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assistante pédagogique en détresse

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vavé

assistante pédagogique en détresse

Message non lu par vavé » 12 avr. 2007 12:48

Bonjour,
L’approche du concours me rend nerveuse… nombre de postes offerts, nombre de candidats inscrits…Un besoin de m’exprimer et d’être entendue me submerge aujourd’hui. Vais-je enfin le réussir, après 4 échecs consécutifs, des résultats de plus en plus mauvais en le préparant de mieux en mieux. Concurrencée, je le vois au contact des stagiaires dans l’école où je travaille, par des personnes mieux préparées à obtenir ce concours. Perte de confiance en mes capacités alors que je sais bien au fond que mes capacités, mes compétences, mes savoir-faire sont bel et bien là, j’en ai la preuve tous les jours. Mais la question est là : vais-je réussir un jour à concrétiser ce désir de pratiquer dans de meilleures conditions ce métier que j’aime, vais-je être enfin reconnue par cette institution à qui j’ai beaucoup donné mais qui ne me rend pas grand-chose en retour. Heureusement, les élèves, eux, compensent parfois ce retour.

Aujourd’hui, ma situation personnelle est telle que je ne peux continuer à exercer dans des conditions aussi précaires, j’ai 32 ans, besoin de reconnaissance dans mon travail et surtout d’un emploi me permettant de faire des projets d’avenir et d’élever mes enfants dans de bonnes conditions. C’est donc sans aucun doute ma dernière année d’assistante pédagogique si je n’obtiens pas le CRPE. Dommage, parce ce que ce que je fais me plaît beaucoup, j’y suis très investie et mon travail est apprécié je crois par mes collègues.
Les collègues ? Une équipe assez jeune avec qui j’ai beaucoup d’affinité mais à certains moments de la journée, la réalité fait surface et l’écart entre eux et moi se fait sentir. Et oui, il est difficile de travailler au quotidien avec des gens qui croient en vous, vous considère comme un égal, et de ne pouvoir partager autre chose avec eux. Aucun loisirs, pas de resto tous les jeudis midi, pas de piscine tous les mardi soir, pas de ciné… parce que préparation CRPE oblige et puis surtout parce que 500€/mois…nous n’avons pas les même activités. La plupart du temps on s’y accommode mais parfois c’est pesant !

Mon parcours ? J’ai toujours travaillé dans l’enseignement, au début en école privée, puis en tant qu’emploi jeune durant 5 ans, dans la formation pour adulte et l’insertion professionnelle et depuis 1 an comme assistante pédagogique. Parallèlement, j’ai poursuivit des études par correspondance pour obtenir une licence sciences de l’éducation dans la perspective du concours. Ce que j’ai appris au contact de enfants et des collègues est énorme, j’ai traversé divers milieux, diverses cultures (classe unique en milieu rural, grande école dans un milieux très favorisé, ZEP).J’ai côtoyé des pratiques d’enseignement diverses, des projets d’école très différents, des soutiens extérieurs variés, un contact avec les familles tout aussi différent. J’ai pu moi-même m’essayer à des stratégies d’apprentissage ou de gestion de classe diverses comme le font les jeunes professeurs les premières années. Bref, j’ai une expérience de terrain non négligeable je crois, une réflexion sur l’enseignement et l’administration. Par contre, il me manque certainement des apports théoriques et je souhaiterais faire une année de préparation aux côtés d’autres stagiaires IUFM ainsi que pour obtenir les conseils et remarques des conseillers péda et autres professeurs, même si aujourd’hui, mon expérience aidant, accompagner une classe toute une année ne m’effraie pas plus que cela. Mais les P0 ont aussi un manque, le manque d’expérience qui les fait parfois se retrouver sur le terrain plein de désarroi parce qu’à l’IUFM, on n’apprend pas la gestion de classe, ne pas se laisser déborder par le chahut, obtenir l’attention et l’écoute. Parfois cet apprentissage est long et même si savoir faire passer des connaissances est un volet du métier, celui de pouvoir faire face à 30 élèves 6h/jour en est un autre. Certains jeunes enseignants souffrent les premières années de ce manque, parce que leur vision du métier était erronée et parce qu’ils n’y étaient pas été préparé.

Je me pose la question, quelle est la meilleure préparation, le parcours le plus cohérent, le mien comme celui de plusieurs autres dans mon cas ou le leur ? Je ne prétends pas mériter quelque chose que je n’ai pas. Je sais seulement que j’ai beaucoup donné dans cette voie, pensant vraiment que ces expériences de terrain me seraient profitables et tout simplement parce que j’ai aimé ça, je me suis toujours levée le matin en étant contente de retrouver les élèves, j’ai toujours aimé le temps personnel que je passais à fouiner, à lire, à chercher des idées pour partager quelque chose avec eux. Et le peu de temps où je n’étais plus dans l’enceinte d’une école, ça m’a manqué. Mais aujourd’hui, comme je l’ai expliqué plus haut, je me pose beaucoup de questions, j’espère obtenir le CRPE mais je ne peux plus compter que sur cette réussite parce que je dois voir plus loin. Et je sens bien que je ne suis pas autant préparée que les 330 qui vont obtenir un poste, je me forme seule, j’ai une famille et un métier.

