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la toilette

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kate

Re: la toilette

Message non lu par kate » 25 oct. 2007 18:53

Bonjour

Je me rapproche du cas de Pascale : message du 3 octobre
Suite à l'annulation du passage d'aides soignantes du SSIAD au motif : refus de toilette de la part de la personne + insultes..
= pour moi Intervention tous les jours toilette complète et change car incontinente

J'ai demandé X fois à la famille de changer de cabinet infirmier puique ce dernier, associé au SSIAD ,ne fait plus aucune toilette
J'ai signalé à mon employeur
j'ai appellé le CLIC, le conseil général
Le médecin est au courant
Résultat je continue la toilette car personne ne réagit, je pense souvent à mes limites de compétence ,aux risques encourus même si je suis diplômée (DEAVS,BEP CSS...)et que j'ai l'accord de l'infirmier
Je me sens bien seule et la personne entre doucement dans l'indépendance

fifi

Re: la toilette

Message non lu par fifi » 25 oct. 2007 22:28


Bonjour Kate,

Je suis dans le même cas que toi. Surbooking du SSIAD et le mari de la malade ne fait rien pour faire passer le dossier sur le dessus de la pile. Cela dur depuis bien un an .
Conclusion : C'est l'avs qui manie le lève malade. L'infirmier vient pour faire un pansement après mon passage un jour sur deux.

Dans mon secteur de travail, c'est partout pareil, on fait des toilettes au lit, et on est habitué. De toute façon, pas le chois, il fallu s'adapter et tous les dossiers rentrants sont aussi complexes voir pire. Sur les dossiers où on bosse avec le SSIAD , on doit faire les changes intermédiaires et remplir toutes les interventions des W.E et jours fériés et même le change du soir en semaine puisque le SSIAD n'intervient qu'une fois par jour.
Je vais vous faire rire.
Les A.S. ne savaient pas qui faisaient le boulot à leur place le W.E. Elles m'ont répondu : "mais, c'est les aides ménagère qui font la toilette ?"*
A cela, j'ai répondu : "mais il faut bien remplacer ! De plus l'apéllation d'aide ménagère est dégradante et ne doit plus être utilisée puisque ces personnes font des toilettes, les même que les votre. Vous pouvez constater que vous retrouvez MMe X toujours propre et aucun escarre n'est a déclaré depuis que nous intervenons chez cette dame."

Non mais, Hey ! Voilà la reconnaissance qu'à notre profession. Et pourtant on dépanne les aides soignantes, les infirmiers, et on est bonne poire pour des W.E. peu chers payés.

Mais bon ! Tu ne crains rien. Tu est couverte dans ton cas car tu as fait les signalements nécessaire. J'ai appelé la DRASS de mon département ce matin avant de vous répondre, ce genre d'intervention est considéré par rapport au référenciel à des "cas particuliers" dûs à une surcharge de travail.
J'ai juste oublié de dire à cette dame que ce qu'ils appellent "cas particuliers" n'ont plus rien de particuliers depuis pas mal d'années pour ce qui me concerne.

Bonne continuation et ne baisses pas les bras. Nous exerçons un métier utile et nos bénéfiçiaires en sont de plus en plus conscients.
Amicalement
fifi

UNE AVS

Re: la toilette

Message non lu par UNE AVS » 25 oct. 2007 22:49

Bonjour

j'ai obtenu le DEAVS en dec 2003 et une formation d'un an . pendant la formation il m'a été dit par nos formatrices que les AVS font les aides ou les toilettes entières (dans le module 2 hygiène et santé) que cela fait partie des gestes de la vie quotidienne ( être propre soigné protéger ses téguments théorie de virginia handerson ) dès lors que le médecin ne voit pas la nécéssité de faire intervenir les AS .
le réferentiel dit aide ou fait seule à la place de..

