CPE = précarité - et les contrats des AVS alors ?
Publié : 29 mars 2006 23:06
bonsoir,
Concernant les conditions de travail des salariés de l’intervention à domicile (aide ménagère, avs, tisf…) il y a beaucoup de pratiques à dénoncer. Je recopie ici une note émanant de la cfdt parce que je trouve que ce qui y est dénoncé est très juste. Je ne cherche nullement à faire de la publicité pour ce syndicat en particulier et j’aimerais bien que d’autres personnes apportent ici des revendications exprimées par d’autres syndicats : fo, cgt, sud... ou autres peu importe…
Alors que des millions de français manifestent aujourd’hui dans les rues pour dénoncer le CPE, que pensent et vivent des centaines de milliers d’aides à domiciles / avs / tisf… tous les jours, et depuis de nombreuses années ? Les pires situations de précarité, d’isolement, d’exploitation… tout ceci pour un salaire misérable et des droits bafoués tous les jours… Il faut que cela cesse, et cela ne cessera que si nous osions enfin nous unir pour défendre notre statut et nos droits… et pour cela je ne vois pas d’autres possibilités que de se syndiquer… se syndiquer ne veut pas dire faire la révolution, mais simplement être informé de ses droits et aidé pour pouvoir les réclamer. Osons faire ce pas vers le syndicat de notre choix, et si nous sommes nombreuses à faire cette démarche au sein d’une même association, les choses changeront.
CPHSAB est formidable de dire le droit et il faut la remercier chaleureusement pour sa patience et son dévouement, mais connaître le droit ne suffit pas quand on le réclame seul dans son coin… notre emploi précaire peut disparaître encore plus vite que le satané CPE de l’actualité.
Voici la note de la cfdt que j'ai trouvé sur le net à propos des conditions de travail :
Aides à domicile en milieu rural
La CFDT lutte contre la souffrance au travail
En Bretagne, la CFDT a initié un chantier PME pour améliorer les conditions de travail des salariés de l’aide à domicile en milieu rural, marquées par la précarité et la pénibilité.
Quand on pose la question des conditions de travail des “ ***** ” (aides à domicile en milieu rural) à Roselyne Dupuy, « ça ne passe pas » : « On en voit beaucoup trop travailler pour des contrats d’une poignée d’heures par mois, avec des horaires éclatés, y compris les dimanches, sans respect de la convention collective ni de la personne, pour des salaires de misère. » Pour cette militante – TISF (technicienne d’intervention sociale et familiale) depuis vingt-quatre ans et responsable du chantier PME pour les ***** en Bretagne –, la situation est inacceptable.
Précarité maximale, horaires et salaires variables, pénibilité physique autant que psychologique, pratique professionnelle dans des conditions de sécurité parfois “ limites ”, solitude voire isolement… La liste des difficultés rencontrées par ces femmes (la profession est à 90 % féminine) est longue. QUESTION PRECARITE, DIFFICILE DE FAIRE PIRE. La majorité n’a pas de contrat fixe. « Sur les 1 800 salariées de l’***** d’Ille-et-Vilaine, à peine 250 sont mensualisées. Les autres travaillent à l’heure. ET, PAR CRAINTES DES REPRESAILLES, PAR PEUR QU’ON LEUR REDUISE LEURS HEURES, ELLES N’OSENT RIEN DIRE. Sans compter que, pour ces femmes, souvent seules avec des enfants, les horaires variables représentent un véritable casse-tête pour la garde des enfants. « Certaines n’ont pas le choix : elles laissent leurs enfants seuls le temps d’une intervention. »
Le quotidien est rude. Intervenir auprès de personnes âgées, dépendantes, handicapées, en très longue maladie, voire en fin de vie, est éprouvant. « C’est dur physiquement, quand il faut les porter par exemple. Les associations fournissent rarement des lève-malades. Psychologiquement aussi, c’est éprouvant. On entre dans l’intimité des personnes, des familles. On doit parfois subir leur agressivité. » Tout cela sans pouvoir en parler la plupart du temps, avec un fort sentiment d’isolement, « car il n’existe pas de collectif pour partager, traiter ou analyser les difficultés rencontrées », souligne Laurence Théry, secrétaire confédérale en charge des conditions de travail.
