un jury concours oral AS contre ma candidature
Publié : 15 mai 2006 10:18
Bonjour
j'aimerais vous soumettre une anecdote, pour une réflexion, qui vient de m'arriver la semaine dernière alors que je passais l'oral pour le concours d'entrée dans une école d'AS en France (je garde l'anonymat pour le moment...)
Je vous précise d'abord mon profil de candidature : DEA de socio, 4 ans d'experiences comme formateur sociologue à l'université, et dans des filières de formation d'AS, d'ES, DSTS, DHEPS, cadres infirmiers... ; j'ai fait quelques années de pionnicat avant, bossé en usine et eu la chance de traverser plein de milieux sociaux. Je souhaite devenir AS pour me reconvertir, faute de pouvoir faire ma place sur le marché du travail. Il me faut donc passer par une école d'AS.
Je vous livre donc le compte rendu de mon passage à l'oral pour tenter d'entrer dans cette école :
Mon épreuve d'oral pour le concours AS à l'Ecole d'AS X, s'est.... très mal passé. Je devais, avant de me présenter au jury (une psychosociologue et une jeune AS), remettre un texte retraçant les éléments de mon parcours justifiant mes motivations d'entrée dans la formation AS. Au moment où je rentre dans la salle du jury, on me demande (c'était la consigne) de "soutenir" le texte de mon parcours. Je fais donc mon topo, évoque mon intérêt pour le travail social et le métier d'AS compte tenu, notamment, de la période où j'ai été formateur de travailleurs sociaux, etc.
D'entrée de jeu, la psychosociologue me dit " Nous, quand on lit votre parcours, vos expériences, votre niveau, on se demande vraiment en quoi la formation d'AS vous est nécessaire". Immédiatement, et j'ai bien senti que ce n'était pas un "jeu de rôles", les deux membres du jury étaient très ambarassés sur mon cas et malgré mes arguments où je justifiais mon souhait de reconversion professionnelle (je disais que le secteur de la formation des travailleurs sociaux n'était plus conforme à mes aspirations professionnelles et qu'il ne m'était plus possible d'y envisager un avenir stable, et bien d'autres arguments persuasifs : mon expérience des publics en difficultés sociales préparant des CAP, mes expériences relationnelles avec les population des milieux populaires, mes capacités d'adaptation dans des univers sociaux variés, des connaissances acquises par mon travail de formateur : problématiques de l'exclusion, connaissance des terrains de stage,etc, etc...) : goût pour la polyvalence de secteur (du fait de la variété des publics et des problématiques suivies, du contexte partenarial, etc... Et bien malgré tout cela, les deux membres du jury ne voyaient aucunement l'intérêt que je suive une formation d'AS à l'Ecole d'AS X. Première questions du jury !!!!!!!!!!!!!!!!! : " on a vu dans votre texte plein de sigles, on se demandait ce que c'était : DSTS, DHEPS, par exemple". J'explicite vite fait. Puis, les arguments du jury se précisent " avec tout ce que vous savez, vous risquez de déstabiliser les formateurs, de mal vous intégrer parmi les étudiants" Et moi de leur répondre que j'avais bien réfléchi depuis longtemps à l'aspect "potentiel" de ce genre d'attitude et qu'il n'y avait rien à craindre d'autant plus que ma décision toute personnelle de devenir étudiant AS impliquait déjà "de prendre sur soi", de se remettre en cause. Les membres du jury n'en démordaient pas et manifestaient très clairement leur réticence à me voir entrer à l'Ecole d'As X (je suppose qu'elles étaient intervenantes aussi à l'Ecole d'AS X...). " Et puis d'ailleurs, me dit la psychosociologue (âgée de 30-34 ans environ), vous voyez bien, quand je vous parle, vous me coupez la parole, vous vous mettez en posture de contradiction (...)". Le sang bouillonnait un peu en moi et j'hésitais à quitter la salle devant tant de mauvaise foi semi-manipulatrice . Ce n'était pas un jeu de rôles... Je restais calme et répondais que je ne faisais que défendre ma candidature en soutenant devant vous mes motivations. A un moment donné, la psy me pose cette question "imaginez, vous êtes formateur dans un jury face à un étudiant aussi bien formé que vous, quelle attitude aurriez-vous" Et moi de lui répondre que je pouvais comprendre cet embarras mais que j'avais déjà réflechi sur point...
