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par Didos » 21 juin 2014 16:23
Bonjour Manu,
C'est très honorable de votre part de vouloir vous engager sur le métier d'auxiliaire de vie sociale. Je ne saurais que trop vous conseiller de réaliser au préalable une évaluation en milieu de travail ou d'entamer un bilan de compétences qui vous permettra de demander des journées d'immersion afin de découvrir ce métier.
Ce métier a énormément évolué et la formation diplômante est, à mon avis, nécessaire, non pas dans le sens que vos fonctions sur le terrain seront différentes car aujourd'hui les besoins sont tels que diplômés ou non diplômés, malheureusement, tout le monde fait "de tout", mais que pour votre évolution professionnelle, le fait d'avoir un DEAVS par exemple vous dispensera de certains modules dans le cadre d'une formation future type AMP ou aide soignant.
Ne vous leurrez pas sur l'aspect financier de ce métier. La loi de sécurisation professionnelle demande aux employeurs de respecter un contrat minimum de 104 h mensuelles, néanmoins, les négociations sont toujours en cours entre le ministère et les représentants de la branche de l'aide à domicile.
Compte tenu de la spécificité des interventions (lever,toilette, repas, coucher), et du manque de moyens des financeurs (Conseil Général, caisses de retraite, CAF...), les aides à domicile sont très sollicités le matin, le midi, le soir, le week-end, avec beaucoup de coupures dans la journée. Certaines arrivent à tirer leur épingle du jeu en étant "multi employeurs", donc dans une structure privée ou associative, plus mandataire, plus chèque emploi service. D'autres arrivent à des temps quasi complet en chèque emploi service (j'ai vu l'exemple de plusieurs aides à domicile qui avaient décidé de se grouper pour assurer un service en 7 jours sur 7 auprès d'une clientèle privée).
Enfin, concernant l'accès de ce métier aux hommes, je trouve que c'est une bonne chose. Plus d'hommes dans les équipes permettrait certainement de faire évoluer la notion de "femme de ménage" dont souffrent actuellement les intervenantes sur une profession peu reconnue du grand public.
Sur le terrain, c'est un peu plus compliqué car beaucoup de personnes âgées "féminines" ont des à priori sur le fait qu'un homme soit en capacité de faire correctement l'entretien du cadre de vie ou le repassage, mais néanmoins si votre employeur vous fait confiance, il saura trouver les arguments qui pourront rassurer ces personnes. Et bien souvent, les à priori tombent très rapidement.
L'une des évolutions possible de ce métier, mais encore peu connue, est de devenir famille d'accueil agréée pour personnes âgées. Compte tenu du vieillissement de la population, du manque de moyens pour le maintien à domicile, et du manque de structures d'accueil, c'est une alternative très intéressante entre le domicile de la personne qui n'est par exemple plus adapté, et la maison de retraite qui n'est pas encore nécessaire ou trop onéreuse.
N'hésitez pas si vous souhaitez échanger sur ce sujets.