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auxiliaire de vie et refus de soins
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Sandrine
auxiliaire de vie et refus de soins
Bonjour à tous!
Je suis dans une licence professionnelle tournée vers les services à la personne. Je réalise un mémoire sur les intervenantes à domicile confrontées au refus de soin (auxiliaire de vie face au refus d'une personne de recevoir une aide à la toilette).
Je recueille tous
-vos témoignages
-si vous avez été formé(e) pour gérer le refus
-les difficultés face au refus
-aimeriez-vous être formé(e)pour gérer ça?
Je travaille dans une structure prestataire de maintien à domicile et je constate que les AV sont confrontés à des refus... les aides à domicile aussi d'ailleurs... Comme cela n'est pas facile dans la relation de travail, j'aimerais amener des réponses...
N'hésitez pas à répondre ou à m'écrire... d'avance merci à vous!!
Je suis dans une licence professionnelle tournée vers les services à la personne. Je réalise un mémoire sur les intervenantes à domicile confrontées au refus de soin (auxiliaire de vie face au refus d'une personne de recevoir une aide à la toilette).
Je recueille tous
-vos témoignages
-si vous avez été formé(e) pour gérer le refus
-les difficultés face au refus
-aimeriez-vous être formé(e)pour gérer ça?
Je travaille dans une structure prestataire de maintien à domicile et je constate que les AV sont confrontés à des refus... les aides à domicile aussi d'ailleurs... Comme cela n'est pas facile dans la relation de travail, j'aimerais amener des réponses...
N'hésitez pas à répondre ou à m'écrire... d'avance merci à vous!!
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martine48
Re: auxiliaire de vie et refus de soins
Bonjour,
je vais essayer de répondre à votre question en fonction de mon expérience.
Lorsque je suis face à un refus J'analyse la situation dans l'observation. Le refus se présente de façon passagère ou durable.(Pour moi le refus est signe de décision saine, et ne m'a jamais inquiété).
Ma réaction première est d'accepter le refus sans aucun questionnement auprès de la personne. En segond, je lui propose d'autres alternatives afin de lui donner le choix, en fonction de ce qu'elle peut faire par elle même, ou pas.
En tierso je lui explique le pourquoi de mon intervention auprès d'elle, ce qui a été convenu avec son accord, car il peut aussi qu'il ait eu une incompréhention dans ce fait.
Puis je prends le temps d'établir une relation de confiance, en respectant mes engagements à son égard, en renouvelant mon aide pour les missions refusées.
En tout état de cause si elle persiste dans son refus, je dois l'emmener en usant de diplomatie à ce qu'elle le fasse bien, seule "comme la toilette par exemple".
L'obliger, serait de toute façon une maltraîtance, il est donc préférable de l'ammener à accepter délicatement, en prenant le temps,car bien souvent le refus est un signe de pudeur, je me dois de respecter son intégrité, sa dignité.
(Je prends l'exemple de la toilette car nous rencontrons beaucoup de refus dans ce cas).
Cordialement.
je vais essayer de répondre à votre question en fonction de mon expérience.
Lorsque je suis face à un refus J'analyse la situation dans l'observation. Le refus se présente de façon passagère ou durable.(Pour moi le refus est signe de décision saine, et ne m'a jamais inquiété).
Ma réaction première est d'accepter le refus sans aucun questionnement auprès de la personne. En segond, je lui propose d'autres alternatives afin de lui donner le choix, en fonction de ce qu'elle peut faire par elle même, ou pas.
En tierso je lui explique le pourquoi de mon intervention auprès d'elle, ce qui a été convenu avec son accord, car il peut aussi qu'il ait eu une incompréhention dans ce fait.
Puis je prends le temps d'établir une relation de confiance, en respectant mes engagements à son égard, en renouvelant mon aide pour les missions refusées.
En tout état de cause si elle persiste dans son refus, je dois l'emmener en usant de diplomatie à ce qu'elle le fasse bien, seule "comme la toilette par exemple".
L'obliger, serait de toute façon une maltraîtance, il est donc préférable de l'ammener à accepter délicatement, en prenant le temps,car bien souvent le refus est un signe de pudeur, je me dois de respecter son intégrité, sa dignité.
