Pour être notifié de nouveaux messages, entrer dans un forum puis cliquer sur "S'abonner au forum" (+ infos)

gestes deplaces de la part des pa

La communauté Auxiliaire de Vie Sociale se retrouve sur Les forums du Social depuis plus de 20 ans pour échanger sur les concours, le métier, le diplôme, la formation, la sélection, le salaire, la carrière, les débouchés, la profession, etc.
Francis

Re: gestes deplaces de la part des pa

Message non lu par Francis » 30 oct. 2011 14:39

Bonjour
mandroune: Je me suis peut-être emballé trop vite dans ma réponse, et mal analysé ta question.
Moi même tout ce qu'il est du toucher, peut rester un geste très humain. je favorise toujours ces gestes la avec les personnes démunis, isolés, et en manque d'affection!!! Je ne vois pas de mal que la personne en état de démence ou non,sente le besoin d'un contacte physique de la part de l'AD.

Je peut te dire que le cas que j'ai cité, en haut est bien véridique, et cette personne c'est bien quand elle peut avoir sa proie.Le cas que j'ai cité avec ce monsieur, ce n'est pas sa seule agression.
Devant le juge je na sais pas ce que cela peut donner?
Mais je pense aussi que doit avoir une loi que protège les AD de ses paranos qui que leur blocage du cerveau, est au niveau de la braguette
Bon wee kend.

Elisabeth

Re: gestes deplaces de la part des pa

Message non lu par Elisabeth » 30 oct. 2011 15:51

bonjour mandroune,

pour cette intervention, étais tu employée par une structure d'aide à domicile?
si c'est le cas, je pense qu'il aurait fallut le signaler tout de suite à ton responsable. et devant la persistance du problème, il aurait été logique qu'il intervienne.

Je suis aide à domicile. J'ai eu le même genre de problème avec un client. Pas du tout le même contexte, il avait toute sa tête et j'intervenait 1 fois par semaine 2h pour le ménage. le monsieur me caressait parfois les joues (même si j'essayais de l'éviter). mais un jour, il m'a carrément touché le sein. je l'ai signalé à la présidente de l'association pour laquelle je travaille. elle m'a demandé de faire un signalement écrit qui a été mis dans le dossier du monsieur. Elle m'a également conseillé de m'expliquer avec ce monsieur et d'aviser ensuite. Nous avons eu une explication, certes houleuse, mais, finalement, le monsieur n'a pas recommencé.

Mais, si ça avait été le cas, je me serais à nouveau plainte auprès de mon assoc. les responsables de l'association auraient probablement pris rdv au domicile du monsieur pour lui rappeller qu'il n'a pas a avoir de gestes déplacés et pour lui indiquer que c'était consigné dans son dossier. de plus, j'aurais demandé à être remplacée, ou peut-être même que celà aurait été fait sans que je ne le demande.

tu as l'air de penser qu'un signalement ou un changement de personnel ne changerait rien. Mais, même si la personne est "excusable" de part son état de santé, je pense qu'il ne faut pas rester seule face à ses problèmes. c'est le genre de situation qui peut vous dégouter du métier.

annie

Re: gestes deplaces de la part des pa

Message non lu par annie » 30 oct. 2011 16:20

Là, je suis babafiée !!!! Entre l'acceptation des gestes déplacés, en excusant l'état de la personne et le dépôt de plainte, il existe le droit de retrait (mise en danger de la santé physique ou morale) et l'avertissement des supérieur(e)s, qui eux, sont tenus de prendre des mesures, avertir, etc... Quand un malade en est arrivé à ce stade, je ne suis pas sûre qu'il soit encore capable de rester à son domicile....
Mince, sans aller au tribunal, on est quand même pas des poupées gonflables !!!!!!!

mandroune

Re: gestes deplaces de la part des pa

Message non lu par mandroune » 30 oct. 2011 23:13

et pourquoi pas lui supprimer les aides aussi tant que vous y etes.un avertissement?a qui?a son epouse?qu est ce qu elle pouvait y faire?elle etait epuisee elle avait 82
ans.merde vous me donnez l impression de ne pas connaitre cette maladie.dans cette situation la seule chose a faire c est de ne pas rester dans la meme piece que lui il vous oublie sur le champ idem pour les mouvements de colere.dans son etat il ne presentait vraiment pas un danger.ces malades sont difficilement gerables alors on fait quoi?on les enferme dans un mouroir parce qu ils ne se comportent pas convenablement?

