Le Social

Bonjour à toutes et à tous,

Je prépare actuellement un mémoire dans le cadre d'un master2 professionnel : conseil et formation.

Mon sujet concerne votre métier. Les auxiliaires de vie sociale, qui ont été sous statut demandeur d'emploi et qui ont pour une raison personnelle ou un projet professionnel, décidé de suivre la formation diplômante du DEAVS.

Je souhaiterai obtenir vos témoignages sur votre expérience propre, votre ressenti, les changements que vous avez constatés...

Enfin, je veux à travers ce mémoire porter votre identité professionnelle et votre professionalisation le plus fidèlement possible.

Accepteriez-vous que nous échangions ?

Je vous remercie de l'intérêt porté à ce message.

Nathalie M.

Bonsoir,
Seriez-vous d'accord si je vous pose quelques questions :
1) Est-ce que votre projet de formation à été facile à entreprendre ?
2) Dans la région où vous habitez, y-a-t-il plusieurs centre de formation qui prépare des formations dans le secteur de l'aide à domicile ?
3) Au niveau de votre évolution de carrière, est-ce que cela à changé ?
4) Est-ce que la formation est adaptée ?
5) Est-ce que votre métier correspond bien à ce que vous imaginiez avant de faire votre formation ?
6) Comment vivez-vous votre métier ?
J'espère que vous me donnerez vos impressions car je suis vraiment interressée par vos témoignages et votre expérience de terrain. Je n'oublie pas qu'un jour moi aussi j'aurai besoin de vous.
Bonne soirée.
Nathalie M.

Nathalie,


Votre intérêt pour les auxiliaires de vie ne se limite pas je le souhaite, au simple fait que peut-être un jour, vous en auriez besoin, rassurez-nous.

Bonjour Offaly,
Je vous remercie d'être intervenue.
Non pas du tout, je suis vraiment adminirative de votre métier et ce que je souhaite faire, c'est vraiment le comprendre, connaître votre environnement de travail, ce que vous vivez au quotidien. J'ai à de nombreuses reprises discuté avec vos collègues qui travaille près de chez moi et j'aimerai par ce biais du forum, obtenir vos impressions également.
Je ne veux pas faire un travail de recherche sans avoir des personnes d'expérience, comme je l'ai dit plus haut, je ne veux surtout pas imaginé votre métier mais obtenir des témoignages d'auxiliaire de vie sociale professionnelle ou en devenir.
Ce travail est sincère et je ne veux aucunement blesser ou importuner quelqu'un.
Merci.
Nathalie M.

Nathalie,

1)mon projet de formation a été aisé à entreprendre car je voulais faire un métier "qui me fasse me sentir utile"
2)Sur mon département de saone et loire la formation dépend du crifad de Dijon.
3)Question "évolution de carrière" je pense personnellement qu'il n'y en a pas ou alors il faut essayer de travailler dans l'administratif. Ou il faut travailler en structure car à domicile je ne vois pas comment on peut "monter en grade" du moins dans mon association.
4)La formation est très bien mais par rapport au terrain il n'y a rien à voir !
5) mon métier ne correspond pas trop à ce que j'espérais, car sur le terrain on ne peut pas toujours faire notre travail dans "les règles de l'art", il faut toujours s'adapter et "faire avec" .
6) je vis bien mon métier mais je cherche à faire autre chose car étant en milieu rural je fais énormément de km (en moyenne 50 km/jour), de plus mon association est plus dans le rendement et l'administratif que dans l'humain. Les personnes aidées sont de moins en moins écoutées. On manque de personnel car évidemment c'est mal payé et mal considéré. Du coup on envoie n'importe qui n'importe ou et vas y débrouille toi. De plus pas de formation de nulle sorte. Faut pas s'étonner que c'est un secteur qui recrute ! boulot mal payé, mal considéré, fatiguant nerveusement et physiquement! et ON NOUS APPELLE FEMME DE MENAGE OU AIDE MENAGERE !!!!!!!!!!!!!!!
voilà mon ressenti, je suis désabusée et dégoutée de tout ça...

SISSI. diplômée DEAVS depuis 4 ans

Bonjour Sissi,
Je vous remercie pour votre témoignage. Il n'est pas facile de mettre en mot ce que l'on vit dans le monde du travail et l'impact que cela à sur nous personnellement.
En tout cas, je vous souhaite de poursuivre vos projets et vos aspirations dans les meilleurs conditions.
A bientôt si vous le souhaitez.
Nathalie M.

Bonsoir "Nathalie"

Je pense que votre tâche va être difficile ,tellement nos parcours ,nos expériences ,nos conditions de travail sont variées et difficiles à cibler aux quatre coins de france ,et du fait que peu d'entre nous aurons le temps et le courage de vous répondre .( d'autres personnes ayant tenté ce genre de sondage ou dequestionnaire ici )

Parcourir ce forum serait déjà très instructif pour vous .( pour vos questions 4,5,6 !)