(Je prends l'exemple de la toilette car nous rencontrons beaucoup de refus dans ce cas).
Cordialement.
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Agathe
Re: auxiliaire de vie et refus de soins
Le thème de ton mémoire est interessant, c'est celui que j'ai choisi pour mon rapport de stage.
Le refus de notre intervention est effectivement très fréquent, mais pourquoi te limiter au refus de "soin" ? Les refus ne se limitent pas à à ça, certaines personnes refusent que nous fassions le ménage ou que nous nous melions de leur alimentation, bref c'est tout simplement notre aide qu'elles refusent, et pas seulement l'aide à la toilette.
Je n'ai pas été formée ou très peu pour gérer les refus, mais j'arrive à me dépatouiller. Derrière le refus d'une personne se cache bien souvent une grande douleur de voir l'altération de ses capacités physiques et cognitives, refuser l'aide est une façon de nier son propre vieillissement. Il y a alors un gros travail à faire pour aider la personne à accepter sa dégradation, de revalorisation de son ego blessé par cette dégradation, avant de l'amener à accepter de l'aide.
Cela demande du temps, l'instauration d'une relation de confiance, ensuite valoriser, valoriser et toujours valoriser, jusqu'à ce que la personne puisse entendre qu'elle a bien assez travaillé et aidé les autres toute sa vie pour s'autoriser maintenant un peu de repos et à recevoir un peu d'aide à son tour. Les progrès sont souvent infimes et on avance à petits pas mais quelle satisfaction mutuelle quand on a réussi à débloquer les choses !
La vrai difficulté c'est quand on a affaire à un personnel encadrant qui connaît peu les personnes âgées et nous demande un résultat immédiat. J'ai connu ça et je suis bien contente d'avoir maintenant une responsable qui partage ma façon de voir.
Mais si tu as le remède miracle pour qu'une personne qui ne s'est pas lavée depuis un an accepte de le faire en 8 jours, je suis preneuse !
Le refus de notre intervention est effectivement très fréquent, mais pourquoi te limiter au refus de "soin" ? Les refus ne se limitent pas à à ça, certaines personnes refusent que nous fassions le ménage ou que nous nous melions de leur alimentation, bref c'est tout simplement notre aide qu'elles refusent, et pas seulement l'aide à la toilette.
Je n'ai pas été formée ou très peu pour gérer les refus, mais j'arrive à me dépatouiller. Derrière le refus d'une personne se cache bien souvent une grande douleur de voir l'altération de ses capacités physiques et cognitives, refuser l'aide est une façon de nier son propre vieillissement. Il y a alors un gros travail à faire pour aider la personne à accepter sa dégradation, de revalorisation de son ego blessé par cette dégradation, avant de l'amener à accepter de l'aide.
Cela demande du temps, l'instauration d'une relation de confiance, ensuite valoriser, valoriser et toujours valoriser, jusqu'à ce que la personne puisse entendre qu'elle a bien assez travaillé et aidé les autres toute sa vie pour s'autoriser maintenant un peu de repos et à recevoir un peu d'aide à son tour. Les progrès sont souvent infimes et on avance à petits pas mais quelle satisfaction mutuelle quand on a réussi à débloquer les choses !
La vrai difficulté c'est quand on a affaire à un personnel encadrant qui connaît peu les personnes âgées et nous demande un résultat immédiat. J'ai connu ça et je suis bien contente d'avoir maintenant une responsable qui partage ma façon de voir.
Mais si tu as le remède miracle pour qu'une personne qui ne s'est pas lavée depuis un an accepte de le faire en 8 jours, je suis preneuse !
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Sandrine
>>RE: martine48 et Agathe
Je note que le refus n'est pas en direction de l'intervenante elle même mais signe d'un rejet de la situation de dépendance (ne plus faire seul) ou du degré de dégradation (ne plus pouvoir car le corps a ses limites)...
il y a un vrai travail du consentement en fait...
martine48:
Comment les gens expriment un refus? qu'il soit ponctuel ou récurrent?
quelles manifestations verbales? comportementales?
autres?
