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par kuntz » 11 déc. 2014 18:12
Intervention Sociale d’Aide à la Personne
ISAP
De l’aide psycho-sociale à l’ISAP
L’ISAP existe depuis la fin du 19ème S et trouve son origine dans les travaux de Marie RICHMOND (case work). L’importance dans cette méthode est la relation de soutien. Elle se développe après la guerre et prend son origine dans la branche sanitaire (infirmières visiteuses qui allaient à domicile).
Les principes éthiques de la méthode
- La singularité : chaque être est reconnu avec ces spécificités, le TS a une attitude empathique et adaptée.
- La liberté et l’autodétermination des personnes
- Le respect de l’intimité et de la vie privée des individus via la déontologie et le secret professionnel
- L’autonomie de la personne : chacun a en lui des capacités et des potentiels
- L’interdépendance : droits et devoirs de chacun, il y a une personne sociale dans chaque individu.
L’ISAP se caractérise par la prise en compte des aspects psychologiques et sociaux des personnes. Une importance est donnée à l’analyse du diagnostic et à l’évaluation qui porte sur les problèmes, les ressources, les points forts, les points faibles de la personne. Lorsque l’on parle de l’ISAP, on parle de « traitement » : emprunté au vocabulaire médical comme le terme « diagnostic ». Au départ on parlait aussi de « client » aujourd’hui on utilise davantage le terme « usager » pour celui qui utilise les services publics. On aborde aussi la notion de soutien au « moi » : la valorisation est à l’œuvre ; la réalité est travaillé, travaille sur la personne.
On peut définir l’ISAP comme « une demande volontaire et interactive menée par un travailleur social qui met en œuvre une méthode de participation avec la personne qui demande ou accepte son aide dans l’objectif d’améliorer sa situation, son rapport ».
L’aide est un soutien apporté à quelqu’un, c’est un concept généraliste qui peut se décliner en acceptation, en médiation. On tiendra compte de la complexité et de la globalité de la personne et du contexte actuel pour mener une action. On peut qualifier cette démarche comme une démarche de soutien actif.
En tant que TS on va intervenir auprès de la personne. L’intervention consiste a transformer quelque chose de manière volontaire et institutionnelle.
Dans l’ISAP il y a 4 concepts à l’œuvre
- le changement : transformation
- la contradiction : éléments positifs et négatifs dans la situation de la personne
- l’interdépendance entre les éléments
- l’équilibre dynamique
L’ISAP
En fonction de la situation, le TS va choisir son mode d’intervention. L’intervention individuelle prend en compte le collectif puisque la personne appartient à un milieu. Ses problèmes sont liés à son environnement et à ses relations. Le collectif prend en compte l’individuel : la problématique peut être commune mais chaque personne doit être considérée pour lui proposer un projet cohérent.
C’est une démarche qui se base sur le volontariat et l’intereactivité. Pour cela le TS emploie des méthodes participatives avec la personne en demande ou qui accepte son intervention. L’objectif étant l’amélioration de la situation et des rapports de la personne avec son environnement. L’institution définit le cadre de l’intervention.
L’ISAP est utilisée pour une problématique spécifique qui se résout à court ou long terme. L’accompagnement social engagé prend en compte la situation globale, formalise l’objectif au sein d’un contrat qui fait parti du projet. L’éthique est bien évidemment en place tout comme le travail en équipe.
Lors d’une intervention quatre concepts sont mobilisés :
- le changement : en intervenant je modifie le parcours de la personne. Certaines questions doivent se poser : que veut on changer ? pourquoi ? quelle nouvelle situation je veux atteindre ? ses avantages ? que va provoquer cette nouvelle situation ? est ce dans l’intérêt de la personne ?
- la contradiction : ce que l’on perd, ce que l’on gagne par le changement pour chaque membre de la famille, le positif et le négatif. On abordera la chose par la dualité qui permet de constater la complexité de la situation, le jeu des forces contraires.
- L’interdépendance : l’individu n’évolue pas seul. La problématique est appréhendée dans une globalité : la famille, le groupe, le quartier. En effet l’environnement et l’individu sont en relation, il y a des influences, des interrelations qui sont à considérer.
- L’équilibre dynamique : la situation de crise rompt l’équilibre dans la situation de la personne. Elle va chercher a retrouver cet équilibre donc des changements peuvent s’opérer. « La situation d’équilibre est retrouvée quand les forces contradictoires en présence s’annulent réciproquement ».