Faire une demande "ciblée" à certaines personnes que vous choisiriez , et qui vous donneraient leurs coordonnées ,pour votre travail ? je ne sais pas, je n'ai jamais fait de "mémoire" ,aussi ,il m'est difficile de savoir !
Ou alors ,poser des questions restreintes ?

Ce soir ,j'ai le temps , et donc , je réponds (car la question posée sur les raisons ,les circonstances ,les motivations et les projets perso menant les demandeurs d'emploi à suivre la formation d'AVS m'interpelle .)

En ce qui concerne les demandeurs d'emploi que Pôle emploi orientent vers la formation d'AVS (sans information sur la réalité du métier et sur leur avenir ou non-avenir , c'est à dire : retour à la case départ :au chômage pour pas mal j'ai l'impression !) ,on dirait que c'est "tout le temps " !
On propose le miroir aux alouettes à chaque chômeuse en difficulté financière ,familiale ,fin de droit ,naïve ,ou que sais-je ...

Ils ont à mon avis , des places de formations à "remplir" ( enfin,c'est vraiment l'impression que j'ai depuis plusieurs années ) ,et se fichent éperdument , non seulement des capacités et aptitudes des personnes demandeuses d'emploi ( ou si peu ) , ,mais aussi de leurs souhaits en matière de formation ,et du marché de l'emploi, saturé dans certaines régions ( dans lesquelles ils continuent à proposer ces formations malgré tout ,qui viennent un temps réduire le taux de chômage je suppose ...donc,tout va bien ! ).

Personne ne dit que beaucoup d' assos rechignent de plus en plus à embaucher des AVS ,pour une question de coût .
C'est compliqué tout ça !

En ce qui me concerne ,"Pôle emploi" m'a orientée direct ,à un certain âge (ou un âge certain !) ,vers une formation " aide à la personne " de 3 mois,au GRETA ( finistère) ,en me disant que cela m'aiderait à me préparer à un examen que je visais de manière utopique à l'époque , et qui devait avoir lieu quelques mois plus tard : examen pour intégrer une formation de TISF de deux ans ,loin de chez moi (:alors que je savais déjà que c'était trop loin de mon domicile ,et que ce serait quasi impossible avec mes deux ados à la maison ...)

Et voilà ,la petite formation de 3 mois terminée ,j'ai cherché et trouvé dans ma ville , du travail dans une, en CDD ( il me fallait vivre ,ou survivre ,mes deux enfants et moi ... ) et l'histoire de mon CDD s'est terminée au bout de 7 mois , un 31 décembre dans la cata , et transformé en CDI quelques jours plus tard.
Cette histoire dure depuis 8 ans .(par la force des choses ...)
Entre temps ,j'ai passé le diplôme d'auxiliaire de vie sociale par la VAE ,quand j'ai eu 3 ans d'expérience et un certain nombre d'heures règlementaires : j'ai loupé un module sur 6 ,et comme il n'y avait plus de crédit pour payer ma formation ( et que j'étais la dernière en ancienneté ) ,les autres sont passées avant moi ,et j'ai du attendre encore un an pour intégrer une formation AVS : je n'assistais qu'aux cours qui concernaient le module à passer et fait 5 semaines de stage en maison de retraite .
Je bossais le reste du temps dans mon asso , entre mes cours ,mes journées de stage , mes écrits et mes rapports ;VOILA !

Aujourd'hui ,je suis AVS ,j'ai 55 ans ,et je travaille toujours dans la même association ,sous convention BAD , avec la télégestion ,bureau des déléguées .
Notre travail n'est pas facile ,fatigant ,parfois physiquement ,parfois psychologiquement ou les deux à la fois ,mais notre convention collective est respectée dans mon asso : il faut parfois demander à remettre les choses à leur place quand même , quand les plannings sont mal faits , et c'est stressant ,mais bon...

Je suis écoutée ,et mes droits sont respectés ,et ce qui pourrait (et devrait) me paraître normal ,m'étonne encore parfois quand je parcours ce forum qui est souvent un condensé de situations inhumaines et illégales vécues par des personnes qui ont pourtant le même statut et le même emploi que moi ..

Bonne soirée !

PS " Nathalie" ,essayez de jeter un regard sur les problèmes de "passerelles " : le mensonge qui permet que certaines personnes attirées par le métier d'aide soignante ,soient orientées ( par pôle emploi ?) vers le métier d'auxiliaire de vie ,avec la promesse , la perspective trompeuse d'accéder par passerelle au métier d'aide soignante : le parcours du combattant ,impossible ou quasi selon les régions ...

