Entretien aide à domicile

[Nathalie]

Bonjour Marielo,
J'essaie par le travail qui m'est demandé de faire avancer modestement ma contribution, puisque je me suis rendue compte de la réalité tout comme vous. Cependant, il est attendu que je reste objective et que se soit les professionnelles du secteur qui parlent au travers des entretiens que je vais mener. C'est la raison pour laquelle je souhaite faire ce travail.
A très bientôt pour ces échanges enrichissants,
Nathalie

[marielo]

Bonsoir "Nathalie" ,

Ne t'inquiètes pas ,j'ai bien la tête sur les épaules ,à 56 ans bientôt ,et 9 ans dans l'aide à domicile ( et deux ans en tant qu'AVS ),et un bout de temps sur ce forum ...

Tu te dois d'être objective ,certes ,mais moi, je l'étais hier aussi dans mon post ,et je le suis toujours aujourd'hui !

Je n'étais ni dans la provocation ou la revendication bête et méchante (à part dans le "style" peut être ,c'est vrai !)

Je suis partie du principe que l'on s'engageait sur le terrain de la "FORMATION AVS" ( raison pour laquelle je m'étais permise de poser des questions sur ton emploi à venir )
Voilà pourquoi j'ai été négative (à juste titre je pense !)

Car pour moi :
Centres de formations AVS ,orientation par Pôle emploi sur les formations d'AVS ,désolée ,ça ne passe pas !...trop de déceptions ,trop de désillusions ,trop de mensonges ,trop d'incohérences ,trop d'incompétences de la part des formateurs ? ,trop de "non dits " !

Je ne parle pas en mon nom ,car j'ai passé ce diplôme par la VAE ... et le module 2 en formation uniquement. .

Ceci dit ,depuis 9 ans ,j'ai vécu de bons moments car j'aime ce métier ( et oh combien je l'aimerais plus = SI...) ,mais j'ai vécu aussi de sales moments ,et la conjoncture économique ( en plus des arguments d'hier !!!) fait que j'émets de grosses réserves pour la suite .

Je veux bien participer au travail que tu entreprends ,à condition de me dire ce que tu attends de nous .
Et bon courage à la puissance X !

[OFFALY]

Bonjour Nathalie,


Vouloir " contribuer modestement à faire évoluer la professionnalité des aides à domicile et à le faire reconnaitre à sa juste valeur" en mettant en place des formations ciblées, est certes tout à fait louable, mais l'essentiel, le nerf de la guerre, n'est pas au rendez-vous, entendez par là l'argent.

Il y a déjà sur le marché des centres de formation tout à fait à la hauteur avec des formations et des intervenants de qualité.

Mais, force est de constater qu'un grand nombre de formations programmées dans différents centres , sont purement et simplement annulées faute de condidats. Oui, les structures ont de grandes difficultés et ne peuvent restreindre encore nos salaires et nos frais de déplacements déjà au minimum, voire en-dessous. Alors, c'est le budget formation qui est réduit. Constat que je peux faire dans la structure où j'interviens !


Bon courage tout de même dans votre travail.

[Nathalie]

Bonjour,
Pour éviter que vous diffusiez votre adresse mail, je vous rappelle ma boîte mail donnée plus haut pour que nous puissions échanger : nf.mailfert@wanadoo.fr
En espérant pouvoir échanger avec vous.
A bientôt,
Nathalie

[Nathalie]

Bonjour à toutes,
Si vous êtes toujours d'accord pour que nous échangions sur votre métier, je souhaiterai savoir si je peux toujours vous contacter par téléphone si vous préférez pour définir les modalités de l'entretien. Mais il faut passer par mon adresse mail qui est la suivante : nf.mailfert@wanadoo.fr
Merci beaucoup de votre attention,
A bientôt
Nathalie

[flowerse]

D'accord avec Marielo, sur tous les points.
Un petit mot pour vous dire que si votre mémoire a pour but, aussi, de "contribuer modestement à faire évoluer la professionnalisation des aides à domicile et à le faire reconnaître à sa juste valeur", vous n'y arriverez pas. Bien d'autres enjeux financiers gèrent nos métiers.
Mais j'espère seulement que vous serez sincère avec nos témoignages pour que, justement, on arrête de vendre notre métier comme du "bon pain".
Car "ce bon pain" dont je me nourrissait, il y a presque 10 ans est devenu "amer et indigérable" aujourd'hui, par le manque de reconnaissance, des salaires en baisse,des temps partiels subis, des difficultés à faire valoir nos droits,des encouragements à nous faire faire du bénévolat, d'être en permanence à la disposition de l'employeur, des clients qui deviennent de + en + exigeants car le coût horaire leur devient de + en + cher avec moins d'heure d'aide à la personne, des difficultés à se rencontrer entre collègues de travail (ah si, au supermarché!!!),etc...
Bon courage pour votre mémoire mais, pitié, arrêtons de faire croire que notre métier est valorisant car il ne l'est pas. Au bout de plusieurs années de bons et loyaux services, vous vous apercevez que "l'esclavage moderne" existe vraiment!!!

[marielo]

Bonsoir !

