Le Social

Quelle réponse à apporter pour un jeune qui vient juste d'avoir 13 ans, inconnu des services de police et qui a commis un acte malheureusement très grave en mettant un coup de couteau à son enseignante qui lui avait infligé une sanction..La justice n'a trouvé que l'incarcération..Ce jeune dort en ce moment dans une prison pour mineur..2 mois avant ce jeune garçon n'aurait pas été en détention car trop jeune...Quelle société voulons nous pour nos jeunes!!!A travers ce fait malheureux nos politicien se sont vite empressés par dénoncés les violences dans les écoles..La seule réponse apportée est mettre des caméras, pourquoi pas des vigiles..Mais le manque d'enseignants, les classes surchargées, les postes de surveillants en moins, alors là surtout pas en parler!!!je suis révoltée par ce choix de société..Occupons nous de notre jeunesse avant qu'elle s'occupe de nous..N'ayons pas PEUR DE NOS JEUNES...

Nous verrons si ta question passionne sur ce forum qui semble préoccupé de questions de déroulé de carrière, de formation, de recrutement, questions dont les réponses sont dans les textes de l'administration, au télèphone ou serveur des PTF ou des orga syndicales... Quelquefois on en trouve qui s'impatientent des résultats, comme des gosses alors qu'il s'agit pourtant du temps normal...
Et pourtant c'est ta question qui reste fondamentale et qui pose même l'existence de nos professions, et donc à terme leur disparition, a travers évolution de la justice des mineurs, des sanctions sur les personnels etc, de l'évolution vers l'enferment présenté comme une réponse éducative parmi tant d'autres. A la création des EPM, on nous avait dit que c'était une nouvelle réponse qui ne se substituait pas aux autres... un plus en quelques sorte...et qui se génèralise aujourd'hui....
Il fut un temps pas si lointain, ou dans le foyer où je travaillais nous recevions des mômes de 13 ans qui avaient frappé et même tué, nous arrivions à les remettre sur pied eux et leur famille, et avec le recul ils sont maintenant adultes et n'ont pas récidivé... mais c'était du laxisme... Aujourd'hui ils apprendront à l'EPM à se constituer contre les murs et les adultes, ils y apprendront dès 13 ans ce que les déjà chevronnés de 17 ans qui y sont aussi leur montreront... mais ça permet aux média d'annoncer l'incarcération par la voix d'un procureur, donc de rassurer enseignants et parents d'élèves. Il fut un temps pas si lointain où dans ces cas c'était le Juge des Enfants qui était interwieuvé et expliquait son choix éducatif, aujourd'hui c'est le Procureur qui annonce l'incarcération....circulez y'a rien à voir...

Bonjour,

C'est sur que l'incarcération n'est pas toujours la solution, mais ds ce cas je crois qu'il le faut.
Imagine un seul instant que ce soit un membre de ta famille qui soit poignardé, moi j'aurais qu'une envie c de desccendre le gamin, alors pensons egalementla victime et non pas toujours au coupable.

Je suis sure que ce forum passionnera, ce sont des questions de fond que nous pourrons évoquer. Des préoccupations essentielles pour l'avenir de la PJJ

Nous travaillons à cette question de l'enfermement et plus généralement sur le projet de réforme de l'ordonnance de 45 depuis plus de 6 mois, quand le gouvernement a diffusé le rapport de la commission Varinard.

Voici ce que nous écrivions alors :

"Décembre 2008. La prison à 12 ans. Cette proposition de la commission Varinard a joué le rôle d'un électrochoc dans la société, au point que le Premier Ministre en personne a du l'écarter, au nom d'une position de principe. C'est dans ce contexte de frémissement des consciences que nous nous sommes lancés dans l'aventure d'une pétition " Quel futur pour les jeunes délinquants ? ».

Qui sommes-nous ? Un groupe pluridisciplinaire de professionnels de Lille qui avons l'habitude de travailler ensemble : des juges des enfants, des pédopsychiatres, des avocats, des professionnels de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, du Conseil Général et du secteur associatif habililité, des enseignants et assesseurs du Tribunal pour enfants. Quel est notre projet ? Mettre à mal les lieux communs et oser témoigner ensemble de la complexité des réponses à apporter à la délinquance des jeunes. Le site documenté qui accompagne la pétition en est une illustration. Nous voulons aussi que les parlementaires et la presse entendent qu'il peut exister un discours argumenté et une mobilisation citoyenne face au discours ambiant essentiellement fondé sur la peur de l'autre (ici, la peur du "mineur") et sur l'approche sécuritaire.

