Je me permets de me joindre à votre discussion avec fifi (je ne suis ni riri ni loulou
Avant 2002, on pouvait avoir des aides à domiciles, des aides-ménagères, des assistantes de vie, des auxiliaires de vie, etc. Toutes ces dénominations désignaient l'aide à la personne à domicile. Mais pas forcément les mêmes tâches.
Depuis 2002, on parle de l'AVS, si on relit le texte qui l'a créé, ce métier est sensé remplacer tous les précédents. Si j'ai compris ce que j'ai appris en formation, le but est de professionaliser (qualification) ce secteur. Donc à terme, on peut penser que les employées non diplômées n'existeront plus (bien que je trouve ça utopique).
Le champ d'action des métiers de l'aide à la personne à domicile avant 2002 n'était pas réglementé. On trouvait de tout et n'importe quoi. C'est ainsi qu'on a vu se développer des aides à domicile (terme générique) réalisant des toilettes complètes, posant un penilex (ou peniflow, ou étui pénien), etc.
Depuis 2002, un véritable référentiel professionnel est en place. Il a décidé que l'AVS avait une fonction sociale. Du coup, de nombreuses tâches que des aides à domicile réalisaient avant sont devenues officiellement hors de nos compétences. Il s'agissait de faire fonctionner la chaîne de l'intervention à domicile dans les règles : à chacun son métier et ses tâches.
Maintenant, il se trouve qu'en de nombreux secteurs il n'y ait pas assez d'IDE, d'aide-soignants, de médecins pour que la chaîne médicale et para-médicale puisse faire correctement son travail (faut dire qu'on a besoin des mêmes personnels aux mêmes heures). Cette chaîne de l'intervention à domicile ne peut fonctionner encore correctement : la 5e roue du carrosse, c'est nous, les AVS. Certaines acceptent ces tâches para-médicales (surtout si c'est pour un seul truc qui aurait nécessité moins de 2 min d'intervention d'une IDE), d'autres refusent.
Avec tout cela, il faut aussi dire que le champ d'action de l'AVS est très large : l'aide à la toilette, l'aide aux repas, l'aide au ménage, l'aide aux courses, l'aide aux activités, l'aide administrative (rangement de papiers par ex.), l'aide à la réorganisation du lieu de vie, etc. ET ENCORE, je pense ici aux séniors et handicapés, mais il n'y a pas qu'eux.
La conséquence est que de 1) l'AVS a un champ d'action tellement large qu'elle-même ignore souvent ses limites ; et que de 2) les gens ne savent tellement pas ce à quoi sert une AVS qu'ils croient qu'elle est bonne pour faire tout ce que les autres ne veulent pas faire.
Et le monde para-médical ne se gêne pas pour nous donner le travail en surcharge pour eux ou qu'ils n'aiment tout simplement pas...
A côté de tout ce discours, il y a aussi une autre réalité : est-ce logique de faire venir une AVS pour quelques petites choses, une aide-soignante pour d'autres petites choses, une IDE pour d'autres petites choses, un médecin généraliste pour d'autres petites choses, un kiné pour d'autres petites choses, un pédicure pour d'autres petites choses ? Sachant que souvent, ces petites choses ne représentent qu'un ou deux trucs demandant moins de 5 min d'intervention ?
Ma réponse est clairement NON. Ca coûte de l'argent aux familles et à la société, ça coûte du temps aux familles et aux travailleurs et c'est tellement désagréable pour la personne aidée !
Donc d'un côté je ne vous rejoins pas car chacun a son métier, mais d'un autre je vous rejoins : il devrait y avoir un métier (sur formation) plus polyvalent permettant d'effectuer les tâches de l'AVS + qelques-unes relevant du para-médical (celles observées fréquemment à domicile). Ainsi, on verrait moins d'acteurs à domicile, tout le monde s'en porterait mieux. Ce serait une vraie prise en charge à domicile, quoi.