Agathe:
l'encadrement est primordial dans ces métiers dédiés aux autres. D'où le bénéfice d'une structure employeur, si celle-ci est étayante...
As-tu des références bibliographiques à me conseiller? ou même des docs à m'envoyer?
mon mail: disaboka at free.fr
Encore MERCI...
Ce fil reste ouvert bien sûr... à vos claviers! :tv)
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martine48
Re: auxiliaire de vie et refus de soins
Comment les gens expriment ils un refus ?
Il existe différentes manières, la première est le non catégorique dans la demande.( C'est la plus simple à gérer).
Ou, le mécontentement régulier dans l'attente de l'acte, la mauvaise humeur liée à un moment bien précis.
Le rejet avec des réflexions désagréables, des insultes parfois.
Une difficulté à exprimer ses pensées, une gêne dans le mouvement avec un raidissement du corps, (le corps sait tellement bien dire non).
J'en oublie sûrement, la suite sera plus enrichissante.
Je souhaiterais dire en tout honnêteté que si la personne n'exprime pas sa désapprobation, j'effectue la mission comme mon référent me l'a demandée !
Au plaisir de vous lire.
Il existe différentes manières, la première est le non catégorique dans la demande.( C'est la plus simple à gérer).
Ou, le mécontentement régulier dans l'attente de l'acte, la mauvaise humeur liée à un moment bien précis.
Le rejet avec des réflexions désagréables, des insultes parfois.
Une difficulté à exprimer ses pensées, une gêne dans le mouvement avec un raidissement du corps, (le corps sait tellement bien dire non).
J'en oublie sûrement, la suite sera plus enrichissante.
Je souhaiterais dire en tout honnêteté que si la personne n'exprime pas sa désapprobation, j'effectue la mission comme mon référent me l'a demandée !
Au plaisir de vous lire.
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Sandrine
>> RE pour Agathe et Martine48
Agathe:
Après réflexion, effectivement je ne vais pas me limiter aux soins d'hygiène... Une aide à la toilette n'étant pas plus importante qu'une préparation de repas...
Entre une auxiliaire de vie diplômée, et une aide à domicile non formée, penses-tu que la gestion du refus se fait différemment? Pourquoi?
Martine48:
Merci pour ta réponse! Je trouve ça normal de réaliser la presta si aucune manif de refus n'est exprimée. Après, il faut rester attentif à tout, et c'est sur quoi nous insistons en recrutement (je suis assistante recrutement dans une structure privée de maintien à dom. ds le cadre de ma licence)...
Tu me parles d'une suite?
Après réflexion, effectivement je ne vais pas me limiter aux soins d'hygiène... Une aide à la toilette n'étant pas plus importante qu'une préparation de repas...
Entre une auxiliaire de vie diplômée, et une aide à domicile non formée, penses-tu que la gestion du refus se fait différemment? Pourquoi?
Martine48:
Merci pour ta réponse! Je trouve ça normal de réaliser la presta si aucune manif de refus n'est exprimée. Après, il faut rester attentif à tout, et c'est sur quoi nous insistons en recrutement (je suis assistante recrutement dans une structure privée de maintien à dom. ds le cadre de ma licence)...
Tu me parles d'une suite?
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Agathe
Re: auxiliaire de vie et refus de soins
Je n'ai pas de lectures à te conseiller, on attend ta production bienvenue et nécessaire sur le sujet
Une notion importante aussi est le sentiment de perte de contrôle sur sa vie. S'il y a refus c'est que la demande d'intervention n'émane pas de la personne mais de son entourage, ou de sa tutrice pour une personne sous tutelle. La personne vit souvent très mal cette perte de prise de décision (on décide à sa place et contre son gré) et de contrôle sur sa vie.
Mme P : "c'est encore moi qui décide dans cette maison !"
Mme C à qui j'expliquais que le médecin de l'hôpital avait accepté sa sortie sous réserve du passage d'une AVS :
"si je ne suis plus maître de ma vie, alors je préfère me suicider".