Manque de reconnaissance. « Actuellement, le seul moment où la salariée rencontre un responsable de son association, c’est une heure par mois, pour lui remettre les bordereaux de présence au travail. Dans un but uniquement administratif.» C’est pourquoi la CFDT Bretagne se bat pour que les salariées des ***** puissent bénéficier du « temps d’aide » qui, bien qu’inscrit dans la convention collective, n’est jamais respecté. AVEC UN ÄGE MOYEN DE DEPART POUR INCAPACITE OU DECES A 47 ANS ! chiffre donné par l’institut national de prévoyance des ***** pour 2003, ON PREND TOUTE LA MESURE DE LA PENIBILITE DU METIER ! (*)
Malgré cela, la grande majorité des aides à domicile trouvent leur métier « passionnant, enrichissant », comme l’indique Patricia Lepretre, 36 ans, aide à domicile depuis cinq ans, “ reconvertie ” après une dizaine d’années comme blanchisseuse. « Je suis fière de mon métier. Ce sont plutôt les dysfonctionnements de la profession et le manque de reconnaissance de la part des employeurs qui sont usants. »
Ces ***** sont en effet salariées d’associations – on en compte 63 en Ille-et-Vilaine, dont une majorité de micro-structures de quelques salariées – gérées par des bénévoles. « Ces employeurs bénévoles n’ont pas forcément les compétences nécessaires », relève Roselyne. Autant dire que le respect de la convention collective ou les questions de formation et de qualification sont le plus souvent ignorés.
Pour améliorer tous ces aspects, tant du point de vue des conditions de travail que des questions juridiques, la CFDT a initié en 2001 un chantier expérimental en Bretagne, piloté par la Confédération, la fédération, l’Uri, des Unions départementales, l’UPR de Bretagne et plusieurs syndicats Santé-Sociaux. Démarré en Ille-et-Vilaine, où il a d’ores et déjà porté ses fruits en termes de développement – avec un doublement du nombre d’adhérentes entre 2001 et 2005 –, il sera progressivement élargi à l’ensemble des départements bretons. Priorités : lutter contre la précarité en annualisant les contrats de travail, faire reconnaître le métier d’aide à domicile et améliorer les qualifications. Le renforcement du dialogue social est aussi au programme. « Nous avons réussi à mettre en place une commission locale de concertation au niveau d’un “ pays ”, entre la CFDT et les employeurs, pour régler les problèmes et les conflits, notamment sur les questions d’application de la convention collective et des accords de branche », indique Roselyne Dupuy. Prochaine étape : créer une commission de concertation pour chaque pays de Bretagne. Quant à l’Uri, elle est aussi très active sur les questions de qualification des *****. « Sur le terrain, on note quelques avancées, mais il reste tant à faire. »
(*) À savoir
Une usure très précoce
Chez les salariées *****, on quitte le métier pour “ incapacité ou décès ” à 47 ans en moyenne. « C’est bien le signe d’une usure précoce au travail », souligne Claudine Villain, de la fédération Santé-Sociaux. Les conditions de travail, l’isolement sont principalement responsables. Mais le fait d’avoir plusieurs employeurs pour parvenir à un salaire décent est aussi un facteur majeur d’usure. « Les salariées ne s’arrêtent pas lorsqu’elles sont malades et elles ne prennent leurs congés autant qu’elles le devraient, parce que c’est trop complexe à organiser. Nous avons calculé qu’elles prennent en moyenne seulement 12 jours de congés par an. »
Emmanuelle Pirat © CFDT
http://www.cfdt.fr/actualite/vie_au_tra ... l_0030.htm
Concernant les conditions de travail des salariés de l’intervention à domicile (aide ménagère, avs, tisf…) il y a beaucoup de pratiques à dénoncer. Je recopie ici une note émanant de la cfdt parce que je trouve que ce qui y est dénoncé est très juste. Je ne cherche nullement à faire de la publicité pour ce syndicat en particulier et j’aimerais bien que d’autres personnes apportent ici des revendications exprimées par d’autres syndicats : fo, cgt, sud... ou autres peu importe…