// devant le jury , j'ai eu droit à la question de la toilette, j'ai répondu que je faisait de l'aide à la toilette et s'il fallait la toilette entière dès lors que le médecin ne demandait pas d'AS, et que la personne voulait être propre , avoir sa dignité et au possible demander sa participation même minime soit elle, et dès lors que je missionnée par l'assaociation.
il n'est pas possible de mettre une AS partout par manque de personnel.

// les ssiads ne peuvent pas tout assurer.

// il y a des familles qui demandent des auxiliaires de vie sociales pour intervenir auprès des leurs. en ce moment, j'ai un dossier avec une toilette entière à la demande de sa fille car elle est très fatiguée et je fais participer la personne le plus possible en fonction de ses possibilités voila ce que je voulais dire au sujet de la toilette


// cela dépend aussi de l'agrément des associations (simple ou qualité et avec la norme
NF)

// dernièrement,j'ai donné une ordonnance pour la toilette faite par AS car nous avons des difficultés pour la toilette REFUS (odeurs désagréables) une dame qui n'est ni impotente, ni sénile, ni en fin de vie, elle s'habille se déshabille seule elle fait encore à manger avant que nous arrivions car elle veut faire seule . elle n'aime pas le moment de la toilette c'est tout, il m'a été répondu qu'elle devait être évaluée sur sa dépendance, que ce n'était pas sur qu'elle aurait le service AS donc à nous de continuer à batailler pour la conduire à la douche.

// cela ne me gène en aucun cas de lui faire sa toilette , je voulais simplement que cette dame voit d'autres personnes et voir aussi son comportement car elle peut aussi nous tester (car nous n'avons pas de blouse blanche) soit elle dit oui soit elle dit non et quand c'est non c'est définitif !!

je sais qu'elle se lave mais c'est elle qui décide !le problème c'est qu'elle est incontinente et même avec la protection , il y a des problèmes de fuites et odeurs!! cette dame est très gentille avec un caractère bien défini.

kate

Re: la toilette

Message non lu par kate » 26 oct. 2007 18:54

Merci fifi pour tes encouragements

c'est la 1ère fois que j'interviens de cette façon chez une personne sous APA :toilette + la faire manger + ménage...le tout en 1 h

chez nous nous avons plus de cas désocialisés à prendre en charge que de toilettes à éffectuer ;mais c'est de l'assistanat +++ dans ambiance cracra (bordel, puces,cafards..) ,musique à tue tête...
Bref pas de quoi s'ennuyer!
j'ai trouvé des tas de poissons vivants dans une baignoire, vu un chat "passé à "la machine à laver,vu sortir des révolvers, couteaux à cran d'arrêt..
et je pense n'avoir pas encore tout vu ,ni tout entendu...
PS: coût de mon intervention facturée à ces personnes désocialisées = 2E tout au plus

melanie

Re: la toilette

Message non lu par melanie » 26 oct. 2007 21:37

salut valerie

Ne soit pas surprise si ta formation n'a pa ete tres clair ou si tu as des infos contradictoire.si tu regade le forum de formateur tu verra qu'eux meme n'y comprennent pas grand chose...certain demande meme de l'aide pour préparer leur modules..Pour ma ma j'ai du faire les modules hygiene,amenagement du logement et d'autre... avec les autres stagiaires de ma formation.Nous avons fait des recherches et créé des fiches que nos jeune formateur on gardé pour leur prochaines formation...
En bref les avs peuvent faire la toilette lorsqu'elle n'est pas considérée comme un soin dans le sens médicale du terme.Cad s'il y a des pansements,sondes ou autre appareillage.De + une toilette complete au lit "devrait" etre pratiquée par un aide soignante...Mais il y a la théorie et la pratique.
Ce qu'il faut pour etre clair c ne pa mettre en danger la personne par des geste qui ne relevent pas de notre qualifixcation meme si on est capable de les faire.
Bon courage