Je voudrais simplement dire que cela est dommageable, le corps de métier perdra un élément motivé. Pourquoi si peu de solutions pour les personnes comme moi, un minimum d’aide en retour du temps consacré à l’enseignement en contrat précaire. Sur la région, peu de postes offerts, un concours troisième voie auquel je peux prétendre mais qui laisse peu de chances (8 postes offerts 335 inscrits), et un second concours interne pour lequel il faut 3 ans d’expérience et qui est inexistant. J’ai 7 ans d’expérience dans l’enseignement primaire…contrat privée, public quelle importance.
Mes rêvent s’essoufflent c’est vrai aussi parce que je suis fatiguée de passer mes soirées et mes week-ends à ressasser les même cours d’histoire, de géo, de sciences, à faire et à refaire des synthèses (qui m’apportent autant de très bonnes notes et l’année d’après une note éliminatoire). Aucune des expériences que j’ai eues n’ont été reconnue et lorsqu’on parle AE c’est toujours en imaginant un jeune étudiant qui gagne quelques sous. Mais le boulot fait par certains d’entre nous à été un véritable travail mais jamais avoué. De plus sur le marché du travail je sais que ça n’a pas grande valeur non plus. Les temps futurs ne sont pas très réjouissants.

Quel dommage qu’une institution telle que l’éducation nationale, une des plus importantes parce qu’elle reflète la société de demain et qu’elle a un pouvoir énorme ai aussi peu de respect pour ses employés que se soit pour tous ces contrats précaires dont elle use et abuse, que se soit pour ces jeunes enseignants envoyés « à cru » sur les postes les plus difficiles les premières années, enclins à les démotiver parce qu’on a pas toujours les épaules de faire face à un début dans l’enseignement avec la gestion des projets, l’apprentissage des programmes, le temps passé sur ses prépas et ses corrections et en plus gérer des comportements plus difficiles à certains endroits que par ailleurs.

En me relisant, je me dis que je suis maso de vouloir exercer ce métier… Non pas du tout, au contraire, j’ai envie d’exercer ce métier tout en étant consciente de la réalité du terrain, parce que l’expérience qui fait mon bagage m’a appris à l’aimer malgré les « bugs » que j’ai pu observer. Je suis passée par des moments difficiles avec certains élèves et j’ai eu à faire avec la non reconnaissance de mon statut et au manque de formation et d’informations par rapport aux élèves, à la classe, à l’apprentissage…J’ai eu mon lot de déboire et c’est très formateur. L’erreur n’est elle pas nécessaire à l’apprentissage ?
Malgré tout je reste convaincue que l’école et le socle commun de connaissances, cette conscience collective qu’elle apporte, cette union, cette impartialité de l’individu fait et surtout fera la force de demain. J’ai envie de croire en l’école pour moi et pour les générations à venir.

Merci à ceux qui me liront, je replonge dans mes révisions !

framby

Re: assistante pédagogique en détresse

Message non lu par framby » 14 avr. 2007 16:44

Vavé,

J'ai lu ton message avec beaucoup d'attention, dans chaque phrase écrite, je me reconnaîs : 3 échec au concours, 5 ans en classe unique, la licence sciences de l'éducation en travaillant à l'école, 3 ans en tant qu'assistante d'éducation et là je révise pour le concours...

Je me dis également que dans ce milieu on a pas beaucoup de reconnaissance et de respect de l'éducation nationale...

Pourquoi ne pas nous titulariser tel que l'on est...

Voilà bon courage pour la dernière ligne droite.

celine

Re: assistante pédagogique en détresse

Message non lu par celine » 16 avr. 2007 17:31

Bon courage!!
tu l'auras cette année c'est sûr!!
you must you can you will!!
je suis un peu dans le m^me cas si ce n'est que je n'ai pas eu ton merite de presenter le concours chaque année je l'ai passé une fois et j'ai été déçu du resultat , j'ai attendu de pouvoir le passer en interne c'est le cas cette année j'attends les resultats de l'ecrit (je passe le capes d'anglais)
mais je te comprends c'est décourageant et pourtant inutile de te devaloriser ce n'est pas un concours facile et seul les meilleurs sont pris...pas les meilleurs candidats les meilleurs copies Cela ne dit rien de ce que tu es ni même ne temoigne de ta valeur, prends en conscience et tu auras ton concours haut la main!
Courage en tout cas
Céline

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