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La réforme RSA au 1er janvier 2025

Publié : 27 déc. 2024 21:17
par Po3m
À tous,

Vous le savez, la réforme sur 47 départements est actuellement à l'œuvre.
15h d'activité "en lien avec son projet professionnel" à déclarer.

Les heures à déclarer peuvent revêtir différentes formes :

  • Activités professionnelles : Cela peut inclure des heures de travail rémunéré, que ce soit à temps plein ou à temps partiel.
  • Formations : La participation à des formations professionnelles ou à des ateliers de compétences peut être comptabilisée.
  • Stages : Les stages en entreprise ou dans des organisations peuvent également être pris en compte.
  • Bénévolat : Le travail bénévole dans des associations ou des organisations à but non lucratif peut être inclus.
  • Recherche active d'emploi : Le temps passé à rechercher activement un emploi, y compris la rédaction de CV, la candidature à des offres d'emploi et la participation à des entretiens, peut être comptabilisé.
  • Activités d'insertion : La participation à des programmes d'insertion sociale ou professionnelle, tels que ceux proposés par des associations ou des structures d'insertion, peut être incluse.
  • Développer son activité : Qu'il s'agisse de démarches administratives, de prospection commerciale, de développement de produits ou services, ou de toute autre activité liée à la mise en place et au fonctionnement de l'entreprise, cela inclut les activités artistiques ou encore dans les nouvelles technologies (ou quel que soit le domaine). Cela inclut aussi les heures liées à l'étude de faisabilité et à l'étude de marché.
Cette forme d'activité est encouragée car elle contribue à l'insertion professionnelle et à l'autonomie financière des bénéficiaires du RSA. Comme pour les autres types d'activités, il est important de documenter et de valider ces heures dans le cadre du contrat d'engagement avec les autorités compétentes.

Une mise en œuvre complexe

Comme à l'accoutumée, les départements sont indépendants et appliqueront "leur propre politique d'insertion".
Cela signifie que ce qui existe comme type d'accompagnement dans un département donné peut au contraire être fortement découragé ou même inexistant dans d'autres départements.

Il n'existe pas, malgré la réforme, de "considération globale" qui intégrerait "tous les possibles" dans "tous les domaines".
Les cadres restent encore trop étroits, restreignant les possibilités. Ce sont donc les initiatives locales qui devront se développer pour offrir aux allocataires un maximum de chances de se réaliser en favorisant le projet dont ils sont porteurs.

Mais comment contrôler 15h hebdomadaires pour tous les allocataires ?
  • C'est impossible.
  • La faisabilité passera par la mise en place d'une politique dite "de l'entonnoir" : on "entasse et écrase" les allocataires dans des solutions locales pré-adaptées qui ne répondront pas à tous les porteurs de projets.
    Conséquences : De grandes tensions entre une partie des allocataires et les professionnels.
  • Le contrôle sera arbitrairement aléatoire.
Dangers et dérives

Nous sommes tous des êtres humains. Et quoi qu'on en pense, "Juger son prochain" est un sentiment humain qui existe chez chacun d'entre nous.
Un professionnel du social n'est pas exempt de jugement, même s'il se conforte dans l'idée que travailler en équipe rend sa part subjective un peu plus objective.

Cependant, se retrancher derrière "des faits" revient toujours à les interpréter.
Si un service décide collectivement de considérer un dossier ou un allocataire comme "mauvais", alors le regard porté sur lui sera négatif.
Et de facto, toutes les initiatives émanant de cet allocataire seront mal perçues.

Ce problème de "mauvais traitement administratif" constitue une forme de maltraitance institutionnelle, où l'allocataire se verra psychologiquement stigmatisé, bien que les professionnels concernés s'en défendront.

Les risques liés aux dossiers sensibles

Certains responsables ou professionnels pourraient être tentés de se servir de cette réforme pour :
  • Contraindre ou se débarrasser d'allocataires perçus comme problématiques.
  • Cibler des allocataires considérés comme "de mauvaise volonté", jusqu'à ce qu'ils se découragent et finissent par se faire radier du RSA.

Conséquences possibles :

  • Dépression
  • Expulsion de leur logement
  • Suicide
Cela peut sembler exagéré, mais c'est une réalité pour une partie des allocataires parmi les plus fragilisés.