valerie c

Re: la toilette

Message non lu par valerie c » 27 oct. 2007 14:30

je trouve aussi que tout cela n'est pas bien clair, il serait bien plus simple que la toilette simple, soit un acte fait par l'AVS, dans tous les départements, dans toutes les associations meme si leurs conventions different. Quand je pense que le matin, nous attendons l'infirmière entre dix heures et onze heures, du coup, on ne pas sortir,le maintien à domicile, c'est bien, mais il faudrait une meilleur répartition des taches et du temps pour qu'il soit bien vécu par les personnes. Pour répondre à Fifi, comme je le disais plus haut, mon travail est surtout un travail d'accompagnement,je suis aussi un lien entre la personne et l'exterieur: personnel médical, social, voisins, chat, herissons, commercants etc.. comme la personne n'est plus capable de comprendre certaines situations, je suis une sorte de traductrice. Je m'adapte à son rhythme et quand elle s'enferme dans une sorte d'autisme, je lui propose d'en sortir par des activités simples, certes, mais acceptables pour elle. j'essaye de faire en sorte que les derniers instants de sa vie soient plaisants. Le ménage passe apres... et quand tu entretiens une maison tous les jours, elle n'est pas sale. Je fais les courses dans le quartier avec elle, et elle reste en admiration pendant un moment devant les fruits et légumes, et là, je vais mettre des noms dessus. Je me sert du quotidien pour la stimuler et pour préserver le peu d'autonomie qui lui reste. Personne ne m'embete dans mon travail,je suis indépendante, j'ai un contact téléphonique avec la famille habitant loin, elle vient deux fois par mois. Je suis seule, mais je travaille en équipe avec l'infirmière, le kiné et les médecins. C'est comme cela que je travaille, et les toilettes ne sont pas de mon ressort. voilà Fifi, tu sais tout de comment procède une auxiliaire dispensée de toilette!

fifi

Re: la toilette

Message non lu par fifi » 27 oct. 2007 17:42


Bonsoir Valérie,


Ce qui est chouette c'est que cette dame bénéficie de deux personnes pour l'aider, et je suis certaine qu'elle est ravie.
Très bonne continuation

fifi

Humain

Re: la toilette

Message non lu par Humain » 27 oct. 2007 19:58

La toilette

Toilette - aspects théoriques
Il ne s'agit pas d'imposer une norme...
POURQUOI FAIRE LA TOILETTE ?
La réponse paraît aller de soi : il s'agit d'assurer l'hygiène et la propreté du corps.

Les problèmes commencent des qu'on essaie de préciser les choses. II faut donc essayer de comprendre de quoi on parle.

L'hygiène est une notion scientifique : c'est la partie de la médecine qui étudie la manière dont il faut vivre pour éviter les maladies.
La propreté est une notion culturelle : c'est un aspect du corps qui correspond à une norme sociale.
C'est pourquoi les choses sont compliquées.

Car l'habitude de se laver est récente : on se lavait chez les Romains, pas chez les Francs ; on se lavait à certaines périodes du Moyen-Age, pas à d'autres ; on ne se lavait pas sous Louis XIV ; on peut même dire que les parfums ont été inventés pour masquer les odeurs corporelles à une époque où on croyait dangereux de se laver. Ce qui permet de poser immédiatement une question : on a cru qu'il était dangereux de se laver ; c'était là une erreur qui nous fait sourire. Mais lorsque nous disons à présent qu'il est dangereux de ne pas se laver, sommes-nous sûrs de ne pas commettre une erreur identique ?

L'Histoire permet de démontrer que nous considérons comme sales des choses que d'autres trouvaient propres, et que les odeurs qui nous dérangent n'ont pas toujours été trouvées dérangeantes.