C'est d'autant plus mal vécu par une personne qui a exercé un métier à responsabilités où c'était elle qui décidait et donnait les ordres (nous n'en donnons pas, mais la personne qui a demandé l'intervention contre son gré, si).
Il est important avec ces personnes de leur rappeler à chaque intervention que nous sommes chez elles, que nous n'entreprendrons rien sans leur accord, que ce sont elles qui décident. Et tout comme il ne faut pas perdre une occasion de les valoriser, il ne faut pas perdre une occasion de leur donner à exercer leur pouvoir de décision, : "Mme P, je mets les draps bleus ou les draps roses ?", "je vais chercher le courrier ou vous préférez qu'on fasse le lit d'abord ?", autant de choses anodines mais qui les rassurent.
Les manifestations du refus : Mme P a mis 2 AVS à la porte sur le champ parce qu'elles avaient tenté de faire le ménage.
Et puis il y a celles qui vous disent à l'interphone qu'elles n'ont pas besoin de vous.
En fait il faut arriver à ce que la personne trouve un bénéfice à notre venue, même si nous ne faisons pas ce pour quoi nous sommes missionnées, conversation, soutien moral, distraction, apporter le journal gratuit du coin... Une fois que la personne prend plaisir à notre venue, un tiers du boulot est fait. En profiter pour travailler sans gros sabots sur les points : valorisation du narcissisme, acceptation du vieillissement et contrôle de sa vie. Ca c'est le deuxième tiers. Le troisième tiers c'est de grignoter un peu chaque jour sur ce qu'elle accepte que nous fassions, juste qu'a parvenir à effectuer la totalité de notre mission.
Pour l'aide à la toilette, il y a les refus pour cause de pudeur, ou d'acceptation de la dépendance, mais il y a aussi ces personnes qui ne se lavent tout simplement plus, symptôme récurrent de la démence sénile. Et pour ces dernieres, le cas de Mme P est interessant. Elle ne faisait plus ni ménage ni vaisselle ni lessive, et ne se lavait plus depuis un an, portait les mêmes vêtements depuis autant. Et refus d'intervention sur tous ces plans. Avec l'approche citée plus haut j'ai pu très progressivement apporter un peu de propreté à son appartement et son linge. Et alors qu'au bout de 3 semaines je me disais, bon ben c'est bien joli tout ça mais il va falloir que je m'attaque au problème de l'hygiène corporelle, Mme P m'a demandé d'elle-même à prendre un bain ! C'est comme si le fait de réintroduire la propreté chez elle lui avait redonné la sensation perdue du propre et du sale, suffisamment pour que sa saleté corporelle l'indispose au point de prendre un bain.
Sans faire de son cas une généralité, ça peut être une piste de réflexion. Est-ce qu'on ne devrait pas avec ces gens-là travailler sur les sensations propre/sale, parce qu'enfin nos beaux discours sur la nécessité de l'hygiène, ils s'en tamponnent
Une notion importante aussi est le sentiment de perte de contrôle sur sa vie. S'il y a refus c'est que la demande d'intervention n'émane pas de la personne mais de son entourage, ou de sa tutrice pour une personne sous tutelle. La personne vit souvent très mal cette perte de prise de décision (on décide à sa place et contre son gré) et de contrôle sur sa vie.
Mme P : "c'est encore moi qui décide dans cette maison !"
Mme C à qui j'expliquais que le médecin de l'hôpital avait accepté sa sortie sous réserve du passage d'une AVS :
"si je ne suis plus maître de ma vie, alors je préfère me suicider".
C'est d'autant plus mal vécu par une personne qui a exercé un métier à responsabilités où c'était elle qui décidait et donnait les ordres (nous n'en donnons pas, mais la personne qui a demandé l'intervention contre son gré, si).
Il est important avec ces personnes de leur rappeler à chaque intervention que nous sommes chez elles, que nous n'entreprendrons rien sans leur accord, que ce sont elles qui décident. Et tout comme il ne faut pas perdre une occasion de les valoriser, il ne faut pas perdre une occasion de leur donner à exercer leur pouvoir de décision, : "Mme P, je mets les draps bleus ou les draps roses ?", "je vais chercher le courrier ou vous préférez qu'on fasse le lit d'abord ?", autant de choses anodines mais qui les rassurent.