Une fracture sociale

De façon plus globale, une fracture risque d'apparaître entre :
  • Les allocataires "viables"...
  • Et les autres.
Le principe n'est pas de dire qu'il ne faut rien faire, ou de ne pas tenter une nouvelle approche du dispositif, mais il est impératif de :
  • Ne pas "prendre en faute" les projets qui n'entreraient pas dans les clous.
  • Ne pas s'acharner sur les 20 à 30% qui poseraient des problèmes.
Mon expérience personnelle

Malgré l'attention portée sur "les dangers", mon sentiment est bien sûr mitigé, car je sais comment j'ai moi-même été maltraité.
Je n'espère pas un miracle sur le regard qui me sera directement porté, malgré le fait qu'actuellement je suis en situation de développement (12 à 15h de travail, études, recherches par jour environ pour ma part).
Malgré les périodes "sans", j'ai repris du poil de la bête.

Un appel à d'autres allocataires


J'aimerais lancer un appel à d'autres allocataires RSA, en particulier de moyennes ou longues durées, ayant le sentiment d'avoir été traînés dans la boue ou délaissés (passés en file passive comme on dit dans le jargon des référents).

Les oubliés, les laissés pour compte, mais qui travaillent, tentent des choses, se développent à travers des activités, travaillent sans pour autant gagner leur vie pour diverses raisons.

Et vous ?

Je ne souhaite pas que cet appel serve à se complaire dans la plainte.

ON SAIT déjà que vivre avec le RSA est difficile, que cela dépasse parfois les limites du supportable, surtout quand on vous pose des questions absurdes comme si vous aviez perdu la tête, etc.

ON SAIT que l’administration maltraite ; ce n’est pas pour rien que des voies de recours existent.

ON SAIT que beaucoup de professionnels du social ne se rendent pas compte. Ils sont enfermés dans l’acte technique et administratif, souvent déconnectés de la réalité humaine qu’ils traitent.

Ce n’est pas pour leur reprocher de devoir se protéger ou se blinder face à un public parfois difficile, mais ce blindage se fait souvent au prix d’un détachement total, à tel point qu’il n’y a plus d’état d’âme lorsqu’il s’agit de presser sur la détente...

Bref, ON SAIT, PARCE QU’ON LE VIT !

Nous savons comment nous sommes maltraités, roulés dessus, écrasés, parfois même par des professionnels qui nous perçoivent à tort comme un danger (pourtant inexistant).

ON SAIT !

Mais je vous le demande solennellement et de bonne foi :
Voyez le verre à moitié plein. Croyez en vous-même.

Retrouvez le goût de faire pétiller les yeux du professionnel qui vous reçoit. Ce n'est pas facile pour eux non plus. Alors, surprenez-les, mais dans le bon sens.

La bonne énergie

Laissez circuler une énergie positive en vous pour qu'elle soit perçue. Il ne s'agit pas d'arborer un sourire niais :

Image

Rien à déclarer : "Fais-moi ta plus belle tête d'innocent".

SURTOUT PAS ! Soyez enthousiastes, mais sans exagération.

Et ne pas craindre de dire non

Exprimer un désaccord, bien sûr si la motivation est bonne, n'est pas un drame. C'est le principe même de l'assertivité.
Le dispositif doit être en mesure d'absorber des désaccords, sans quoi ce serait extrêmement malsain.

Tant que ces désaccords restent argumentés, exprimés respectueusement, avec rappels de nos droits et des articles qui y sont associés (malheureusement, il faut procéder de la même façon que les conseils départementaux, c'est-à-dire qu'il faut également faire usage du langage administratif), probablement pour augmenter ses chances de se faire entendre et donc de se faire comprendre.

Même si c'est du gâchis que d'avoir à instrumentaliser un dispositif pour menacer, sanctionner, radier.

J'espère que vous apprécierez ce texte, j'ai passé un peu de temps à le mettre en forme.

J'appelle à tous les allocataires et même professionnels à réagir, me contacter.
Il est même possible de m'écrire directement par mail.

Objectif :

  • Créer un échange humain et faire en sorte que nos initiatives soient comprises et soutenues.
  • Se rassembler non par pour s'opposer mais se tuyauter positivement pour s'en sortir.
  • Echanger des idées d'initiatives locales entre les départements, les professionnels, voir comment mettre en oeuvre une plateforme permettant aux allocataires d'accéder facilement à toutes les initiatives locales mises en oeuvre.

Force à tous et restez vivants !

Po3m.

