoyens au courant de la loi... beaucoup de personnes pensent que seuls les travailleurs sociaux sont aptes à faire une "dénonciation" pour maltraitance, cela est bien dommage...
Je voulais ajouter: quel terme pourrait être employé autre que celui de "dénonciation"? Il a une connotation très péjorative qui a tendance à me déranger, dans le sens où cette "dénonciation" est positive^...??? si vous avez des idées, n'hésitez pas à nous en faire part!
bonne continuation
Elv
Re: Secret professionnel, jusqu'où ?
Publié : 15 sept. 2004 10:09
par ping
denonciation = signalement (qui est un terme moins pejoratif, et c'est celui utilisé par les services sociaux)
Re: Secret professionnel, jusqu'où ?
Publié : 15 sept. 2004 11:23
par mimi
Elv,
on ne "dénonce" pas, on "signale", pour répondre à tes interrogations sémantiques. Le signalement est employé auprès du procureur de la république quand la maltraitance est avérée. En cas de doute, c'est une note d'information qu'on lui adresse.
Cette nuance dans les juridictions civiles est assez proche de celle que l'on trouve entre dépôt de plainte et main-courante au pénal.
Et pour répondre à Miss, je rejoins les propos de Ping : le signalement n'a heureusement pas le pouvoir d'un placement direct, mais il répond au devoir de tout travailleurs sociaux en matière de protection des mineurs ET des personnes vulnérables. Dans la plupart des cas, il servira de point d'ancrage pour le proc' pour lancer une mesure d'enquête sociale ou d'investigation avant toute décision de protection de la personne victime.
Quand au cas de conscience du "signalant" qaui se sent "dénonciateur", je ne l'entend que dans le cas ou le travailleur social agit seul. Or, face à des interventions de ce type, il est très utile d'en référer à l'équipe ou à sa hiérarchie, sous couvert de qui sera transmis le signalement. Ces échanges permettent surtout d'évaluer sa propre perception des présumés mauvais traitements, de prendre du recul et d'être sûr de la pertinence de la démarche, afin d'éviter qu'elle soit abusive.