Alors que des millions de français manifestent aujourd’hui dans les rues pour dénoncer le CPE, que pensent et vivent des centaines de milliers d’aides à domiciles / avs / tisf… tous les jours, et depuis de nombreuses années ? Les pires situations de précarité, d’isolement, d’exploitation… tout ceci pour un salaire misérable et des droits bafoués tous les jours… Il faut que cela cesse, et cela ne cessera que si nous osions enfin nous unir pour défendre notre statut et nos droits… et pour cela je ne vois pas d’autres possibilités que de se syndiquer… se syndiquer ne veut pas dire faire la révolution, mais simplement être informé de ses droits et aidé pour pouvoir les réclamer. Osons faire ce pas vers le syndicat de notre choix, et si nous sommes nombreuses à faire cette démarche au sein d’une même association, les choses changeront.
CPHSAB est formidable de dire le droit et il faut la remercier chaleureusement pour sa patience et son dévouement, mais connaître le droit ne suffit pas quand on le réclame seul dans son coin… notre emploi précaire peut disparaître encore plus vite que le satané CPE de l’actualité.
Voici la note de la cfdt que j'ai trouvé sur le net à propos des conditions de travail :
Aides à domicile en milieu rural
La CFDT lutte contre la souffrance au travail
En Bretagne, la CFDT a initié un chantier PME pour améliorer les conditions de travail des salariés de l’aide à domicile en milieu rural, marquées par la précarité et la pénibilité.
Quand on pose la question des conditions de travail des “ ***** ” (aides à domicile en milieu rural) à Roselyne Dupuy, « ça ne passe pas » : « On en voit beaucoup trop travailler pour des contrats d’une poignée d’heures par mois, avec des horaires éclatés, y compris les dimanches, sans respect de la convention collective ni de la personne, pour des salaires de misère. » Pour cette militante – TISF (technicienne d’intervention sociale et familiale) depuis vingt-quatre ans et responsable du chantier PME pour les ***** en Bretagne –, la situation est inacceptable.
Précarité maximale, horaires et salaires variables, pénibilité physique autant que psychologique, pratique professionnelle dans des conditions de sécurité parfois “ limites ”, solitude voire isolement… La liste des difficultés rencontrées par ces femmes (la profession est à 90 % féminine) est longue. QUESTION PRECARITE, DIFFICILE DE FAIRE PIRE. La majorité n’a pas de contrat fixe. « Sur les 1 800 salariées de l’***** d’Ille-et-Vilaine, à peine 250 sont mensualisées. Les autres travaillent à l’heure. ET, PAR CRAINTES DES REPRESAILLES, PAR PEUR QU’ON LEUR REDUISE LEURS HEURES, ELLES N’OSENT RIEN DIRE. Sans compter que, pour ces femmes, souvent seules avec des enfants, les horaires variables représentent un véritable casse-tête pour la garde des enfants. « Certaines n’ont pas le choix : elles laissent leurs enfants seuls le temps d’une intervention. »
Le quotidien est rude. Intervenir auprès de personnes âgées, dépendantes, handicapées, en très longue maladie, voire en fin de vie, est éprouvant. « C’est dur physiquement, quand il faut les porter par exemple. Les associations fournissent rarement des lève-malades. Psychologiquement aussi, c’est éprouvant. On entre dans l’intimité des personnes, des familles. On doit parfois subir leur agressivité. » Tout cela sans pouvoir en parler la plupart du temps, avec un fort sentiment d’isolement, « car il n’existe pas de collectif pour partager, traiter ou analyser les difficultés rencontrées », souligne Laurence Théry, secrétaire confédérale en charge des conditions de travail.