Les différentes étapes de la méthode :
1. repérer la problématique ou la demande : la demande peut provenir de l’usager, de l’employeur, d’une autre institution ou service (signalement) ou d’un mandat (protection de l’enfance). Pour chaque demande le TS doit clarifier son rôle, savoir qui rencontre qui, qui demande quoi, a qui s’adresse la demande. Le but est d’avoir un accord commun sur le projet qui répond aux attentes de l’usager.
2. analyser la situation il s’agit de recueillir et de traiter de l’information. Donc on collecte les informations directs ou indirects (rapports, enquête sociale, bilan de situation…), on vérifie ces informations, on classe des données, on fait apparaître les points de vue des partenaires. Les données deviennent ainsi signifiante, elles éclairent la difficulté et favoriseront la solution. En effet les informations nous permettent de connaître l’usager, de repérer ses désirs et capacités, ses difficultés. Ces éléments nous permettent de définir la situation sociale de l’usager et d’évaluer l’aide a apporter.
3. formuler des hypothèses par rapport aux problèmes et actions envisageables : un diagnostic se fait en formulant une hypothèse de travail qui se base sur notre compréhension de la situation. On identifie ainsi la nature de la demande et nous arrivons a être en adéquation avec la demande et la solution.
4. élaborer un projet d’intervention : on définira des objectifs précis de changement et d’intervention. Ils sont vérifiables. Un objectif peut demander l’intervention de partenaires donc on collabore avec eux, on détermine le niveau d’intervention (couple, famille, quartier) et on choisit les types d’intervention, des stratégies. Le dossier doit être transparent pour les familles.
5. établir un contrat, la personne y adhère car elle est au centre de l’intervention. Dans ce contrat il y a une exploration des attentes, des rôles de chacun. Cette clarification permet d’assoire une base de confiance indispensable pour établir le contrat. Il y a « accord des volontés » qui permet de reconnaître l’autre en tant que personne et en tant que sujet de droit. Le contrat est un outil de responsabilisation, de clarification, d’explication, de dynamisation réciproque.
6. mettre en œuvre le projet et le suivi : afin d’atteindre les objectifs, on évaluera le diagnostic tout au long de l’intervention. On se concentre sur les difficultés à résoudre puisque la situation d’une personne est en perpétuel changement. On partage l’évaluation avec l’usager pour vérifier que nous comprenons bien sa situation.
7. évaluer les résultats c’est-à-dire l’intérêt et la qualité de l’intervention. On apprécie le travail mené en décrivant le travail fait, en explicitant le choix de l’intervention. On évalue aussi les pratiques professionnelles. L’évaluation se fait tout au long de l’intervention et avec l’usager : les objectifs sont atteints ? il y a des avancées ? des retours ? quels sont les ressentis de l’usager vis à vis de sa situation, de l’aide dont il a bénéficié ? L’évaluation prépare la fin de l’intervention : doit elle se poursuivre ou s’arrêter ?
8. clore l’action : la fin de l’intervention peut être à l’initiative de l’usager (ne vient plus au RDV, dit ne plus vouloir de l’accompagnement) , en fonction de la durée pré établie (contrat avec date de fin) , par accord commun car les objectifs sont atteints, par passation ( l’usager déménage, changement d’intervenant, par essoufflement du TS)
Chaque solution modifie la réalité et donc un nouveau problème social peut émerger. Le contrat sera alors prolongé ou un nouveau sera signé.
Tout TS travaille en partenariat même dans un accompagnement individuel. Il échange avec les autres TS, des spécialistes… qui accompagnent la personne. Ceci permet de voir ce qui nous a échappé.
LE CONTRAT
C’est un moyen employé au cours d’un processus avec une personne ou un groupe.
Il donne la possibilité :
- d’établir des objectifs communs entre les partenaires et l’usager. En effet les désirs et attentes ne sont pas toujours les mêmes pour le TS et l’usager. Un changement est possible dès lors que l’échange se base sur un échange accepté d’informations, de compréhension et de persuasion. Il s’agit de partir sur une base d’accord. En tant que TS, il faut reconnaître ce que l’on peut et pas faire, ses capacités.
Certaines compétences relèvent d’autres TS (TISF, ES, ASS…) ou de spécialistes (psychiatre, psychologue…).
- De définir les problèmes et objectifs à atteindre : établir les priorités et savoir comment les résoudre
- D’élaborer les plan de travail et l’inscrire dans le temps : que va t on faire ? comment on va le faire ? Il faut le limiter dans le temps : chaque contrat a sa fin
Un contrat se modifie, se révise si les deux parties sont d’accord. Il peut aussi se renouveler suite à un bilan de situation.
