Bonjour Laet!
Je vais tenter de t'en dire plus... Tu n'as pas de grille d'entretien avec des questions précises??
Comme je te le disais : je suis AS du personnel dans une des fonctions publiques.
La plupart des personnels qui viennent me voir pose une question d'ordre financier : de la simple demande d'information (ex : les allocations familiales) au problème de gestion de budget.
Je peux voir plusieurs "catégories" de personnes :
* les personnes venant chercher une aide, quelqu'en soit la forme, et voulant amener du changement dans leur situation dont ils sont insatisfaits ;
* les personnes venant avec une demande précise, exigeant qu'on fasse "valoir leurs droits", sans entendre que l'aide financière ne résoudra pas forcément leur problème de gestion global.
Je vois surtout :
- les jeunes de -30 ans : sur leur 1er poste, pas encore de charge de famille. Venant pour "étudier les possibilités d'aide" : l'aide financière n'est pas LA solution, c'est plus un problème de gestion et de vision besoin/envie. Ils vivent de façon impulsive, dans une sorte de fuite du quotidien difficile : c'est comment je peux obtenir l'argent dont j'ai besoin pour acheter ce que je veux, et non comme j'ai de l'argent de disponible je peux me faire plaisir. C'est donc tout un travail d'aide concrète à la gestion, un apprentissage des responsabilités face au système bancaire ou comment ne pas tomber dans les pièges (ex : les crédits revolving, dont ils sont la proie "facile"). C'est un travail sur le long terme, où je soutiens le changement. Quand cela passe par une aide financière, c'est plus pour qu'ils soient reconnus dans leurs difficultés.
- les personnels "victimes d'accidents de la vie", tels que la séparation-divorce, maladie, famille recomposée, enfant revenant à charge...
Le budget n'est "que" déstabilisé, tout comme leur vie. L'accompagnement se fait l'évènement, et la difficulté d'argent peut se "régler" effectivement par une aide. Mais mon travail est donc se soutenir la recherche de stabilité de la "nouvelle" vie, pour faire en sorte qu'elles retrouvent un équilibre , et qu'elless comprennent les conséquences de ce qui s'est joué dans leur vie. La relation d'aide est ici aussi très importante.
- les autres personnels ayant un "défaut" de gestion, et n'acceptant (a priori) pas la forme d'aide/soutien que je leur propose après étude en commun de leur situation.
Quelque soit la situation, et le lieu d'intervention de l'AS : la relation est primordiale et lors la rencontre avec l'usager il se joue plein de choses.
D'autant plus quand on parle d'argent.
Et lorsque ce sont des fonctionnaires, il y a déjà toute une culpabilité à venir voir l'AS, et une autre liée au fait de ne pas arriver à gérer avec le salaire perçu (l'immaginaire collectif le veut plus important qu'ailleurs, alors que...).
Il est alors important de clarifier les objectifs communs qu'on se fixe, la période sur laquelle on prévoit de travailler, ce qu'on attend de l'autre = un vrai contrat! Cela évite tous les quiproquos, et on peut alors évaluer le changement opéré (ou non).
Solliciter une demande d'aide n'est pas toujours facile : généralement le fonctionnaire dépasse le splafonds d'aide sociale légale (généralement...). Et les comités d'entreprise aident ponctuellement.
Le dossier de surendettement est parfois déposé : tout dépend de la situation, de ce qui a été travaillé, de la volonté de la personne... Car là aussi, il faut accepter ce changement. Il n'est pas déposé à défaut d'autre chose (car il faut quand même qu'il soit recevable, et qu'il y ait une raison au surendettement), mais bien réfléchi. Tout cela pour qu'il soit tenu... sur le temps.
Le lien avec les CESF/AS de secteur est parfois difficile du fait de l'incompréhension des situations (comparé au bénéficiaire du RMI, la gestion du budget n'est pas la même), et surtout la surcharge de travail (les délais pour un suivi CESF sont à juillet/août!).
Veux-tu en savoir encore plus??