Re: La réforme RSA au 1er janvier 2025

Publié : 02 janv. 2025 18:03
par Po3m
Bonjour,

Pour les personnes qui s'égareraient par ici, tant chez les référents que les allocataires, et aimeraient réagir (SVP merci d'éviter les jugements de valeur et sans insulte !) constructivement, l'inscription sur Le Social est rapide.

Si vous ne voulez pas utiliser votre adresse mail personnelle, vous pouvez ouvrir une adresse mail bidon ou bien utiliser une adresse mail jetable, comme avec https://temp-mail.org/fr/

SPV ! Evitez d'utiliser ces adresses pour m'insulter sous couvert d'anonymat (comme j'ai déjà reçu par le passé), heureusement ce n'est arrivé qu'une fois... mais quand même... les enjeux sont importants, les tensions dans ce type de problématique entre les gens sont grandes, mais j'estime que derrière un clavier ou son écran, on doit rester maître de soi et "faire comme si" la personne se trouvait en face.

LE RESPECT doit être de mise !

A partir de là, vous êtes libre d'intervenir.
Merci.

Re: La réforme RSA au 1er janvier 2025

Publié : 05 janv. 2025 07:30
par NATTIE
Bonjour,

Bilan paru fin 2024, alors bien sûr je n’ai pas tout lu mais il n’en ressort pas que du négatif !!
Pour ma part, j’ai toujours pensé que la plupart des allocataires RSA étaient inscrits d’office à Pôle Emploi !!


https://travail-emploi.gouv.fr/sites/tr ... 3ADDF7A58A

Re: La réforme RSA au 1er janvier 2025

Publié : 06 janv. 2025 11:39
par Po3m
Bonjour,

Cette réforme, c'est de l'abattage "en règle".
Dans les zones où la réforme eut été expérimentée, le taux de NON RECOURS au RSA a augmenté de 10% ! Derrière ce pourcentage que l'on peut lire froidement se trouve des vies en grande souffrance, des "laissés pour compte" au sens premier du terme, c'est-à-dire des gens qu'on abandonne pour sauver des faux semblants sous couvert de principe économique.

Bien sûr, sont mis en avant "les chiffres positifs", c'est-à-dire qu'on aidera "mieux" les gens au plus proche du monde de l'emploi (pardon je n'ai rien contre le salariat mais n'est ce que la seule voie ?), et le prix à payer ce sont "les sacrifiés" c'est-à-dire les personnes qui se trouveront être "sanctionnées" voire radiées, ce qui signifie quand même "sans ressource", entendons-nous bien. Si c'est ce que l'on veut en France, et qui mettent en place ce type de principe ? "Les misérables" ! Oui, ces gens-là qui génèrent de la misère et qui se parent d'une morale abjecte pour justifier pourquoi il est nécessaire de laisser à leur sort "la minorité", ceux qui se trouvent être tout désignés comme "mauvais" donc aucun état d'âme à les condamner à subir "la machine".

La véritable question, est non pas ce que ça permet d'économiser "dans l'immédiat" ni les postes créés, mais en retour de bâton, combien celà coûtera au long cours que d'avoir à colmater les dégâts de cette politique des pots cassés ? Les gens qu'on lâche, des gens errants, à la rue, tomberont dans une plus grande déchéance, dans des addictions, pathologies, etc... après tout, l'on pourrait se dire "... quand ils n'ont plus de RSA, nous avons le tissu associatif en France donc de quoi se plaignent-ils ?" ce tissu associatif, ces professionnels s'y confrontent-ils réellement ? Voient-ils les conséquences de la misère en face ?

Je vous l'écris... le coût de ce sacrifice sera autant HUMAIN que économique (je ne parle pas de l'enveloppe RSA mais de TOUT INCLUS c'est à dire ce que ça coûtera en terme de social et de soins si ces personnes "se font soigner" ce qui n'est pas garanti non plus).

C'est facile de faire ressortir et de démontrer que cette réforme fonctionne par le renforcement "de ce qui produit de bons résultats" (pour une majorité) MAIS A QUEL PRIX ???

Il me semble légitime de poser la question.

Re: La réforme RSA au 1er janvier 2025

Publié : 06 janv. 2025 17:07
par Po3m
D'après ma propre projection, c'est entre 300000 et 400000 individus qui sur le plan national "perdraient" le RSA directement dû à cette réforme, donc autant de VICTIMES qui entreraient alors dans "la grande précarité" (si ce n'est qu'entre vous et moi, on ne peut pas parler d'assistanat quand on "sur"vit avec 550€ / mois net pour une personne seule).