" Il y a plein d'endroits où l'on a besoin de travailleurs sociaux sans que le titre d'AS soit nécessaire" me confie la psychosociologue, vous pourriez travailler dans un CHRS par exemple (...)". J'étais surpris par cette remarque et rétorquais que les offres d'emplois d'ASH, de l'ANPE, en matière de travail social, exigeaient à "90 %" la possession d'un diplôme d'Etat de travailleur social. Je leur fis part que "je sentais leur réticence à accepter ma candidature et que je ne voyais pas en quoi une école, l'Ecole X - préparant à un dîplôme d'Etat d'AS, et donc agréee par la DRASS (donc l'ETAT) à former des publics pour ce titre - pourrait s'autoriser à refuser des candidats que vous jugez au dessus du niveau. C'est un diplôme d'Etat ouvert à des candidats, quel que soit leur niveau, qui doivent prouver leur aptittude en se préparant au concours d'entrée" .Je ne voyais pas venir de bons arguments de leur part pour me contrer sur ce point car au fond (mais je ne leur ai pas dit), il s'agit bien d'une discrimination infondée. "Essayez de passer par la VAE et ne perdez pas Trois ans de votre vie" me dit la psy.
Bref, j'en passe... Notre entretien se termine et j'en viens à leur dire, une nouvelle fois, que je sentai bien leur réticence face à ma candidature et que j'esperai que leur avis ne soit pas déjà prononcé quand à la suite à lui donner. Elles ne furent pas prolixes, nous terminames par quelques remarques souriantes.
Petite réflexion que je me pose : On m'a refusé, en septembre 2005, la possibilité d'être formateur permanent à l'IRTS X parce que je n'ai pas de diplôme d'Etat d'AS ou, plus largement, de travailleur social ; d'un autre côté, je souhaite obtenir un diplôme d'ETat d'AS mais l'on me dit que je suis trop au dessus du niveau pour être accepté en formation. Alors que faire , se tirer une balle dans la tête ? Si les écoles de travailleurs sociaux se mettent à jouer le jeu du système qui visent à exclure les "diplômés-déclassés", c'est à dire ceux qui sont "trop bons et pas assez bon", il n'ya plus qu'à baisser le rideau.
Bref, si jamais ces deux membres de jury arguent par écrit que " Le candidat X (moi) n'a pas besoin de bénificier du parcours de formation proposé par l'Ecole d'AS étant donné son niveau d'étude élevé et ses expériences professionnelles dans le champ de la formation des travailleurs sociaux. La voie de la VAE serait plus judicieuse pour ce profil de candidat. Sans compter que le candidat risque de mal s'intégrer dans un groupe d'étudiants et peut-être porté par une tendance omniprésente à déranger la communication pédagogique des formateurs. Par ailleurs, nous avons senti chez le candidat X une propension à vouloir dominer le jury en coupant la parole, en se plaçant en porte faux avec une posture parfois émotive, nous a t-il semblé. Bref nous donnons un avis défavorable à cette candidature", je me facherai tout rouge devant de tels arguments fallacieux et irai en recours....
Merci d'avance pour vos premières réactions
j'aimerais vous soumettre une anecdote, pour une réflexion, qui vient de m'arriver la semaine dernière alors que je passais l'oral pour le concours d'entrée dans une école d'AS en France (je garde l'anonymat pour le moment...)
Je vous précise d'abord mon profil de candidature : DEA de socio, 4 ans d'experiences comme formateur sociologue à l'université, et dans des filières de formation d'AS, d'ES, DSTS, DHEPS, cadres infirmiers... ; j'ai fait quelques années de pionnicat avant, bossé en usine et eu la chance de traverser plein de milieux sociaux. Je souhaite devenir AS pour me reconvertir, faute de pouvoir faire ma place sur le marché du travail. Il me faut donc passer par une école d'AS.
Je vous livre donc le compte rendu de mon passage à l'oral pour tenter d'entrer dans cette école :
Mon épreuve d'oral pour le concours AS à l'Ecole d'AS X, s'est.... très mal passé. Je devais, avant de me présenter au jury (une psychosociologue et une jeune AS), remettre un texte retraçant les éléments de mon parcours justifiant mes motivations d'entrée dans la formation AS. Au moment où je rentre dans la salle du jury, on me demande (c'était la consigne) de "soutenir" le texte de mon parcours. Je fais donc mon topo, évoque mon intérêt pour le travail social et le métier d'AS compte tenu, notamment, de la période où j'ai été formateur de travailleurs sociaux, etc.
