petit test pour sonder le morale des intervenantes à domicile
Publié : 25 févr. 2010 11:03
LE QUESTIONNAIRE DE KARASEK
ET LE CALCUL DES SCORES
Les facteurs de risques psychosociaux au travail sont décrits ici à partir d’un outil internationalement utilisé, le questionnaire de Karasek, du nom de son principal initiateur, un sociologue nord-américain [1].
Ce questionnaire évalue trois dimensions de l’environnement psychosocial au travail :
la demande psychologique, la latitude décisionnelle et le soutien social.
Il comporte 26 questions : neuf pour la demande psychologique, neuf pour la latitude décisionnelle, huit pour le soutien social. Les réponses proposées sont : « Pas du tout d’accord, Pas d’accord, D’accord, Tout à fait d’accord », ce qui permet de les coter de 1 à 4 et de calculer un score pour chacune des trois dimensions. On calcule ensuite la valeur de la médiane de chacun des scores, c’est-à-dire la valeur qui partage l’ensemble de la population enquêtée en deux parties égales : la moitié des salariés se situent au-dessus de ce score, et l’autre moitié au dessous. Le « job strain » est défini comme une situation où la demande psychologique est supérieure à la médiane et la latitude décisionnelle inférieure à la médiane, ce qui constitue une situation à risque pour la santé [1, 2, 6, 7, 8].
L’axe « Demande psychologique » regroupe trois sous-axes :
Quantité - rapidité
Q10 - Mon travail me demande de travailler très vite
Q12 - On me demande d’effectuer une quantité de travail excessive
Q13 - Je dispose du temps nécéssaire pour exécuter correctement mon travail
Complexité - intensité
Q14 - Je reçois des ordres contradictoires de la part d’autres personnes
Q11 - Mon travail me demande de travailler intensément
Q15 - Mon travail demande de longues périodes de concentration intense
Morcellement, prévisibilité
Q16 - Mes tâches sont souvent interrompues avant d’être achevées, nécessitant de les reprendre plus tard
Q17 - Mon travail est très bousculé
Q18 - Attendre le travail de collègues ou d’autres départements ralentit souvent mon propre travail
> Le score de demande psychologique est donné par la formule :
Q10+Q11+Q12+(5-Q13)+Q14+Q15+Q16+Q17+Q18 =
L’axe « latitude décisionnelle » regroupe trois sous-axes :
Latitude ou marges de manoeuvre
Q4 - Mon travail me permet de prendre souvent des décisions moi-même
Q6 - Dans ma tâche, j’ai très peu de libertés pour décider comment je fais mon travail
Q8 - J’ai la possibilité d’influencer le déroulement de mon travail
Utilisation actuelle des compétences
Q2 - Dans mon travail, j’effectue des tâches répétitives
Q5 - Mon travail demande un haut niveau de compétence
Q7 - Dans mon travail, j’ai des activités variées
Développement des compétences
Q1 - Dans mon travail, je dois apprendre des choses nouvelles
Q3 - Mon travail me demande d’être créatif
Q9 - J’ai l’occasion de développer mes compétences professionnelles
Le score de latitude décisionnelle est donné par la formule :
4xQ4+4x(5-Q6)+4x(Q8)+2x(5-Q2)+2x(Q5)+2x(Q7)+ 2x(Q1)+2x(Q3)+2x(Q9) =
L’axe « soutien social » distingue le soutien professionnel ou émotionnel, en provenance des supérieurs ou des collègues :
Le soutien professionnel
- par les supérieurs :
Q22 - Mon supérieur réussit facilement à faire collaborer ses subordonnés
Q21 - Mon supérieur m’aide à mener ma tâche à bien
- par les collègues :
Q23 - Les collègues avec qui je travaille sont des gens professionnellement compétents
Q26 - Les collègues avec qui je travaille m’aident à mener les tâches à bien
Le soutien émotionnel :
- par les supérieurs
Q20 - Mon supérieur prête attention à ce que je dis
Q19 - Mon supérieur se sent concerné par le bien-être de ses subordonnés
- par les collègues
Q25 - Les collègues avec qui je travaille sont amicaux
Q24 - Les collègues avec qui je travaille me manifestent de l’intérêt
Le score de soutien social est donné par la formule :
Q19+Q20+Q21+Q22+Q23+Q24+Q25+Q26
« Job strain » et « isostrain »
Le « Job strain » ou « tension au travail » est la combinaison faible latitude/forte demande.
En pratique, si le score de demande psychologique est supérieur à 20
et le score de latitude décisionnelle inférieure à 71, le salarié est dans le cadran « tendu », et donc considéré en situation de « job strain ».
L’Isostrain est la combinaison d’une situation de job strain et d’un faible soutien social, inférieur à 24.
Une étude a évalué les qualités psychométriques de cette version française du questionnaire et l’a validée d’un point de vue statistique [3]. L’enquête SUMER permet donc de disposer d’une base de données pertinentes sur les facteurs psychosociaux en France, permettant des comparaisons y compris au niveau international.
Une étude statistique transversale comme SUMER ne peut pas répondre à la question de savoir si des « difficultés psychologiques » altéreraient la perception de certains salariés sur leurs charges psychologiques et sur leurs marges de manoeuvre au travail. Par contre, des études longitudinales apportent des réponses à cette question.
Si on entend par « difficultés psychologiques » des traits de personnalité, des études épidémiologiques ont montré qu’en prenant en compte des facteurs relatifs à la personnalité, les associations entre facteurs psychosociaux au travail et les indicateurs de santé étaient inchangés [9].
Des études prospectives ont montré les effets prédictifs des facteurs psychosociaux au travail sur le développement d’une symptomatologie anxio-dépressive chez des salariés qui y sont exposés. [10].
