Je prends ma plume pour évoquer ma situation, l’impasse dans laquelle je me trouve à l’heure actuelle.
Depuis plusieurs mois, après l’obtention de mon titre de Technicienne Médiation Services, je cherche un poste de médiateur social ou tout autre poste en rapport avec le Code Rome K1205 du Pôle Emploi : médiateur social et culturel, administratif, chargé de médiation, agent social etc.
Toutes les offres de ce code sont proposées en CUI ou sous la forme du plan Rebond pour l'emploi. Je ne suis malheureusement ni éligible à l'un ni à l'autre. J’ai vu déjà 3 offres du Pôle Emploi qui m’ont été refusées du fait de mon inéligibilité, ce qui est véritablement difficile à vivre.
Je ne corresponds pas aux critères de l'arrêté préfectoral présenté en septembre 2010 car le CUI en Limousin concerne des personnes qui entrent dans des chantiers d'insertion ou qui sont déjà embauchées en CUI sur des postes d'Agent de sécurité, dixit Pôle Emploi. Je ne peux non plus être inscrite dans le plan rebond pour l’emploi car ma fin de droit à eu lieu en 2009 et que ce plan concerne les demandeurs d'emploi en fin de droit en 2010. Je ne peux pas prétendre au RSA ou à l’ASS.
Pour être tout à fait réaliste, un contrat sous la forme d'un CDD ou CDI normal pour cette catégorie d’emploi ne semble pas envisageable vu les contraintes financières auxquels sont soumis les employeurs. Leur seule possibilité d’embauche passe par l’établissement d’un contrat aidé. Ma recherche d'emploi ne peut donc aboutir, non par un refus des employeurs mais parce que mes candidatures ne leur arriveront jamais. Je suis formée pour ce type de poste mais je ne peux pas avoir accès aux offres qui y correspondent. Ma recherche est donc caduque, je ne suis pas en capacité de la mener à son terme par mes propres moyens.
Pour reprendre très exactement les termes du site du Conseil Régional Limousin au niveau de l’offre de formation des demandeurs d’emploi, «La Région a la responsabilité de mettre en œuvre la politique régionale de formation des jeunes et des adultes à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelle orientation professionnelle ».
Lors du passage de la responsable des formations AFPA au Conseil Régional, pendant notre formation, nous avons appris que l’investissement engagé par personne pour cette formation s’élevait à 9000€ environ, hors frais de prise en charge des rémunérations des demandeurs d’emploi en fin de droit. Ce qui fut mon cas, j’ai reçu une rémunération de 652.02€ pendant toute la durée de ma formation.
L’investissement dont j’ai pu bénéficier à donc été bien supérieur à ces 9000€.
Il me semble que les critères d'éligibilité au CUI de l’arrêté préfectoral vont à l'encontre de la politique régionale en matière de recherche d'emploi ou d'orientation professionnelle. Le financement dont ma formation a fait l'objet par le Conseil Régional ne tend pas vers l’objectif visé, c'est à dire ma réorientation et mon insertion professionnelle.
J'ai tenté d'expliquer cette impasse au Pôle Emploi, que le Conseil Régional avait investi à fond perdu. Leur réponse a été de me dire qu’ils ne peuvent aller à l'encontre de l'arrêté préfectoral sans se mettre "hors la loi", pour reprendre leur terme.
Ensuite, j'ai contacté la Direction de la formation professionnelle et de l’apprentissage au Conseil Régional, pour faire savoir ma situation. J'espérais aussi que l’on prenne en compte ma situation, qu'elle fasse réagir. Il s’agit quand même d’une partie de nos impôts qui est là dilapidée. Hors j’ai eu droit à un remerciement pour mon témoignage et à un gage de faire-part de ma situation aux personnes inscrites dans la même formation que moi cette année.
J’ai rappelé le montant investi, qu'il s'agissait d'un beau gâchis qui n'avait l'air de choquer que moi. Ce à quoi il m’a été répondu : "je ne peux rien faire et je ne peux aller contre la politique d'insertion de l'Etat".
Je sais que nous sommes dans un contexte socio-économique difficile et que la situation est compliquée pour tous. Mais je ne peux faire que la conclusion suivante : pendant ma formation, j’ai plus servi à soulager les statistiques du chômage qu’à me réinsérer professionnellement. D’autant que ma formation m’a en plus fait dépasser de quelque peu une tranche fiscale et qu’il me faut donc payer des impôts cette année, que je n’aurai pas eu si je n’avais pas fait cette formation. C’est bête…
J'ai essayé de créer mon emploi mais dès la présentation de mon projet, je n'ai pas eu les soutiens nécessaires. En effet, l'heure est au maintien des structures existantes avant l'aide à la création de nouvelles.
Je viens en dépit de cette situation d’accepter un emploi de serveuse. Comme chacun, je dois honorer mes factures et payer mes impôts, sans travail, je ne pourrais pas le faire. Mais avec une petite fille de 5 ans à élever et un mari malade, mon organisation familiale de fait va être très compliquée. Venant de l'hotellerie, j'ai été licenciée de mon précedent travail pour un souci de disponibilité et de là je m'étais réengager vers une reconversion professionnelle qui devait me permettre de concilier vie professionnelle et vie de famille, mais ce ne sera pas possible pour le moment en tout état de cause.
Ceci dit, je voulais tout de même informer d’une telle situation. Un tel gâchis de financement, de temps et d’énergie mérite plus que de l’attention, surtout en ces temps difficiles.
Ce texte fera, ou non, son chemin. J’ai, pour ma part, fait connaitre ma situation, la réalité du terrain.
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