mandroune

Re: gestes deplaces de la part des pa

Message non lu par mandroune » 31 oct. 2011 00:19

elisabeth...oui je travaille pour une asso.non je ne leur ai rien dit car je reste sur mes positions un malade au stade 3 n est pas responsable de ses actes.d ailleurs cette personne est decedee quelques mois plus tard.je fais ce boulot depuis 10 ans et j en ai vu d autres.je ne suis pas facilement effrayable.naturellement s il y a danger je fais comme tout le monde j en parle a ma responsable.a bientot

tutut

Re: gestes deplaces de la part des pa

Message non lu par tutut » 31 oct. 2011 16:16

bonjour mandroune

j’ai aussi connu quelques situations comme tu l’écris, des personnes séniles (femmes comme hommes) qui envahissaient mon espace intime (en se collant à moi, voulant me caresser, réclamant des bisous…), quand on n’est pas préparé on peut se sentir agressée… fort heureusement j’avais fait un stage dans un service de médecine gériatrique long séjour… de plus je me suis auto formée en passant des heures sur des sites spécialisés…

j’ai appris que chez les personnes atteintes de la maladie d’alzheimer, au dernier stade de la vie, seule la mémoire limbique est intacte, c’est la mémoire des émotions, de l’affection… c’est la mémoire où est imprimé dans le cerveau le souvenir des premiers instants de la vie : le regard d’amour de maman, sa voix pleine de tendresse, ses caresses… tout ce qui fait que le petit enfant apprend à exister, à sentir son corps, à le différencier du corps de l’autre, à tirer plaisir du contact avec l’autre, à se reconnaître humain parmi les humains…
au dernier stade de la maladie, la personne fonctionne avec cette mémoire limbique, elle a besoin de retrouver l’ambiance affective des premiers instants de la vie… elle a besoin d’être rassurée en sentant son corps par rapport à celui de l’autre… elle a la libido du petit enfant qu’elle peut manifester par une demande constante de câlins…
la démence la désinhibe, elle n’a plus le sens du comportement à avoir en société, de la distance qu’il faut avoir avec les personnes qui ne sont pas ses intimes… ce qui désempare bien sûr les proches, les personnes non averties…

on répond tout naturellement aux demandes de câlins du petit enfant, on est même plutôt touché et attendri qu’il nous sollicite si on n’est pas un de ses proches… la même demande existe chez la personne démente, et là on est très peu préparé à de telles sollicitations… certains en éprouvent même du dégout, interprètent cette demande comme étant de l’ordre du harcèlement sexuel… le rejet de la personne aidante entraîne l’agressivité de la personne malade… c’est vraiment dommage que les avs soient si peu préparés à accompagner ces malades jusqu’au bout du chemin… on ne nous a pas enseigné de méthodes d’approche qui nous permettent d’apaiser les pa démentes, de leur venir en aide en évitant les réactions agressives de défense (je sais aussi que peu d’as y sont préparés, c’est pourquoi, malgré elles, elles sont souvent maltraitantes)…

voici comment j’approche les personnes très dégradées par la maladie d’alzheimer, j’essaye de m’inspirer des méthodes préconisées par gineste et marescotti, sans avoir eu la chance de suivre une formation dans leur centre… cela marche, je sais que mon attitude étonne les proches mais ils sont assez vite convaincu par les résultats, car mon approche douce a le don d’apaiser les pa atteints de démence

il faut savoir qu’il n’existe pas une, mais plusieurs mémoires, et savoir à quelle mémoire de la personne on peut s’adresser en fonction du stade de la maladie
dans les démences de type alzheimer (dta), les mémoires se détruisent dans l’ordre suivant :
1. mémoire immédiate
2. mémoire récente
3. mémoire ancienne (faits biographiques, savoir, sens des mots, des objets)
4. mémoire procédurale, gestes automatiques de la vie quotidienne
5. mémoire limbique : émotions (pénibles, agréables), l’ambiance affective

aux derniers stades de la maladie il ne reste que :
- la mémoires procédurale qui permet les gestes automatiques comme pour manger il faut ouvrir la bouche, mâcher, avaler... ou comme pour marcher il faut mettre un pied devant l’autre…
-et la mémoire limbique (la dernière qui reste jusqu’à dernier souffle) qui est celle de l’ambiance affective…

