N'y a-t-il que des Chefs de service heureux ????

[Meb]

je viens de prendre connaissance de cette déclaration de Jlouis oh! combien réaliste!!!
Moi,je suis dans une situation assez proche et je n'osais en parler tant on m'a appris depuis déjà 10 ans que si j'avais choisi ce job , cette posture de cadre c'était en quelque sorte pour en ch....Heureusement j'ai encore beaucoup de convictions , mes certidudes je m'applique à les interroger( ce que mes équipes ne font plus depuis longtemps), mais je reste encore trés militante dans l'intéret que je porte au public que nous accompagnons.
Ils n'ont pas toujours ,eux ,le loisir de se poser les questions existencielles qui font le quotidien des réunions institutionnelles que j'anime parfois avec stupéfaction, des bêtises que je peux y entendre.
Contrairement à ce que je pourrais laisser croire j'aime mon métier, mais j'avoue qu'aujourd'hui cela relève plus de l'épreuve, du parcours du combatant que d'un développement personnel.
Ce qui continue à m'animer c'est que je rencontre des individus comme moi qui se sont débarassés des préjugés des caricatures subjectives et qui ont envie de retrousser les manches et mouiller la chemise. Au plaisir de lire vos réponses

[JUJU]

J'aime bcp mon métier et, effectivement, il se fait dans la solitude (sauf quand il existe une vrai équipe de direction). Le + difficile aujourd'hui, je pense, c'est la mutation profonde du travail social que les ES, en particulier, n'a pas intégré. La faut à qui ? Aux centres de formation qui n'ont pas senti le vent tourné (ce qui est étonnant quand on connaît le programme du CAFERUIS : comment n'ont-ils pas pu se rendre compte des changements du métier de CDS et ES ?), à certaines institutions, et aux professionnels de terrain qui ne voient pas ce qui se passe autour d'eux, qui ne lisent pas, qui ne connaissent pas l'environnement du travail social en général (demander à un ES en MECS qui a compétence pour instruire à RMI, qui finance une équipe de prévention ou un SAVS, risque d'amener son lot de mauvaises réponses...). Ces mêmes professionnels qui revendiquent tout et n'importe quoi (la politique du gouvernement, etc.) auprès de leur CDS, qui demandent à adapter leurs horaires en fonction de leurs activités personnelles, qui ne connaissent pourtant pas leur droit (la plupart ne savent pas les rôles des CE et DP). Ces mêmes professionnels qui passent une partie de leur temps à critiquer untel ou untel, l'institution, et surtout le CDS qui n'est pas assez présent auprès d'eux.... mais quand il l'est, il ne doit pas regarder dans les dossiers car cela devient du contrôle. Alors faire passer des changements cela devient très difficile !!!! Pour certains, ils n'ont pas conscience des enjeux qui existent autour du travail social, qu'ils se tirent eux-même une balle dans le pied en refusant tout en bloc (démarche qualité, rendre des comptes, évaluation, etc.)!!!! Bref, j'aime quand même mon métier même s'il est pénible de se faire "agresser" régulièrement pas certains membres de l'équipe (les ES, pas les maîtresses de maison, les agents de service, etc.)dès que l'on interroge les pratiques, dès que l'on prend des positions hiérarchiques.

[viej]

Alors faire passer des changements cela devient très difficile

Encore faudrait il que tu cibles ces changements ;si il s'agit de faire plus avec moins de moyens,remplacer au pied levé,etc enfin tous ces glissements de tache qui insidieusement font le lot du quotidien des eduks ,il est normal il me semble qu'ils reagissent!!!

[JUJU]

Pour les changements, en vrac : impossibilité de demander d'effectuer une mobilité interne (dans la même ville), difficultés pour contrôler le travail effectué, difficultés pour mettre en place la Loi 2002-2 ou un Conseil de Vie Social ou la démarche qualité, difficultés de demander à des ES de travailler en dehors des heures prévues (pour du personnel travaillant de jour) même s'ils ont des CT (CC66), blocage dès qu'il s'agit de demander d'effectuer certaines tâches (déménagement, par exemple), difficultés pour formaliser les pratiques, difficultés à rendre des comptes. Je sais, cela dépend des secteurs d'activité mais dans l'ensemble il existe une culture du refus de toute position à caractère hiérarchique au nom d'une certaine éthique, de valeurs, etc. Il faut bien voir que les TS bénéficient globalement d'une très grande autonomie dans leurs pratiques... Ils ne peuvent et revendiquer de travailler avec cette grande autonomie sans devoir au minimum rendre des comptes à leur hiérarchie et donc aux financements publics ! Mais peut-être me suis-je égaré du sujet ?

