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Avenir des E.S.A.T???
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Catherine Cullia
Re: les ESAT
Bonjour à tous,
Je souhaitais répondre à Donni.
Je n'ai jamais dit que les Esat en soi étaient un mauvais système.
En effet, à les CAT (anciens ESAT) étaient prévus pour l'épanouissement des handicapés, les intégrer dans le monde du travail et les valoriser. Mon frère était d'ailleurs très fier de travailler. Je pense que mes critiques, comme celles de beaucoup de familles concernent les dérives actuelles de ces CAT.
Là encore, je ne dis pas, ni les autres parents que c'est le cas partout, ni que tous les éducateurs et directeurs sont incompétents. On constate juste de plus en plus de dysfonctionnements, d'où la multiplication des témoignages négatifs des familles, des handicapés mais aussi des personnels. Cela devrait interpeller ceux qui s'élèvent face à ces critiques, même si je respecte l'opinion de tous. C'est ce qui s'appelle la démocratie.
Pour ma part, depuis que j'ai récupéré mon frère, 24 Hrs/24 Hrs, je ne peux plus travailler et heureusement que j'ai des revenus personnels. Il ne perçoit plus que l'A.H. 700 € par mois. Il avait en plus avant en ESAT 300 € environ de salaire. Pensez-vous vraiment que je le considère comme une source de revenus. Il faut que j'ai beaucoup d'amour pour lui et une conscience morale pour le garder avec moi. Accepteriez-vous cette situation pour 700 €. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je doute que vous soyez parent d'un enfant handicapé, tout comme un autre des participants à ce forum qui ne semble pas apprécier les critiques des parents.
Pouvez-vous comprendre que même si parfois, certaines remarques peuvent vous choquer, elles émanent de familles qui subissent d'énormes difficultés morales, physiques, financière. Je pense que vous pouvez leur accorder le droit d'exprimer parfois leur colère et leur rancoeur devant ce qui leur parait injuste et difficile à vivre.
Mon soutien à tous les parents.
Sans rancune pour les autres.
Cordialement.
Catherine
Je souhaitais répondre à Donni.
Je n'ai jamais dit que les Esat en soi étaient un mauvais système.
En effet, à les CAT (anciens ESAT) étaient prévus pour l'épanouissement des handicapés, les intégrer dans le monde du travail et les valoriser. Mon frère était d'ailleurs très fier de travailler. Je pense que mes critiques, comme celles de beaucoup de familles concernent les dérives actuelles de ces CAT.
Là encore, je ne dis pas, ni les autres parents que c'est le cas partout, ni que tous les éducateurs et directeurs sont incompétents. On constate juste de plus en plus de dysfonctionnements, d'où la multiplication des témoignages négatifs des familles, des handicapés mais aussi des personnels. Cela devrait interpeller ceux qui s'élèvent face à ces critiques, même si je respecte l'opinion de tous. C'est ce qui s'appelle la démocratie.
Pour ma part, depuis que j'ai récupéré mon frère, 24 Hrs/24 Hrs, je ne peux plus travailler et heureusement que j'ai des revenus personnels. Il ne perçoit plus que l'A.H. 700 € par mois. Il avait en plus avant en ESAT 300 € environ de salaire. Pensez-vous vraiment que je le considère comme une source de revenus. Il faut que j'ai beaucoup d'amour pour lui et une conscience morale pour le garder avec moi. Accepteriez-vous cette situation pour 700 €. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je doute que vous soyez parent d'un enfant handicapé, tout comme un autre des participants à ce forum qui ne semble pas apprécier les critiques des parents.
Pouvez-vous comprendre que même si parfois, certaines remarques peuvent vous choquer, elles émanent de familles qui subissent d'énormes difficultés morales, physiques, financière. Je pense que vous pouvez leur accorder le droit d'exprimer parfois leur colère et leur rancoeur devant ce qui leur parait injuste et difficile à vivre.
Mon soutien à tous les parents.
Sans rancune pour les autres.
Cordialement.
Catherine
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donni
Re:
Bjr Catherine,
Je vous invite à relire mes interventions car mes propos envers les "critiqueurs" ne vous étaient absolument pas destinés.
Au contraire, dans mon post, je vous ai donné la marche à suivre dans votre situation car, justement, je comprend tout à fait la problématique des familles, que je reçois très régulièrement.