Manque de reconnaissance. « Actuellement, le seul moment où la salariée rencontre un responsable de son association, c’est une heure par mois, pour lui remettre les bordereaux de présence au travail. Dans un but uniquement administratif.» C’est pourquoi la CFDT Bretagne se bat pour que les salariées des ***** puissent bénéficier du « temps d’aide » qui, bien qu’inscrit dans la convention collective, n’est jamais respecté. AVEC UN ÄGE MOYEN DE DEPART POUR INCAPACITE OU DECES A 47 ANS ! chiffre donné par l’institut national de prévoyance des ***** pour 2003, ON PREND TOUTE LA MESURE DE LA PENIBILITE DU METIER ! (*)
Malgré cela, la grande majorité des aides à domicile trouvent leur métier « passionnant, enrichissant », comme l’indique Patricia Lepretre, 36 ans, aide à domicile depuis cinq ans, “ reconvertie ” après une dizaine d’années comme blanchisseuse. « Je suis fière de mon métier. Ce sont plutôt les dysfonctionnements de la profession et le manque de reconnaissance de la part des employeurs qui sont usants. »
Ces ***** sont en effet salariées d’associations – on en compte 63 en Ille-et-Vilaine, dont une majorité de micro-structures de quelques salariées – gérées par des bénévoles. « Ces employeurs bénévoles n’ont pas forcément les compétences nécessaires », relève Roselyne. Autant dire que le respect de la convention collective ou les questions de formation et de qualification sont le plus souvent ignorés.
Pour améliorer tous ces aspects, tant du point de vue des conditions de travail que des questions juridiques, la CFDT a initié en 2001 un chantier expérimental en Bretagne, piloté par la Confédération, la fédération, l’Uri, des Unions départementales, l’UPR de Bretagne et plusieurs syndicats Santé-Sociaux. Démarré en Ille-et-Vilaine, où il a d’ores et déjà porté ses fruits en termes de développement – avec un doublement du nombre d’adhérentes entre 2001 et 2005 –, il sera progressivement élargi à l’ensemble des départements bretons. Priorités : lutter contre la précarité en annualisant les contrats de travail, faire reconnaître le métier d’aide à domicile et améliorer les qualifications. Le renforcement du dialogue social est aussi au programme. « Nous avons réussi à mettre en place une commission locale de concertation au niveau d’un “ pays ”, entre la CFDT et les employeurs, pour régler les problèmes et les conflits, notamment sur les questions d’application de la convention collective et des accords de branche », indique Roselyne Dupuy. Prochaine étape : créer une commission de concertation pour chaque pays de Bretagne. Quant à l’Uri, elle est aussi très active sur les questions de qualification des *****. « Sur le terrain, on note quelques avancées, mais il reste tant à faire. »
(*) À savoir
Une usure très précoce
Chez les salariées *****, on quitte le métier pour “ incapacité ou décès ” à 47 ans en moyenne. « C’est bien le signe d’une usure précoce au travail », souligne Claudine Villain, de la fédération Santé-Sociaux. Les conditions de travail, l’isolement sont principalement responsables. Mais le fait d’avoir plusieurs employeurs pour parvenir à un salaire décent est aussi un facteur majeur d’usure. « Les salariées ne s’arrêtent pas lorsqu’elles sont malades et elles ne prennent leurs congés autant qu’elles le devraient, parce que c’est trop complexe à organiser. Nous avons calculé qu’elles prennent en moyenne seulement 12 jours de congés par an. »
Emmanuelle Pirat © CFDT
http://www.cfdt.fr/actualite/vie_au_tra ... l_0030.htm