[auxsan]

sache une chose JUJU c'est que le chef c'est toi. et le chef a toujours raison... même s'il a tord, le chef a raison d'avoir tord, si c 'est une bonne idée, c'est une idée du chef ....
je plaisante mais pas tant que ca...
il faut d'abord te faire reconnaître comme chef de service et pas comme educ ou AS avec des taches en plus.
ils doivent savoir que tu as des objectif a atteindre pour le bien du service et notamment des resultats pour les financeurs car plus de financeurs plus de service et plus de travail....
s'il ne sont pas en mesure de comprendre, tu doit changer de management et passer dans un sytle (malheureusement) plus autoritaire.
ils faut qu'ils arrivent a comprendre qu'il ne gagneront rien a toujours refuser tout. quand aux taches refusées tu peut leur sortir une fiche de taches habituelles et les taches spécifiques a la structure (si c'est pas déja fait) ^^, elle doit être validée par les DP et lors de l'entretien annuel le directeur fait le topo avec le salarié et lui fait signer sa fiche de poste. de plus ca t'appuyera dans ton autorité car c'est le directeur ( s'il est d'accord) qui le fait signer donc ca veut dire qu'il aura approuvé ton travail. enfin y plein de solutions ne décourage pas.

[JUJU]

Je ne me décourage pas auxsan, je partage totalement ton point de vue. Je passe une grande partie de mon temps à travailler sur les fiches de poste pour formaliser "qui fait quoi". Le projet d'établissement a été effectué en lien avec les fiches de poste. Je donne toujours le maximum d'information concernant les enjeux politiques et institutionnels mais je m'aperçois que nombreux sont les TS ayant une faible culture politique, stratégique, etc. J'ai la chance de maîtriser suffisamment le terrain pour être légitimé... mais mes remarques sont + générales car j'interviens régulièrement dans les centres de formation et je suis vraiment étonné de certains propos...
Mes propos étaient axés sur des attitudes professionnelles qui m'étonnent quand on connaît les enjeux actuels du travail social et l'abscence quasi-totale de connaissance de ces enjeux par les TS. Dans le cadre de mes missions, je cherche à faire partager un ensemble d'enjeux et je prends des décisions quand il le faut... et je m'aperçois qu'il est difficile de contrôler les résultats des décisions... car il y a une certaine autonomie (et discours la dessus) qu'il est difficile de contrôler.

[Prunelle]

Hey! Moi j'aime mon boulot! Attendre la reconnaissance de ton équipe... hum... Valorise les déjà, pour commencer. Ils ont du talent.

[JUJU]

Je pense les valoriser, ce n'est pas la question... je pense cependant qu'il est difficile de travailler avec les TS quand ils ne mesurent pas les enjeux qui existent dans l'action sociale !!!!

[viej]

Voila JUJU tu es passée de l'autre coté .Bon c'est peut etre aussi a toi de leur expliquer ce que sont ces "enjeux" ,mais moi je crois plutot que les TS ont tres bien compris quelles sont ces mesures qui font fi de l'etre humain.Pas etonnant qu'ils marche a reculons.

[*]

Il y a de la frustration à être cadre parfois. On rêve de collaborateurs à la hauteur de nos ambitions. Ils sont ce qu'ils sont. On ne les a pas choisis qd on arrive ds un service. Fédérer autour d'un projet de service, mobiliser, ça prend du temps. C'est un sacré boulot. De communication, de conviction, de stratégie aussi. Ce n'est pas un métier facile. Moi, je les cumule: je suis femme. Alors, c'est encore une difficulté de plus qd tu manages des types. Pas grave. Ça oblige à être ds l'excellence. Très bien, j'ai le sens du défi. C'est un métier passionnant. Il faut s'accorder des temps où on râle. Je vais parfois me soulager chez le Dirlo. Ça fait du bien. Des fois, c'est lui qui explose et moi qui le calme, aussi! En tout cas c'est important de ressortir ses émotions. Chef, on est seul, oui. Idéalement, si il y a d'autres cadres avec qui partager c'est super. Ici peut être? Et on est jamais à l'abri d'un coup dans le dos. Mieux vaut savoir rapidement qui te torpille. Si on peut recruter, c'est génial. On peut agir, contribuer à casser les freins. Le plan idéal, c'est qd t'as trouvé le leader et que tu l'as dans la poche. C'est lui ton relais sur le terrain. Tout est bcp plus simple qd tu as pu opérer ça. Vraiment. Et parler ici de la fonction de cadre est précieux. Merci d'alimenter les échanges.