Quant aux critiques, elles ne me gênent pas lorsqu'elles font état d'une expérience. En revanche, j'ai plus de mal quand on jette le discrédit sur toute une profession et l'ensemble d'un dispositif. Par ailleurs, il me paraît bon de préciser que la majorité des ESAT sont gérés par des associations de ... familles. Vous avez donc tout à fait la possibilité de vous investir dans ces assocs qui manquent cruellement de bénévoles et de compétences au sein de leur conseil d'administration !
Bon courage,
Salutations,
Je vous invite à relire mes interventions car mes propos envers les "critiqueurs" ne vous étaient absolument pas destinés.
Au contraire, dans mon post, je vous ai donné la marche à suivre dans votre situation car, justement, je comprend tout à fait la problématique des familles, que je reçois très régulièrement.
Quant aux critiques, elles ne me gênent pas lorsqu'elles font état d'une expérience. En revanche, j'ai plus de mal quand on jette le discrédit sur toute une profession et l'ensemble d'un dispositif. Par ailleurs, il me paraît bon de préciser que la majorité des ESAT sont gérés par des associations de ... familles. Vous avez donc tout à fait la possibilité de vous investir dans ces assocs qui manquent cruellement de bénévoles et de compétences au sein de leur conseil d'administration !
Bon courage,
Salutations,
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jeh
Re: Avenir des E.S.A.T???
une pension d'invalidité compense l'AAH dixit mon Assistante Sociale.
Bonjour!
Je suis MA et en formation ETS. Le débat tjs et tjs entre social et production en ESAT. Mais il ne devrait pourtant plus se faire!
Il y a des lois qui protègent les travailleurs handicapées et les orientations des structures qui les accueilles, comme les évaluations internes qui definissent la qualité d'accueil.
En tant qu'ETS restez en alerte pour que les droits des travailleurs soinet respectés.
Pour ma part la production (hou le méchant mot) ne me pose pas de problème en ESAT dans la mesure ou elle sert le travailleur. C'est à dire, qu'elle est un objectif permettant la valorisation et la possibilité d'intégrer pour certains le (fameux) milieu dit ordinaire...
non?
Bonjour!
Je suis MA et en formation ETS. Le débat tjs et tjs entre social et production en ESAT. Mais il ne devrait pourtant plus se faire!
Il y a des lois qui protègent les travailleurs handicapées et les orientations des structures qui les accueilles, comme les évaluations internes qui definissent la qualité d'accueil.
En tant qu'ETS restez en alerte pour que les droits des travailleurs soinet respectés.
Pour ma part la production (hou le méchant mot) ne me pose pas de problème en ESAT dans la mesure ou elle sert le travailleur. C'est à dire, qu'elle est un objectif permettant la valorisation et la possibilité d'intégrer pour certains le (fameux) milieu dit ordinaire...
non?
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claude
Re:
Des chiffres alors sur cette prétendue "intégration"dans ce fameux milieu ordinaire!!
"En tant qu'ETS restez en alerte pour que les droits des travailleurs soinet respectés.
Pour ma part la production (hou le méchant mot) ne me pose pas de problème en ESAT dans la mesure ou elle sert le travailleur. C'est à dire, qu'elle est un objectif permettant la valorisation et la possibilité d'intégrer pour certains le (fameux) milieu dit ordinaire...
non?"
"En tant qu'ETS restez en alerte pour que les droits des travailleurs soinet respectés.
Pour ma part la production (hou le méchant mot) ne me pose pas de problème en ESAT dans la mesure ou elle sert le travailleur. C'est à dire, qu'elle est un objectif permettant la valorisation et la possibilité d'intégrer pour certains le (fameux) milieu dit ordinaire...
non?"
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richard
Re:
je souhaiterai repondre à Claude,
Effectivement production ne rime pas avec esat mais il y a un esat ou la production rime avec travail de forçat.
je pense que les TH travaillant dans cet esat ont tous leur place en milieu ordinaire.
çà les reposeraient d ailleurs.
Quant au droit des TH la direction s assoit dessus.Ou la contourne habilement.
Effectivement production ne rime pas avec esat mais il y a un esat ou la production rime avec travail de forçat.
je pense que les TH travaillant dans cet esat ont tous leur place en milieu ordinaire.
çà les reposeraient d ailleurs.
Quant au droit des TH la direction s assoit dessus.Ou la contourne habilement.