Peu importe. Mais nous devons garder à l'esprit trois choses :

Le plus souvent, le fait de se laver ou de ne pas se laver n'a aucune importance pour la santé des personnes. La justification médicale de la toilette est une plaisanterie.
Les personnes âgées ont souvent d'autres normes culturelles que les nôtres ; en particulier elles ne conçoivent pas la propreté de la même façon.
Cependant on aurait tort de croire qu'elles n'apprécient jamais une douche ou une bonne toilette.
On peut donc retenir que l'intervenant doit être attentif avant tout au désir de la personne. II ne s'agit pas d'imposer une norme, et l'intervention n'est justifiée que si le comportement de la personne pose un problème de vie sociale, ou s'il y a des lésions cutanées.

LE NETTOYAGE
C'est par définition, l'objectif de la toilette, souvent le seul enseigné.

Qu'est-ce que nettoyer ?

Ce qu'on veut enlever, ce sont des éléments dont la présence est jugée indésirable à la surface du corps : ils sont de quatre sortes :

Il y a ce qu'on peut appeler les crasses : résidus de poussière, de terre, de graisses, etc. C'est cela que nous enlevons quand nous nous lavons les mains.
Il y a les urines et les selles.
Il y a les sécrétions de la peau, c'est-à-dire essentiellement la sueur et les macérations.
Il y a enfin les cellules mortes de la peau.
Comment nettoyer :

Tous ces éléments sont enlevés avec deux moyens :

1) Le lavage : il consiste à passer sur la peau un produit qui décolle les particules indésirables, en créant un mélange de savon et de crasse.

2) Le rinçage : il consiste à passer de l'eau pure, qui permet d'enlever le mélange.

Le problème est que la peau du sujet âgé est fragile. II faut donc veiller à plusieurs points :

Ne pas laver abusivement : par exemple, il saute aux yeux que les crasses ne peuvent se déposer sur la peau que si le sujet a conservé une activité physique. On peut retenir qu'un sujet qui a suffisamment d'activité pour se salir est suffisamment autonome pour se laver lui-même. Par ailleurs la personne âgée a en général peu de sécrétions, sauf dans les plis si elle est obèse. La sécheresse cutanée est le principal facteur d'irritations, de démangeaisons. II ne faut donc pas ôter à cette peau la fine couche protectrice qui lui permet d'être moins sèche.
Ne pas laver avec un produit agressif : les savons sont souvent irritants, et il vaut mieux utiliser des pains surgras. De même l'eau de Cologne est toujours asséchante (et n'oublions pas que l'eau de Cologne a pour fonction de masquer les odeurs des gens qui ne se lavent pas, ce qui fait qu'elle n'a aucune place chez des gens qui se lavent).
Rincer à la perfection : il faut enlever le mélange crasse-savon si on veut que le lavage serve à quelque chose, et il ne faut pas laisser du savon sur la peau sous peine d'être irritant. Le problème principal sera donc de pouvoir rincer commodément, avec beaucoup d'eau fréquemment renouvelée.
Sécher correctement, surtout dans les plis. La méthode de séchage est très importante : si on frotte on crée une irritation mécanique et on enlève la couche protectrice ; il vaut mieux tamponner la peau avec la serviette ; mais le plus efficace est le sèche-cheveux.
La technique de lavage elle-même est assez simple, et il faut laver la personne comme on se laverait soi-même. II faut toutefois être conscient d'un phénomène qu'on a tendance à oublier.

Lorsque je frotte ma peau, j'éprouve une sensation. Cette sensation est composée de ce que ma main éprouve en frottant et de ce que ma peau éprouve en étant frottée.

Lorsque je frotte la peau de quelqu'un d'autre, j'éprouve seulement la sensation de ma main qui frotte ; cette sensation est plus faible que celle que j'éprouve en me frottant moi-même. II en résulte que le soignant qui frotte la peau du malade a toujours tendance à frotter plus fort, ce qui est agressif.

D'autre part il y a des zones qui sont plus délicates à laver.