Une fois de plus ,quelqu'un de mon entourage m'a encore dit pas plus tard que hier soir : " le métier de l'aide à la personne est en pleine expansion " ,(j'ai entendu ça à la TV ,à la radio ,je l'ai lu ,etc... )
====> c'est un métier qui a de plus en plus d'avenir ,de plus en plus de besoins ,etc...
C'est ce qui se dit visiblement dans les médias ?
Et les gens s'en tiennent à ça .

Véhiculer ce genre d'informations me hérisse ,dans la mesure où l'on ne parle que des "besoins" ,qui certes ,augmentent de plus en plus ,MAIS ou on ne parle par contre pas du tout des "moyens" qui diminuent de plus en plus ...

[Nathalie]

Bonjour Flowerse et Marielo,
Effectivement, sur le terrain, je vois bien que vous êtes confrontées à différents acteurs qui ont chacun leur objectif final concernant l'aide à domicile. Et que c'est un métier exigeant, difficile et dont la reconnaissance reste très relative. Les conditions de travail sont aussi particulières. Malgré tout cela, je reste admirative de l'engagement des personnes qui font ce métier.
Merci d'avoir pris part à ce post.
Nathalie

[marie 35]

Bonjour Nathalie,

Je découvre le sujet et hélas je ne peux qu'approuver sans réserve tout ce qu'ont dit mariélo, offaly et flowerse.

J'ai aimé ma formation, le contenu des modules est bien adapté à ce qu'on attend de nous sur le terrain, et les formateurs plutôt compétents pour ceux que j'ai eu. Un petit bémol, c'est très dommage qu'ils ne connaissent pas le terrain, ils n'ont que la théorie.

On nous a fait rêver sur ce métier d’avenir, mais le terrain c'est tout autre chose. Nous développons nos compétences et nous nous rendons compte tous les jours qu'elles sont indispensables et qu'il nous en faudrait plus, mais on s’apprête à nous remplacer par des contrats aidés !!!!

Le hic est que la prise en charge de la dépendance est de plus en plus mauvaise et que les dirigeants des associations d'aide à domicile sont souvent incompétents et dans la toute puissance. Il y en a aussi des cadres salariés dirigeants qui utilisent sans états d'âme les techniques du presse citron, car leurs primes en dépendent.
Manque de moyens, intéressement ou incompétence des dirigeants, vous voyez le tableau ? Toutes les AVS fuient dès qu'elles trouvent une opportunité, elles préfèrent travailler en structures où leur diplôme d'état n'est pas reconnu mais où elles ne sont plus isolées, et où les conditions de travail sont plus cadrées. Pourtant elles sont nombreuses à aimer leur métier et à intervenir à domicile.
Quel gâchis !

Autres soucis, il n’y a plus d’argent pour la formation, plus possible de préparer le DEAVS en VAE dans beaucoup d’endroits, les employeurs évoquent ce problème mais est-ce une excuse fondée, ou est-ce parce qu’ils ne veulent payer qu’à hauteur du smic, voire moins encore (contrats aidés).

Pour votre étude, je ne peux que vous suggérer de venir vous frotter au terrain. Pas en qualité de "stagiaire master ingénieur conseil et formation", mais en tant que demandeur d'emploi en galère. Ainsi on ne fera pas en sorte de vous donner des missions confortables, et vous serez confronté aux réalités, comme devoir transférer une personne malade de 150 kg du fauteuil au lit, ce, sans aucune aide, où encore on vous dira de supporter les attouchements tendres d'un vieux monsieur désorienté, car c'est un contrat juteux pour l'employeur, etc.
Le "contrat juteux", voilà le maître mot actuel ! Il faut le vivre pour mesurer ce que peuvent être les conséquences sur le quotidien d'une AD. Mais il y a aussi les interventions sympas.
Il n'y a que sur le terrain que vous trouverez des collègues pour raconter leurs vécus, et encore, à la condition d'avoir le temps de gagner leur confiance et de les faire parler.
C'est un monde d'individualistes, l'esprit d'équipe est prohibé, on cherche à isoler les salariés pour qu’ils soient plus facilement manœuvrables, et savoir insuffler la peur devient l’art majeur du manager, et ça marche à fond.

Vous pouvez aussi mener votre enquête du coté des Prud’hommes et voir les dossiers concernant la branche d'activité. Ou encore du côté des statistiques, taux d'absentéisme et taux d'arrêts maladie (mesurant la maltraitance professionnelle dans la branche), taux d'arrêts pour accident de travail (indications sur nos conditions de travail, dos épaules et poignets cassés, etc.). Taux de suicides, quelle horreur, c’est un gros mot cela ! Chez nous on meurt en silence s’il vous plait, faut pas déranger, et c’est impossible que ça soit dû au travail, le pôvre il avait tant de misère par ailleurs !!!

Les contrats aidés arrivent et remplaceront bientôt les AVS, catastrophes prévisibles, mais elles seront étouffées, comme tout le reste.

IL FAUT VIVRE SUR LE TERRAIN POUR SAVOIR.

[Nathalie]

Bonjour Marie 35,
Je vous remercie de votre témoignage. Je suis actuellement sur le terrain et je m'entretiens avec des aides à domicile qui me relate leur quotidien. Vous avez raison, l'analyse du réel même mon travail.
Bonne continuation,
Nathalie