J'ai 25 ans, je suis titulaire d'une maîtrise de géographie. J'ai passé trois fois le concours de professeur des écoles - été admissible mais jamais admis hélas... J'ai décidé cette année de changer de voie tout en essayant de ne pas "rétrograder" dans mon niveau de formation. Voilà pourquoi j'ai décidé de candidater au CAFERUIS au sein de l'ITS près de chez moi.
Je suis admissible, mon dossier est OK, et je vais prochainement passer l'entretien.
Je ne suis pas totalement étranger au secteur du travail social, j'ai réalisé des stages en structure de l'IAE, au sein aussi d'associations socio-éducatives, et aussi en IME.
Mais voilà, je ne suis pas du métier, je suis un bleu. L'entretien ne me fait pas peur en lui-même... J'ai des arguments, un projet viable à moyen terme (je vais certainement faire un service civique au sein d'une structure et suivre un stage auprès d'un CCAS). J'ai bossé le truc. Je peux en outre me financer la formation, et je serai dispo. Donc, je pense que ça peut être jouable...
Ce qui me fait le plus douter dans cette aventure c'est ce qu'il y aura au bout. Valider les unités de formation et le diplôme du CAFERUIS ne me semble pas non plus irréalisable, ce sur quoi je m'interroge c'est la finalité de ma démarche : le boulot, plus précisément trouver du boulot.
Je suis, comme je le disais un petit bleu. Bien qu'ayant de solides connaissances, côtoyant de nombreux professionnels du secteur, et un projet sérieux - je n'ai pas d'expérience professionnelle en tant que travailleur social : ni ES, ni CESF, ni AS, ni cadre, ni quoique ce soit. Ceci me fait donc douter sur mon aptitude à trouver, le CAFERUIS en poche (d'ici 1 an et demi), un boulot relativement facilement puisqu'au lire des annonces d'emploi, une expérience non négligeable est souvent exigée.
Je ne suis pas pessimiste et pense que j'ai des aptitudes, compétences, connaissances et un certain "bagou" qui me permettront de m'en sortir. Seulement je me pose tout de même des questions. En effet, puisque les conditions d'accès à la formation CAFERUIS le permettent, des gens comme moi peuvent être amenés à être formés en tant que cadre / chef de service - et faire de bons professionnels - forts d'une formation technique, théorique et pratique efficace - pourquoi exigerait-on d'eux une expérience - j'ose le dire - discriminante ?
Évidemment, avoir de l'expérience est une condition nécessaire pour pouvoir assumer une fonction telle que celle de cadre, de responsable/encadrant d'unité d'intervention sociale. Il faut connaître son métier, mais il est est bien nécessaire - pour une personne comme moi - de commencer un jour ou un autre ! non ?
Ma conviction est que bien sûr ce sera difficile de trouver rapidement un travail dès le sortir de la formation - mais mon expérience pourra se construire durant la formation : stages, etc. Je vais normalement faire un service civique dans la direction d'une association socio-éducative, etc. Je serais aussi prêt à faire des boulots en rapport avec cette formation "en attendant"...
Conclusion :
Je venais simplement ici avoir vos opinions sur mon cas, et je l'espère un peu de réconfort.
Bien à vous !
p.s : comme j'ai pu le lire dans certains échanges, je ne pense pas que ne pas avoir été un travailleur social (ES/ AS/ CESF...) avant de devenir chef de service, encadrant, responsable constitue en soi un obstacle pour pouvoir assumer un telle fonction.
Le cadre de secteur social est plutôt un gestionnaire, un manager, quelqu'un qui conduit des projets. Ces aptitudes sont très techniques (elles s'acquièrent via l'expérience et la formation du caferuis) mais, et c'est mon humble avis, en aucun cas un ancien travailleur social constituerait un meilleur cadre que quelqu'un venu d'un autre secteur. Certes, il a la connaissance des publics, des rouages du système, etc. Cette chose se construit pour celui qui vient d'autres horizons par la formation et au contact des autres professionnels qui seront ses camarades de CAFERUIS.
Bref, quelqu'un comme moi, venu d'ailleurs peut, j'en suis convaincu, faire un bon cadre dans une unité d'intervention sociale lambda. Varier les horizons, les origines socio-professionnels, les cursus initiaux de ces professionnels ne peut que constituer un atout pour toute la profession !