Il démontre les responsabilités de la personne, ses capacités à prendre une décision la concernant.
Donc le contrat :
- établit une relation professionnelle
- favorise la mobilisation de l’usager
- décourage la dépendance puisqu’il y a une fin
- sécurise et obtient des résultats
- permet de mesurer le chemin parcouru
Un contrat peut être écrit ou oral.
L’ ECOUTE
L’entretien est un outil privilégié dont l’écoute est la première étape et condition permanente de toute intervention d’aide et d’accompagnement. Le TS doit donner son rôle : à quel titre on se rencontre. Des échecs d’accompagnement peuvent être lié à un manque de clarté.
Lors d’un entretien, l’usager peut être amené à parler de personnes physiques absentes : « ma mère dit que », « mon mari pense que » c’est a considérer.
On parle beaucoup de l’écoute active (méthode GORDON). Il s’agit de :
- faire preuve d’empathie (comprendre). On a une attitude qui suppose du recul : on s’intéresse à l’interlocuteur car c’est important pour lui. On accueille positivement ce qu’il dit, on acquiesce mais cela ne veut pas dire que l’on adhère à ses positions mais on lui permet de s ‘exprimer, de les dire et de les avoir. On doit respecter l’interlocuteur dans ses décisions, ses capacités. On reformule pour constater si on a bien compris les dires de la personne, son raisonnement.
- De réagir : même si on comprend on peut donner son avis. Exprimer un désaccord positivement est possible. Permettre a l’interlocuteur de formuler ce qu’il souhaite ceci dans l’objectif de l’amener à un changement personnel.
- L’activation : en tant que TS nous avons pour mission de rendre la personne active.
Pour prendre du recul, le travail en équipe sans la présence de la famille est nécessaire. On relate les situations pour que les TS réalisent ce qui se passe durant leur intervention, ce qui les pousse à agir de la sorte.
On peut également utiliser le debriefing à trois ou exercice du triangle, le jeux de rôle. Chacun voit et perçoit autre chose.
Interroger son système de valeur pour prendre nos responsabilités et surtout faire évoluer les familles avec leurs objectifs et pas les nôtres est une solution pour la prise de recul.
Utiliser des méthodes d’intervention nous permet de prendre du recul par rapport à notre intervention et de garantir une certaine efficacité. On se remettra en question en faisant le lien entre théorie et pratique, en suivant des formations… Se remettre en cause professionnellement, remettre en cause ses réponses professionnelles, se poser des questions sur soi même.
BESOINS
Ils sont vitaux, la survie, des exigences, désirs futiles, des aspirations, besoins de la population. Ils sont a satisfaire.
TIERS SOCIAL
Le TS se trouve entre la demande des usagers et les institutions dispensatrices des aides. Il est le tiers social, la catalyseur puisqu’il facilite la communication entre les deux. Il n’est pas porte-parole.
PERSONNE et FONCTION
Le TS est une personne avec sa spontanéité, ses valeurs et sentiments mais en même temps il a une fonction donc de la rationalité et des exigences. La personne et la fonction sont compatibles.
Pour J.GABRINI il y a 7 modalités d’aide :
- aides directives : relais, accompagnement psychologique, guide, soutien, interprétation
- non directives : compréhension, information
Lors de la relation d’aide, plusieurs modalités peuvent se juxtaposer. Mais on peut aussi se positionner sur une seule.
Plus l’aide est directrice plus la dépendance de l’usager sera grande. Il faut viser l’autonomie de l’usager et cela passe par la capacité du TS a travailler en équipe, avec l’aide d’un tiers.
CAS CONCRET
Si lors d’un entretien individuel on constate que l’on ne peut répondre à un problème, on réoriente. Les personnes peuvent aussi régler leurs problèmes, en tant que TS on les appuie : demande de document, plan d’apurement a demander….
Si la famille résout des problèmes concrets elle reprend confiance en ses capacités de changement, reprend en main son projet de vie. Il y a aussi des situations pour lesquelles on est impuissant avec une ou vingt ans de carrière.
Conclusion
Prendre en compte l’usager, sur la base d’un échange accepté sous l’égide du secret professionnel et du respect de la vie privée. « Mission du service sociale en France : aider les individus et groupes a trouver dans la société le bien qui leur est destiné et aider la société à remplir son rôle à l’égard de tous. »