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Arthur
Article de la Croix
Bonjour, êtes vous au courant de cet article de la Croix :
21/03/2010 18:32
La crise fait émerger de nouveaux travailleurs handicapés
De plus en plus, les centres d’aide par le travail destinés aux adultes handicapés sont sollicités par des personnes ayant des problèmes sociaux et/ou psychiatriques
Dans les années 1970, tout un mouvement s’est amorcé pour favoriser l’accès des adultes handicapés mentaux au travail en milieu ordinaire. Des « passerelles » ont été créées. La loi de 2005 sur le handicap a renforcé ce processus en créant un contrat de travail spécifique. Aujourd’hui, tous ces efforts sont remis en cause. Car avec la crise et les mutations du travail, on assiste à un nouveau phénomène, inverse : l’arrivée dans les centres destinés aux adultes handicapés de personnes malmenées par la vie.
Marie-Ange habite Saumur. Elle n’a que 41 ans, mais ses cheveux virent déjà au poivre et sel. Pendant quelque temps, elle a vécu de petits boulots en maisons de retraite, puis comme aide-ménagère à domicile. Puis elle a « fait une dépression ». À partir de là, plus rien n’a marché. « J’ai commencé des formations pour travailler dans la petite enfance mais ça n’a pas abouti. » Alors elle a cherché dans le milieu « protégé ».
Le travail dit « protégé » s’adresse aux personnes reconnues comme handicapées. Il s’exerce dans des structures spécialisées, les établissements et services d’aide par le travail (Esat). Marie-Ange a fait un stage d’essai dans l’Esat « Les Ateliers de l’Europe », à Tours, au conditionnement (mise sous plis, fabrication de présentoirs, etc). Essai concluant. La jeune femme a donc déposé un dossier à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), formalité indispensable. Depuis, elle attend et vit dans l’espoir d’être acceptée ici.
De plus en plus nombreux à frapper aux portes des centres de travail protégé
Rechercher du travail en milieu « ordinaire » ? Marie-Ange n’y pense même pas. « J’ai essayé l’entreprise adaptée (NDLR : entreprise comme une autre mais ayant une aide de l’État pour pouvoir accueillir des handicapés), raconte-t-elle. Mais je n’arrivais pas à suivre le rythme, c’était trop rapide pour moi. »
De quoi souffre Marie-Ange ? Sans doute de petits déficits. Elle travaille lentement, n’a pas beaucoup d’initiative. Mais cela ne l’a pas empêchée de s’occuper de personnes âgées. Des personnes comme elles, il y en a beaucoup. Et aujourd’hui, elles sont de plus en plus nombreuses à frapper aux portes des centres de travail protégé, affirme Frédéric Chavelet.
Depuis un an, cet ancien chef d’entreprise venu du privé dirige l’Esat des Ateliers de l’Europe, à Tours. Géré par une association, l’Esat emploie 85 travailleurs handicapés de 18 à 57 ans à l’entretien d’espaces verts ou dans l’un de ses ateliers (menuiserie, conditionnement et imprimerie).
«Il avait besoin d’être entouré»
« Traditionnellement, raconte Frédéric Chavelet, nos établissements recevaient des personnes ayant une déficience intellectuelle légère ou moyenne qui avaient suivi le parcours handicapé : enfance en établissement spécialisé, puis orientation professionnelle vers un service d’aide par le travail. Mais depuis quelque temps, on assiste à une évolution inquiétante : les gens qui s’adressent à nous sont souvent en situation de handicap “social”. Ce sont des exclus du milieu ordinaire de travail, des gens en fin de droits après des parcours chaotiques, chômeurs de longue durée, jeunes sans qualification, etc. On a même reçu récemment un homme, la quarantaine, en situation d’échec professionnel, adressé par Pôle emploi : il nous a demandé quelles étaient les conditions de reprise de son ancienneté professionnelle chez nous ! Visiblement, il n’avait pas compris où il était… »
Signe de temps de crise : aujourd’hui, les accrocs dans les trajectoires professionnelles se paient cher. Et sont parfois irrattrapables. Jean-Noël, 54 ans, belle tête, sourire franc a travaillé vingt-deux ans dans le bâtiment. « J’ai tout fait : plâtrier, grutier, jointeur… j’ai même été un an à mon compte. J’ai été marié, puis divorcé, et là je suis tombé en dépression et je suis arrivé ici, à l’atelier bois. Ça m’a fait drôle… »
Comment expliquer sa présence ici ? « Il avait besoin d’être entouré », explique Martine Leblanc, la responsable des stages insertion. Jean-Noël est toujours suivi à l’hôpital de jour. Il est ici jusqu’à la retraite.