c’est sur ces 2 mémoires qu’il faut tabler avec les personnes démentes
il faut aussi savoir que la vision des personnes alzheimer est faussée (vision en tube, la personne voit mal sur les côtés), alors quand on s’adresse à elles il faut bien les regarder de face, en mettant le plus de bienveillance possible dans nos yeux… alors on peut leur parler, mais en y mettant beaucoup de douceur, comme si l’on s’adressait à notre bébé, même si le contenu de ce qu’on lui dit convient à la relation ad/pa (ex : monsieur albert, voulez-vous me suivre à la cuisine…), le sens des paroles n’a plus beaucoup d’importance, seul le ton de la voix compte, qui doit être plein de douceur… le regard et les paroles s’accompagnent ensuite de gestes, il s’agit ici d’amener albert à la cuisine… pour cela il faut utiliser le toucher, qui doit être un « toucher tendresse », comme prendre gentiment albert par la ou les mains… selon le stade de la maladie, je me mets sur son côté et lui prends la main, ou je reste face à lui et lui prends les deux mains et je marche à reculons jusqu’à la cuisine, tout en continuant à le regarder de face et en lui parlant gentiment et lui souriant… attention surtout à ne pas prendre « en pince » (faire étau sur les poignets ou les bras)…
et pour toutes les aides que je dois apporter je fais toujours très attention à regarder bien en face, à débiter des paroles douces en rapport avec l’action (le sens des paroles n’est pas très important, seul le ton de la voix est essentiel), et surtout à avoir toujours ce toucher particulier que gineste et marescotti appellent le toucher-tendresse.


voici ce que j’ai retenu de la méthode à propos du toucher-tendresse

« Le toucher est le fondement de l’aide, il n'y a pas d’aide sans toucher, il est communication non-verbale. Ce type de communication est sans doute le plus important. La sécurité des mobilisations, la douceur des manipulations sont indispensables à l’aidant comme à la personne aidée.
Pourtant se pose un double problème pour respecter ces priorités :
1° Le geste est inconscient à 98 %, d'après Laborit. Comment contrôler des gestes inconscients ?
2° Plus un patient est "difficile", il est agressif, souffrant, lourd, plus nos gestes seront inadaptés, violents, en totale contradiction avec ce que nous voulons être, c'est à dire des aidants. Tout cela est bien sûr involontaire, mais répond à des lois de la physique : la force est égale à la moitié de la masse multipliée par le carré de la vitesse, ce qui revient à dire que pour augmenter votre force, la masse étant invariable, vous augmentez la vitesse. Or la vitesse est incompatible avec la douceur….
Dans ce toucher si particulier, la douceur tient le rôle principal. C'est pourquoi nous supprimons les saisies en pince, qui non seulement font mal, provoquent des hématomes sur les avant-bras des personnes âgés, et même parfois des plaies ; les saisies en pince sont aussi très agressives sur le plan psychologique. A-t-on jamais vu des amoureux se balader en se tenant par le poignet ? Et chaque fois que dans notre vie quelqu'un nous a pris par le poignet, en "pince", cela été pour nous punir.
La mémoire de ces punitions liées aux saisies est profondément inscrite dans notre cerveau limbique, siège de toutes les émotions, de tous les souvenirs liés à un état corporel.
Pour une personne très dégradée sur le plan intellectuel, comme un patient Alzheimer, un dément alcoolique ou autre, qui ne peut savoir qui vous êtes, et que vous venez lui faire du bien, le laver, l'habiller, le seul langage "vrai" est le langage du toucher. Et si par malheur vous lui soulevez le bras en le saisissant en pince, il risque de vous recevoir comme un agresseur.
Encore une fois, il va falloir lutter contre le geste naturel de la pince, propre de la saisie humaine. Pour combattre ces réflexes, et passer à des saisies de soutien…

Yves Lamarre, chercheur en neuro sciences au Québec, vient de mettre en évidence que le toucher de la caresse, qui correspond à notre toucher tendresse, est une réalité neurologique dès le huitième mois de grossesse, et il a identifié les voies nerveuses et les zones du cerveau stimulées.
L'humanitude, ce qui nous lie aux autres humains, est ainsi démontrée pour le toucher et la parole. Le contact est une stimulation sensorielle qui arrive dans des zones émotionnelles du cerveau (les amygdales) avant même d'arriver dans les zones corticales. Et ce qui est extraordinaire, c'est que ces zones émotionnelles du cerveau limbique restent intègres jusqu'à la mort, dans quasiment tous les cas. Ce qui signifie que la preuve est maintenant faite que le "légume" n'existe pas, que même quand le cerveau intellectuel est détruit, quand l'expression n'est plus là, le cerveau émotionnel reste entièrement sensible. Et certains d'affirmer, comme Damasio (*), que "le siège de l'esprit que d'aucuns appellent l'âme" est dans le cerveau émotionnel. »