Les manifestations du refus : Mme P a mis 2 AVS à la porte sur le champ parce qu'elles avaient tenté de faire le ménage.
Et puis il y a celles qui vous disent à l'interphone qu'elles n'ont pas besoin de vous.
En fait il faut arriver à ce que la personne trouve un bénéfice à notre venue, même si nous ne faisons pas ce pour quoi nous sommes missionnées, conversation, soutien moral, distraction, apporter le journal gratuit du coin... Une fois que la personne prend plaisir à notre venue, un tiers du boulot est fait. En profiter pour travailler sans gros sabots sur les points : valorisation du narcissisme, acceptation du vieillissement et contrôle de sa vie. Ca c'est le deuxième tiers. Le troisième tiers c'est de grignoter un peu chaque jour sur ce qu'elle accepte que nous fassions, juste qu'a parvenir à effectuer la totalité de notre mission.
Pour l'aide à la toilette, il y a les refus pour cause de pudeur, ou d'acceptation de la dépendance, mais il y a aussi ces personnes qui ne se lavent tout simplement plus, symptôme récurrent de la démence sénile. Et pour ces dernieres, le cas de Mme P est interessant. Elle ne faisait plus ni ménage ni vaisselle ni lessive, et ne se lavait plus depuis un an, portait les mêmes vêtements depuis autant. Et refus d'intervention sur tous ces plans. Avec l'approche citée plus haut j'ai pu très progressivement apporter un peu de propreté à son appartement et son linge. Et alors qu'au bout de 3 semaines je me disais, bon ben c'est bien joli tout ça mais il va falloir que je m'attaque au problème de l'hygiène corporelle, Mme P m'a demandé d'elle-même à prendre un bain ! C'est comme si le fait de réintroduire la propreté chez elle lui avait redonné la sensation perdue du propre et du sale, suffisamment pour que sa saleté corporelle l'indispose au point de prendre un bain.
Sans faire de son cas une généralité, ça peut être une piste de réflexion. Est-ce qu'on ne devrait pas avec ces gens-là travailler sur les sensations propre/sale, parce qu'enfin nos beaux discours sur la nécessité de l'hygiène, ils s'en tamponnent
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Agathe
Re: auxiliaire de vie et refus de soins
Autre exemple d'une dame qui refuse de se laver. Même topo, je laisse complètement de côté ce problème de toilette et je m'attache à lui faire plaisir. Son truc c'est de préparer du riz au lait pour son repas. Je ne suis pas une enquiquineuse qui la harcèle tous les jours pour sa toilette mais une gentille dame qui lui prépare du bon riz au lait.
Et quand la relation de confiance s'est installée, je me lance. Je sais qu'elle ne me donnera pas son consentement verbal pour la toilette et qu'il faut m'y prendre autrement.
Mme G : Mais qu'est-ce que vous faites avec cette bassine d'eau ?
Moi : Ecoutez j'ai vu cette bassine dans la cuisine et ça m'a donné une lubie, j'ai eu tout d'un coup envie de vous faire un soin manucure. C'est vrai quoi, vous avez de jolies mains, ça serait bien de les mettre en valeur.
Les mains de Mme G trempent dans l'eau savonneuse et ce n'est pas du luxe. Mais elle ne fait pas sa toilette, non elle se fait chouchouter comme chez l'esthéticienne et elle apprécie manifestement.
Le lendemain : et si je vous faisais un soin des pieds aujourd'hui ? Vous avez de jolies mains maintenant il faut avoir aussi de jolis pieds. Et hop, un bain de pieds. Le surlendemain je propose un soin du visage. Quand on arrive au soin du dos, Mme G n'est plus dupe, mais elle accepte. Je lui ai permis de garder la tête haute : elle n'a pas accepté de faire sa toilette, d'ailleurs je ne lui ai pas demandé, non je lui fais des soins.