ET LE CALCUL DES SCORES
Les facteurs de risques psychosociaux au travail sont décrits ici à partir d’un outil internationalement utilisé, le questionnaire de Karasek, du nom de son principal initiateur, un sociologue nord-américain [1].
Ce questionnaire évalue trois dimensions de l’environnement psychosocial au travail :
la demande psychologique, la latitude décisionnelle et le soutien social.
Il comporte 26 questions : neuf pour la demande psychologique, neuf pour la latitude décisionnelle, huit pour le soutien social. Les réponses proposées sont : « Pas du tout d’accord, Pas d’accord, D’accord, Tout à fait d’accord », ce qui permet de les coter de 1 à 4 et de calculer un score pour chacune des trois dimensions. On calcule ensuite la valeur de la médiane de chacun des scores, c’est-à-dire la valeur qui partage l’ensemble de la population enquêtée en deux parties égales : la moitié des salariés se situent au-dessus de ce score, et l’autre moitié au dessous. Le « job strain » est défini comme une situation où la demande psychologique est supérieure à la médiane et la latitude décisionnelle inférieure à la médiane, ce qui constitue une situation à risque pour la santé [1, 2, 6, 7, 8].
L’axe « Demande psychologique » regroupe trois sous-axes :
Quantité - rapidité
Q10 - Mon travail me demande de travailler très vite
Q12 - On me demande d’effectuer une quantité de travail excessive
Q13 - Je dispose du temps nécéssaire pour exécuter correctement mon travail
Complexité - intensité
Q14 - Je reçois des ordres contradictoires de la part d’autres personnes
Q11 - Mon travail me demande de travailler intensément
Q15 - Mon travail demande de longues périodes de concentration intense
Morcellement, prévisibilité
Q16 - Mes tâches sont souvent interrompues avant d’être achevées, nécessitant de les reprendre plus tard
Q17 - Mon travail est très bousculé
Q18 - Attendre le travail de collègues ou d’autres départements ralentit souvent mon propre travail
> Le score de demande psychologique est donné par la formule :
Q10+Q11+Q12+(5-Q13)+Q14+Q15+Q16+Q17+Q18 =
L’axe « latitude décisionnelle » regroupe trois sous-axes :
Latitude ou marges de manoeuvre
Q4 - Mon travail me permet de prendre souvent des décisions moi-même
Q6 - Dans ma tâche, j’ai très peu de libertés pour décider comment je fais mon travail
Q8 - J’ai la possibilité d’influencer le déroulement de mon travail
Utilisation actuelle des compétences
Q2 - Dans mon travail, j’effectue des tâches répétitives
Q5 - Mon travail demande un haut niveau de compétence
Q7 - Dans mon travail, j’ai des activités variées
Développement des compétences
Q1 - Dans mon travail, je dois apprendre des choses nouvelles
Q3 - Mon travail me demande d’être créatif
Q9 - J’ai l’occasion de développer mes compétences professionnelles
Le score de latitude décisionnelle est donné par la formule :
4xQ4+4x(5-Q6)+4x(Q8)+2x(5-Q2)+2x(Q5)+2x(Q7)+ 2x(Q1)+2x(Q3)+2x(Q9) =
L’axe « soutien social » distingue le soutien professionnel ou émotionnel, en provenance des supérieurs ou des collègues :
Le soutien professionnel
- par les supérieurs :
Q22 - Mon supérieur réussit facilement à faire collaborer ses subordonnés
Q21 - Mon supérieur m’aide à mener ma tâche à bien
- par les collègues :
Q23 - Les collègues avec qui je travaille sont des gens professionnellement compétents
Q26 - Les collègues avec qui je travaille m’aident à mener les tâches à bien
Le soutien émotionnel :
- par les supérieurs
Q20 - Mon supérieur prête attention à ce que je dis
Q19 - Mon supérieur se sent concerné par le bien-être de ses subordonnés
- par les collègues
Q25 - Les collègues avec qui je travaille sont amicaux
Q24 - Les collègues avec qui je travaille me manifestent de l’intérêt
Le score de soutien social est donné par la formule :
Q19+Q20+Q21+Q22+Q23+Q24+Q25+Q26
« Job strain » et « isostrain »
Le « Job strain » ou « tension au travail » est la combinaison faible latitude/forte demande.
En pratique, si le score de demande psychologique est supérieur à 20
et le score de latitude décisionnelle inférieure à 71, le salarié est dans le cadran « tendu », et donc considéré en situation de « job strain ».
L’Isostrain est la combinaison d’une situation de job strain et d’un faible soutien social, inférieur à 24.
Une étude a évalué les qualités psychométriques de cette version française du questionnaire et l’a validée d’un point de vue statistique [3]. L’enquête SUMER permet donc de disposer d’une base de données pertinentes sur les facteurs psychosociaux en France, permettant des comparaisons y compris au niveau international.
Une étude statistique transversale comme SUMER ne peut pas répondre à la question de savoir si des « difficultés psychologiques » altéreraient la perception de certains salariés sur leurs charges psychologiques et sur leurs marges de manoeuvre au travail. Par contre, des études longitudinales apportent des réponses à cette question.
Si on entend par « difficultés psychologiques » des traits de personnalité, des études épidémiologiques ont montré qu’en prenant en compte des facteurs relatifs à la personnalité, les associations entre facteurs psychosociaux au travail et les indicateurs de santé étaient inchangés [9].
Des études prospectives ont montré les effets prédictifs des facteurs psychosociaux au travail sur le développement d’une symptomatologie anxio-dépressive chez des salariés qui y sont exposés. [10].