Maintenant, ce ne sont pas seulement les bénéficiaires qui subissent, mais ceux désignés comme référents, surtout du côté France Travail, j'imagine, chargés de réaliser "l'impossible" donc ne sont pas en mesure d'accorder tout le temps qu'il faudrait pour correctement diagnostiquer un parcours, et selon la nature des informations transmises entre les différents partenaires, ça peut d'emblée vous couper l'herbe sous les pieds car QUI voudrait aider une personne pointée du doigt comme ce fut/c'est le cas à travers mon dossier ? Et j'imagine que je ne suis pas un cas isolé...

Re: La réforme RSA au 1er janvier 2025

Publié : 22 mars 2025 20:12
par wolf05
Bonsoir,
Je viens sur le forum pour avoir une réponse car là je suis entrain de séché, malgré que je trouve la plus part du temps une réponse.

Voila l'histoire.

J'ai une amie qui a 45 ans, elle a une enfant de 6 ans à charge. Auparavant elle était auxiliaire pour la petite enfance, elle n'as pas de diplôme.
Une fois qu'elle a sue qu'elle était enceint, elle a décidé de ne plus travailler et toucher le RSA.
Depuis elle ne fait plus rien. Elle ne veux pas travailler et vivre que du RSA. Depuis le mois de février elle a reçus le papier de pole emplois pour s'inscrire mais elle ne veux pas. Elle pense passer entre les mailles du filet. Là elle viens de revoir une lettre de pole emploi en stipulant qu'elle était radiée a partir du 28/02/2025.
Pour moi ça veux dire que pour le mois de mars elle ne toucha rien ( niet, nada, péna nornié ). A moins qu'elle change et qu'elle face une formation. Mais elle veux pas.
Et je me dis aussi que si elle ne touche plus rien. On risque de lui retirer le petite.
Pour info elle vie seul.

Merci

Re: La réforme RSA au 1er janvier 2025

Publié : 19 avr. 2025 22:00
par Po3m
wolf05 a écrit :
22 mars 2025 20:12
Bonsoir,
Je viens sur le forum pour avoir une réponse car là je suis entrain de séché, malgré que je trouve la plus part du temps une réponse.

Voila l'histoire.

J'ai une amie qui a 45 ans, elle a une enfant de 6 ans à charge. Auparavant elle était auxiliaire pour la petite enfance, elle n'as pas de diplôme.
Une fois qu'elle a sue qu'elle était enceint, elle a décidé de ne plus travailler et toucher le RSA.
Depuis elle ne fait plus rien. Elle ne veux pas travailler et vivre que du RSA. Depuis le mois de février elle a reçus le papier de pole emplois pour s'inscrire mais elle ne veux pas. Elle pense passer entre les mailles du filet. Là elle viens de revoir une lettre de pole emploi en stipulant qu'elle était radiée a partir du 28/02/2025.
Pour moi ça veux dire que pour le mois de mars elle ne toucha rien ( niet, nada, péna nornié ). A moins qu'elle change et qu'elle face une formation. Mais elle veux pas.
Et je me dis aussi que si elle ne touche plus rien. On risque de lui retirer le petite.
Pour info elle vie seul.

Merci
Bonjour,

Je trouve étonnant de venir écrire cela ici en particulier, à propos "d'une amie". En général on ne dit pas du mal de ses amis...
Ca ne peut même pas faire office de témoignage car vous parlez d'une situation qui n'est pas la vôtre.

Une question peut se poser car j'ai été confronté au type de "prestation" (ce ne sont pas de VRAIES formations, on ne peut pas les ajouter sur le CV à titre de formation). Mais... quel type de formation ? Pour quelle type d'activité ?

"Et je me dis aussi que si elle ne touche plus rien. On risque de lui retirer le petite."

N'imaginez pas que la petite ira bien dans la vie en commençant par perdre sa mère.
Je ne crois pas qu'il soit dans l'intérêt des conseils départementaux et des services sociaux de briser des familles et par là même des vies.
Le travail d'un procureur, c'est ne pas avoir la main lourde, mais respecter un meilleur être humain.
Quand tu touches à une vie, c'est systémique et les dégats collatéraux peuvent être légions. Une maman peut totalement foirer sa vie professionnelle pour les raisons qui sont les siennes, mais être une bonne mère. Si la situation de pauvreté "suffit" à désigner un mauvais parent : je ne vous raconte pas la catastrophe sociale...