Une montée en puissance du handicap psychique
Marguerite, une boute-en-train résolue de 57 ans, a roulé sa bosse elle aussi. « En 1975, je m’occupais de personnes âgées. Puis j’ai fait une dépression. Alors je suis allée en entreprise adaptée. J’ai été licenciée. Alors je suis venue là… » Marguerite est fragile, bien sûr. Mais avant, avec ses moyens, elle s’était fait une place dans la vie « ordinaire ». Aujourd’hui, « ces personnes ne peuvent plus s’intégrer car le niveau d’exigence des employeurs a monté », constate Martine Leblanc.
Frédéric Chavelet nous montre une compilation de CV : une vingtaine de demandes pour travailler en Esat reçues en l’espace de seulement deux mois. Parmi elles, 12 « parcours atypiques » : « homme 43 ans, CAP de métallier-serrurier, alternance de contrats de courte durée en CES, en intérim, puis en entreprises adaptées » ; « homme 32 ans, pas de diplôme, pas d’expérience, est resté cinq ans sans emploi, souhaite reprendre une activité » ; « femme 21 ans, BEP hôtellerie-restauration, a travaillé comme aide à domicile, agent de restauration, femme de ménage, souhaite être aide de cuisine » ; « homme 40 ans, BEP commerce et Bafa, a travaillé comme animateur sportif et plongeur-serveur, peu d’expérience », etc..
Cette tendance lourde est confirmée par Thierry Boulissière, à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) : « Nous avons adressé un questionnaire aux 1331 Esat. Plus de 600 nous ont répondu. Même si les personnes ayant une déficience intellectuelle représentent encore deux tiers des travailleurs présents, on note en particulier une montée en puissance du handicap psychique, qui concernerait aujourd’hui près d’un usager sur cinq en tant que handicap principal. »
Le constat est inquiétant à plus d’un titre. « Ceux qui arrivent chez nous à 40-45 ans vont y rester jusqu’à la retraite, ils n’ont pas d’avenir », déplore Frédéric Chavelet. Du coup, tout le système est grippé. Les personnes vieillissantes, dont la place serait plutôt en foyer de vie, restent dans les Esat. La liste d’attente pour ceux-ci s’allonge – elle se monte à 13 000 personnes en France, pour 116 000 accueillies. Le beau projet voulant que les personnes handicapées soient de plus en plus dans le main stream, le « courant principal », est pour partie remis à des jours meilleurs.
Marianne GOMEZ
Source : http://www.la-croix.com/La-crise-fait-e ... 19212/4076
21/03/2010 18:32
La crise fait émerger de nouveaux travailleurs handicapés
De plus en plus, les centres d’aide par le travail destinés aux adultes handicapés sont sollicités par des personnes ayant des problèmes sociaux et/ou psychiatriques
Dans les années 1970, tout un mouvement s’est amorcé pour favoriser l’accès des adultes handicapés mentaux au travail en milieu ordinaire. Des « passerelles » ont été créées. La loi de 2005 sur le handicap a renforcé ce processus en créant un contrat de travail spécifique. Aujourd’hui, tous ces efforts sont remis en cause. Car avec la crise et les mutations du travail, on assiste à un nouveau phénomène, inverse : l’arrivée dans les centres destinés aux adultes handicapés de personnes malmenées par la vie.
Marie-Ange habite Saumur. Elle n’a que 41 ans, mais ses cheveux virent déjà au poivre et sel. Pendant quelque temps, elle a vécu de petits boulots en maisons de retraite, puis comme aide-ménagère à domicile. Puis elle a « fait une dépression ». À partir de là, plus rien n’a marché. « J’ai commencé des formations pour travailler dans la petite enfance mais ça n’a pas abouti. » Alors elle a cherché dans le milieu « protégé ».
Le travail dit « protégé » s’adresse aux personnes reconnues comme handicapées. Il s’exerce dans des structures spécialisées, les établissements et services d’aide par le travail (Esat). Marie-Ange a fait un stage d’essai dans l’Esat « Les Ateliers de l’Europe », à Tours, au conditionnement (mise sous plis, fabrication de présentoirs, etc). Essai concluant. La jeune femme a donc déposé un dossier à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), formalité indispensable. Depuis, elle attend et vit dans l’espoir d’être acceptée ici.