On en arrive à faire une toilette complète chaque jour et c'est sûr qu'il y a moins de temps pour le riz au lait. Alors de temps en temps on zappe la toilette, Mme G se débarbouille juste le bout du museau et on file dans la cuisine faire le riz au lait. Ces jours-là c'est la fête !
Et quand la relation de confiance s'est installée, je me lance. Je sais qu'elle ne me donnera pas son consentement verbal pour la toilette et qu'il faut m'y prendre autrement.
Mme G : Mais qu'est-ce que vous faites avec cette bassine d'eau ?
Moi : Ecoutez j'ai vu cette bassine dans la cuisine et ça m'a donné une lubie, j'ai eu tout d'un coup envie de vous faire un soin manucure. C'est vrai quoi, vous avez de jolies mains, ça serait bien de les mettre en valeur.
Les mains de Mme G trempent dans l'eau savonneuse et ce n'est pas du luxe. Mais elle ne fait pas sa toilette, non elle se fait chouchouter comme chez l'esthéticienne et elle apprécie manifestement.
Le lendemain : et si je vous faisais un soin des pieds aujourd'hui ? Vous avez de jolies mains maintenant il faut avoir aussi de jolis pieds. Et hop, un bain de pieds. Le surlendemain je propose un soin du visage. Quand on arrive au soin du dos, Mme G n'est plus dupe, mais elle accepte. Je lui ai permis de garder la tête haute : elle n'a pas accepté de faire sa toilette, d'ailleurs je ne lui ai pas demandé, non je lui fais des soins.
On en arrive à faire une toilette complète chaque jour et c'est sûr qu'il y a moins de temps pour le riz au lait. Alors de temps en temps on zappe la toilette, Mme G se débarbouille juste le bout du museau et on file dans la cuisine faire le riz au lait. Ces jours-là c'est la fête !
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Agathe
Re: auxiliaire de vie et refus de soins
"refus de soin" "soins d'hygiène", je ne sais pas qui aura à juger ton mémoire mais ce terme de soin ferait bondir le jury si tu passais le DEAVS. Il est réservé aux professions médicales et paramédicales, les AVS ne sont pas habilitées à prodiguer des soins. Ainsi pour le change d'une protection, on peut parler d'un soin s'il est effectué par une aide-soignante, mais le terme sera impropre pour une AVS qui elle effectuera.... un change. Concernant une AVS on peut parler d'intervention, d'aide, mais pas de soin.
Après, dans toute structure on peut être amenées à utiliser des termes incorrects, mais devant un jury autant éviter.
"Une aide à la toilette n'étant pas plus importante qu'une préparation de repas..."
En effet, quand tu t'occupes d'une personne qui a été hospitalisée pour dénutrition et qu'elle refuse que tu pénètres dans sa cuisine, il n'est pas question de hiérarchie ou d'importance des tâches et les compétences requises pour surmonter le refus sont les mêmes que pour le refus de la toilette. Par contre il y a vraiment urgence à le surmonter.
"Entre une auxiliaire de vie diplômée, et une aide à domicile non formée, penses-tu que la gestion du refus se fait différemment?"
Il n'y a pas, d'un côté des AVS diplômées et de l'autre, des aides à domicile non formées. Les assistantes de vie et auxiliaires de gériatrie ont elles aussi reçu une formation et je pense que ces formations se valent puisqu'on ressort de ces formations complètement formatées au respect de la personne.
Il faut quoi pour gérer un refus ? Du tact, de la diplomatie, un soupçon de psychologie. Tout cela relève de compétences humaines et relationnelles qui ne s'apprennent pas à l'école. Par contre pour comprendre la problématique et la souffrance qui se cachent derrière un refus, il faut tout de même une bonne connaissance des personnes âgées et des problèmes psychologiques liés au vieillissement, et là la formation est précieuse. Autrement dit, on ne nous donne pas en formation de recettes toutes faites pour gérer les refus, mais on nous apporte suffisamment de connaissances sur la personne âgée et le vieillissement sur lesquelles s'appuyer pour tenter de comprendre d'où vient le refus. Je serais donc tentée de dire qu'on est beaucoup mieux armées formées que non formées pour gérer les refus.