Bonsoir,

Diplomée monitrice éducatrice, j'ai découvert le metier d'aide à domicile il y a dix ans lors de mes 1ere experiences professionnelles avant d'être former ME.Les interventions auprès des personnes agées se passaient bien mais la gestion des plannings et du personnel ne m'apportait pas satisfaction ainsi que la rémunération (frais kilométrique, smic), et la reconnaissance de ce metier d'auxiliaire de vie . Ensuite, j'ai travaillée en institution, et j'ai retrouvée le secteur d'aide à domicile grace à ma directrice qui gerait parmis ses services celui la. Le respect de la personne, l'écoute, la confiance, les frais kilométriques pris en charge, une explication précise de nos interventions, une permanence téléphonique, une confiance en notre professionnalisme, un échange sur nos pratiques, une formation possible, des réunions d'équipe (important dans les situations difficiles, et pour couper la solitude),et un salaire au niveau du diplome....voila qui redonne gout à ce metier ou le professionnel joue un role important dans le quotidien de la personne (agée, handicapee, enfant). Le seul inconvenient c'est de devoir utiliser sans propre voiture. Aujourd'hui j'ai quitter cette association pour des raisons personnels, et à force de chercher en institution et d'avoir des cdd, je me suis relancée dans l'aide à domicile. On y voit un peu de tout, selon la société ou l'association pour laquelle on intervient (la considération du professionnel, la façon de le gerer, de compléter les plannings, de nous mettre sur telle intervention, le salaire, les remboursements des frais, la façon d'être présentée à l'usager). Souvent un temps plein est difficile lorsqu'on est salariée d'une seule société, alors il faut se débrouiller pour trouver un complément ce qui n'est pas du tout évident. Mais je ne sais pas si j'ai une bonne étoile, j'ai pu être embauchée par une SARL gérer par une femme humaine et tres soucieuse du bien être de la personne autant de l'usager, que du salariée, disponible, avec qui le dialogue est possible. Et j'ai pu completer ces heures avec une association, qui m'a tres bien reçue, me demandant mes attentes, mon experience, m'expliquant tres clairement le role de l'auxiliaire de vie dans leur association, et leur fonctionnement. Une fois recrutée, on m'a detailler chaque situation, l'emplacement du domicile, mon salaire garantit, mes remboursements kilométriques, les plans de formation (par exple alzheimer, parkinson), mes horaires, mes w.ends, le systeme de pointage, et si besoin ils sont joignables par téléphone ou au bureau.

L'évolution de l'auxiliaire de vie pour ma part peut s'orienter vers le metier d'amp, de moniteur éducateur, d'aide soignant.
Les missions sont variées : entretien, aide aux deplacements, aides aux courses, à la préparation et à la prise des repas, aide à la toilette, à l'habillement, loisir, accompagnement médical, aide administrative, écoute, soutien, détente, et divertisement, maintien des reperes, et de l'autonomie, travail sur la mémoire, trouver un projet de vie, définir des temps du quotidien....

Ce qui me manque pour être épanouit c'est le travail d'équipe, car je suis toujours seule en intervention.
Le plus serait une vehicule ou des frais de remboursement superieur, pouvoir réunir les personnes pour les couper de la solitude, des activités de groupe, des sorties "loisirs" pris en charge dans le plan de financement (souvent on reste au domicile ou au supermarché du coin et on restreint les sorties à cause des dépenses kilométriques, le manque d'outil (des jeux à disposition pour varier, stimuler), un meilleur aménagement du logement face à la personne en perte d'autonomie, un suivit psychologique pour les 2 (usagers et professionnel de façon indépendante), des reunions déquipes (rémunéré), une liaison plus précise sur les taches éffectuées (souvent on lit "entretien ,soupe), un référent attribué lorsqu'il y a plusieurs intervenants (ce qui revalorise le statut du professionel, et qui permet un meilleur suivit de la personne), des fiches d'interventions précise ou des fiches de missions, la rencontre avec si il y a l'equipe médicale, la famille et tant qu'à y etre un telephone portable que de prendre sur notre forfait. Il est bien d'avoir un "bagde" pour les remplaçants, une blouse pour ne pas se tacher et des chaussures mais bon, l'ideal serait d'avoir un financement pour tout ca et parfois des gants.

A ce qui concerne la formation, celle de moniteur éducateur n'est pas étendue sur la personne agée, mais plus sur la personne handicapée (enfant ou adulte). la pratique est un atout pour adapter nos methodes de travail, ce qui est important par exple pour les transferts, la pathologie de la personne, ces humeurs...

Le point faible pour moi : entretien menager. On y passe à chaque intervention et ce mois ci j'ai 65interventions. Et bon faut le reconnaitre, c'est un metier qui demande d'avoir de l'énergie, de "courir sur la route",qui demande de s'adapter à chaque intervention, de la patience, du respect, mais aussi de s'imposer.
En esperant que cela vous aide,

Bonne continuation

Bonjour Marielo,
Je vous remercie d'avoir pris le temps de m'expliquer votre parcours professionnel. Je retiens dans votre discours certaines pistes à creuser. J'espère que vos projets se réaliseront. Bonne continuation.
Nathalie M.

Bonjour Cath,
Je vous remercie également de votre intervention pour répondre à mes questions. Votre intinéraire d'expérience est riche et varié, ce qui m'apporte aussi des pistes de recherche.
Je vous souhaite toute la réussite possible.
Nathalie M.