De plus en plus nombreux à frapper aux portes des centres de travail protégé
Rechercher du travail en milieu « ordinaire » ? Marie-Ange n’y pense même pas. « J’ai essayé l’entreprise adaptée (NDLR : entreprise comme une autre mais ayant une aide de l’État pour pouvoir accueillir des handicapés), raconte-t-elle. Mais je n’arrivais pas à suivre le rythme, c’était trop rapide pour moi. »
De quoi souffre Marie-Ange ? Sans doute de petits déficits. Elle travaille lentement, n’a pas beaucoup d’initiative. Mais cela ne l’a pas empêchée de s’occuper de personnes âgées. Des personnes comme elles, il y en a beaucoup. Et aujourd’hui, elles sont de plus en plus nombreuses à frapper aux portes des centres de travail protégé, affirme Frédéric Chavelet.
Depuis un an, cet ancien chef d’entreprise venu du privé dirige l’Esat des Ateliers de l’Europe, à Tours. Géré par une association, l’Esat emploie 85 travailleurs handicapés de 18 à 57 ans à l’entretien d’espaces verts ou dans l’un de ses ateliers (menuiserie, conditionnement et imprimerie).
«Il avait besoin d’être entouré»
« Traditionnellement, raconte Frédéric Chavelet, nos établissements recevaient des personnes ayant une déficience intellectuelle légère ou moyenne qui avaient suivi le parcours handicapé : enfance en établissement spécialisé, puis orientation professionnelle vers un service d’aide par le travail. Mais depuis quelque temps, on assiste à une évolution inquiétante : les gens qui s’adressent à nous sont souvent en situation de handicap “social”. Ce sont des exclus du milieu ordinaire de travail, des gens en fin de droits après des parcours chaotiques, chômeurs de longue durée, jeunes sans qualification, etc. On a même reçu récemment un homme, la quarantaine, en situation d’échec professionnel, adressé par Pôle emploi : il nous a demandé quelles étaient les conditions de reprise de son ancienneté professionnelle chez nous ! Visiblement, il n’avait pas compris où il était… »
Signe de temps de crise : aujourd’hui, les accrocs dans les trajectoires professionnelles se paient cher. Et sont parfois irrattrapables. Jean-Noël, 54 ans, belle tête, sourire franc a travaillé vingt-deux ans dans le bâtiment. « J’ai tout fait : plâtrier, grutier, jointeur… j’ai même été un an à mon compte. J’ai été marié, puis divorcé, et là je suis tombé en dépression et je suis arrivé ici, à l’atelier bois. Ça m’a fait drôle… »
Comment expliquer sa présence ici ? « Il avait besoin d’être entouré », explique Martine Leblanc, la responsable des stages insertion. Jean-Noël est toujours suivi à l’hôpital de jour. Il est ici jusqu’à la retraite.
Une montée en puissance du handicap psychique
Marguerite, une boute-en-train résolue de 57 ans, a roulé sa bosse elle aussi. « En 1975, je m’occupais de personnes âgées. Puis j’ai fait une dépression. Alors je suis allée en entreprise adaptée. J’ai été licenciée. Alors je suis venue là… » Marguerite est fragile, bien sûr. Mais avant, avec ses moyens, elle s’était fait une place dans la vie « ordinaire ». Aujourd’hui, « ces personnes ne peuvent plus s’intégrer car le niveau d’exigence des employeurs a monté », constate Martine Leblanc.
Frédéric Chavelet nous montre une compilation de CV : une vingtaine de demandes pour travailler en Esat reçues en l’espace de seulement deux mois. Parmi elles, 12 « parcours atypiques » : « homme 43 ans, CAP de métallier-serrurier, alternance de contrats de courte durée en CES, en intérim, puis en entreprises adaptées » ; « homme 32 ans, pas de diplôme, pas d’expérience, est resté cinq ans sans emploi, souhaite reprendre une activité » ; « femme 21 ans, BEP hôtellerie-restauration, a travaillé comme aide à domicile, agent de restauration, femme de ménage, souhaite être aide de cuisine » ; « homme 40 ans, BEP commerce et Bafa, a travaillé comme animateur sportif et plongeur-serveur, peu d’expérience », etc..