Pour exemple, une intervenante non formée à laquelle je reconnais d'évidentes compétences et qualités humaines me dit : "Quand Mme R ne veut pas manger, je lui fais du chantage, je lui dis que si elle ne mange pas, je m'en vais". Le chantage est du registre de la maltraitance mais, pour connaître les qualités humaines de cette intervenante, je sais qu'il s'agit d'un défaut de formation et qu'il suffirait d'une semaine ou deux de formation pour qu'elle intègre la déontologie de l'AVS et devienne au top.
A contrario, le diplôme ne fait pas tout, j'ai vu une AVS diplômée (appelons la Sophie) tirer une personne alzheimer par le bras pour la coller de force dans la baignoire; dire devant elle comme si elle parlait d'une personne absente "elle a encore fait caca partout". Dans le cas de cette intervenante, elle n'a tiré manifestement aucun enseignement de la formation au sujet du respect, base fondamentale de notre métier.
La question que je me pose moi c'est, de quelle façon les structures, qu'elles soient associatives ou à but lucratif, s'attendent à ce que nous gérions les refus ? Parce que bon, j'ai eu un responsable fana des résultats immédiats - ça fait tellement mieux devant la famille - qui trouvait que Sophie est une intervenante hors pair parce qu'elle obtient des résultats dès le premier jour quand d'autres n'y sont pas parvenues au bout de 15 jours. Ah ben forcément, quand on traîne quelqu'un de force dans la baignoire, ça ne prend pas beaucoup de temps. Et puis j'ai eu une responsable qui au contraire demande à la famille de nous donner 3 ou 4 mois pour obtenir des résultats, et quand le temps nous est donné tant par la famille que par nos responsables, on arrive à tout, en général sous 1 mois au plus.
Les bonnes instructions font les bonnes interventions, je dis
Après, dans toute structure on peut être amenées à utiliser des termes incorrects, mais devant un jury autant éviter.
"Une aide à la toilette n'étant pas plus importante qu'une préparation de repas..."
En effet, quand tu t'occupes d'une personne qui a été hospitalisée pour dénutrition et qu'elle refuse que tu pénètres dans sa cuisine, il n'est pas question de hiérarchie ou d'importance des tâches et les compétences requises pour surmonter le refus sont les mêmes que pour le refus de la toilette. Par contre il y a vraiment urgence à le surmonter.
"Entre une auxiliaire de vie diplômée, et une aide à domicile non formée, penses-tu que la gestion du refus se fait différemment?"
Il n'y a pas, d'un côté des AVS diplômées et de l'autre, des aides à domicile non formées. Les assistantes de vie et auxiliaires de gériatrie ont elles aussi reçu une formation et je pense que ces formations se valent puisqu'on ressort de ces formations complètement formatées au respect de la personne.
Il faut quoi pour gérer un refus ? Du tact, de la diplomatie, un soupçon de psychologie. Tout cela relève de compétences humaines et relationnelles qui ne s'apprennent pas à l'école. Par contre pour comprendre la problématique et la souffrance qui se cachent derrière un refus, il faut tout de même une bonne connaissance des personnes âgées et des problèmes psychologiques liés au vieillissement, et là la formation est précieuse. Autrement dit, on ne nous donne pas en formation de recettes toutes faites pour gérer les refus, mais on nous apporte suffisamment de connaissances sur la personne âgée et le vieillissement sur lesquelles s'appuyer pour tenter de comprendre d'où vient le refus. Je serais donc tentée de dire qu'on est beaucoup mieux armées formées que non formées pour gérer les refus.
Pour exemple, une intervenante non formée à laquelle je reconnais d'évidentes compétences et qualités humaines me dit : "Quand Mme R ne veut pas manger, je lui fais du chantage, je lui dis que si elle ne mange pas, je m'en vais". Le chantage est du registre de la maltraitance mais, pour connaître les qualités humaines de cette intervenante, je sais qu'il s'agit d'un défaut de formation et qu'il suffirait d'une semaine ou deux de formation pour qu'elle intègre la déontologie de l'AVS et devienne au top.
