Message non lu
par Massardier Gilles » 03 janv. 2008 23:26
Benoît,
Je me sent un peu obligé de répondre à ce dernier message.
Le "ici ou là" concernant ce qui a put être dit sur a nécessité de partage de vie dans le cadre d'un lieu de vie, me semble quelque peut manquer de consistance...
Il ne s'agit pas d'entrer dans une polémique, mais bien de se poser clairement a question de ce qu'est un lieu de vie.
Je sais qu'il existe des ldv ou la vie n'est pas réellement partagé, et que les arguments ne manquent pas pour soutenir de telles positions.
Je ne remet pas en cause, ni ne juge les engagements des uns et des autres, la richesse des ldv tient dans leurs diversités.
Ceci dit, ce qui fait le fondement même d'un lieu de vie, c'est le partage "sans partage" de la vie, de couple, de famille, avec les enfants confiés et éventuellement les collègues qui partagent notre travail...
Je parle avec déjà six années d'expérience en lieu de vie, ce qui je le sais est très peu par rapport à certain, mais déjà pas mal par rapport à d'autre. Nous avons aussi 20 ans d'internat derrière nous, et pour ce qui est de la séparation de la vie privé et de l'activité professionnelle, nous savons tout à fait ce que cela sous tend.
Une fois encore, la question de la distance dans le travail social ne se pose pas en terme de séparation, d'éloignement ou de recul physique, mais il s'agit bien de la question autrement plus cruciale et complexe du propre cadre interne du travailleur social.
Le fait de différencier dans un lieu de vie les parties professionnelles des parties privées, me semble être une dérive, qui pourrait bien à terme signer la fin des lieu de vie en tant que tels...
C'est bien le partage total du quotidien, dans sa trivialité, sa rudesse, sa pénibilité, ses risques, qui fait du lieu de vie un lieu soignant, mais là il ne s'agit pas de théorie, mais d'expérience vécu.
Je ne suis pas un "consultant en lieu de vie", ni un expert, ni rien d'autre, simplement un éducateur qui avec son épouse a fait des choix après 20 ans de travail inégal sur le terrain des MECS, et qui a voulu tenter autre chose. Cet autre chose nous y croyons très fort, nous nous appuyons sur des expériences identiques vécus par d'autres, et nous assistons avec une certaine stupeur à l'évolution hasardeuse des lieux de vie : l'abandon des structures associatives pour des structures de type société et l'abandon du mode de vie communautaire, en sont les deux principales, il en existe certainement d'autre. Peut-être bien que la reconnaissance légal des ldv en fait partie... L'entrée dans "l'âge de raison" n'a pas toujours que du bon...
Bon ben sur ce je vous souhaite bien du courage quand même, et si Michèle est intéressée par une autre expérience, elle peut toujours allez voir le site du "Passage"
Cordialement
Gilles Massardier