Cette tendance lourde est confirmée par Thierry Boulissière, à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) : « Nous avons adressé un questionnaire aux 1331 Esat. Plus de 600 nous ont répondu. Même si les personnes ayant une déficience intellectuelle représentent encore deux tiers des travailleurs présents, on note en particulier une montée en puissance du handicap psychique, qui concernerait aujourd’hui près d’un usager sur cinq en tant que handicap principal. »
Le constat est inquiétant à plus d’un titre. « Ceux qui arrivent chez nous à 40-45 ans vont y rester jusqu’à la retraite, ils n’ont pas d’avenir », déplore Frédéric Chavelet. Du coup, tout le système est grippé. Les personnes vieillissantes, dont la place serait plutôt en foyer de vie, restent dans les Esat. La liste d’attente pour ceux-ci s’allonge – elle se monte à 13 000 personnes en France, pour 116 000 accueillies. Le beau projet voulant que les personnes handicapées soient de plus en plus dans le main stream, le « courant principal », est pour partie remis à des jours meilleurs.
Marianne GOMEZ
Source : http://www.la-croix.com/La-crise-fait-e ... 19212/4076
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donni
Re:
Bjr,
Cet article illustre à mon sens une "déviance" parmi les différents acteurs (pôle emploi, MDPH et ESAT) car les personnes en difficulté d'insertion pour des raisons sociales (handicap social) relèvent "normalement" de dispositifs spécifiques : entreprises et chantiers d'insertion, contrats aidés, etc
Or, avec la crise, les conseils généraux ne développent plus ces dispositifs, l'Etat réduit le nombre de contrats aidés et/ou les aides qui vont avec. Il devient alors plus "facile" d'utiliser les ESAT pour pallier ces manques.
Mais c'est une dérive dans laquelle, à mon sens, les ESAT ne doivent pas s'engager. Notre public de "prédilection", dans la mesure où tous les besoins ne sont pas couverts, doit reste les personnes handicapées (mentales, physiques, psychiques ou sensoriels).
Salutations,
Cet article illustre à mon sens une "déviance" parmi les différents acteurs (pôle emploi, MDPH et ESAT) car les personnes en difficulté d'insertion pour des raisons sociales (handicap social) relèvent "normalement" de dispositifs spécifiques : entreprises et chantiers d'insertion, contrats aidés, etc
Or, avec la crise, les conseils généraux ne développent plus ces dispositifs, l'Etat réduit le nombre de contrats aidés et/ou les aides qui vont avec. Il devient alors plus "facile" d'utiliser les ESAT pour pallier ces manques.
Mais c'est une dérive dans laquelle, à mon sens, les ESAT ne doivent pas s'engager. Notre public de "prédilection", dans la mesure où tous les besoins ne sont pas couverts, doit reste les personnes handicapées (mentales, physiques, psychiques ou sensoriels).
Salutations,
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claude
Re:
Peut-être que pour les pouvoirs publiques , un "cas social" reste plus productif qu'un handicapé mental ?
puisque depuis le début je m'acharne à démontrer que dans mon EA L'on est dans un processus de désinsertion,lorsque l'on pousse les personnes en ESAT,alors que si on s'en tient à la loi ça reste un choix individuel,et relire guerrière qui m'a pas répondu.Si on fait une synthèse des différentes inquiètudes sur ce forum,on voit bien qu'il se dégage une certaine logique derrière tout ça .La question est de savoir laquelle.
Claude , TH en EA
puisque depuis le début je m'acharne à démontrer que dans mon EA L'on est dans un processus de désinsertion,lorsque l'on pousse les personnes en ESAT,alors que si on s'en tient à la loi ça reste un choix individuel,et relire guerrière qui m'a pas répondu.Si on fait une synthèse des différentes inquiètudes sur ce forum,on voit bien qu'il se dégage une certaine logique derrière tout ça .La question est de savoir laquelle.
Claude , TH en EA
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Obyus
Re:
Il est dommage que ce qui est inscrit dans la Constitution comme le droit à un emploi décent ne soit pas respecté.
Il faut croire que le droit du travail et son application sont asujettis à un degré de production des travailleurs. Exit donc les travailleurs en Esat dits moins productifs.
Il semble pourtant qu'il faut un lien de subordination, un travail et des conditions du contrat de travail comme le lieu et le temps de travail.
Il faut croire que le droit du travail et son application sont asujettis à un degré de production des travailleurs. Exit donc les travailleurs en Esat dits moins productifs.
Il semble pourtant qu'il faut un lien de subordination, un travail et des conditions du contrat de travail comme le lieu et le temps de travail.
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mathias
Re: Avenir des E.S.A.T???
je ne sais que penser de toutes ces dérives, handicap social, handicap physique, handicap mental dans quel case faut-il mettre ses salariés handicapés? Les médecins qui sont dans les maisons de l'handicap font quoi au juste?.Que connait au juste de leur maladie , la direction ?.