A contrario, le diplôme ne fait pas tout, j'ai vu une AVS diplômée (appelons la Sophie) tirer une personne alzheimer par le bras pour la coller de force dans la baignoire; dire devant elle comme si elle parlait d'une personne absente "elle a encore fait caca partout". Dans le cas de cette intervenante, elle n'a tiré manifestement aucun enseignement de la formation au sujet du respect, base fondamentale de notre métier.
La question que je me pose moi c'est, de quelle façon les structures, qu'elles soient associatives ou à but lucratif, s'attendent à ce que nous gérions les refus ? Parce que bon, j'ai eu un responsable fana des résultats immédiats - ça fait tellement mieux devant la famille - qui trouvait que Sophie est une intervenante hors pair parce qu'elle obtient des résultats dès le premier jour quand d'autres n'y sont pas parvenues au bout de 15 jours. Ah ben forcément, quand on traîne quelqu'un de force dans la baignoire, ça ne prend pas beaucoup de temps. Et puis j'ai eu une responsable qui au contraire demande à la famille de nous donner 3 ou 4 mois pour obtenir des résultats, et quand le temps nous est donné tant par la famille que par nos responsables, on arrive à tout, en général sous 1 mois au plus.
Les bonnes instructions font les bonnes interventions, je dis
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Yveline
Re: auxiliaire de vie et refus de soins
Sandrine,
Effectivement le refus de l'aide est difficile à gérer. Des paramètres différents étant à prendre en compte à chaque fois.
- le moment du refus dans le temps de notre intervention : si cela se passe à la fin de l'intervention par exemple, notre façon de gérer ce refus sera certainement différent ;
- le pourquoi du refus : s'il s'agit d'une personne atteinte de la maladie alzheimer ou d'une autre démence, nous avons une partie de la réponse, mais cela ne nous donne pas la "clé". (Ce qui aura "marché" un jour, pourra être un échec le lendemain).
-l'intervenant : en étant de très bons professionnels, la réaction de la personne aidée pourra être totalement à l'inverse suivant l'intervenant. ¨Nous mêmes, réagirons différemment face à un même refus.
- Les évènements "extérieurs" : qu'ils soient passagers, familiaux ou tout à fait futiles à nos yeux (comme par exemple, la météo).
A cause de toutes ces difficultés, il est à mes yeux, nécessaire que l'aide à la personne, se fasse "sous contrôle". Entendez par là, au sein d'une structure qui aura pour objectif principal, l'aide à la personne.
Pour ce faire, il ne pourra être exclu l'écoute attentive des "aides à domicile", une analyse systématique et régulière de nos interventions et des mises en commun avec les autres intervenants : kiné, infirmiers,médecins.
Le seul but étant : la meilleure prise en charge de la personne aidée.
Effectivement le refus de l'aide est difficile à gérer. Des paramètres différents étant à prendre en compte à chaque fois.
- le moment du refus dans le temps de notre intervention : si cela se passe à la fin de l'intervention par exemple, notre façon de gérer ce refus sera certainement différent ;
- le pourquoi du refus : s'il s'agit d'une personne atteinte de la maladie alzheimer ou d'une autre démence, nous avons une partie de la réponse, mais cela ne nous donne pas la "clé". (Ce qui aura "marché" un jour, pourra être un échec le lendemain).
-l'intervenant : en étant de très bons professionnels, la réaction de la personne aidée pourra être totalement à l'inverse suivant l'intervenant. ¨Nous mêmes, réagirons différemment face à un même refus.
- Les évènements "extérieurs" : qu'ils soient passagers, familiaux ou tout à fait futiles à nos yeux (comme par exemple, la météo).
A cause de toutes ces difficultés, il est à mes yeux, nécessaire que l'aide à la personne, se fasse "sous contrôle". Entendez par là, au sein d'une structure qui aura pour objectif principal, l'aide à la personne.
Pour ce faire, il ne pourra être exclu l'écoute attentive des "aides à domicile", une analyse systématique et régulière de nos interventions et des mises en commun avec les autres intervenants : kiné, infirmiers,médecins.
Le seul but étant : la meilleure prise en charge de la personne aidée.