Les orifices : il s'agit de zones fragiles, qu'il faut nettoyer délicatement. Or le corps humain est fait de telle sorte que je ne peux voir aucun de mes orifices. Et comme je ne les vois pas j'ai tendance à être prudent et à les laver avec précaution. Le problème est que le soignant voit les orifices du patient, et qu'il a donc là aussi tendance à frotter plus fort.
Les plis : Ce sont également des zones fragiles. Le soignant guide son geste sur deux indices :
L'idée que ce sont des zones qui s'irritent facilement. Mais il doit se souvenir que le geste de lavage est la première source d'irritation. Il importe donc d'être doux.
L'odeur de la personne lavée. Mais il faut se souvenir que chacun est habitué à sa propre odeur, ce qui fait que l'odeur de l'autre est toujours plus forte que la sienne propre (c'est comme cela que les animaux se reconnaissent : si l'animal sentait sa propre odeur, il serait gêné pour sentir celle de l'autre). Il faut retenir que l'autre sent toujours moins que je ne pense.
Le lavage est donc un soin qui n'a que l'apparence de la simplicité. Une bonne toilette doit respecter plusieurs impératifs :

Remplir la fonction sociale telle qu'elle est actuellement admise, qui est de retirer complètement de la surface du corps tout ce qui ne lui appartient pas : il n'est pas question de ne pas laver.
Ne pas enlever le système de protection de la peau âgée.
Ne pas créer d'irritations.
Terminer par un séchage parfait.
Les zones malades :

Les patients peuvent présenter des lésions cutanées ; on peut alors se demander quelles conséquences cela peut avoir sur la toilette.

Il est facile de répondre que le plus simple est de se concerter avec l'infirmière pour étudier le problème au cas par cas. Cela dit il faut aussi retenir que le plus souvent l'existence de ces lésions n'a aucune importance.

Au fil des années les soins de plaie ont eu tendance à beaucoup se simplifier. Quelques exemples suffiront :

Dans les services de grands brûlés, le nettoyage des plaies se fait à l'eau du robinet.
Il est clairement démontré que les microbes ont un rôle fondamental dans la cicatrisation.
La désinfection de la peau avant une piqûre n'a aucun intérêt. Une étude a démontré par exemple qu'il n'y a aucun inconvénient pour un diabétique à faire ses piqûres d'insuline... à travers le pantalon.
Il n'y a donc sans doute pas de précaution particulière à prendre.

Les cicatrices opératoires, même si elles sont récentes, même s'il y a encore des fils, peuvent être lavées normalement ; la seule précaution à prendre est de rincer parfaitement (le savon peut être agressif) et de faire un séchage impeccable.

Les escarres, les plaies infectées guérissent plus vite quand elles sont nettoyées avec le jet de la douche.

Au fond le seul problème est celui des pansements :

Il ne faut évidemment jamais mouiller un plâtre : cela le détruirait.
Il ne faut pas mouiller une contention en résine : l'eau s'infiltrerait entre la résine et la peau, et on ne pourrait pas la sécher.
Il ne faut pas mouiller un pansement d'escarre : les pansements modernes sont faits pour rester en place plusieurs jours, et le fait de les mouiller les décollerait.
Pour les autres situations il n'y a pas de précaution à prendre, sauf de s'entendre avec l'infirmière sur l'heure à laquelle elle viendra faire ses soins.
Mais il y a une contrainte impossible à supprimer : c'est que le malade pense quelque chose de la situation. Et même s'il a tort il est inutile de contrarier ses opinions. C'est ainsi que la désinfection avant une piqûre est inutile, mais que le soignant qui ne ferait pas cette désinfection passerait pour un incapable. Beaucoup de pansements sont inutiles, mais ils rassurent la personne, et il n'est guère possible de s'en passer. Si l'intervenant mouille le pansement et que ce dernier tombe, cela n'a pas d'importance, mais le malade va s'en inquiéter.

Les problèmes de mécanique :

Il est important, quand on fait la toilette, de connaître les possibilités et les limites du patient.