D'entrée de jeu, la psychosociologue me dit " Nous, quand on lit votre parcours, vos expériences, votre niveau, on se demande vraiment en quoi la formation d'AS vous est nécessaire". Immédiatement, et j'ai bien senti que ce n'était pas un "jeu de rôles", les deux membres du jury étaient très ambarassés sur mon cas et malgré mes arguments où je justifiais mon souhait de reconversion professionnelle (je disais que le secteur de la formation des travailleurs sociaux n'était plus conforme à mes aspirations professionnelles et qu'il ne m'était plus possible d'y envisager un avenir stable, et bien d'autres arguments persuasifs : mon expérience des publics en difficultés sociales préparant des CAP, mes expériences relationnelles avec les population des milieux populaires, mes capacités d'adaptation dans des univers sociaux variés, des connaissances acquises par mon travail de formateur : problématiques de l'exclusion, connaissance des terrains de stage,etc, etc...) : goût pour la polyvalence de secteur (du fait de la variété des publics et des problématiques suivies, du contexte partenarial, etc... Et bien malgré tout cela, les deux membres du jury ne voyaient aucunement l'intérêt que je suive une formation d'AS à l'Ecole d'AS X. Première questions du jury !!!!!!!!!!!!!!!!! : " on a vu dans votre texte plein de sigles, on se demandait ce que c'était : DSTS, DHEPS, par exemple". J'explicite vite fait. Puis, les arguments du jury se précisent " avec tout ce que vous savez, vous risquez de déstabiliser les formateurs, de mal vous intégrer parmi les étudiants" Et moi de leur répondre que j'avais bien réfléchi depuis longtemps à l'aspect "potentiel" de ce genre d'attitude et qu'il n'y avait rien à craindre d'autant plus que ma décision toute personnelle de devenir étudiant AS impliquait déjà "de prendre sur soi", de se remettre en cause. Les membres du jury n'en démordaient pas et manifestaient très clairement leur réticence à me voir entrer à l'Ecole d'As X (je suppose qu'elles étaient intervenantes aussi à l'Ecole d'AS X...). " Et puis d'ailleurs, me dit la psychosociologue (âgée de 30-34 ans environ), vous voyez bien, quand je vous parle, vous me coupez la parole, vous vous mettez en posture de contradiction (...)". Le sang bouillonnait un peu en moi et j'hésitais à quitter la salle devant tant de mauvaise foi semi-manipulatrice . Ce n'était pas un jeu de rôles... Je restais calme et répondais que je ne faisais que défendre ma candidature en soutenant devant vous mes motivations. A un moment donné, la psy me pose cette question "imaginez, vous êtes formateur dans un jury face à un étudiant aussi bien formé que vous, quelle attitude aurriez-vous" Et moi de lui répondre que je pouvais comprendre cet embarras mais que j'avais déjà réflechi sur point...
" Il y a plein d'endroits où l'on a besoin de travailleurs sociaux sans que le titre d'AS soit nécessaire" me confie la psychosociologue, vous pourriez travailler dans un CHRS par exemple (...)". J'étais surpris par cette remarque et rétorquais que les offres d'emplois d'ASH, de l'ANPE, en matière de travail social, exigeaient à "90 %" la possession d'un diplôme d'Etat de travailleur social. Je leur fis part que "je sentais leur réticence à accepter ma candidature et que je ne voyais pas en quoi une école, l'Ecole X - préparant à un dîplôme d'Etat d'AS, et donc agréee par la DRASS (donc l'ETAT) à former des publics pour ce titre - pourrait s'autoriser à refuser des candidats que vous jugez au dessus du niveau. C'est un diplôme d'Etat ouvert à des candidats, quel que soit leur niveau, qui doivent prouver leur aptittude en se préparant au concours d'entrée" .Je ne voyais pas venir de bons arguments de leur part pour me contrer sur ce point car au fond (mais je ne leur ai pas dit), il s'agit bien d'une discrimination infondée. "Essayez de passer par la VAE et ne perdez pas Trois ans de votre vie" me dit la psy.
Bref, j'en passe... Notre entretien se termine et j'en viens à leur dire, une nouvelle fois, que je sentai bien leur réticence face à ma candidature et que j'esperai que leur avis ne soit pas déjà prononcé quand à la suite à lui donner. Elles ne furent pas prolixes, nous terminames par quelques remarques souriantes.
Petite réflexion que je me pose : On m'a refusé, en septembre 2005, la possibilité d'être formateur permanent à l'IRTS X parce que je n'ai pas de diplôme d'Etat d'AS ou, plus largement, de travailleur social ; d'un autre côté, je souhaite obtenir un diplôme d'ETat d'AS mais l'on me dit que je suis trop au dessus du niveau pour être accepté en formation. Alors que faire , se tirer une balle dans la tête ? Si les écoles de travailleurs sociaux se mettent à jouer le jeu du système qui visent à exclure les "diplômés-déclassés", c'est à dire ceux qui sont "trop bons et pas assez bon", il n'ya plus qu'à baisser le rideau.
Bref, si jamais ces deux membres de jury arguent par écrit que " Le candidat X (moi) n'a pas besoin de bénificier du parcours de formation proposé par l'Ecole d'AS étant donné son niveau d'étude élevé et ses expériences professionnelles dans le champ de la formation des travailleurs sociaux. La voie de la VAE serait plus judicieuse pour ce profil de candidat. Sans compter que le candidat risque de mal s'intégrer dans un groupe d'étudiants et peut-être porté par une tendance omniprésente à déranger la communication pédagogique des formateurs. Par ailleurs, nous avons senti chez le candidat X une propension à vouloir dominer le jury en coupant la parole, en se plaçant en porte faux avec une posture parfois émotive, nous a t-il semblé. Bref nous donnons un avis défavorable à cette candidature", je me facherai tout rouge devant de tels arguments fallacieux et irai en recours....
Merci d'avance pour vos premières réactions