iavez - vous des interventions auprès de " cas psy "

[odalixe]

Oui Eden!

Comme vous dîtes , le lien avec ces personnes est , dès lors qu'il est réussi, particulièrement attachant.
Pour ma part, j'ai rarement peur, car j'envisage toujours la souffrance et surtout l'angoisse qui se cache derrière ce qui peut apparaître comme étant de l'agressivité.
Il suffit de se montrer suffisamment rassurante , stable , et surtout jamais en contradiction dans nos actes et paroles, pour que notre venue suffise à les rendre plus détendues. Ces personnes en grande souffrance psychique, vivent une panique intérieure dont on a pas idée et si malheureusement l'intervenante laisse transparaître la sienne, cela devient très compliqué à gérer pour les deux.
Les malades psychiatriques ont besoin de s'appuyer sur notre "savoir être", car c'est notre attitude adaptée qui va leur permettre de cintrer leur symptôme, le temps de l'intervention, et parfois dans le prolongement de l'attente de la prochaine.
Elles souffrent avant tout de l'altération de leur propre image, et c'est le renvoie de la notre, suffisamment rassurante qui la restructure un peu.
Malheureusement, et là c'est le grand malheur, nous manquons de moyens, et l'écoute active, comme vous dîtes Eden passe à la trappe.
Comment voulez-vous , aider et soutenir avec les interventions émiettées en demies heures? C'est tout simplement l'horreur pour tout le monde.

Marie-Laurence, n'hésite pas si la possibilité t'est offerte un jour , à suivre les formations se rapportant à la maladie mentale et au sympôme psychiatrique. Celle que j'ai suivi dernièrement m'aide encore d'avantage dans mon positionnement auprès de ces personnes .

Bon dimanche à toutes et à tous!

Pour ma part, c'est une balade sur les remparts de St Malo qui m'attend (il va faire beau).La Bretagne est si belle, n'est pas?

[fafa]

je travaille dans une ****, et j'interviens chez une personne " bi-polaire",nous sommes en fait deux à intervenir! je n'ai fait aucune formation pour faire face à cette pathologie, au cours des réunions, on en parle pas! pour les personnes du bureau , il s'agit d'un dossier "ménage"! j'ai la chance que cette personne , apres un peu d'angoisse, ne me connaissant pas ,m'ait acceptée et me fasse confiance! auparavent , elle etait tres agressive avec ma collègue précedente! maintenat , c'est arrivé progressivement , elle accepte quand je lui propose et me le demande parfois, de l'aider à se laver la tete , prendre une douche, faire son lit, elle me parle beaucoup et cela lui fait du bien!
elle n'abuse pas de la situation, et je croise les doigts pour que cela dure. avec ma collègue , c'est différent, celle-ci la bouscule un peu, donc la personne crie et pleure, puis se calme , mais moi , je ne pourrais pas , j'as pris le parti d'utiliser de la douceur mais fermeté et ça marche , pour l'instant!par contre les bénévoles je ne les entends jamais en parler,er la secretaire du planning ,, mis à part son planning, elle se désinteresse completement de la situation et particularité des personnes aidées, et j'ai un peu d'appréhension quand je me fait remplacer! on a beau signaler , on parle à un mur, et c'est la meme chose chez tout le monde et pour les collègues !

[marielo]

Bonsoir à toutes !
Plus d'un an depuis ce sujet (je fais "remonter " ! )


Etant depuis 8 mois en remplacement en tant qu'animatrice ,dans une asso qui accueille dans la journée des personnes atteintes de troubles psychiques ( "groupe d'entraide mutuelle " = GEM ),des personnes qui ont également pour une partie d'entre elles , des " aides à domicile" ou des "AVS" ,je ne voie plus du tout les choses sous le même aspect !

Une bonne majorité de ces personnes "méprisent " et critiquent à tout va leurs "femmes de ménage" ... (elles emploient parfois aussi occasionnellement le terme d'aide ménagère ... ) j'en suis un peu dégoûtée!

Depuis 8 mois ,j'ai appris à les connaitre un peu plus "qu'au domicile une fois ou deux par semaine "

Sincèrement ,à quelques exceptions près ... je me demande déjà chez qui je pourrais encore intervenir à l'avenir en tant qu'AVS , " sans éclats " et sans m'énerver , chez ce type de personnes ,que j'apprécie par ailleurs pour un certain nombre ,mais qui ont une approche de notre travail d'AVS qui est devenue inacceptable pour moi depuis cette expérience de 8 mois .

Il faut dire que j'habite dans une ville dans laquelle nous avons un hôpital psy ,et des interventions de plus en plus nombreuses auprès de personnes "psy" dans le cadre de notre travail "d'aide à domicile " ( et celui-ci n'est vraiment pas au point !!!) si seul le fric compte ,le travail à faire auprès de ces personnes ne compte pas ...et pourtant !!!

Vous n'êtes pas toutes dans le même contexte ,mais ... quand les interventions auprès de cas "psy" sont presqu'aussi nombreuses que celles auprès de personnes âgées ...

[nana]

Y a 2 ans on m'a demandé de travaillé chez un psy, un skiso.. il me faisait peur et sa m'a rendu malade. L'avs qui m'a remplacé aussi en avait peur. On a demandé le droit de retrait, et après on est intervenu a 2, jamais seul. En plus il faut demander a rencontrer régulièrement l'équipe soignante. Notre objectif était de faire faire par la personne et pas de faire à sa place, mais avec les médocs qu'elle prenait elle n'était pas capable. La personne qui était en appartement pour un essai est reparti à l'hopital.
Le travail d'équipe dans ce cadre est très intéressant, mais travaillé seule avec ces personnes c pas évident du tout, d'après mon expérience.