Par exemple, il y a des actes qu'il ne peut pas faire :

Les épaules sont souvent très abîmées, ce qui interdit au sujet âgé de lever les bras. Pour la même raison il lui est souvent impossible de se laver le dos. Ou encore les mouvements des épaules sont souvent très douloureux, ce qui les limite également.
Il faut penser à évaluer les conséquences des rhumatismes des mains, mais aussi des troubles visuels, qui font que le malade a des difficultés pour réaliser les gestes de la toilette. Cependant on doit aussi tenir compte de ce qu'il est encore capable de faire, et ne pas se précipiter pour faire à sa place.
Il y a aussi des choses qu'il ne faut pas faire :

Les paralysies provoquent souvent des douleurs du membre supérieur atteint ; l'erreur souvent commise est de remonter le malade dans son lit en le prenant sous les épaules, ce qui leur fait très mal.
Ou encore, les malades opérés d'une prothèse de hanche doivent éviter de la déboîter, surtout dans la période qui suit l'opération. II faut notamment veiller à ce qu'ils aient toujours les genoux un peu écartés (ce qu'on fait facilement avec un coussin).
Ces questions ne peuvent pas être développées ici : il faut simplement savoir qu'elles se posent, et que cela fait proposer une réflexion sur la manutention des malades.

LA PRÉVENTION DES DÉGRADATIONS CUTANEES
La toilette sert aussi à prévenir certaines dégradations corporelles. C'est le cas notamment des escarres. Mais il faut bien comprendre comment ce résultat est obtenu : le fait de ne pas être lavé ne fait courir aucun risque important au malade. Mais lorsque l'intervenant le lave, il en profite naturellement pour le regarder (et il peut voir des zones que le malade, de toute manière, ne verrait pas) ; d'autre part une bonne toilette suppose, on le verra, que le malade soit mobilisé, ce qui est un grand moyen de prévenir les escarres.

Les escarres sont moins fréquentes chez les personnes qu'on douche tous les jours. Ceci est lié bien sûr au fait que si le sujet peut être douché c'est qu'il est encore un peu valide, mais aussi au fait que la douche provoque une vasodilatation réflexe bénéfique.

Les irritations des plis (sous-mammaires, fessiers, inguinaux) sont liées :

À un mauvais rinçage.
À un mauvais séchage.
Elles disparaissent pratiquement quand on effectue une douche quotidienne ou tous les deux jours, suivie d'un séchage au sèche-cheveux.

LA TOILETTE, TEMPS DE RELATION ET DE REHABILITATION :
Mais la toilette ne sert pas qu'à laver. Elle a aussi une fonction essentielle dans la prise en charge du malade : c'est en effet un temps où le soignant se consacre totalement et uniquement à la personne, et c'est un temps de longue durée. C'est un temps où le soignant peut voir, toucher, mobiliser le corps de l'autre. C'est un temps où il peut bavarder, stimuler, rééduquer. Sur cette question on trouvera des indications très complètes sur le site http://www.cec-formation.net/.

Et dans toutes les équipes on fait de la toilette un temps relationnel fondamental. Et certes on a raison. A condition de ne pas oublier que la toilette n'est absolument pas un acte indispensable, et que, tout de même, si c'est pour avoir un temps relationnel le mieux peut-être serait de s'asseoir auprès du malade et de lui parler. Dans la pénurie de personnel où sont les hôpitaux, comment se fait-il que tant d'énergie soit ainsi investie dans une activité somme toute marginale ?



Docteur Michel Cavey

Mouna

Re: la toilette

Message non lu par Mouna » 28 oct. 2007 02:47

Merci, Docteur, d'avoir pris de votre temps pour nous expliquer aussi clairement la signification de la toilette.
Bon Week-End à toutes et tous, Mouna.

fifi

Re: la toilette

Message non lu par fifi » 28 oct. 2007 08:29



Bonjour Docteur,


Merci pour toutes vos explications.

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