Appel aux directeurs

[directeur]

Pour ma part, je pense qu'il devrait y avoir une différence. Pourtant, sur le terrain, cela ne se vérifie pas (sauf situations individuelles particulières). Lorsque l'on demande à un ES de "coordonner" des actions, il a souvent des difficultés. Ou bien refuse cette fonction. Et puis, par expérience, même les ES considèrent que les ME font la même chose. Ce qui les distinguerai ? La façon de penser... ça fait cher pour "simplement penser"...
Il faut aussi repérer des éléments d'ordre sociologique : les étudiants entrant en formation de ME ont, pour bcp, un BAC voire un BAC + 2 ou 3... alors l'écart avec les ES s'amenuise... Et comme le dit andre j les ES sont difficiles à manager !!!!

[Gégé]

Salut,

En tant que ES il m'est difficile d'entendre vos propos. "Je pense, donc je suis" la célèbre citation de Descartes est à mon sens ce qui définit notre humanité.
Je pense parceque je suis humain et en même temps cela me permet de construire un projet éducatif qui tient la route pour le public que j'ai en charge.
Aujourd'hui je me rend compte que le social se déshumanise,la démarche gestionnaire et managériale qui sonne aux portes des établissements sociaux et médico-sociaux va venir détériorer l'identité profésionnelle des travailleurs sociaux et du coup rendre l'accompagnement des personnes souffrantes précaire.
Nous, les ES nous ne fabriquons pas un produit qui sera ensuite vendu sur le marché, nous avons à nous occuper de personnes fragiles, de l'humain donc.

[carline]

"l'accompagnement des personnes souffrantes précaire....

de personnes fragiles, de l'humain donc."

Je suis sur le terrain et confirme qu'actuellement cette souffrance et fragilité...
Je suis une EJE et il y a malheureusement bcp de boulot mais va t on nous en donner les moyens ?

[Prunelle]

A Gégé: pourquoi opposez vous gestion et service à la personne?

[Gégé]

A Prunelle: J'oppose, parceque ce sont deux pensées, deux pratiques bien differentes. L'esprit gestionnaire où tout doit rentrer dans des "cases" n'est pas celui d'un service rendu à la personne. En effet, la personne ne peut pas être réduit à un chiffre comptable. Lorsqu'on rend un service à la personne on tient compte de ses émotions, de ses sentiments, des ses difficultés...; tous ses mouvements que la personne peut nous fait vivre de ne sont pas quantifiables au point de vue comptable et gestionnaire. Les fluctuations sont importantes on ne peut pas les ranger dans des cases.

[Prunelle]

A Gégé. Merci pour avoir alimenté l'échange. Un petit exemple. J'ai une ramette de papier. Je peux: en donner une partie aux enfants pour qu'ils créent des dessins, imaginent des avions supersoniques, en donner aux professionnels pour qu'ils content comment ils voient les choses, fabriquer un éventail parce que là j'ai chaud, écrire comment moi je vois les choses. C'est de la gestion. Et j'ai fait des choix, là. Je peux choisir de faire des jardins pour embellir et que les gens et moi nous trouvions l'endroit plus beau, décider avec les résidents et l'équipe si nous achetons plutôt des jeux pour les enfants, là, et ou un appareil photo, parce que oui, c'est bien de rire ensemble des moments agréables que nous avons partagés. Moi, je gère. Et j'aime beaucoup ça. Et les sourires, dans ma maison, c'est gratuit. Et l'appareil photo, c'est pas gratuit, c'est pas très cher, et avec un bout de ficelle, moi, j'invente un univers, et ça marche comme ça dans ma grande maison. Et moi, vous m'avez mise dans la case des gestionnaires. Et moi j'aime pas les cases. Et ben alors tant pis. Et merci pour avoir lu.

[Eric L]

bonjour

il ne semble pas pertinent d'opposer :
- gestion, demarche et pratique incompressible pour 1 responsable d'esms (sauf et encore s'il y a autofinancement ce qui n'economise pas de faire et d'anticiper) le tout est qu'il y ait une coherence et 1 vraie prise en compte et participation de l'ethique associative dans les pratiques professionnelles
et
- prise en charge " ou service a la personne, ce dernier ne pouvant en 2009 se passer du financement exterieur (etat, CG etc...) donc se devant etre dans la demarche du rendre compte, les depenses prevues ou allouees y compris...

il n'y a pas de contradiction mais des abus, des ommissions par objectifs avoues d'etre 1 "bon eleve", ou tout simplement 1 erreur de parcours ou les "benefices" (exedents dans nos secteurs) sont fantasmes comme si il y avait 1 confusion de niveau entre structures sociales et entreprises !
la guerre fait rage entre les POUR et les CONTRE de considerer nos etablissements comme des supports de gestion a la maniere des entreprises.
Pour rappel 1 bon gestionnaire n'est pas forcement 1 bon manager et reciproquement, le tout est d'etre au clair sur l'utilisation des outils techniques (la gestion pour l'homme et ceux qui ont besoin de soutien et non l'inverse !)

le livre de M CHAUVIERE : "trop de gestion tue le social" est 1 message sur l'indignation que nous devons dynamiser pour ne pas transformer nos structures en cabinet de gestion, mais en meme temps nous ne pouvons pas aller a contre courant en ces temps de redecoupage administratif que nous impose la RGPP, souhaitons (par nos engagements et nos positionnements forts de responsables) que l'intention premiere qui est de mettre les moyens par le tranfert des competences au plus proche des enjeux locaux (dpt, villes)ne soit pas qu'une demarche economique ou de "gestion de crise"...
Il me semble en son temps que J LADSOUS avait ecrit : gerer c'est prevoir
cordialement