Les liens d'humanitude, ou de l'art d'être ensemble jusqu'au bout de la vie
« On ne voit bien qu’avec le cœur » disait le petit Prince dans le désert…

Voir lisa :
http://www.lesocial.fr/forums/read.php? ... 43&t=12843

mandroune

Re: gestes deplaces de la part des pa

Message non lu par mandroune » 31 oct. 2011 21:00

rectification:il s agissait d un stade 5 voire 6.

marielo

Re: gestes deplaces de la part des pa

Message non lu par marielo » 31 oct. 2011 21:32

Bonsoir "tutut"

Quand on me parle de formation DIF, je dis à chaque fois que je serais intéressée par une formation sur la maladie d'Alzheimer .
j'attends toujours ,mais en même temps ,ce serait à moi de trouver la formation qui m'intéresse et de faire la demande ...( pas le temps pour l'instant .)

Tu nous fais ici un super cours ,tu as eu la chance de pouvoir faire une formation (si tu as des tuyaux pour des formations dans le 29 ... je suis preneuse !)

Perso ,j'ai toujours fonctionné au "feeling" ;il faut "intégrer "la maladie (le fait que mon père l'ait eu m'a peut être aidée à mieux la cerner ) quoique ... mon frère a eu beaucoup de mal ,alors ?

Avant même la maladie de mon père ,j'avais compris que la communication ,si elle ne pouvait plus être verbale ,devait passer par un autre mode de communication ("non verbale !) :le toucher ,le regard ,la voix ,l'ambiance ...et l'imagination aussi !
(avec un proche,un membre de sa famille ,ce n'est pas aussi évident !)

J'ai entendu une fois une infirmière qui disait avoir suivi une formation pour s'occuper de personnes Alzheimer ,m'expliquer vaguement par exemple ,comment "amener" un malade d'un endroit à un autre ,sans justement l'entrainer de force et donc ,sans le prendre "en pince " comme tu dis ! ( c'était dans la maison de retraite où était mon père ,première visite que l'on faisait avec lui )

Elle disait qu'il fallait "accompagner par le geste ,dans une marche en avant ..." la personne en question ... (démonstration rapide de l'infirmière! ...)
... et quelques mois après ,je me suis souvenue ,et servie de sa méthode , dans le cadre de mon travail : je devais emmener une dame Alzheimer (jeune ! 62 ans )pour une promenade toutes les semaines .
Elle était hésitante ,réticente à me suivre jusqu'à ma voiture garée pas loin ;elle refusait,hésitait ,faisait marche arrière ,etc ...(son mari restait sur le pas de la porte )
Et puis ,j'ai appliqué la méthode en question ,et cela marchait !

Je relierai ton fil, car je rentre de week- end ,mais je crois qu'il y à encore beaucoup à faire pour former les AVS sur cette maladie !

Certains messages attestent d'une grande méconnaissance de la maladie ,d'une grande incompréhension et d'un grand manque de tolérance ...

franjo

Re: gestes deplaces de la part des pa

Message non lu par franjo » 01 nov. 2011 13:14

bonjour tutut,
en te lisant ,je me retrouve bien dans la pratique :la douceur ,le touché,le parlé etc!mais voila: tu le dis toi -même,la vitesse est incompatible avec la douceur !alors quand nous disposons de 30 mn pour faire un transfert a pied ,déshabiller,mettre un pyjama, laver si nécessaire, couché, malgré nous deviendrons nous maltraitantes??!!!!le cg nous donne de moins en moins l'occasion de pouvoir exercer notre métier en toute sérénité,le rendement et le financement avant tout c’est affligeant!!

mandroune

Re: gestes deplaces de la part des pa

Message non lu par mandroune » 01 nov. 2011 15:32

marielo..beaucoup arrivent sur le terrain quand la maladie a fait son chemin et qu il reste tres peu de ce que la personne a ete elles portent un jugement sur cette nouvelle personne .je trouve ca deplorable.je m occupais d un monsieur qui en plus etait atteint de cecite totale.l ide le jetait sur le lit provocant des cris et des coups de pieds alors qu il suffisait de lui faire toucher le lit et de lui expliquer qu on allait le coucher.le pauvre homme croyait qu on le jetait a la mer et etait pris de panique.merde il etait normal qu il se defende.eh bien!on le trouvait violent.jamais avec moi pourtant.

Répondre