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cadres ouvrez vous

Publié : 20 févr. 2013 16:23
par Dupas Emmanuel
bonjour dans le cadre d'une recherche encore confidentielle je m'adresse a tous les cadres du secteur medico social qui voudrons bien apporter leur contribution;

le metier de cadre est aujourd'hui en pleine mutation "socio-économique" mais au dela du cadre il y a l'homme la femme que vous ètes avec votre caractère. comment ètes vous impactés(ées) dans votre quotidien dans votre vie personnelle,dans votre reflexion,dans votre chair par votre métier?

avez vous ressentis des joies des peines des trahisons,des coups bas, avez vous été ne serait qu'une fois troublés(ées) ebranlés(ées) dans votre fort intérieur?

Comment tout ses sentiments que l'on ne partage finalement jamais forgent ils le manager que vous ètes et le rend plus permeable a l'humain,ou plus éloigné de l'humain peut etre .

j'attends vos temoignages vos anectdotes qui les illustreront et qui alimenteront ma reflexion dans le cadre de ce projet;

tres cordialement Emmanuel .

Re: cadres ouvrez vous

Publié : 22 févr. 2013 18:41
par Anomyme pour l'instand :-)
Je vais tenter de te répondre mais je trouve que ce que tu demandes est très personnel, cela risque donc d'être un peu confus, je m'en excuse par avance.
Tout d'abord, je ne suis cadre que depuis 2007 (d'abord cadre intermédiaire), j'ai donc du mal à faire une comparaison avec l'époque à laquelle tu fais allusion.
J'ai donc la sensation d'être sous pression des financeurs. Plus qu'une pression, il s'agit d'une sensation d'être en quelque sorte à leur merci, complètement dépendant de leurs décisions, de ce qu'ils voudront bien nous octroyer.
J'ai récemment discuté avec un collègue qui est en difficulté (manque de personnel), qui devait être reconventionné en 2013 et obtenir davantage de budget compte tenu de son GIRage notamment (je ne rentre pas dans les détails) et qui vient d'apprendre par l'ARS qu'il ne sera reconventionné qu'en 2014. Il communique à ses équipes depuis plus d'un an la dessus et se retrouve complètement anéanti pas cette nouvelle, la trouvant injuste, disqualifiante, dangereuse pour les usagers, pour le personnel.
Voilà ce qu'on vit avec les financeurs : le chaud et le froid, on nous laisse entendre que si on fait des projets novateurs, dans le sens de la bientraitance, du bien-être des usagers, on sera suivi financièrement, on s'investi, on motive nos équipes et au final, on n'obtient pas les budgets et on ne sait même pas pourquoi. Il y a des rumeurs, exemple : cette année, les ARS ne reconventionneront pas les établissements qui ont augmenté leur GIRage et du coup, ceux qui restent stables pourraient se voir reconventionnés plus tôt que prévu (en tenant compte du retard accumulé).
Voilà pour le ressenti vis à vis du haut.
Concernant le bas (lire Frédéric Mispelblom), personnelement, c'est la partie de mon travail que je préfère. On appelle ça le management alors que c'est un gros mot pour beaucoup. Moi, je le vis comme une expérience relationnelle intense, parfois violente mais le plus souvent, elle m'enrichit.
Je travaille dans le médicosocial depuis 25 ans, j'ai commencé au bas de l'échelle et j'ai longtemps pensé que le chef, le directeur, que j'associais à l'autorité, c'était pas pour moi. Or, je me trompais parceque l'autorité, c'est rien du tout. Personnellement, je n'y pense même pas. Il m'arrive d'avoir à montrer mon autorité mais, tout d'abord, c'est très rare et puis je crois que c'est la situation qui le réclame, je n'ai donc pas à le redouter. Ce qu'il faut avoir en tête pour faire ce travail, je pense que c'est d'être au clair avec ce que l'on attend des équipes et en même temps d'être conscient en permanence que les personnes en face ont un cerveau ! Je m'explique : ils pensent, ils réfléchissent, ils ont des idées, ils ressentent des sentiments (colère, injustice, joie, fierté, etc.).
Pour ma part, j'ai rarement été déçu pour le moment. Des petites choses mais, encore une fois, je ne m'arrête pas à ça car il faut avancer plutôt que de rester bloqué.
Voilà pour ma réflexion.
Concernant la vie personnelle, ça peut être compliqué, en termes d'horaires de travail et de disponibilité. Il faut avoir conscience de ça avant de s'engager. Il peut également arriver que cela modifie un peu la personnalité, par exemple, on prend plus confiance en soit et ça peut déstabiliser un couple. On fait plus de rencontre et ça aussi, ça peut être dangereux.
Pour finir, je dirais que j'ai toujours été perméable à l'humain de par le métier que j'ai choisi. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'être dans la continuité avec d'autres humains qui n'ont pas les mêmes attentes, les mêmes besoins mais avec lesquels la relation est aussi de donner et de recevoir, de se confronter, de tomber d'accord, de rire, de pleurer, etc.
Et moi, c'est mon kif !

Re: cadres ouvrez vous

Publié : 27 févr. 2013 22:18
par mona
j adore votre témoignage
je suis cadre intermédiaire depuis 6 ans. J'ai vécu des coups dures, des trahisons des échecs des joies des pleurs. Mais j'y crois et je continue à y croire pour tendre vers ce que vous venez de dire "anonyme pour l'instant". Je voudrais tendre vers cette simplicité dans les relations relationnelles pour le bénéfice des personnes. Je voudrais être comme je suis, tranquillement. Mais j'ai découvert petit à petit en vieillissant (40 ans), qu'au départ, je croyais qu'il fallait jouer un rôle pour être respecté, suivi entendu, mais aussi entendre ce qui m'était dit etc. Puis je me suis métamorphosé pour être en accord avec mon MOI. DU coup maintenant je me sens plus fragile mais plus vivante. Bon c'est pas fini mais c'est exaltant...

Re: cadres ouvrez vous

Publié : 05 mars 2013 15:59
par Anomyme pour l'instant
Bonjour Mona,
pourquoi plus fragile ?
Au contraire moi, je me sens plus forte. En tout cas plus sûre de moi dans mes décisions. A ne pas confondre avec la "toute puissance", "j'ai toujours raison" mais quand je prend une décision, après avoir murement réfléchi et tout pesé, je suis plus assurée.
La force vient aussi de la connaissance. Je maîtrise mieux mes sujets : la droit du travail, les lois, mon organisation, etc.
Emmanuel, j'aimerais bien un petit retour !