En écrivant ces mots, transparaît notre filiation avec les mobilisations à l'oeuvre dans des pétitions comme « Pas de zéro de conduite pour les moins de 3 ans », « La nuit sécuritaire » ou "L'appel des appels ». Pourquoi avoir choisi cette forme d'expression ? Les sociologues et les politologues pourront nous éclairer dans quelques temps... "

Voici le texte de la pétition



LE PROJET DU NOUVEAU CODE DE LA JUSTICE PÉNALE DES MINEURS EST ARRIVÉ !!!!!!!!

A la lecture de ce projet, je suis bouleversée. La disparition de la PJJ y est annoncée. Quid du préambule de l'ordonnance du 2/02/1945. « La France n'est pas assez riche d'enfants pour qu'elle ait le droit de négliger..... » La primauté de l'éducatif disparaît, au profit des sanctions, des peines et de la répression.

Les CEF et les EPM ont la part belle au détriment des services de milieu ouvert, des hébergements traditionnels ou des centres de jour.

Les mesures éducatives laissent la place au S.E.M.O qui est en fait un contrôle judiciaire déguisé. Les mesures de Liberté surveillée, de réparation, de MSPJ : envolées, Les mesures d'investigations deviennent peau de chagrin.
Sans parler des orientations au civil; les PJM et les AEMO ne seront plus prises en charge, à terme, par la PJJ.

Il est URGENT de réagir, Découvrez ou retournez sur le site http://quelfuturpourlesjeunesdelinquants.fr. vous y trouverez un grands nombre de textes et de commentaires utiles à la comprehension. Signez la pétition si ce n'est déjà fait et diffusez l'information

A Sarah, la position de la famille et celle d'un éducateur ne peuvent pas se construire sur les mêmes bases. Et nous sommes sur un forum de professionnels, pas sur celui de TFI LCI où chacun donne son avis sur tout et n'importe quoi, ce qui abouti à un florilège de "beaufitudes". On a inventé la justice et celle des mineurs pour éviter la loi du talion, la vengeance, poussée à l'extrème c'est la charia qui permet à la famille de choisir la sanction et même de l'exécuter...
Il faut relire Victor Hugo et son discours sur la peine de mort. La démocratie c'est justement le plus difficile car elle doit s'éloigner de l'anlyse succinte, de la réaction affective. La justice en France ne peut s'exercer sur l'avis de la rue, et c'est bien le populisme de nos politique qui pousse de plus en plus à la répression/sanction et oublie l'éducation. Le gamin qui frappe a aussi une famille responsable, vit dans un milieu lui même responsable de l'éducation des enfants et duquel les politiques publiques tendent à s'éloigner pour ne revenir que sanctionner. Eduquer un enfant c'est pas oublier quelque fois de le punir, mais l'nfermement ne règle rien pour lui, tout au plus, il tranquilise et satisfait la famille de la victime et m^me quelquefois la famille de l'auteur... elle se sent déculpabilisée car les faits devenant au regard de la sanction tellement énormes qu'ils ne peuvent être que de la responsabilité de l'auteur, plus de la famille, qui elle n'est jamais allée aussi loin dans la dérive, on a tous entendu nous éducateur, "il est fou, c'est pas de nous on a jamais fait des choses pareilles, certes on picole mais qu'en même..." Et oui être éducateur à la PJJ ou ailleurs et m^me à l'EN c'est pas supporter n'importe quoi c'est prendre du recul pour trouver des solutions là où les autres n'ont que des sanctions, des mises à l'écard, c'est en fait travailler à plus long terme... c'est pas réagir avec ses tripes, c'est avoir seulement autant d'empathie (cad se mettre à la place des autres, et là : auteurs et victimes) pour l'auteur que pour la victime... C'est plus simple pour la "vox populi" elle ne considère que la victime. Et le rôle d'un éducateur c'est certainement pas d'en rajouter et de hurler avec les loups, c'est souvent dans un premier temps avoir la décence de se taire...