[cosmos]

Marielo,

tu sais, je travaille à domicile depuis très longtemps, et j'ai vu une différence en ce qui concerne les réactions des personnes aidées.

Il y a plus de 20 ans, les aidés reconnaissaient largement notre aide, en s'excusant presque que l'on vienne les aider, tellement ils n'avaient pas l'habitude de cela.

MAIS maintenant, c'est très différent !!!

Les gens en général , de nos jours, sont trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès exigeants !!!!

Ils veulent tout et tout de suite.
Et si cela ne leur convient pas, ils réclament et protestent.
Avant, ils ne disaient rien, s'étonnant même du fait d'être aidés.

bon courage

[marielo]

"nana"

Tu as bien de la chance ,car dans mon asso nous intervenons seules (question de prix je pense !) ;la pathologie ne nous est pas communiquée (à moins que cela n'ait changé depuis decembre mais je ne pense pas ! confidentialité oblige )

Moi,je n'ai pas peur ,mais certaines collègues partent au bout de 10 minutes parce-que la personne leur fait peur (ce qui n'est presque jamais justifié )

Je serais partante pour un travail d'équipe ,mais cela ne se fait pas .
J'essaye à mon niveau d'apporter l'écoute nécessaire et de faire un minimum participer la personne afin qu'elle conserve un minimum d'autonomie = quand cela est possible ! mais vraiment,les trois quart du temps ,c'est inintéressant .ces personnes nous considèrent à juste titre comme celle qui vient nettoyer leur merde ... Il y en a même un une fois qui m'a dit en parlant d'une collègue remplaçante " la bonniche,là! celle qui vous a remplacé quand vous étiez en vacances !"
Et avant le mois de janvier ,j'avais autant de "cas psy" que de personnes âgées sur mon planning ...

Maintenant ,j'en ai toute la journée ,je ne fais pas le ménage chez eux ,mais quand je les entends parler ,je boue !!!

[marielo]

"cosmos" bonsoir !

Oui,en plus de 20 ans , tu as du voir beaucoup de changements dans les mentalités !...

Il est devenu à présent "normal" , et tout à fait légitime d'avoir une " femme de ménage " payée par le conseil général,par sa mutuelle,sa caisse de retraite ,par la caf ou que sais-je encore !!! ( même pour des personnes qui peuvent encore faire leur ménage toutes seules !)... je serais moi même la première intéressée !car quoi de plus désagréable à faire que le ménage ???

"Avant" ,le fait d'avoir une "femme de ménage" était réservé à une certaine "élite" = des personnes qui avaient de l'argent et qui étaient issues d'un certain milieu social.

Du coup ,quand on a proposé ce service d'aide à la personne , dans les milieux ruraux ou modestes , pas habitués à ce genre de prestations ,les gens ne se sont pas toujours sentis à l'aise ...(j'en ai vu aussi ,il y a moins de 10 ans !)

A présent ... bien des choses ont changé !c'est vrai = on veut tout sans payer ,(le meilleur!) ,on se plaint,on revendique ,on réclame et on proteste ...

Rien à dire contre ces aides sociales ...MAIS !??? à juste titre ,à bon escient ,en bonne connaissance de cause ? ...

A +

[tutut]

bonsoir,
nana a raison il me semble, les personnes "psy" ne sont pas handicapés physiques donc elles doivent être capables de faire leur ménage... si j'avais à intervenir auprès de telles personnes je ferais comme le dit nana, je les inciterais à faire elles mêmes... comme le font les moniteurs éducateurs en centres spécialisés, j'essayerais d'être une sorte de coach des actes de la vie quotidienne...
mais pour le moment on ne m'a jamais donné d'intervention auprès de ce public

marielo, peux-tu nous dire ce que tu fais auprès de ces personnes ? et quelles sont leurs demandes ? pourquoi à ton avis elles manifestent du mépris pour les avs ? est-ce parce qu'elles sont très limitées intellectuellement et que pour elles les tâches ménagères sont dégradantes ?

[nana]

Marielo tu as raison, on ne nous a pas dit quelle maladie avait la personne mais on le savait car on la connait dans la commune, et on sait ce quelle avait fait avant d'aller à l'hopital, c'est pour sa qu'on avait peur. Sous médocs élle était assomée et passait son temps au lit et c'était dur de la faire bouger. Mais des jours elle ne prenait pas ses médicaments malgré le passage de l'infirmier. Je crois quelle fesait semblant de les avaler. Je dis sa car ses obsessions revenaient et elle était agitée et voulait faire des "choses" quelle nous racontait.
Je crois aussi qu'on est pas formé pour travailler avec ces personnes, pourtant il faut bien que la société s'occupe d'elles et qu'on ne les laisse pas a vie a l'hopital.

[marielo]

"nana"
Tu connaissais visiblement les antécédents de cette personne ,et c'est pourquoi tu avais peur ...

Je connais ce problème,et c'est pourquoi j'avoue que je suis vraiment partagée entre le fait de "vouloir savoir" et de connaitre le dossier de la personne , et celui de respecter le secret professionnel ...(car certaines indications communiquées ,peuvent à tord nous faire peur et nous angoisser ...)